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Avant le scrutin européen, Viktor Orban fait monter les enchères

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Viktor Orban est un fin tacticien qui n'a pas d'autre choix pour l'instant que de se plier aux règles de l'UE, estime un analyste. (© KEYSTONE/EPA/Zoltan Fischer / HANDOUT)

Charles Michel est arrivé en Hongrie lundi, tapissée d'affiches anti-UE. Le président du Conseil européen a rencontré le Premier ministre Viktor Orban, qui provoque de plus en plus ouvertement Bruxelles, en vue des élections européennes de 2024.

L'entrevue, discrète, a duré "un peu plus de deux heures", a précisé un représentant de l'UE, évoquant "des consultations approfondies". Orban a salué de son côté sur Facebook "une discussion utile", sans plus de détails.

Il s'agissait de désamorcer les tensions avant le crucial sommet de mi-décembre que Budapest menace de saboter au moyen de son droit de veto.

Dans une récente lettre, Viktor Orban - seul dirigeant de l'UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin - dénonce la stratégie européenne à l'égard de Kiev. Et brandit son refus catégorique d'une nouvelle aide financière de 50 milliards d'euros à l'Ukraine et de l'ouverture de négociations d'adhésion.

Entre Bruxelles et Budapest, les sujets de discorde sont nombreux depuis le retour au pouvoir de M. Orban en 2010: indépendance de la justice, politique migratoire, droits de la communauté LGBT+, et maintenant l'Ukraine.

"Combats symboliques"

Le ton se fait toujours plus virulent: une campagne nationale accusant l'UE de tous les maux vient d'être lancée. Sur les posters placardés dans les rues, la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est désignée à la vindicte publique.

Mais pourquoi attaquer de front l'UE, alors que la Hongrie est en pleines négociations pour obtenir le déblocage d'une partie des milliards d'euros de fonds gelés depuis des mois?

Si certains y voient un chantage, des experts notent aussi une offensive destinée à rallier la population en amont du scrutin de 2024 contre les honnis "bureaucrates bruxellois".

"La Hongrie se défend et résiste de toutes ses forces" au modèle actuel "qui mène l'Europe à sa ruine", lançait mi-novembre Viktor Orban devant ses troupes, convaincu qu'une victoire des forces anti-système au Parlement européen est possible en juin prochain.

"Alors qu'approche la campagne électorale, le gouvernement veut marquer sa différence, insister sur les changements qu'il compte apporter à Bruxelles", explique à l'AFP le politologue Daniel Deak, de l'Institut du XXIe siècle, pro-Orban.

Ces "combats symboliques face à des ennemis externes", le responsable hongrois en a besoin pour mobiliser sa base, renchérit Bulcsu Hunyadi, du groupe de réflexion Political Capital.

Dans le même état d'esprit, il a durci sa politique anti-LGBT+ en restreignant récemment aux moins de 18 ans l'accès à des photos représentant des personnes homosexuelles, sous la pression notamment du parti d'extrême droite Notre Patrie.

"Tendre la main"

Avant les élections européennes de 2019, la Hongrie s'en était déjà prise au prédécesseur de Mme von der Leyen, Jean-Claude Juncker, lors d'une opération similaire qui avait hérissé Bruxelles.

Dans les deux cas, la campagne les présente comme des marionnettes - du milliardaire juif américain d'origine hongroise George Soros à l'époque et de son fils Alex désormais, bêtes noires de Viktor Orban pour leur soutien financier aux causes libérales dans le monde.

Des attaques "profondément teintées d'antisémitisme", a réagi une porte-parole de l'organisation Open Society Foundations (OSF).

"C'est une vieille tactique qui vise à créer une menace vague et imaginaire pour détourner les électeurs des vrais problèmes dans l'éducation ou la santé", dit-elle à l'AFP. "Et une nouvelle preuve du niveau d'indécence politique atteint par un pays membre de l'UE".

Officiellement, Ursula von der Leyen est "restée de marbre", a commenté la Commission.

En coulisses, cette campagne est accueillie avec "un certain dédain, voire dégoût", raconte un diplomate européen, mais "on a appris à vivre avec les aboiements d'Orban à Budapest".

"L'enjeu est de tendre la main et de ne pas crisper davantage dans un moment très critique de négociations requérant l'unanimité", explique-t-il. Pour Bulcsu Hunyadi cependant, Bruxelles fait une erreur en voulant ménager la Hongrie.

Un rôle dangereux

"Viktor Orban est un fin tacticien qui n'a pas d'autre choix pour l'instant que de se plier aux règles de l'UE puisqu'il est plutôt isolé, mais il joue un rôle dangereux", estime-t-il.

Car il a bâti un système incompatible avec les traités européens signés lors de l'adhésion en 2004, et s'érige en exemple pour d'autres dirigeants d'extrême droite. Comme Marine Le Pen en France ou Geert Wilders aux Pays-Bas, qu'il a tenu à être le premier à féliciter après sa récente victoire aux législatives.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb

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Les plateformes de location de courte durée comme Airbnb sont régulièrement accusée d'accentuer une crise du logement déjà vive en Espagne. (archive) (© KEYSTONE/AP/EMILIO MORENATTI)

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64'055'311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Culture

Le réalisateur Rob Reiner et son épouse retrouvés morts

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Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile californien. (archives) (© KEYSTONE/EPA/Ron Sachs / POOL)

Le réalisateur américain Rob Reiner, auteur de la comédie "Quand Harry rencontre Sally", et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts dimanche en Californie, la police confirmant la thèse d'un "homicide apparent".

Les deux corps ont été retrouvés au domicile du cinéaste.

La rédaction californienne de la chaîne NBC a cité une source proche de la famille indiquant que le couple avait été retrouvé mort, apparemment victime de blessures par arme blanche. Un porte-parole de la famille a confirmé à CNN que Reiner et sa femme étaient décédés.

La police de Los Angeles a indiqué avoir été appelée au domicile du couple, dans le quartier cossu de Brentwood (sud de la Californie), suite à la découverte de deux corps qu'elle n'a pas immédiatement identifiés.

"Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple, dans un communiqué cité par la revue Variety.

Le compte X de la LAPD a indiqué que l'enquête se dirigeait vers "un homicide apparent". Les médias américains ont indiqué que le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Mais rien ne filtrait à ce stade en termes de mobile, ni de suspect.

"Personne n'a été placé en détention. Personne n'est interrogé en tant que suspect", a déclaré Alan Hamilton, chef adjoint de la police de Los Angeles (LAPD). "Nous allons essayer de parler à tous les membres de la famille afin d'établir les faits".

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

Films cultes

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, il a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera surtout l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" avec Billy Crystal et Meg Ryan, mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

En 1993, son film "Des hommes d'honneur" - avec Tom Cruise, Jack Nicholson et Demi Moore - avait été nommé aux Oscars. Au total, Bob Reiner a réalisé 23 longs-métrages.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Les Chiefs manquent les play-off, Mahomes blessé aux ligaments

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Patrick Mahomes se tient le genou gauche après avoir subi une déchirure du ligament antérieur (© KEYSTONE/AP/Reed Hoffmann)

Pour la première fois en dix ans, Kansas City va manquer les play-off en NFL. Et comble de malchance, le quarterback Patrick Mahomes s'est déchiré le ligament croisé antérieur du genou gauche.

Les Chiefs se sont inclinés 16-13 face aux Los Angeles Chargers dans leur stade et ont ainsi essuyé leur huitième défaite en quatorze matchs cette saison. Les Houston Texans ayant remporté leur match contre les Arizona Cardinals, les Chiefs n'ont plus aucune chance de participer aux play-off ni de remporter leur troisième Super Bowl en quatre ans.

Pour couronner le tout, Mahomes s'est blessé au genou gauche dans les dernières minutes du match. Le double MVP a été transporté à l'infirmerie et n'a pas pu reprendre le jeu. Dans la soirée, les Chiefs ont appris la triste nouvelle: Mahomes s'est déchiré le ligament croisé antérieur et devra faire une pause de plusieurs mois.

Les Chiefs ont annoncé qu'une opération était envisagée. On ne sait pas encore si Mahomes sera de nouveau opérationnel pour le début de la saison prochaine en septembre.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / dpa

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International

Tuerie à Sydney: Canberra veut des "lois plus fermes sur les armes"

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La police de Nouvelle-Galles du Sud a procédé à plusieurs perquisitions après l'attaque antisémite à Bondi. (© KEYSTONE/EPA/BIANCA DE MARCHI)

Le premier ministre australien s'est dit favorable lundi à une législation plus stricte en matière d'armes, au lendemain d'un attentat qui a frappé la communauté juive qui fêtait Hanouka sur une plage de Sydney. L'attaque a fait 15 morts et plus de 40 blessés.

"Le gouvernement est préparé à prendre toutes les mesures nécessaires. Cela inclut notamment le besoin de lois plus fermes sur les armes à feu", a dit Anthony Albanese. La police a confirmé que l'un des assaillants possédait légalement six armes à feu.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a lancé le premier ministre Anthony Albanese en déposant une gerbe des fleurs sur le lieu de l'attaque. L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne.

Dimanche soir, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive dite des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens

Enquête sur l'un des assaillants

Les deux assaillants sont un père et son fils identifiés par les médias australiens comme étant Sajid Akram, 50 ans, abattu par des policiers, et son fils Naveed Akram, 24 ans, hospitalisé dans un état critique et placé sous surveillance policière.

Le fils a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour ses liens avec le groupe terroriste Etat islamique (EI), a indiqué lundi la chaîne australienne ABC, qui a cité un haut responsable anonyme de l'opération antiterroriste conjointe enquêtant sur la tuerie survenue dimanche soir.

Naveed Akram était soupçonné d'être étroitement lié à un membre de l'EI arrêté en juillet 2019 et condamné pour avoir préparé un acte terroriste en Australie, a indiqué la même source.

Selon la chaîne publique, des enquêteurs antiterroristes estiment que les deux tireurs avaient prêté allégeance à l'organisation terroriste islamiste. Des hauts responsables ont déclaré à ABC que deux drapeaux de l'EI avaient été trouvés dans la voiture des auteurs de l'attaque sur la plage.

Le chef des services australiens de renseignement intérieur, Mike Burgess, a indiqué à la presse dimanche que l'un des tireurs était "connu de nos services, mais pas en tant que menace immédiate". La police de Nouvelle-Galles du Sud a dit ne pas pouvoir confirmer les informations d'ABC.

Les enquêteurs ont "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs abattu par la police, avait indiqué dimanche le chef de la police locale.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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