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Lanceuse d'alerte: Facebook privilégie "le profit à la sûreté"

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Avant son départ de Facebook, en mai, Frances Haugen avait emmené avec elle de nombreux documents issus de recherches internes à l'interne et confiés notamment au Wall Street Journal. Elle s'est exprimée pour la première fois à visage découvert dimanche dans une interview diffusée par la chaîne CBS. (© KEYSTONE/AP/Robert Fortunato)

La lançeuse d'alerte à l'origine de la fuite de documents internes de Facebook qui ont alarmé le public et des élus américains s'est montrée pour la première fois à visage découvert dimanche.

Ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, Frances Haugen a accusé le groupe de "(choisir) le profit plutôt que la sûreté" de ses utilisateurs, dans un entretien diffusé par la chaîne CBS.

Cette trentenaire doit être auditionnée mardi par la commission au Commerce du Sénat américain. Dimanche, le sénateur démocrate Richard Blumenthal, membre de la commission, a rendu hommage au courage de la lançeuse d'alerte.

Effets sur les adolescents

Avant son départ de l'entreprise, en mai, Frances Haugen avait emmené avec elle de nombreux documents issus de recherches internes à l'entreprise et confiés notamment au Wall Street Journal.

Dans un article publié mi-septembre, le quotidien a révélé, sur la base de ces informations, que l'entreprise effectuait des recherches sur son réseau social Instagram depuis trois ans pour en déterminer les effets sur les adolescents.

Les études ont notamment montré que 32% des adolescentes estimaient que l'utilisation d'Instagram leur avait donné une image plus négative de leur corps lorsqu'elles n'en étaient déjà pas satisfaites.

Limiter les dégâts

Plus tôt dimanche, le vice-président du groupe Nick Clegg avait accordé un entretien à la chaîne CNN et tenté de limiter les possibles dégâts qu'allait causer l'interview de la lançeuse d'alerte.

"Nos recherches ou celles de n'importe qui d'autre ne corroborent tout simplement pas le fait qu'Instagram soit mauvais ou toxique pour tous les adolescents", avait déclaré l'ancien vice-Premier ministre britannique dimanche.

"Je ne trouve pas surprenant, de façon intuitive, que si vous ne vous sentez déjà pas bien dans votre peau, aller sur les réseaux sociaux puisse vous faire vous sentir encore un peu moins bien", avait ajouté Nick Clegg.

Sous pression, l'entreprise californienne a annoncé suspendre le développement d'une version d'Instagram pour les moins de 13 ans, mais elle n'y a pas renoncé.

"Conflits d'intérêts"

Frances Haugen a rejoint Facebook en 2019 et été assignée, à sa demande, au département "intégrité civique" (Civic Integrity), qui s'intéressait aux risques que pouvaient poser certains utilisateurs ou certains contenus pour le bon déroulement d'élections.

Avant le scrutin présidentiel américain de novembre 2020, Facebook avait modifié ses algorithmes pour réduire la diffusion de fausses informations. Mais selon la lançeuse d'alerte, "dès que l'élection a été terminée", le groupe les a reconfigurés comme avant, "pour donner la priorité à la croissance plutôt qu'à la sûreté", a-t-elle soutenu dans son entretien à l'émission "60 Minutes", sur CBS.

"Il y avait des conflits d'intérêts entre ce qui était bon pour le public, et ce qui était bon pour Facebook", a insisté Frances Haugen, et le groupe, "une occasion après l'autre, choisissait de privilégier ses intérêts, c'est-à-dire faire plus d'argent".

"J'ai vu pas mal de réseaux sociaux, et la situation chez Facebook était sensiblement pire que ce tout ce que j'avais pu voir avant", a dit l'ingénieure, passée par le site de rencontres Hinge, mais aussi Yelp (évaluation de commerces par les internautes) ou Pinterest.

"Personne n'est malveillant"

Pour Frances Haugen, c'est à la suite du retour aux anciens algorithmes que de nombreux utilisateurs de Facebook se sont servis de la plateforme pour se mobiliser en vue des événements du 6 janvier, qui ont mené à l'intrusion au Capitole.

La responsabilité "de l'insurrection" sur le siège du Congrès "incombe aux personnes qui ont infligé les violences et à ceux qui les ont encouragées, dont le président (Donald) Trump", a rétorqué Nick Clegg.

Le vice-président de la plateforme a jugé "trop facile de chercher une explication technologique à la polarisation politique aux Etats-Unis". Il a toutefois reconnu que Facebook devait essayer de "comprendre comment (il) contribue aux contenus négatifs et extrêmes, aux discours haineux et à la désinformation".

"Personne chez Facebook n'est malveillant", a estimé la lançeuse d'alerte. "Mais les intérêts ne sont pas alignés." Pour elle, Mark Zuckerberg, co-fondateur et PDG de Facebook, n'a jamais cherché à faire de Facebook une plateforme haineuse, "mais il a permis que des choix soient faits", favorisant la diffusion de contenus haineux.

"Les actions de Facebook montrent clairement qu'il ne se réformera pas seul", a réagi le sénateur Blumenthal dans un communiqué. "Nous devons envisager une régulation plus stricte."

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Gaza: la question des otages pèse toujours sur le cessez-le-feu

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Selon une source sécuritaire à Gaza, des tirs de l'armée israélienne et des frappes aériennes ont été entendus samedi autour de Khan Younès (sud). (photo prétexte) (© KEYSTONE/AP/Abdel Kareem Hana)

Le fragile cessez-le-feu à Gaza a été de nouveau ébranlé samedi, lorsque le Hamas a remis trois corps ne correspondant pas à ceux des otages enlevés le 7 octobre 2023, tandis que l’armée israélienne a de nouveau frappé le territoire palestinien.

Selon une source sécuritaire à Gaza, des tirs de l'armée israélienne et des frappes aériennes ont été entendus samedi autour de Khan Younès (sud).

Une source militaire israélienne avait déjà indiqué vendredi soir, au moment de la remise des corps, qu'elle ne pensait pas qu'il s'agissait de corps d'otages.

Cette énième péripétie depuis le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre entre le Hamas et Israël, accompagnée de frappes israéliennes, intervient alors que les Israéliens ont déjà exprimé leur colère face aux retards successifs dans la remise des corps des otages.

Le gouvernement israélien a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

A deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104, selon des sources palestiniennes.

Le mouvement islamiste palestinien a jusqu'à présent restitué les dépouilles de 17 des 28 otages décédés qu'il a accepté de remettre dans le cadre d'un accord de trêve négocié par les Etats-Unis avec Israël.

Parmi les 17 dépouilles restituées figurent celles de 15 Israéliens, d'un Thaïlandais et d'un Népalais.

Conformément aux termes de l'accord de cessez-le-feu négociés sous la houlette des Etats-Unis, pour chaque Israélien rendu, Israël a remis 15 corps de Palestiniens décédés pendant la guerre, soit un total de 225.

Situation critique

A Gaza la situation humanitaire et sécuritaire reste alarmante.

"La nuit dernière, j'ai entendu plusieurs fois des coups de feu provenant des forces d'occupation. Nous n'avons ni nourriture ni eau pour boire ou nous laver. La situation est critique. La trêve a commencé, mais la guerre n'est pas terminée", a raconté à l'AFP Hisham al-Bardai, un père de famille de 37 ans.

Pour Sumaya Daloul, 27 ans, qui vit avec ses parents, "la vie n'a pas de sens". "La mort est préférable à la vie. Nous n'avons ni argent, ni travail, ni nourriture, ni eau, ni électricité, ni internet", raconte-t-elle.

Le directeur général du Bureau gouvernemental des médias à Gaza, Ismail Al-Thawabteh estime qu'il "reste 20.000 engins explosifs non explosés issus de la guerre et de l'occupation dans diverses zones de la bande de Gaza".

Samedi, la Jordanie et l'Allemagne ont estimé qu'une force internationale censée soutenir une future police palestinienne à Gaza dans le cadre du plan de gouvernance post-conflit du président américain Donald Trump devrait bénéficier d'un mandat de l'ONU.

La force dite "de stabilisation internationale" (ISF), est censée former et soutenir les policiers palestiniens sélectionnés dans la bande de Gaza, avec le soutien de l'Égypte et de la Jordanie. Elle doit aussi sécuriser les zones frontalières et empêcher la contrebande d'armes vers le Hamas.

La Turquie accueillera lundi à Istanbul une réunion des ministres des Affaires étrangères de pays musulmans en soutien au plan de paix américain pour Gaza.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Football

Patrick Vieira n'est plus l'entraîneur du Genoa

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Patrick Vieira a été viré par le Genoa samedi (© KEYSTONE/EPA/LUCA ZENNARO)

L'ancien international français Patrick Vieira n'est plus l'entraîneur du Genoa. Le club du gardien suisse Benjamin Siegrist, 20e et dernier du Championnat d'Italie, l'a annoncé samedi.

"Le Genoa annonce que Patrick Vieira n'est plus en charge de son équipe première", a indiqué dans un bref communiqué le club de Gênes que Vieira (49 ans), avait rejoint en mars dernier.

Depuis le coup d'envoi de la saison, le Genoa n'a empoché que trois points en neuf matches (trois nuls et six défaites), soit le plus mauvais début de saison de son histoire. Vieira était en sursis depuis la défaite de son équipe à domicile contre la Cremonese (2-0) mercredi.

Vendredi, le Genoa avait licencié son directeur sportif et son remplaçant s'était entretenu avec l'ancien joueur d'Arsenal pour le confirmer dans ses fonctions. Mais selon la presse italienne, Vieira et ses dirigeants se sont entretenus de nouveau samedi matin et ont décidé de mettre un terme à leur collaboration.

Le technicien français sera remplacé à titre provisoire par Roberto Murgita et Mimmo Criscito, ancien joueur emblématique du club, actuellement à la tête des moins de 17 ans, pour le prochain match du Genoa lundi à Sassuolo, en attendant la nomination d'un nouvel entraîneur.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Golubic s'incline en demi-finale, malgré trois balles de match

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Viktorija Golubic a été stoppée en demi-finale à Jiujiang (© KEYSTONE/AP/JULIA NIKHINSON)

Viktorija Golubic (WTA 53) a été stoppée au stade des demi-finales à Jiujiang.

Tenante du titre en Chine, la Zurichoise a subi la loi de l'espoir Lilli Tagger (WTA 235), championne junior de Roland-Garros 2025, après avoir pourtant bénéficié de trois balles de match.

En quête d'une sixième finale sur le circuit principal (WTA 250 ou plus), Viktorija Golubic (33 ans) s'est inclinée 6-1 4-6 7-5 devant l'Autrichienne de 17 ans, qui a comme elle la particularité de frapper son revers à une main. Cette défaite va lui "coûter" une quinzaine de place au classement WTA.

La vice-championne olympique 2021 de double s'est retrouvée trois fois de suite à un point de la victoire, à 5-4 0/40 sur le service adverse dans la manche décisive, sans parvenir à conclure. Elle s'est même effondrée, Lilli Tagger s'adjugeant les 13 derniers points du match.

Viktorija Golubic (WTA 53), qui était revenue de loin après avoir été menée 6-1 4-3 service Tagger à suivre, en reste donc à cinq finales et deux titres conquis sur le circuit WTA. Lilli Tagger, qui est entraînée par l'ancienne championne de Roland-Garros Francesca Schiavone, disputera pour sa part sa première finale, pour sa première apparition dans le tableau principal d'un tournoi WTA.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Un an après Novi Sad, la Serbie manifeste et rend hommage

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Hommage aux victimes en Serbie un an après l'effondrement mortel en gare de Novi Sad. (© KEYSTONE/EPA/ANDREJ CUKIC)

Un an jour pour jour après l'accident mortel de la gare de Novi Sad, des milliers de manifestants ont commencé samedi à déposer fleurs et bougies devant les lieux de la tragédie.

Cet hommage a eu lieu quelques heures avant un rassemblement où sont attendus des dizaines de milliers de personnes en hommage aux 16 victimes et pour demander transparence, justice et élections.

Depuis le début de la matinée, des centaines de personnes sont aussi simplement venues se recueillir devant la gare, dont le béton arraché rappelle l'accident. Comme Svetlana, 45 ans, venue de Pancevo, rencontrée par l'AFP devant la gare, bouleversée par "une grande douleur, une grande tristesse".

Arrivés pour certains dès vendredi soir les manifestants ont rendez-vous en fin de matinée devant ce bâtiment où ils observeront 16 minutes de silence à partir de 11h52 (10h52 GMT).

C'est à cette heure précise que, le 1e novembre 2024, l'auvent en béton de la gare tout juste rénovée s'est effondré, tuant 14 personnes sur le coup, dont deux enfants. Deux blessés décéderont plus tard, portant le bilan à 16 morts.

Cet accident a lancé l'un des plus vastes mouvements de contestation qu'ait connus le pays, dont les étudiants ont rapidement pris la tête. Il est devenu, pour les opposants au président de droite nationaliste Aleksandar Vucic, l'emblème de la corruption qui gangrène selon eux les immenses chantiers de travaux publics lancés à travers le pays.

En 2024, en établissant son indice de perception de la corruption, l'ONG Transparency International a attribué à la Serbie un score de 35 sur 100 (sur une échelle allant de 0, très corrompu, à 100, très honnête), soit 31 points de moins que la moyenne européenne (64).

Marche de 350 km

"Tous ceux qui, en Serbie, sont contre la corruption, le crime, et le parti au pouvoir" se sont donné rendez-vous, expliquait, ému, vendredi soir Ratko Popovic, 47 ans, au milieu de milliers d'autres personnes venues accueillir les étudiants arrivés à pied des quatre coins du pays.

Depuis plusieurs mois les étudiants ont adopté comme moyen d'action ces longues marches, espérant ainsi toucher le maximum de villes et villages pour expliquer leurs revendications et lutter contre le portrait que dressent d'eux les médias proches du pouvoir en les décrivant régulièrement comme des "terroristes" payés par des puissances étrangères.

Samedi, après l'hommage silencieux, ils prévoient des discours, des lectures, et une marche jusqu'au Danube.

- Trois enquêtes -

Majoritairement pacifiques, les manifestations organisées depuis un an ont été émaillées cet été de violences opposant partisans du président et manifestants, dont plusieurs centaines ont été arrêtés. La répression s'est durcie envers le mouvement, poussant la semaine dernière le Parlement européen à adopter une résolution qui "soutient le droit des étudiants et citoyens serbes à manifester pacifiquement" et "condamne fermement la répression d'Etat".

Samedi matin, la commissaire européenne à l'élargissement, Marta Kos, a affirmé sur X que la tragédie de Novi Sad était "en train de changer la Serbie".

"Elle a poussé les masses à se mobiliser pour la responsabilité, la liberté d'expression et une démocratie inclusive. Ce sont ces mêmes valeurs qui guideront la Serbie vers l'Union européenne" à laquelle Belgrade est candidate, a-t-elle écrit.

Dans une adresse à la nation en fin d'après-midi vendredi, après avoir pendant des mois accusé les étudiants de vouloir le renverser et d'être payés pour manifester, le président a dit avoir "tenu des propos [qu'il] regrette".

"Je m'en excuse", a ajouté Aleksandar Vucic, appelant au dialogue, sans pour autant mentionner les élections anticipées que demandent les manifestants depuis des mois.

Au total, trois enquêtes sont ouvertes: une sur l'accident, une autre menée par le parquet spécialisé dans la lutte contre le crime organisé et la corruption, sur les soupçons de corruption à hauteur de millions d'euros dans la rénovation, et une menée par le bureau du procureur public européen (EPPO) portant sur un éventuel détournement de fonds européens lors de la reconstruction.

Dans la première, le parquet a demandé mi-septembre un procès pour 13 personnes, dont deux anciens ministres, mais ce n'est pas assez pour les manifestants.

"Un an est passé. Personne n'a été tenu pour responsable", regrette Tomislav Savic, rencontré samedi matin à Novi Sad. "A chaque revendication des étudiants, des citoyens de notre pays, on oppose des blocages, du silence ou du mépris. C'est difficile. Mais nous espérons que les coupables seront trouvés".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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