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Changement climatique: une dizaine d'indicateurs dans le rouge

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Un arbre victime du changement climatique, notamment de la sécheresse et du manque d'eau dans une forêt jurassienne. (Image d'illustration) (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Gaz à effet de serre, élévation du niveau de la mer, seuil de 1,5°C de réchauffement: une dizaine d'indicateurs climatiques clefs sont dans le rouge, alertent une soixantaine de chercheurs de renom dans une vaste étude mondiale parue jeudi.

"Le réchauffement d'origine humaine a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,27°C par décennie sur 2015-2024", concluent les scientifiques issus d'institutions prestigieuses.

Les émissions de gaz à effet de serre, issus notamment de l'utilisation des énergies fossiles, ont en effet atteint un nouveau record en 2024, à 53 milliards de tonnes de CO2 chaque année en moyenne sur la dernière décennie. Les particules polluantes dans l'air, qui ont un effet refroidissant, ont par ailleurs diminué.

Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de chercheurs provenant de 17 pays, qui s'appuient sur les méthodes du Giec, le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, auquel la plupart appartiennent ou ont appartenu.

L'intérêt de l'étude est de fournir des indicateurs mis à jour annuellement à partir du rapport du Giec, sans attendre le prochain dans plusieurs années.

Pour l'année 2024, le réchauffement observé par rapport à l'ère pré-industrielle a atteint 1,52°C, dont 1,36°C attribuable à la seule activité humaine. L'écart témoigne de la variabilité naturelle du climat, à commencer par le phénomène naturel El Niño.

"Mauvaise direction"

C'est un niveau record mais "attendu" compte tenu du réchauffement d'origine humaine, auquel s'ajoutent ponctuellement ces phénomènes naturels, souligne Christophe Cassou, du Centre national de la recherche scientifique français (CNRS). "Ce n'est pas une année exceptionnelle ou surprenante en tant que telle pour les climatologues", affirme-t-il.

Cela ne signifie pas que la planète a déjà franchi le seuil le plus ambitieux de l'accord de Paris (réchauffement limité à 1,5°C), qui s'entend sur une période de plusieurs décennies.

Mais la fenêtre se referme toujours plus. Le budget carbone résiduel - la marge de manoeuvre, exprimée en quantité totale de CO2 qui pourrait encore être émise tout en gardant 50% de chance de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C - est en train de fondre.

Ce "budget" n'est plus que de l'ordre de 130 milliards de tonnes au début de 2025, un peu plus de trois ans d'émissions au rythme actuel, contre encore quelque 200 milliards il y a un an.

"Le dépassement du seuil de 1,5°C est désormais inéluctable", juge l'un des auteurs, Pierre Friedlingstein, du CNRS.

"J'ai tendance à être une personne optimiste", affirme l'auteur principal de l'étude, Piers Forster, de l'université de Leeds. "Mais si on regarde la publication de cette année, tout va dans la mauvaise direction".

"Réduire les émissions"

Les auteurs ont inclus cette année deux nouveaux indicateurs, dont l'un concerne la montée du niveau de la mer, qui se dilate sous l'effet du réchauffement et reçoit des volumes d'eau douce avec la fonte des glaces. Le rythme a plus que doublé avec une hausse de quelque 26 mm entre 2019 et 2024, alors que la moyenne était de moins de 2 mm par an depuis le début du XXe siècle.

Au total, le niveau des océans est monté de 22,8 cm depuis le début du siècle dernier, de quoi renforcer le pouvoir destructeur des tempêtes et menacer l'existence de certains États insulaires.

Cette montée, qui obéit à des phénomènes complexes, est soumise à une forte inertie et se poursuivra même si les émissions cessaient immédiatement. Mais l'humanité n'est pas pour autant démunie.

"Que peut on faire pour limiter la vitesse et l'ampleur de la montée du niveau de la mer? Réduire les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible", souligne la climatologue Valérie Masson-Delmotte.

A moins de six mois de la COP30 au Brésil, les politiques en faveur du climat sont pourtant fragilisées par le retrait des Etats-Unis de Donald Trump de l'accord de Paris.

"Tout changement dans la trajectoire ou en termes de politiques publiques susceptible d'augmenter ou de maintenir des émissions qui auraient autrement été réduites, aura une implication sur le climat et le niveau de réchauffement dans les années à venir", rappelle Aurélien Ribes, du Centre national de recherches météorologiques.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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L'ONU dénonce les "crimes les plus graves" à El-Facher

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Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk a insisté sur les dizaines d'avertissements que son bureau avait lancés sur la situation à El-Facher. (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

L'ONU dénonce "les crimes les plus graves" qui se poursuivent dans la ville soudanaise d'El-Facher, contrôlée depuis plusieurs semaines par les paramilitaires. Elle a affirmé vendredi à Genève que ces atrocités "étaient prévisibles et évitables".

"Mon bureau a publié plus de 20 déclarations seulement sur El-Facher en un an", a dit le Haut commissaire aux droits de l'homme Volker Türk au début d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme. Le siège mené par les Forces de soutien rapide (FSR) "étranglait" la population, avant même les récents massacres, a-t-il ajouté.

Le Conseil doit discuter d'un projet de résolution. Celui-ci "condamne fermement" les violations à El-Facher. Il demande à la Mission internationale d'établissement des faits de mener des investigations. Il enjoint aussi aux Etats d'appliquer un embargo total sur les armes.

Environ 200'000 personnes seraient toujours bloquées à El-Facher. Des dizaines de milliers ont pu fuir mais restent exposées aux violences et au manque de nourriture et d'eau.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Le ministère de la Justice poursuit le gouverneur de Californie

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Gavin Newsom a fait adopter le 4 novembre une nouvelle carte électorale qui devrait permettre aux démocrates de gagner cinq sièges supplémentaires à la Chambre des représentants (archives). (© KEYSTONE/AP/Fernando Llano)

Le ministère américain de la Justice a engagé jeudi une action judiciaire contre le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. Il conteste le redécoupage de la carte électorale, favorable aux démocrates, approuvé au début du mois par référendum dans cet Etat.

Selon la plainte du ministère de la Justice, ce redécoupage "impose des circonscriptions électorales fondées sur des critères raciaux" en violation du 14e amendement de la Constitution des Etats-Unis qui garantit notamment que les citoyens jouissent d'une "égale protection" de la loi.

"Le schéma de redécoupage électoral de la Californie est une manoeuvre flagrante qui piétine les droits civiques et se moque du processus démocratique", a estimé la ministre de la Justice Pamela Bondi dans un communiqué.

"La race ne peut pas être utilisée (...) pour servir des intérêts politiques", a renchéri l'un de ses adjoints pour les droits civiques, Jesus Osete.

Les électeurs californiens ont largement approuvé le 4 novembre une nouvelle carte électorale en faveur des démocrates, afin de compenser une manoeuvre similaire au Texas des républicains sous la pression de Donald Trump. Cette nouvelle carte devrait permettre aux démocrates de gagner cinq sièges supplémentaires à la Chambre des représentants aux élections de mi-mandat en 2026.

Pour consolider la courte majorité républicaine dont il dispose à la Chambre des représentants, Donald Trump avait obtenu en août que le très républicain Texas redessine ses circonscriptions afin d'envoyer cinq élus républicains en plus au Congrès.

Aux Etats-Unis, les circonscriptions électorales doivent en principe être délimitées après un recensement national effectué tous les dix ans. Mais les redécoupages électoraux partisans ("gerrymandering") consistant à déplacer les frontières des circonscriptions au gré des intérêts du parti dirigeant dans chaque Etat sont monnaie courante.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Après l'amende de l'UE, Google veut éviter une scission

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Bruxelles avait opté en septembre pour une amende de près de 3 milliards d'euros pour sanctionner le groupe, estimant qu'il avait abusé de sa position dominante dans la pub en ligne, mais sans aller jusqu'à lui ordonner une scission pure et simple. (© KEYSTONE/EPA DPA/BORIS ROESSLER)

Google a proposé à l'UE des mesures visant à éviter une scission de ses activités dans la publicité en ligne, après la lourde amende qui lui avait été infligée par Bruxelles en septembre pour abus de position dominante, a annoncé vendredi le groupe américain.

Dans ce dossier dit "Google Adtech", le géant de la tech avait jusqu'à cette semaine pour proposer des mesures permettant de mettre un terme définitif à des atteintes à la concurrence, qui lui ont valu d'être sanctionné à hauteur de 2,95 milliards d'euros.

Tout en continuant de contester la décision de l'UE, contre laquelle il entend faire appel, Google a écarté, comme le groupe l'avait toujours fait jusqu'ici, la solution la plus radicale pour rétablir les conditions d'une concurrence loyale: la vente de tout ou partie des activités en cause, qui auraient entraîné de fait une scission du groupe.

Reste maintenant à voir si Bruxelles acceptera les engagements détaillés de Google.

"Nous allons analyser les mesures proposées par Google, pour vérifier si elles pourraient mettre fin" aux pratiques dénoncées et aux conflits d'intérêt inhérents à ses activités, a précisé une porte-parole de la Commission.

Bruxelles avait opté en septembre pour une amende de près de 3 milliards d'euros pour sanctionner le groupe, estimant qu'il avait abusé de sa position dominante dans la pub en ligne, mais sans aller jusqu'à lui ordonner une scission pure et simple.

Cependant, la Commission n'avait pas exclu d'exiger une telle mesure si les engagements du groupe pour remédier aux atteintes à la concurrence ne lui convenaient pas, et avait donné 60 jours à Google pour lui faire des propositions.

Google est dans le collimateur de Bruxelles en raison de ses agissements présumés dans plusieurs segments du secteur de la publicité en ligne. Le groupe propose plusieurs services qui jouent les intermédiaires entre les annonceurs et les sites web: AdX, plateforme dédiée à l'achat et la vente d'espaces publicitaires, DFP (DoubleClick for publishers), service pour les sites et apps diffusant des publicités, et Google Ads/DV 360, outils destinés aux annonceurs.

Critiques de Trump

Or, la Commission estime que DFP, Google Ads et DV 360, commettent des abus de position dominante notamment en favorisant AdX par rapport aux plateformes rivales.

"Notre proposition répond pleinement à la décision de la Commission, sans avoir recours à une scission disruptive, qui porterait atteinte aux milliers d'annonceurs et diffuseurs de publicités qui utilisent les outils de Google pour développer leur activité", a assuré un porte-parole du groupe américain.

Cela mêle des changements "immédiats" pour mettre un terme aux pratiques sanctionnées, et des "mesures importantes" contre les conflits d'intérêts allégués par Bruxelles, précise le groupe.

Le président américain Donald Trump s'en était pris à l'UE pour l'amende infligée en septembre qu'il avait qualifiée d'"injuste", mais le groupe fait face aux mêmes accusations d'abus de position dominante de la part du gouvernement américain, lors d'un procès qui se déroule en ce moment aux Etats-Unis.

Lors d'une audience fin septembre devant une cour fédérale de Virginie, Google a proposé de changer ses pratiques commerciales, sans en passer là aussi par une cession qu'il considère comme trop radicale. Les plaidoieries finales sont prévues lundi, et le jugement dans ce procès américain est attendu dans les semaines ou les mois qui viennent.

Dans une autre affaire antitrust retentissante, le groupe a déjà échappé cette année à une scission de son navigateur Chrome, qui était pourtant réclamée par le gouvernement américain.

Par ailleurs, la Commission a ouvert jeudi une nouvelle enquête contre Google, dans un tout autre domaine, le soupçonnant cette fois de pénaliser certaines sites d'information dans les résultats de son moteur de recherche, se dont le groupe se défend.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Le fabricant de pansements Urgo construit une nouvelle usine

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Présente dans plus de 60 pays, l'entreprise, qui emploie 3800 personnes, a triplé son chiffre d'affaires au cours de la dernière décennie, atteignant 890 millions d'euros en 2024 dont la moitié à l'international. Elle fabrique plus de 80% de ses produits en France, où elle compte 1100 employés. (© KEYSTONE/GAETAN BALLY)

Le groupe industriel français Urgo, marque emblématique du pansement, a annoncé vendredi la construction d'une nouvelle usine dans la Loire, avec l'ambition de devenir le premier producteur mondial de bandes de compression médicale.

Implantée à Andrézieux-Bouthéon (Loire), cette usine de 35'000 m2, fruit d'un investissement de 60 millions d'euros (55,3 millions de francs) d'ici à 2029, devrait générer "200 emplois directs et 115 indirects à horizon 10 ans" dans la région, selon un communiqué de l'entreprise familiale forte de trois générations.

"Cette usine va nous permettre d'atteindre notre ambition de devenir le leader mondial de la compression médicale" tout en maintenant 100% de sa production en France, a indiqué à l'AFP Guirec Le Lous, l'un des dirigeants du groupe et petit-fils du fondateur Jean Le Lous.

Cet ancêtre, ancien pharmacien des armées qui a vécu la pénurie de pansements pendant la guerre, a crée la marque Urgo en 1958, alors qu'il était à la tête des Laboratoires Fournier à Dijon.

Désormais présente dans plus de 60 pays, l'entreprise, qui emploie 3800 personnes, a triplé son chiffre d'affaires au cours de la dernière décennie, atteignant 890 millions d'euros en 2024 dont la moitié à l'international. Elle fabrique plus de 80% de ses produits en France, où elle compte 1100 employés.

Outre son activité historique dans les pansements, le groupe a développé une offre de santé du quotidien (baume à lèvres, solutions contre les aphtes, les verrues, etc.), qui représente aujourd'hui 50% des ventes.

Son deuxième métier est dédié au traitement médical des plaies, avec des bandes de compression pour soigner les ulcères de la jambe d'origine veineuse, des lésions cutanées longues à cicatriser.

"Ce sont des bandes de compression qu'on applique sur la jambe et qui permettent de restaurer le retour veineux", un segment où Urgo est numéro deux mondial, souligne M. Le Lous.

Situé à 5 km de l'usine historique de Veauche (130 collaborateurs), le futur complexe, qui a bénéficié de 600'000 euros de subventions publiques, rassemblera "sur un même lieu une production de pointe et la logistique de distribution".

Le groupe est également présent dans la technologie laser pour optimiser le processus de cicatrisation, des traitements esthétiques et un projet de production de peau artificielle.

Il a été mis en cause ces dernières années pour des cadeaux illicites aux pharmaciens, une affaire dans laquelle l'ex-ministre de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo, elle-même pharmacienne, a notamment été condamnée à une amende.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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