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La junte birmane poursuit sa répression contre le soulèvement populaire

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Malgré la répression, la mobilisation pro-démocratie se poursuit. Plusieurs centaines de manifestants défilaient mardi à Rangoun, la capitale économique. "Rendez-nous notre leader!", pouvait-on lire sur des banderoles. (© KEYSTONE/AP)

Les généraux birmans ont imposé mardi une coupure quasi-totale d'internet pour une deuxième nuit consécutive et poursuivent leurs vagues d'arrestations. Ils espèrent mettre un terme au soulèvement contre leur coup d'État, faisant fi des condamnations internationales.

Déploiements de véhicules blindés, interpellations nocturnes, durcissement de l'arsenal législatif: l'armée ne cesse de durcir le ton depuis son putsch du 1er février qui a mis fin à une fragile transition démocratique de 10 ans dans le pays.

Quelque 420 personnes - responsables politiques, médecins, activistes, étudiants, grévistes - ont été arrêtées ces deux dernières semaines, d'après une ONG d'assistance aux prisonniers politiques.

L'ex-cheffe de facto du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, et le président de la République, Win Myint, interpellés dès les premières heures du coup d'Etat, sont toujours tenus au secret. Ils devraient être interrogés cette semaine par un tribunal "par vidéoconférence", a déclaré l'avocat Khin Maung Zaw, ajoutant qu'il n'avait pu entrer en contact avec ses clients.

"Du théâtre"

Cette audience n'aura rien d'équitable, a commenté à l'AFP Tom Andrews, rapporteur spécial de l'ONU. "Il n'y a rien de juste dans la junte. C'est du théâtre. C'est juste du théâtre. Et bien sûr, personne ne les croit".

La prix Nobel de la paix 1991 a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale en important "illégalement" des talkie-walkies. Elle est assignée à résidence dans la capitale administrative Naypyidaw et serait en bonne santé, a assuré le week-end dernier son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Les généraux continuent à s'attaquer aux outils de communication. Les connexions internet ont été presque totalement coupées sur l'ensemble du pays mardi vers 01h00 du matin (19h30 en Suisse), pour la quatrième fois depuis le putsch. Elles ont été restaurées huit heures plus tard.

Ces perturbations sapent "les principes démocratiques fondamentaux", a déclaré l'émissaire des Nations Unis pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener, lors d'un entretien téléphonique avec Soe Win, commandant adjoint de l'armée birmane. Les coupures nuisent aussi "à des secteurs-clés, y compris les banques", a-t-elle ajouté dans ce rare échange entre la junte et le monde extérieur.

"Redonnez-nous espoir "

Malgré la répression, la mobilisation pro-démocratie se poursuit. Plusieurs centaines de manifestants défilaient mardi à Rangoun, la capitale économique. "Rendez-nous nos leaders!", "redonnez-nous espoir!", pouvait-on lire sur des banderoles.

Les contestataires enjoignaient aussi les habitants à rejoindre le mouvement de désobéissance civile. Avocats, enseignants, contrôleurs aériens, cheminots: de nombreux fonctionnaires ont répondu à cet appel à travers tout le pays en se mettant en grève depuis le putsch.

Après le déploiement de troupes dans certaines villes du pays, appuyées par des véhicules blindés, les foules étaient toutefois moins nombreuses dans les rues. "C'est fait pour menacer les gens", a déploré Nyein Moe qui manifestait lundi devant la Banque centrale à Rangoun. Mais, "nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant".

Les forces de l'ordre se sont déployées lundi en nombre devant le siège de la LND, attirant plusieurs milliers de personnes sur les lieux. Des policiers ont fouillé les locaux, selon le parti.

Les manifestations sont pour l'instant dans l'ensemble pacifiques, mais plusieurs incidents ont été rapportés lundi. La police a arrêté plusieurs dizaines de contestataires, dont une vingtaine d'étudiants, à Naypyidaw, avant d'en relâcher certains.

Balles en caoutchouc

A Mandalay (centre), deuxième plus grande ville du pays, un affrontement entre manifestants et forces de l'ordre a fait au moins six blessés. La police a tiré des balles en caoutchouc et avec des lance-pierres sur la foule, des protestataires répliquant en lançant des briques.

Des journalistes présents sur les lieux ont également déclaré que la police les avait battus. L'armée, qui dispose de deux soutiens de taille aux Nations Unies (Pékin et Moscou), fait la sourde oreille face aux multiples condamnations internationales et aux sanctions annoncées par Washington.

Depuis, les généraux putschistes, qui contestent la régularité des législatives de novembre massivement remportées par la LND, ont autorisé les perquisitions sans mandat ou les placements en détention pour une courte période sans le feu vert d'un juge.

Pour leur chef, Min Aung Hlaing, paria au plan international en raison des exactions commises contre les musulmans rohingyas en 2017, ce qui se passe en Birmanie reste "une affaire intérieure".

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Deux explosions font plus de 50 blessés dans un lycée de Jakarta

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Des membres de l'équipe de déminage de la police indonésienne inspectent la mosquée où des explosions ont eu lieu dans l'enceinte d'un lycée à Jakarta. (© KEYSTONE/AP/Dita Alangkara)

Deux explosions vendredi dans un lycée de Jakarta ont fait au moins cinquante blessés, ont annoncé la police et des responsables du gouvernement indonésien, sans fournir d'éléments sur l'origine de ce drame.

Les déflagrations se sont produites vers 12h15 heure locale (06h15 en Suisse), respectivement près la porte et à l'arrière d'une mosquée située à l'intérieur de cet établissement scolaire du nord de la capitale indonésienne, a précisé Lodewijk Friedrich Paulus, le ministre chargé de coordonner les politiques suivies et la sécurité.

Celui-ci a dans le même temps exhorté ses compatriotes à ne pas tirer de conclusions hâtives sur l'origine de ces explosions, une enquête étant en cours. "Ne concluez pas trop vite qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il insisté, cité par l'agence de presse étatique Antara.

Le chef de la police nationale, Listyo Sigit Prabowo, a par la suite révélé qu'il y avait un "suspect", un élève blessé qui subissait une intervention chirurgicale.

Avant la prière

"Concernant le mobile, nous enquêtons actuellement sur diverses pistes", a-t-il poursuivi au cours d'une conférence de presse.

"La situation a immédiatement dégénéré en chaos à l'école, tout le monde s'est précipité dehors, sur le terrain de sport", a de son côté raconté à l'AFP Muhammad Rizky Muzaffar, l'un des lycéens.

"De nombreux élèves ont été blessés et beaucoup ont été directement emmenés à l'hôpital", a ajouté cet adolescent de seize ans, assurant qu'une explosion s'était produite au moment où les fidèles s'apprêtaient à participer à la prière du vendredi dans la mosquée du lycée.

Environ 54 personnes ont été blessées, dont 33 "reçoivent toujours des soins médicaux", a annoncé Budi Hermanto, le porte-parole de la police de Jakarta.

Confusion

Un journaliste de l'AFP a constaté la présence d'enquêteurs sur les lieux, avec des sacs en plastique contenant divers objets sur des tapis de prière.

Interrogé par l'AFP, Kinza Ghaisan Rayyan, un élève de 17 ans, a témoigné du fait que la confusion régnait quant aux circonstances dans lesquelles l'une des explosions s'est produite.

"On a d'abord cru que ça venait d'un appareil électronique, peut-être de la sono ou de quelque chose de cassé, mais, en fait, l'explosion s'est produite sous le tapis de prière", a-t-il déclaré dans un hôpital de la capitale.

Le chef de la police de Jakarta, Asep Edi Suheri, a fait savoir que les enquêteurs avaient mobilisé une équipe de déminage pour déterminer la cause des déflagrations.

Il a affirmé que les autorités avaient mis en place des permanences dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les blessés.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Transition énergétique au 2e jour du sommet précédant la COP30

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Le président brésilien Lula, dont le pays accueille à Bélem le sommet de dirigeants mondiaux en prélude à la COP30, salue ici Netumbo Nandi-Ndaitwah, la présidente de la Namibie, au côté du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. (© KEYSTONE/AP/Fernando Llano)

Le président brésilien Lula a estimé vendredi que "le modèle de développement basé sur l'utilisation intensive de combustibles fossiles" était intenable, au deuxième jour du sommet de dirigeants mondiaux en prélude à la COP30 à Belem.

Deux ans après l'adoption inédite à la COP28 à Dubaï d'un engagement général à sortir progressivement des énergies fossiles, le thème ne figure pas comme tel à l'agenda de la conférence climat qui s'ouvrira lundi dans cette ville d'Amazonie brésilienne.

Mais certains pays comme le Brésil - pourtant huitième producteur mondial de pétrole - tiennent à remettre le sujet au coeur des débats.

"La Terre ne peut plus supporter le modèle de développement basé sur l'utilisation intensive de combustibles fossiles qui a prévalu au cours des 200 dernières années", a lancé Luiz Inacio Lula da Silva en ouvrant une session consacrée à la transition énergétique, au deuxième et dernier jour du sommet.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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L'ONU alerte sur la menace de violences massives au Kordofan

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Le Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Volker Türk redoute de nouveaux massacres au Soudan (archives). (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

L'ONU lance "un fort avertissement" sur la menace de violences massives au Kordofan, après les massacres à El-Facher au Darfour. Vendredi à Genève, le Haut commissaire aux droits de l'homme s'est dit inquiet face aux "préparations pour des hostilités intensifiées".

"Depuis la prise d'El-Facher, les victimes civiles, la destruction et les déplacements de masse augmentent" au Kordofan, région voisine du Darfour, affirme Volker Türk. "Il n'y a pas de signe de désescalade", a-t-il déploré.

Il demande à nouveau aux Etats influents auprès des parties au conflit d'oeuvrer. Dans le cas contraire, "il y aura davantage de carnage et d'atrocités", insiste l'Autrichien. Il a rappelé que le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé la fin des acheminements d'armements vers le Soudan.

Khartoum accuse les Emirats arabes unis de livrer ce matériel aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), responsables de crimes contre l'humanité selon la Mission internationale d'établissement des faits. M. Türk redoute aussi que les exécutions sommaires, les viols et les violences ethniques se poursuivent à El-Facher, alors que de nombreux civils restent bloqués dans la ville.

Depuis le début de la guerre, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Le conflit a fait près de 13 millions de déplacés, dont quatre millions de réfugiés. Selon les estimations, plus de 21 millions de personnes font face à une importante insécurité alimentaire. Plus de 206'000 sont confrontées à une situation de famine. Des dizaines de millions d'individus doivent être aidés.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Les Etats-Unis tancés à l'ONU à Genève pour refus de collaborer

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L'ambassadeur suisse à l'ONU Jürg Lauber qui préside le Conseil des droits de l'homme n'a pu que constater l'absence américaine à leur évaluation par les autres Etats à Genève. (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

Le refus de l'administration de Donald Trump de soumettre les Etats-Unis à l'examen de leur situation des droits humains par les autres Etats ne passe pas. Vendredi à Genève, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a approuvé une décision de non collaboration.

Comme tous les quatre ans, les Etats-Unis auraient dû être décortiqués par les autres pays. Mais ils avaient annoncé dès cet été qu'ils ne participeraient pas à cet Examen périodique universel (EPU), une première depuis Israël en 2013. Washington boycotte les travaux d'un organe qu'il accuse d'être politiquement biaisé.

Après avoir constaté cette absence, le président du Conseil, l'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber, a refermé la séance. Une réunion a ensuite approuvé la décision qui repousse d'un an l'EPU des Etats-Unis.

L'ONU ou des experts indépendants onusiens, qui ne s'expriment pas au nom de l'organisation, ont ciblé à plusieurs reprises la politique de droits humains du président. Tout comme les ONG qui auraient souhaité relayer leurs critiques vendredi au Conseil.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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