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Lausanne

Procès Mike: le Ministère public abandonne l'accusation

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Pour le procureur Laurent Maye, les six policiers doivent être acquittés. (© KEYSTONE/FREDERIC BOTT)

Le Ministère public a abandonné les charges retenues contre les six policiers, liés à la mort de Mike Ben Peter à Lausanne en 2018. Il demande leur acquittement, ce que l'avocat de la famille de la victime qualifie de "honte".

Dans son acte d'accusation, le procureur Laurent Maye avait retenu l'homicide par négligence. Lundi pourtant, devant la petite centaine de personnes s'étant massées dans la salle comble du Tribunal d'arrondissement de Lausanne, il a laissé tomber cette accusation.

Pour Laurent Maye, les six policiers ont bel et bien "violé les règles de prudence" lorsqu'ils ont menotté et maintenu durablement Mike Ben Peter sur le ventre, alors qu'ils tentaient de le maîtriser au cours d'un contrôle antidrogue.

Selon les relevés de radio, le Nigérian est resté trois minutes dans cette position avant de perdre connaissance. Or il est enseigné aux policiers que ce type de plaquage ventral est risqué et qu'un changement de position doit intervenir rapidement.

Malgré tout, les expertises médico-légales ont révélé que ce plaquage ventral ne pouvait pas, à lui seul, expliquer la mort de Mike Ben Peter, a souligné le procureur. Le "lien de causalité", nécessaire pour pouvoir conclure à un homicide par négligence, fait défaut, a-t-il déclaré.

Usage excessif de la force

Prenant la parole dans la foulée du procureur, l'avocat de la famille de la victime a dit sa "honte", en sa qualité "d'auxiliaire de la justice", d'entendre une telle argumentation. "Le raisonnement du Ministère public est erroné", a critiqué Simon Ntah.

Selon lui, il ne faut pas se focaliser sur le seul plaquage ventral, mais sur l'ensemble de l'intervention des six policiers. Une arrestation qui a été, selon lui, "un déferlement de violence" avec des coups à l'entrejambe et aux côtes, le recours à un spray au poivre ou encore des clefs de bras et de jambes.

"On tape d'abord et on réfléchit ensuite", a dénoncé Me Ntah. Et de marteler que les policiers avaient agi de manière "disproportionnée" en faisant "un usage excessif de la violence".

En plus d'avoir "violé tous les devoirs de prudence", les policiers ont aussi "omis de faire preuve d'humanité" en continuant de maintenir Mike Ben Peter à terre, alors qu'il était "à l'agonie" et que sa souffrance était "évidente".

Racisme systémique

L’avocat n'a pas accusé les prévenus d'être racistes, mais affirmé qu'il ne fallait pas nier "le racisme systémique" en Suisse en général et dans la police en particulier. Il a parlé "d'un système qui tolère des comportements disproportionnés" à l'égard de certaines personnes.

"Ces quatre dernières années dans le canton de Vaud, quatre personnes noires sont mortes lors d'interventions policières. Ce n'est pas une coïncidence", a-t-il affirmé.

Simon Ntah a demandé à la Cour de condamner les policiers pour que "la justice soit rendue pour Mike", pour qu'il ne soit pas "mort dans l'indifférence judiciaire".

Action proportionnée

Du côté des avocats des policiers, à l'instar du Ministère public, l'accent a été mis sur les expertises médico-légales, qui "montrent clairement" que le décès de Mike Ben Peter n'est pas dû à l'action des policiers, a noté Odile Pelet.

Le Nigérian de 39 ans souffrait du coeur et aurait déclenché, lors de son arrestation, un syndrome de délire excité. A savoir: une pathologie interne, provoquée par un événement extérieur, qui fait que la personne "s'excite tellement" qu'elle est victime d'un arrêt cardio-respiratoire, a relevé Juliette Perrin.

Sur le déroulement des faits, Xavier de Haller a assuré que les agents avaient agi de "manière graduelle et proportionnée" face à une personne "particulièrement oppositionnelle et virulente". Ils ont utilisé "les moyens à disposition", appris lors de leur formation.

Les policiers ont fait "leur travail correctement, sans commettre de faute", a renchéri Juliette Perrin. Pour elle, la mort de George Floyd aux Etats-Unis, évoquée par Me Ntah, n'a rien à voir avec cette affaire.

Acquittement exigé

De son côté, Raphaël Brochellaz a critiqué "la fausse impression donnée par l'acte d'accusation, et relayée par la presse," que six policiers s'étaient "acharnés" sur Mike Ben Peter.

Les avocats de la défense ont aussi démonté l'argument du profilage racial. Les policiers n'ont pas agi sur un "préjugé raciste", mais sur "le constat d'une infraction en cours" de deal de rue, a relevé Christian Favre. Cette affaire "ne peut pas aboutir autrement que sur un acquittement", a encore dit Jean-Emmanuel Rossel.

La Cour rendra son verdict jeudi.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Budget 2025: les députés entrent en matière, non sans critiques

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Les députés vaudois ont commencé mercredi le long débat sur le budget 2025 de l'Etat (archives). (© Keystone/CYRIL ZINGARO)

Le Grand Conseil vaudois est entré en matière mercredi après-midi sur le projet de budget 2025 du gouvernement, non sans émettre plusieurs critiques. De nombreux amendements, de la Commission de finances (Cofin) et des différents partis, ont déjà été annoncés.

Pour résumer les prises de position d'entrée en matière, la droite s'est inquiétée de la taille organique de l'Etat de plus en plus grosse, déplorant la hausse du nombre de postes de fonctionnaires, tandis que la gauche a dit craindre pour l'avenir des prestations publiques et parapubliques ainsi que pour la lutte contre le réchauffement climatique.

Malgré les critiques et les bémols, les députés ont très largement approuvé l'entrée en matière, par 107 voix pour, un refus et 14 abstentions. Les débats se poursuivent.

Le déficit attendu l'an prochain s'affiche à 303 millions de francs. Les charges grimpent à 12,256 milliards, soit 629 millions de plus (ou 5,4%) par rapport au budget 2024. Les investissements nets grimpent à 1,1 milliard, soit 60 millions de plus que pour celui de 2024.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Baisse des impôts: les Vaudois se prononceront sur l'initiative 12%

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En 2025, les Vaudois et les Vaudoises se prononceront sur une initiative des milieux économiques qui demande une baisse de 12% de l'impôt cantonal sur le revenu (photo symbolique). (© Keystone/FABRICE COFFRINI)

Les Vaudois se prononceront l'année prochaine sur l’initiative des milieux économiques qui demande 12% de baisses d’impôts. A l'instar du Conseil d'Etat, le Grand Conseil a refusé le texte mercredi et le peuple aura donc le dernier mot.

Au Parlement, seule l'UDC et quelques PLR ont soutenu l'initiative de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCI), la Chambre vaudoise immobilière (CVI) et la Fédération patronale vaudoise (FPV), dont le texte - déposé en 2023 avec 28'000 signatures (sur 12'000 nécessaires) - vise un rabais de 12% de la facture finale de l'impôt cantonal sur le revenu. Tous les autres partis se sont exprimés contre.

Si le Grand Conseil avait approuvé l'initiative, elle serait devenue une loi sans être automatiquement soumise au vote du peuple, mais sujette au référendum facultatif. Puisque le Parlement a refusé cette initiative (par 91 non, 31 oui et 14 abstentions), celui-ci doit la soumettre à une votation. Le scrutin devrait se tenir au printemps prochain.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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L'UDC lausannois Valentin Christe fait son entrée au Parlement

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Valentin Christe, chef de groupe UDC au Conseil communal de Lausanne a fait mardi son entrée au Grand Conseil vaudois (archives). (© Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Le conseiller communal UDC lausannois Valentin Christe a fait mardi son entrée au Grand Conseil vaudois. Il remplace son collègue du même parti, Nicola Di Giulio, récemment décédé. Juriste de profession, âgé de 34 ans, il est l'actuel chef de groupe UDC au législatif de la capitale vaudoise.

Né le 19 mai 1990 à Lausanne, originaire de Vendlincourt (JU), Valentin Christe a grandi à Lausanne et fait des études de droit. Il est entré au début de la législature 2011-2016 au Conseil communal lausannois et a été son président durant une année en 2016/2017, à 26 ans seulement.

En 2021, Valentin Christe a été l'un des cinq candidats de la liste UDC pour l'élection à la Municipalité de la Ville. Cinq ans auparavant, il avait fait partie des dissidents de l'UDC Vaud ayant formé le parti libéral-conservateur (PLC).

Cette formation était composée de fidèles de Claude-Alain Voiblet, ancien président de la section, ex-député et ex-vice-président de l'UDC suisse, évincé de la section cantonale après avait participé à une opération de sabotage d'affiches de son propre parti.

Le Tribunal d'arrondissement de Lausanne avait finalement annulé en septembre 2018 l'exclusion de quatre membres de l'UDC Vaud par le congrès du parti en 2016, dont Valentin Christe. Seule l'éviction de Claude-Alain Voiblet avait été confirmée.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Droit de préemption: plus besoin pour une commune d'avoir les fonds

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Les communes vaudoises peuvent continuer à préempter pour des logements d’utilité publique, sans être obligées d'avoir les fonds au départ, selon un arrêt de la Cour constitutionnelle (photo d'illustration). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Un arrêt de la Cour constitutionnelle vaudoise supprime toute portée à la révision du règlement sur le parc locatif, adoptée il y a un an par le Conseil d’Etat, rapporte mardi l'Asloca Vaud. A l'instar de Prilly, les communes peuvent continuer à préempter pour des logements d'utilité publique (LUP), en finançant l'achat prioritaire du bien-fonds par une coopérative d'habitation, par exemple.

Le 1er novembre 2023, le Conseil d'Etat a modifié le règlement cantonal de la LPPPL (RLPPPL) "pour tenter de restreindre les possibilités des communes d'exercer leur droit de préemption", rappelle l'Asloca dans son communiqué. A la suite de cette révision, les communes devaient détenir les fonds nécessaires à l'acquisition du bien-fonds visé et ainsi d'en être propriétaire avant de procéder à son éventuelle mise à disposition de tiers.

L'Asloca avait alors déposé un recours, aux côtés de 22 députés interpartis. L'association vaudoise de défense des locataires estimait que la modification réglementaire conduisait de facto à limiter la possibilité des communes - et particulièrement celles disposant de ressources financières limitées - d'exercer leur droit de préemption tel que voulu par les Vaudois et partant, de mener à bien leur mandat de réaliser des logements d'utilité publique.

Droit à d'autres ressources

Dans son arrêt du 27 novembre 2024, la Cour confirme que "la LPPPL n'interdit pas à la commune d'envisager, avant même d'exercer le droit de préemption, de mettre à disposition d'un tiers l'objet du droit de préemption". Elle relève en outre que "dans la mesure où les communes n'ont pas des moyens illimités, elles doivent pouvoir recourir à d'autres ressources auprès des tiers comme des acteurs privés ou des coopératives notamment, ce qui doit même être encouragé".

La Cour constitutionnelle en conclut que l'article 34e de la RLPPPL ne peut pas fixer de règle de financement de l'achat d'un bien-fonds. Il demeure libre pour les municipalités, et "n'implique pas que la commune détienne les fonds nécessaires, lorsqu'elle préempte mais uniquement qu'elle puisse s'acquitter du prix de vente le moment venu, celui-ci pouvant être versé par un partenaire".

Prilly a fait juste

Même si, in fine, la Cour constitutionnelle valide l'article 34e et rejette la requête, "elle en supprime de facto toute portée", souligne l'Asloca Vaud. Selon les considérants de l'arrêt, cet article ne peut plus apporter aucune restriction au système existant et est donc inapte à empêcher des cas comme celui de Prilly.

Pour la deuxième fois, Prilly voit ainsi confirmer son partenariat public-privé avec une coopérative d'habitation pour acquérir un terrain non bâti de 62 millions de francs, après un arrêt de la Cour de droit administratif et public.

Municipalités averties

L'Asloca Vaud rappelle que le droit de préemption constitue un outil efficace pour soustraire des logements à la spéculation. Il ne lèse en rien les intérêts du vendeur - le prix payé par la collectivité étant celui offert par l’acquéreur pressenti - et permet de répondre aux besoins de la population.

Cette clarification bienvenue de la Cour constitutionnelle constitue donc une grande victoire pour les locataires vaudois. Une interpellation au Grand Conseil demandera au Conseil d'Etat de rapidement clarifier ces points.

Il importe désormais d'informer les communes vaudoises de leur droit de préemption étendu dans ce contexte de forte pénurie de logements. L'ASLOCA Vaud enverra un courrier à toutes les Municipalités vaudoises.

Pour rappel, la population vaudoise avait accepté en 2017 à 55,5% la loi LPPPL qui allait permettre aux communes de construire des LUP en se substituant aux acteurs du marché.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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