Élections fédérales 2019
Les Verts ont toujours le vent en poupe
L'envolée des Verts se poursuit moins de deux mois avant les élections fédérales. Les écologistes voient leurs intentions de vote grimper à 10,6%. Le parti, qui avait obtenu 7,1% des voix en 2015, n'a jamais affiché une popularité aussi élevée.
Selon le dernier baromètre de la SSR paru jeudi, leurs cousins Vert'libéraux (PVL) se trouvent aussi dans une dynamique favorable. Leur cote grimpe à 6,9%, soit 2,3 points de plus qu'en 2015. Ils dépassent également leur record des fédérales de 2011, lors desquelles ils avaient obtenu 5,4% des voix.
Les deux partis verts, bien qu'affichant des positions différentes sur de nombreux thèmes, totalisent 17,5% des intentions de vote. Les auteurs du baromètre jugent significatif que leur score dépasse celui du PLR. Les libéraux-radicaux obtiennent 16,7%, soit 0,3 point de plus qu'en 2015. Tous les autres partis voient leur pourcentage reculer. Le Parti socialiste (18,7% des voix) connaît un infime recul (-0,1 point) en quatre ans.
L'effritement se poursuit au PDC, qui perd 1,4 point des voix et recule à 10,2%. Les démocrates-chrétiens voient la barre symbolique des 10% se rapprocher, tout en étant dépassés par les Verts. Ils restent cependant en position de force dans de nombreux cantons pour l'élection au Conseil des Etats, alors que les Verts ne tiennent qu'un rôle marginal dans ce scrutin.
L'UDC limite son recul
Ce quatrième baromètre électoral en un an est le premier à montrer que le recul de l'Union démocratique du centre (UDC) par rapport à 2015 est endigué. La part de ses électeurs atteint 26,8%, soit 2,6 points de moins qu'en 2015. Ce pourcentage est comparable à celui obtenu en 2003 et en 2011. Le parti reste de loin le plus grand du pays et perd actuellement moins d'un dixième de son électorat.
Il en va autrement pour le Parti bourgeois démocratique (PBD). Ses pertes sont certes inférieures à celles de l'UDC (-1,5 point), mais elles correspondent à un tiers de son électorat, qui se contracte de 4,1 à 2,5% en quatre ans. Et la spirale négative s'accentue. Les auteurs du baromètre jugent que les mauvaises performances du parti lors des élections cantonales ce printemps ont peut-être remis en question la confiance de certains électeurs dans sa viabilité future.
Virage à gauche grâce aux Verts
Dans l'ensemble, les évolutions sur une année du baromètre électoral font apparaître les deux partis verts avec une tendance positive, qui continue de se renforcer. Pour le PDC et le PBD, la tendance négative s'accentue. Le PLR et le PS alternent ces derniers mois reculs et progrès, alors que l'UDC stabilise ses pertes.
Les chiffres montrent un déplacement de l'équilibre des forces vers la gauche. Cette dernière se renforce de 3,3 points en raison de la progression des Verts. Dans l'autre camp, l'augmentation des intentions de vote en faveur du PLR (+0,3 point) est annihilé par le recul de l'UDC (-2,6).
Les partis du centre affichent des fortunes diverses. Le PBD, le PDC et le Parti évangélique (PEV) cumulent un recul de 3,2 points. Seuls les Vert'libéraux tirent leur épingle du jeu. L'érosion du centre se poursuit, analysent les auteurs du baromètre, qui relèvent que le seul parti du centre à ne pas perdre des plumes se positionne sur un axe progressiste et libéral.
Les préoccupations des électeurs n'ont pas changé depuis le dernier sondage. Ils citent en premier lieu les primes d'assurance maladie élevées devant le dérèglement climatique. Le thème des relations entre la Suisse et l'Union européenne (UE) a par contre perdu de son importance depuis le début de l'année.
Élections fédérales 2019
Résultats entérinés à Fribourg, le PDC perd son siège aux Etats
Le canton de Fribourg a validé définitivement lundi les résultats du second tour des élections au Conseil des Etats. Le socialiste sortant Christian Levrat est arrivé en tête devant la PLR Johanna Gapany, qui éjecte le PDC Beat Vonlanthen.
"Les résultats ont été contrôlés, corrigés et validés", a indiqué la chancelière de l’Etat de Fribourg, Danielle Gagnaux-Morel, lors d’une conférence de presse lundi à Fribourg. Celle-ci intervient au lendemain du 2e tour de l'élection au Conseil des Etats, qui a connu un problème informatique retardant de plusieurs heures l'annonce des résultats.
Le président du PS a récolté 38'372 suffrages et Mme Gapany 31'129. Elle devance M. Vonlanthen de 138 voix. La différence de 20 voix par rapport aux résultats annoncés dimanche soir provient de deux liasses de bulletins, qui n’avaient pas été pris en compte à Morat.
L’erreur a été découverte au cours du comptage manuel, ordonné après la panne informatique, a-t-elle expliqué. Le taux de participation demeure inchangé à 37,1%.
"Aucun recomptage ne sera fait", a précisé la chancelière, la loi fribourgeoise ne le prévoyant pas. Les résultats sont "définitifs" et seront publiés dans la Feuille officielle vendredi. Le PDC, qui demandait un nouveau comptage des suffrages a été prévenu, a-t-elle ajouté. Des représentants du parti du centre-droit ont reçu des explications liées au problème informatique rencontré.
Celui-ci est "un effet collatéral entre la tenue des élections communales sans dépôt de listes et les élections fédérales", selon Mme Gagnaux-Morel. Il ne concernait pas le comptage des suffrages, mais la transmission des résultats, a-t-elle poursuivi. C’est la première fois en 30 scrutins qu’un incident est enregistré.
Élections fédérales 2019
Le duo rose-vert triomphe à Genève
La gauche genevoise conserve son monopole vert-rose au Conseil des Etats. L'écologiste Lisa Mazzone et le socialiste Carlo Sommaruga ont été élus dimanche lors du deuxième tour de l'élection laissant loin derrière les trois candidats de droite.
Partie unie, la gauche a logiquement gardé les deux sièges laissés vacants par Robert Cramer et Liliane Maury Pasquier. Déjà très largement en tête à l'issue du premier tour, les deux conseillers nationaux Lisa Mazzone, 31 ans, et Carlo Sommaruga, 60 ans, ont maintenu l'écart. La Verte termine loin devant avec 45'998 voix, suivie de Carlo Sommaruga (41'839 voix).
En affrontant une gauche unie, la droite divisée n'avait que peu de chances de passer l'épaule lors de ce scrutin majoritaire. Avec un taux de participation de 32,81%, soit moins que les 39,01% du premier tour, le regain de mobilisation espéré par l'Entente n'a pas eu lieu. Le conseiller national sortant PLR Hugues Hiltpold termine ainsi troisième avec 27'297 voix. Cet échec interrompt sa carrière politique.
Faible mobilisation
Déçu, Hugues Hiltpold déplore le manque de mobilisation de l'électorat de droite. En cause notamment, selon lui, les affaires qui ont ébranlé la droite. Il a constaté de nombreuses réactions à ce sujet lors de sa campagne. Il faudra peut-être miser à l'avenir sur une candidature unique de la droite, comme les Vaudois, a-t-il ajouté.
Selon le président du PLR Genève, Bertrand Reich, "il est clair que la désunion de la droite a joué un rôle important dans ce résultat. Nous ne pouvons que déplorer les conséquences, mais nous devons apprendre de nos erreurs pour le futur", a relevé M. Reich. Ces déclarations font écho à la volonté de l'Entente de maintenir un ticket à deux pour le deuxième tour alors que l'UDC partait seule.
Mission impossible
Cette stratégie n'a pas fonctionné, ouvrant même un boulevard à la gauche qui garde son hégémonie à la Chambre des cantons qui dure depuis douze ans. La colistière du PLR Hugues Hiltpold, la PDC Béatrice Hirsch, termine quatrième avec 22'960 voix. L'ancienne présidente du parti cantonal constate qu'il était impossible de contrer la vague verte.
Béatrice Hirsch a aussi certainement fait les frais des salves des jeunes PLR et UDC qui avaient ouvertement demandé de voter pour Hugues Hiltpold et pour Céline Amaudruz, laissant la PDC sur le carreau. Un groupement d'entrepreneurs indépendants leur avait emboîté le pas. Enfin, le conseiller national PLR Christian Lüscher avait soutenu Hugues Hiltpold en ne mentionnant délibérément pas la PDC.
Score honorable
Au final, l'UDC Céline Amaudruz talonne la PDC avec 21'926 voix. La conseillère nationale estime que son score est honorable compte tenu de l'unique soutien du MCG. Elle se dit préoccupée pour l'avenir du canton en constatant que "ce sont les personnes les plus à gauche du Parlement" qui ont été élues dimanche. La conseillère nationale déplore aussi que ses appels pour un ticket commun avec le PLR n'aient pas été entendus.
Enfin, le candidat atypique Paul Aymon, dit le Prophète, ferme la marche avec 2529 voix. A noter qu'il a plus que doublé ses voix entre le premier et le second tour.
Élections fédérales 2019
Un oeil qui rit, un autre qui pleure pour Ada Marra
La socialiste Ada Marra, arrivée en troisième position, a déclaré avoir un oeil qui rit et un oeil qui pleure. Elle a expliqué sa défaite par une forte mobilisation de la droite. La gauche restera cependant représentée au Conseil des Etats, note-t-elle.
La mobilisation de la gauche a été belle. "Malheureusement ça n'a pas suffi. Désolée si je vous ai déçus", a déclaré Ada Marra devant ses camarades de gauche, un sanglot dans la voix, une fois l'issue du scrutin connue.
Félicitant les vainqueurs, la conseillère nationale a dit "rester sans voix devant la remontade d'Olivier Français. La leçon à tirer, c'est que l'UDC s'est mobilisée en force", a-t-elle relevé. "La droite, que l'on croyait un peu affaiblie, est là. D'autres éléments entrent en ligne de compte: pour certains, deux femmes c'est trop", a ajouté la Lausannoise.
Quant à être devancée par la candidate verte, la socialiste a dit "en prendre acte. Il n'y a pas eu de biffage. L'élément de gauche actuellement dans le canton, c'est les Verts. Les Vaudois ont davantage fait confiance à Adèle qu'à moi".
Ada Marra va poursuivre son combat au Conseil national. "Les dossiers de l'AVS, de la santé ne seront pas représentés au Conseil des Etats. Il ne faut pas les oublier."
"Il y a forcément un peu de tristesse", a ajouté la présidente du parti socialiste cantonal Jessica Jaccoud. L'électorat a préféré l'équilibre gauche-droite. Il a aussi voulu donner un signal fort sur la question du climat. La vague verte a perduré, a-t-elle constaté.
Élections fédérales 2019
Olivier Français et Adèle Thorens élus aux Etats, le PS éjecté
Olivier Français et Adèle Thorens représenteront les Vaudois au Conseil des Etats à Berne. Le PLR et la Verte ont été élus ce dimanche lors du 2ème tour de l’élection à la chambre des cantons. Ada Marra termine 3ème.
L'ancien municipal lausannois et conseiller aux Etats sortant, Olivier Français, a cartonné dans les urnes. Il a renouvelé son exploit de 2015. Troisième au premier tour le 20 octobre, il est parvenu à renverser la vapeur pour le second. Il termine avec 3'000 voix d’avance sur Adèle Thorens et, surtout, avec 10'000 suffrages de plus que la socialiste Ada Marra.
Réaction du PLR Olivier Français :
Déjà Conseillère nationale, la Verte Adèle Thorens siègera donc à la chambre haute lors de la prochaine législature. Elle a terminé en 2ème position ce dimanche.
Réaction d'Adèle Thorens :
Malgré son alliance avec les Verts, la candidate du PS n’est pas parvenue à conserver le siège de son parti aux Etats. Ada Marra termine 3ème et dernière de ce second tour dans le canton de Vaud.
Le PS vaudois, jusqu'ici représenté par Géraldine Savary, est donc éjecté de la Chambre des cantons.
Une désillusion et une déception, évidemment, pour Ada Marra :
Le PLR Olivier Français conserve son fauteuil. Il sera accompagné de la Verte Adèle Thorens pour la prochaine législature.
Notez encore que la participation pour ce second tour s’est élevée à 37,59% dans le canton de Vaud.
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