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Suisse

La loi sur le tabac ne convainc toujours pas

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Même remodelée, la loi sur le tabac proposée par le Conseil fédéral divise toujours. Pour la droite, les restrictions publicitaires vont trop loin, alors que la gauche et les milieux de la santé estiment que le gouvernement a plié devant le lobby du tabac.

Le premier projet de loi avait capoté au Parlement en 2016 principalement en raison de l'interdiction de publicité pour le tabac, voulue par le Conseil fédéral. Dans le projet reformulé, en consultation jusqu'à vendredi, les interdictions de publicité dans les cinémas, par voie d'affiches et dans la presse payante ont été supprimées.

Seuls ont été repris les éléments non contestés, comme l'interdiction de la vente de produits du tabac aux mineurs, l'autorisation des cigarettes électroniques avec nicotine et le tabac à priser snus.

Cela ne suffit pas aux yeux des partis de droite. Sous le couvert de l'interdiction de la publicité ciblée sur les mineurs, le projet veut imposer une interdiction beaucoup plus large, estime le PLR. Le Conseil fédéral doit se contenter d'interdire la publicité qui vise directement et explicitement les mineurs, selon le mandat qui lui a été confié par le Parlement.

"Ingérence de l'Etat"

Pour l'UDC également, l'interdiction de publicité pour le tabac dans les journaux gratuits et sur Internet est totalement contraire à la volonté du Parlement. Le parti se heurte également aux prescriptions imposées aux points de vente, comme l'interdiction de vanter le tabac à moins de 1,20 mètre du sol ou à côté de publicités pour des sucreries. Le parti ne veut pas d'une telle ingérence.

Le PDC estime quant à lui que le nouveau projet répond pour l'essentiel aux demandes du Parlement. Du côté du PVL, on salue le fait que la nouvelle mouture se concentre sur les points critiques, protection des jeunes et cigarette électronique notamment. Le renvoi de la première version a fait "perdre un temps précieux", note le parti.

Les Verts regrettent "l'extrême prudence" du Conseil fédéral en termes de restrictions de la publicité et du parrainage. Seule une interdiction générale de la publicité pour le tabac peut être véritablement efficace pour protéger les jeunes. Le parrainage de manifestations culturelles et sportives par l'industrie du tabac doit également être interdit.

Refus en bloc

Les milieux de la santé et anti-fumée refusent en bloc la deuxième mouture de la loi: le projet renonce presque totalement à des restrictions publicitaires et à une interdiction du parrainage, constate Santé publique Suisse.

Le Conseil fédéral a cédé à la pression d'une majorité du Parlement, dénonce Addiction Suisse et dans son sillage toute une série d'organisations comme la Ligue pulmonaire, la Ligue contre le cancer, Pro Juventute, la Fondation suisse de cardiologie ou les différents centres d'information cantonaux pour la prévention du tabagisme (Cipret).

Si la volonté du gouvernement se concrétise, les enfants et les adolescents resteront pleinement exposés à un marketing agressif pour le tabac. Addiction Suisse demande donc une interdiction sans faille de la publicité pour le tabac, englobant la presse papier et Internet, y compris les réseaux sociaux, l'affichage, les cinémas et les points de vente ainsi que l’interdiction du parrainage d’évènements publics ou privés.

"Une tromperie"

L'Ecole suisse de santé publique (SSPH+), pôle suisse de coordination en matière de formation en santé publique, prend exceptionnellement position sur le projet, fait-elle savoir.

Selon elle, ainsi que pour les Académies suisses des sciences, divers instituts universitaires, centres hospitaliers et associations de médecins, le texte proposé est une "véritable tromperie", qui vise uniquement à protéger l'industrie du tabac et les secteurs commerciaux, sans considération pour l'intérêt public.

Les milieux de la santé viennent de lancer une initiative populaire visant à interdire toute forme de publicité pour le tabac ciblant les enfants et les jeunes. Elle se veut une réponse au refus du Parlement de légiférer et va plus loin que le projet du Conseil fédéral.

ATS

PHOTO KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER

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Lausanne

Hôpital Riviera-Chablais: objectif d'assainissement pas atteint

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La hausse des prix a pesé sur le dernier exercice de l'Hôpital Riviera-Chablais (archives). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

L'Hôpital Riviera-Chablais (HRC) ne respectera vraisemblablement pas son plan de retour à des comptes équilibrés pour l'année qui s'étend de juillet 2022 à juin 2023. Cette situation est due à des facteurs exogènes sur lesquels l'établissement a peu d'influence, comme l'inflation ou la hausse des prix des matières premières et des médicaments.

Le Grand Conseil vaudois a approuvé mardi le rapport de la commission interparlementaire valdo-valaisanne qui exerce la haute surveillance sur l'établissement intercantonal. Il a notamment fait le point sur la situation financière de l'hôpital de Rennaz (VD).

Le programme de retour à l'équilibre a permis de dégager des économies importantes. Mais contrairement aux années 2021 et 2022, l'objectif pour 2023 ne sera vraisemblablement pas atteint. "Au lieu de 8,2 millions, le déficit projeté se situe à 12 millions de francs", a expliqué en plénum Aurélien Clerc (PLR).

Ce déficit s'explique par l'inflation, les hausses de prix des matières premières et des médicaments, ainsi que par celle des taux d'intérêt. De plus, les mois d'avril et mai 2023 ont été marqués par une baisse inexpliquée d'activité en soins aigus qui a également touché d’autres hôpitaux romands.

La commission, qui recommandait d'approuver ce rapport annuel, craint que l'HRC ne puisse pas atteindre l'équilibre financier espéré en 2026 sans une augmentation des tarifs DRG. Elle attire également l'attention des deux Grands Conseils sur "l'exposition considérable" de l'hôpital aux risques des taux d'intérêt, et à leurs conséquences sur les charges financières.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Un an de plus pour élaborer un congé parental vaudois

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Les députés unanimes ont accordé un délai supplémentaire au Conseil d'Etat vaudois (archives). (© KEYSTONE/CYRIL ZINGARO)

Le Conseil d'Etat vaudois souhaite présenter un contre-projet à l'initiative socialiste pour un congé parental de 34 semaines. Il a obtenu mardi du Grand Conseil un délai supplémentaire d'un an pour lui soumettre un préavis.

L'initiative de la gauche et des syndicats prévoit un congé de 34 semaines, dont seize iraient à la femme, quatorze à l'autre parent et quatre semaines à se partager entre les deux. Déposée en juin 2022, elle avait recueilli plus de 13'000 signatures.

D'une manière générale, le gouvernement souscrit aux buts généraux de l'initiative, mais il estime que le projet entraîne des coûts trop importants. Il a besoin de temps supplémentaire pour présenter un contre-projet direct avec des coûts supportables à long terme. Le Conseil d'Etat entend notamment étudier de plus près les modèles genevois (24 semaines au total) et tessinois (18 semaines).

La prolongation du délai a été votée à l'unanimité. La députée Monique Ryf (PS), membre du comité d'initiative, a soutenu cette proposition qui permettra au Conseil d'Etat de trouver la solution "la meilleure possible".

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Pétition et propositions pour sauver la verrerie de Saint-Prex (VD)

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Les salariés ont présenté l'état intermédiaire de leurs travaux pour la sauvegarde du site (archives). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

La pétition "Non à la fermeture de Vetropack" a été remise mardi aux autorités vaudoises. Le texte, muni de 5003 signatures, demande le maintien des 175 emplois du site de Saint-Prex (VD), la dernière verrerie industrielle de Suisse. Dans le cadre de la procédure de consultation, le personnel a fait lundi une première série de propositions à la direction.

La représentation des employés a présenté à la direction l'état intermédiaire de ses travaux et a défendu son projet pour la sauvegarde de la verrerie. La procédure de consultation a été prolongée, et court désormais jusqu'au 30 avril.

Le projet des employés "permettrait au groupe de développer son usine la plus écologique et innovante d'Europe", expliquent les syndicats Unia et Syna dans un communiqué. Il présente notamment "un potentiel pour la réduction de la consommation énergétique ainsi que des solutions innovantes pour la réduction de l'empreinte carbone".

Pétition et sensibilisation

Mardi, une délégation des salariés, accompagnés de syndicalistes, se sont rendus au Grand Conseil pour sensibiliser les députés à l'importance de maintenir la dernière verrerie de Suisse. Ils ont remis au chancelier et au président du Grand Conseil une pétition de plus de 5000 signatures, "récoltées en moins d'un mois", a expliqué à Keystone-ATS Nicole Vassali, d'Unia Vaud.

Ce texte demande aux autorités de mettre en place un cadre qui permette la sauvegarde du site, proche du village et de la gare. "Nous voulons un positionnement clair du Grand Conseil et du Conseil d'Etat sur l'affectation du terrain, qui doit rester à vocation industrielle et ne pas servir à la spéculation immobilière", a relevé la syndicaliste.

Sceller la vocation industrielle d'un site

Une motion déposée mardi au Grand Conseil prévoit un renforcement de la LATC (loi sur l'aménagement du territoire) et du Plan directeur cantonal afin de sceller à très long terme la vocation industrielle et artisanale des terrains affectés aujourd'hui à ces activités.

A Saint-Prex, l'objectif est aussi d'éviter une délocalisation qui serait néfaste pour l'environnement. Si le site ferme, le verre recyclé en Suisse devra être transformé à l'étranger avant d'être réimporté. "C'est très bien de parler d'économie circulaire, mais il y a des investissements à faire en Suisse", a ajouté Mme Vassali.

En mars déjà, le Grand Conseil a voté une résolution qui demandait à Vetropack et au Conseil d’Etat d’étudier des solutions alternatives à une fermeture. Les conseillers aux Etats Pierre-Yves Maillard et Pascal Broulis - tous deux anciens conseillers d'Etat - ont apporté leur appui aux employés qui se battent contre cette fermeture.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

"Pas de processus de paix en Ukraine sans la Russie", dit M. Cassis

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Ignazio Cassis et ses services préparent le Sommet sur l'Ukraine au Bürgenstock (archives). (© KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS)

Il ne peut pas y avoir de processus de paix en Ukraine sans la Russie, a déclaré le conseiller fédéral Ignazio Cassis mardi à Berne. "La Russie doit monter à bord", a-t-il dit en vue de la Conférence sur la paix en juin au Bürgenstock (NW).

Le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères s'exprimait avant sa rencontre avec son homologue autrichien Alexander Schallenberg.

M. Cassis n'a pas souhaité commenter les récentes déclarations de son homologue russe Sergueï Lavrov, qui avait qualifié la Suisse de "pays hostile". Il a réitéré l'attachement suisse à la neutralité: "C'est une neutralité au sens militaire. Nous n'envoyons pas d'armes ni de troupes en Ukraine. Mais il ne s'agit pas d'une neutralité de valeurs", a précisé M. Cassis.

Les préparatifs pour la Conférence de paix du Bürgenstock vont bon train. Les invitations vont être envoyées. Le dialogue avec des pays comme l'Inde et la Chine est très important, a dit encore le conseiller fédéral. "L'objectif de la conférence sera d'ouvrir un processus de paix."

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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