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Suisse

Horlogerie: les sous-traitants affectés par le ralentissement

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L'exercice 2024 devrait être plus exigeant et les négociations avec les marques horlogères sur les augmentations de prix des composants, qui s'imposent en raison de l'inflation, s'annoncent ardues. (KEYSTONE/Gaetan Bally) (© KEYSTONE/GAETAN BALLY)

Les sous-traitants de l'industrie horlogère commencent à ressentir le ralentissement conjoncturel mondial. L'exercice 2024 devrait être plus exigeant et les négociations avec les marques horlogères sur les augmentations de prix des composants s'annoncent ardues.

"Avec l'Europe et les Etats-Unis qui ralentissent et la Chine qui ne reprend pas comme anticipé, la visibilité pour la marche des affaires se réduit", indique à l'agence de presse AWP, François Billig, le directeur général d'Acrotec, le spécialiste jurassien de la micromécanique, un fournisseur de poids de l'industrie horlogère.

L'industrie des garde-temps helvétique tournée vers l'exportation dépend de l'état de santé de ses principaux débauchés que sont l'Empire du Milieu, le Vieux continent et le pays de l'Oncle Sam. Si ce secteur, à l'image de l'industrie du luxe dans son ensemble, a su faire fi les deux dernières années des conséquences du renchérissement du coût de la vie et de la guerre en Ukraine, la clientèle fortunée commence à se montrer plus sélective lorsqu'il s'agit de réaliser ses emplettes dans les boutiques des grandes marques de renom à Paris, Londres, New York ou Shanghai.

Les exportations horlogères, un indicateur clé de la branche, s'acheminent certes vers un nouveau record en 2023, mais le deuxième semestre se montre moins dynamique que le début de l'année, ce qui amène les griffes horlogères à commencer à se montrer quelque peu sur la réserve lorsqu'il s'agit de commander des composants à leurs fournisseurs, des entreprises souvent plus petites et moins résistantes aux soubresauts économiques que les marques connues du grand public telles que Rolex, Swatch, Cartier, Audemars Piguet ou Patek Philippe.

Premiers signes

"Un de nos clients horlogers relativement important a fait une demande de relissage. Cela veut dire que ce client souhaite que ses commandes de composants pour 2024 débordent un peu sur 2025", relate Pierre Dubois, le directeur général de Dubois Dépraz, un sous-traitant au service des maisons horlogères du haut de gamme.

Même son de cloche chez Acrotec. "Nous avons des clients qui ont un peu réduit la voilure et ont décalé des commandes de 2024 sur 2025", indique son patron.

"Il y a des petits signes mais pas encore de grandes baisses", souligne Pierre Dubois, tout en indiquant que d'autres demandes de "relissage" pourraient survenir en 2024 si le refroidissement conjoncturel venait à s'aggraver.

Nonobstant cette décélération qui se profile, Dubois Dépraz prévoit de clôturer 2023 sur une croissance du chiffre d'affaires à deux chiffres en pourcentage. "Si tout va bien d'ici la fin de cette année, on devrait atteindre le niveau record de 2019, voire le dépasser légèrement", confie le dirigeant.

Les marges devraient cependant pâtir du renforcement des effectifs et de l'inflation. Le spécialiste des complications a engagé environ 100 personnes ces 18 derniers mois, portant les effectifs à 425 personnes.

"Notre entreprise n'a jamais compté autant de collaborateurs." Avant la pandémie, quelque 380 à 390 personnes oeuvraient auprès de la firme basée dans la Vallée de Joux. Ces effectifs étaient cependant descendus à 330 en 2021, en raison de la chute des activités au plus fort de la crise sanitaire mondiale.

Acrotec, qui à côté de l'horlogerie fournit également les industries médicale, aéronautique et automobile de par le monde, et ayant plus de 2800 collaborateurs et collaboratrices, anticipe une hausse du chiffre d'affaires "correcte", en dessous de 10% pour 2023. La barre des 500 millions de recettes devrait ainsi à nouveau être franchie.

Négociations difficiles en vue

"Les fournisseurs de l'industrie horlogère constatent une légère érosion au niveau des volumes de commandes", constate également Patrick Linder, directeur de la chambre d'économie publique du Jura bernois, une région qui se caractérise par la présence d'un nombre élevé de sous-traitants de l'industrie horlogère.

"La perception que nous avons aujourd'hui c'est qu'après une période de croissance marquée, une espèce de pallier a été trouvée sur les six derniers mois. Cette dernière est appelée à se prolonger jusqu'à la fin de l'année", ajoute le responsable dont le département vient de publier un rapport sur les anticipations des industries actives dans la région pour le 4e trimestre 2023.

La fin de l'année approchant à grands pas, Acrotec et Dubois Dépraz se préparent en outre à entamer les discussions pour les hausses de prix des composants avec les maisons horlogères dans un contexte inflationniste.

"Les négociations sont difficiles et se font au cas par cas", relève M. Billig tandis que Pierre Dubois fait remarquer qu'il n'est pas possible pas de répercuter l'ensemble des charges ayant augmenté.

"Je pense que 2024 sera plus dure et il faudra batailler pour rester compétitifs au niveau des tarifs", conclut le patron d'Acrotec.

lk/jh

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Suisse

L'assassin d'enfants Werner Ferrari meurt en prison à Lenzburg (AG)

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Werner Ferrari en 2007 à son arrivée au Tribunal de district de Baden (AG). L'assassin qui a sévi dans les années 1970 et 1980 est décédé en prison à l'âge de 78 ans (archives). (© KEYSTONE/WALTER BIERI)

L'assassin d'enfants Werner Ferrari est décédé vendredi matin à l'âge de 78 ans au pénitencier de Lenzburg (AG). Il a succombé à une longue maladie.

Le détenu séjournait au pénitencier de Lenzburg depuis 1995, indique le Département argovien de l'intérieur. L'institut de médecine légale de l'hôpital cantonal d'Aarau a confirmé son décès.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Le producteur de cinéma bâlois Arthur Cohn est décédé

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Arthur Cohn est décédé à l'âge de 98 ans (photo d'archives). (© KEYSTONE/ENNIO LEANZA)

Le producteur de cinéma bâlois et lauréat de plusieurs Oscars Arthur Cohn est décédé vendredi à l'âge de 98 ans. C'est ce qu'a annoncé sa famille dans un avis de décès transmis à l'agence de presse Keystone-ATS.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

L'auteur de l'attentat à la grenade écope de 17 ans et 6 mois

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Le Tribunal pénal fédéral, qui jugeait un Bâlois accusé d'avoir placé une grenade contre la voiture de sa maîtresse, a rendu son verdict vendredi. (archives) (© KEYSTONE/TI-PRESS/ALESSANDRO CRINARI)

Le Tribunal pénal fédéral a prononcé une peine de 17 ans et 6 mois contre l'homme qui avait placé une grenade contre la voiture de son ancienne amie. Il est reconnu coupable de tentative d'assassinat. La peine est suspendue à l'exécution d'un traitement stationnaire.

Outre la tentative d'assassinat, l'accusé est condamné pour dommages à la propriété qualifiés, mise en danger au moyen d'explosifs et de nombreux délits routiers. La peine prononcée est supérieure à celle demandée par le Procureur fédéral qui avait requis 17 ans et une mesure thérapeutique également

Le prévenu, un Bâlois âgé de 54 ans, a expliqué aux enquêteurs qu'il ne supportait pas la rupture avec son amie. Au soir du 31 janvier 2024, il avait coincé une grenade à fragmentation dégoupillée contre sa voiture. Lorsque la femme s'était installée au volant, l'engin était tombé et avait explosé sous le véhicule. Elle s'en était tirée indemne.

Le jugement de la Cour des affaires pénales n'est pas définitif et peut être attaqué devant la Cour d'appel.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

Défense: la Suisse revoit sa stratégie face à la menace actuelle

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La Suisse doit pouvoir se défendre autant que possible par ses propres moyens contre une attaque armée, selon le gouvernement (image d'illustration). (© KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER)

Le gouvernement suisse s'est doté d'une nouvelle stratégie de politique de sécurité pour les prochaines années afin de faire face à une "menace grandissante". Le plan, mis en consultation vendredi, doit prendre effet rapidement.

Les travaux ont déjà été lancés compte tenu de la menace actuelle, indique le Conseil fédéral dans un communiqué. La stratégie, dont la consultation court jusqu'au 31 mars 2026, comprend trois grands axes et une quarantaine de mesures.

Le renforcement de la cybersécurité et des effectifs de l'armée ainsi que l'accélération et la simplification des processus d'acquisition comptent parmi elles. Le gouvernement veut également contribuer à la sécurité européenne en renforçant sa coopération avec l'UE et l'OTAN.

La politique de sécurité de la Suisse se fondait jusqu'ici principalement sur des rapports publiés tous les 4 à 10 ans. La stratégie présentée vendredi se veut globale et intègre tous les partenaires. Aucun chiffre sur d'éventuels coûts n'est indiqué dans le plan.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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