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L'Equateur traumatisé se choisit un président sur fond de violences

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Les électeurs se prononcent aussi par référendum sur la poursuite de l'exploitation pétrolière dans la jungle amazonienne de Yasuni (Nord-Est), terre indigène et réserve unique de biodiversité. (© KEYSTONE/AP/JORGE SAENZ)

Les électeurs équatoriens ont commencé à voter dimanche pour une élection présidentielle anticipée. Cette dernière est bouleversée par l'assassinat de l'un des principaux candidats sur fond de vague de violences sans précédent liée au narcotrafic en pleine expansion.

Le scrutin se déroule douze jours après la mort à Quito, sous les balles d'un commando de tueurs à gage colombiens, du centriste Fernando Villavicencio, un ex-journaliste de 59 ans qui était en deuxième position dans les sondages.

L'assassinat a traumatisé le pays et rebattu les cartes d'un scrutin pour lequel aucun des huit candidats ne semble en mesure de l'emporter à la majorité absolue et d'éviter un second tour le 15 octobre.

Dimanche, les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (14h00 heure suisse). Les 13,4 millions d'électeurs auront jusqu'à 17h00 (minuit heure suisse) pour élire leur président, leur vice-président et les 137 députés du Congrès monocaméral.

Institutions menacées

Longtemps oasis de paix en Amérique latine, l'Equateur a été contaminé ces dernières années par le trafic de drogue venant Colombie et du Pérou, et sponsorisé par les cartels mexicains. Au point de menacer les institutions et de ressembler à la Colombie sanglante des années 1990.

Si la côte Pacifique avec son port stratégique de Guayaquil est longtemps restée l'épicentre des violences, Quito vit désormais dans la peur. Le taux d'homicides à l'échelle nationale a doublé en 2022 et battra des records cette année. Depuis 2021, plus de 430 détenus se sont entretués en prison dans des massacres entre gangs rivaux.

A cette violence s'ajoute une crise institutionnelle privant le pays de Congrès ces trois derniers mois après la décision de l'impopulaire président conservateur sortant Guillermo Lasso d'appeler à des élections anticipées pour éviter une mise en accusation pour corruption.

"Peur et pessimisme"

"Les Equatoriens vont voter avec trois sentiments", résume à l'AFP Santiago Cahuasqui, politologue à l'Université internationale SEK: "la peur de l'insécurité, le pessimisme sur la situation économique et la méfiance envers la classe politique".

Le nouveau président sera élu jusqu'en mai 2025 soit la fin théorique du mandat de M. Lasso.

Une avocate socialiste amatrice de tatouages, un journaliste désigné au dernier moment pour remplacer son ami tombé sous les balles et un ex-franc-tireur de la Légion étrangère française se disputeront les votes, parmi huit candidats vivant dans la crainte d'un attentat et ne sortant plus sans gilets pare-balles, et sous escorte armée.

"Le relais est une nécessité éthique"

Le temps ayant manqué pour imprimer de nouveaux bulletins de vote, le visage du défunt Villavicencio figurera toujours sur ceux de son remplaçant au pied levé, le journaliste Christian Zurita, 53 ans.

Meilleur ami et collègue de Villavicencio, il a été de toutes les enquêtes ayant mis au jour d'importants scandales de corruption. La principale avait abouti à la condamnation de l'ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017) à huit ans de prison, le forçant à l'exil.

"Le relais est une nécessité éthique", a déclaré M. Zurita à l'AFP, promettant en cas de victoire d'appliquer le programme anti-corruption de son ami assassiné.

"Menaces de mort" dénoncées

Samedi, son parti Construye (centriste) a dénoncé des "menaces de mort" envers lui sur les réseaux sociaux. "Tremble, Cristian", a commenté sur le compte TikTok du candidat l'utilisateur "Cartel Jalisco N, G", selon le parti. "Les menaces contre ma vie et mon équipe ne nous arrêterons pas", a répliqué M. Zurita sur X (ex-Twitter).

Peu avant son assassinat, Villavicencio avait déclaré avoir été menacé par un chef de gang emprisonné dont le groupe, "Los Choneros", serait lié au cartel mexicain de Sinaloa.

Sentiment anti-Correa

La rivale de M. Zurita, seule femme dans la course à la présidence, Luisa Gonzalez, 45 ans, fut longtemps conseillère de M. Correa et a promis d'en faire son conseiller en cas de victoire.

Mme Gonzalez était la favorite des sondages jusqu'à l'assassinat de Villavicencio. Mais la mort tragique de l'ex-journaliste "a exacerbé le sentiment anti-Correa", estime M. Cahuasqui.

Derrière Mme Gonzalez et M. Zurita viennent l'ancien tireur d'élite et ex-parachutiste Jan Topic (droite), le chef indigène Yaku Pérez (gauche) et l'ancien vice-président Otto Sonnenholzner (droite), selon les sondages de début août.

Forces de l'ordre déployées

La courte campagne électorale a été marquée par trois autres assassinats: un maire d'un grand port, un candidat au Congrès et un dirigeant corréiste local.

Surnommé le "Bukele équatorien" en référence au dirigeant salvadorien à poigne Nayib Bukele, Topic, 40 ans et ancien de la Légion étrangère française, est le candidat qui, après l'assassinat de Villavicencio, semble avoir marqué des points auprès des électeurs, séduits par son discours musclé contre la criminalité.

Alors que le pays vit sous état d'urgence depuis plus d'une semaine, militaires et policiers seront déployés pour le vote de dimanche. Les premiers résultats doivent être publiés dans la nuit.

Amazonie ou pétrole

Les électeurs se prononcent aussi ce dimanche par référendum sur la poursuite de l'exploitation pétrolière dans la jungle amazonienne de Yasuni (Nord-Est), terre indigène et réserve unique de biodiversité. Une consultation "historique" aux yeux des défenseurs de l'environnement et de la cause indigène.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Allemagne: un projet d'attentat visant un marché de Noël déjoué

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Le projet d'attentat visait un marché de Noël en Bavière (archives). (© KEYSTONE/DPA/ANDREAS ARNOLD)

Les autorités allemandes ont annoncé samedi avoir arrêté cinq hommes soupçonnés de préparer un attentat à la voiture-bélier d'inspiration islamiste visant un marché de Noël. Trois Marocains, un Egyptien et un Syrien ont été placés en détention vendredi.

Le projet d'attaque devait être mis en oeuvre en Bavière (sud), ont précisé la police et le parquet allemands dans un communiqué.

L'Egyptien, âgé de 56 ans, aurait appelé dans une mosquée à viser un marché dans les environs de la ville de Dingolfing-Landau, près de Munich, en "utilisant un véhicule pour tuer ou blesser autant de personnes que possible", selon le texte. Les Marocains, âgés de 22, 28 et 30 ans, auraient accepté de perpétrer l'attentat, tandis que le Syrien, âgé de 37 ans, les aurait encouragés.

Les enquêteurs ont précisé soupçonner "une motivation islamiste" pour ce projet. Tous les suspects ont été présentés à un juge samedi et placés en détention.

Berlin, Magdebourg

L'an dernier, un attentat à la voiture-bélier avait fait six morts et plus de 300 blessés au marché de Noël à Magdebourg, capitale régionale de l'est de l'Allemagne. Taleb Jawad al-Abdulmohsen, un Saoudien islamophobe qui a reconnu avoir conduit le véhicule fonçant sur la foule, est actuellement jugé pour cette attaque.

Après l'attentat islamiste contre un marché de Noël de Berlin, qui avait fait 13 morts en 2016, celui commis le 20 décembre 2024 à Magdebourg avait de nouveau traumatisé l'Allemagne et remis les questions de sécurité au premier plan.

En 2025, quelques villes, dont Overath près de Cologne, ont décidé d'annuler ce marché traditionnel en raison du coût des mesures de sécurité.

L'année dernière, plus de 7000 marchés de Noël à travers le pays ont attiré 170 millions de visiteurs, pour des recettes s'élevant à 4,2 milliards d'euros, soit en moyenne 25 euros environ par visiteur.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Etats-Unis: deux morts et neuf blessés à l'université Brown

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La police a appelé sur X la population à s'abriter et à éviter la zone dans le campus de l'université Brown. (© KEYSTONE/AP/Mark Stockwell)

Des tirs sur le campus de l'université Brown, l'une des plus prestigieuses aux Etats-Unis, ont fait deux morts et neuf blessés samedi, ont annoncé les autorités locales. L'auteur de la fusillade court toujours.

Sur les neuf étudiants blessés, huit l'ont été grièvement, mais sont dans un état stable, a déclaré lors d'une conférence de presse Brett Smiley, le maire de Providence, capitale du petit Etat de Rhode Island (nord-est).

"C'est, hélas, un jour comme la ville de Providence et l'Etat du Rhode Island priaient pour qu'il n'arrive jamais", s'est lamenté l'élu en référence aux drames réguliers provoqués par les armes à feu à travers les Etats-Unis.

Lors d'une seconde conférence de presse dans la soirée, Brett Smiley a précisé que l'auteur des coups de feu n'avait pas encore été appréhendé et que plus de 400 membres des forces de l'ordre avaient été déployés.

Vêtements sombres et masque

A 22h00 samedi soir (04h00 dimanche en Suisse), l'ordre de rester confiné à l'intérieur de bâtiments restait en vigueur pour la zone autour de l'université. Selon Frank Doyle, un responsable de l'établissement Brown, les tirs ont eu lieu dans le bâtiment d'ingénierie et de physique, où se déroulaient des examens.

La police a rendu publique une vidéo, sur laquelle l'auteur présumé des faits sort du bâtiment, vêtu d'habits sombres. Des témoins ont rapporté qu'il portait également "un masque de camouflage gris", a précisé le chef adjoint de la police de Providence, appelant des témoins à apporter toute information utile à l'enquête. Aucune arme n'a été retrouvée pour l'instant.

Le président américain Donald Trump a déclaré sur son réseau social Truth Social avoir été informé de la situation et que la police fédérale, le FBI, était sur place.

A son retour à la Maison-Blanche après avoir assisté à un match de football américain universitaire, Donald Trump a déclaré: "Quelle chose terrible". "Tout ce que nous pouvons faire pour le moment, c'est prier pour les victimes", a-t-il ajouté.

Fléau récurrent

Avec plus d'armes à feu en circulation que d'habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par armes à feu le plus élevé de tous les pays développés.

Les tueries sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n'ont jusqu'à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés au port d'arme, garanti par la constitution. En 2024, plus de 16'000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon l'ONG Gun Violence Archive.

L'histoire américaine récente est jalonnée de tueries, sans qu'aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l'abri, de l'entreprise à l'église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.

Parmi tous ces massacres, ceux commis en milieu scolaire ou visant des enfants marquent plus fortement la mémoire collective. En 2022, la ville d'Uvalde au Texas (sud) avait été profondément endeuillée par une tuerie dans une école primaire, au cours de laquelle 19 élèves et deux professeurs étaient morts.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Tadej Pogacar au départ des Tours de Romandie et de Suisse

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Tadej Pogacar sera-t-il également irrésistible sur les routes de Suisse ? (© KEYSTONE/AP LaPresse/GIAN MATTIA D'ALBERTO)

Magnifique nouvelle pour les amoureux du cyclisme en Suisse ! Ils pourront admirer Tadej Pogacar au printemps prochain.

Le Slovène a, en effet, dévoilé son programme pour 2026. Il comprend des participations aux Tours de Romandie et de Suisse. "Je vais faire les Strade Bianche, Milan-Sanremo, le Tour de Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Romandie, le Tour de Suisse et le Tour de France. Et puis on verra, c'est déjà pas mal", a-t-il déclaré devant la presse à Benidorm.

Sa présence sur les deux tours nationaux lui permettra de préparer au mieux le Tour de France où il visera une cinquième victoire. Mais auparavant, il nourrit l'ambition de s'imposer une première fois sur Milan-San Remo et sur Paris-Roubaix.

Les organisateurs desTours de Romandie et de Suisse ne peuvent que se félicité du choix arrêté par le double Champoon du monde en titre. Avec lui sur la ligne de départ, leur épreuve bénéficiera d'un engouement sans précédent.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

A Paris, une passerelle au nom de la chanteuse Jane Birkin

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Une passerelle Jane Birkin a été inaugurée samedi à Paris. (© KEYSTONE/DPA/PARSCHAUER)

Une passerelle Jane Birkin a été inaugurée samedi à Paris en hommage à la chanteuse et comédienne franco-britannique décédée en 2023, en présence de ses filles Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, a constaté l'AFP.

"La passerelle Jane Birkin, c'est poétique, elle aurait tellement aimé", a déclaré, la voix étouffée par les sanglots, Charlotte Gainsbourg, devant ce pont qui enjambe le célèbre canal Saint-Martin, dans le 10e arrondissement de Paris, et porte désormais le nom de sa mère.

"Ça pourrait être le pont qui la reliait à l'Angleterre et qui la faisait revenir dare-dare en France, son pays d'adoption", a-t-elle poursuivi devant une centaine de personnes, imaginant déjà des Parisiens s'y donner rendez-vous pour "flâner".

"Se donner rendez-vous sur la passerelle Jane Birkin"

"On dira au taxi 'la passerelle Jane Birkin, s'il vous plaît'", a lancé la comédienne et chanteuse. "Se donner rendez-vous, et flirter et s'embrasser, s'embrasser sur la passerelle Jane Birkin".

Aux côtés de Lou Doillon et du petit-fils de Jane Birkin, Roman de Kermadec, Charlotte Gainsbourg a ensuite dévoilé la plaque qui surplombe les premières marches du pont et sur laquelle on peut lire: "Passerelle Jane Birkin (1946-2023) chanteuse, comédienne, réalisatrice".

"Mon fils me demandait ce matin si ma mère était encore morte. Alors je lui ai dit 'oui, mais aujourd'hui, elle devient un pont'. Et c'est génial de pouvoir dire ça", a plaisanté Lou Doillon, selon qui "il manquait un lieu". "La tranquillité, le silence et la révérence du cimetière ne lui allait décidément pas", a-t-elle poursuivi.

Jane Birkin rejoint ainsi huit autres comédiennes (Arletty, Michèle Morgan, Maria Schneider...) qui ont donné leurs noms aux passerelles au-dessus du canal Saint-Martin.

Mort en juillet 2023 à 76 ans, elle était l'Anglaise préférée des Français, une icône de mode et une voix teintée d'un délicieux accent. Londonienne d'origine, naturalisée française, Jane Birkin a connu un succès mondial avec des chansons comme "Je t'aime... moi non plus", duo avec Gainsbourg en 1969 au parfum de scandale, "Jane B" la même année ou "Ex-fan des sixties" en 1978.

Au cinéma, Jane Birkin a été vue dans "Blow up" d'Antonioni, Palme d'or 1967, puis dans "La Piscine" avec Romy Schneider et Alain Delon en 1969, avant de s'affirmer avec des réalisateurs comme Agnès Varda, Michel Deville, Bertrand Tavernier.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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