Rejoignez-nous

Vaud

Duo jugé à Nyon pour une tentative de vol de cuivre qui a mal fini

Publié

,

le

Le procès s'est déroulé au Tribunal correctionnel de l'arrondissement de la Côte, à Nyon (© Keystone/NOEMI CINELLI)

Deux hommes accusés d'avoir tenté de voler près d'une tonne de cuivre sur des lignes CFF ont comparu mardi en première instance devant le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de la Côte, à Nyon. L'un des prévenus est en outre poursuivi pour avoir supposément laissé son acolyte à son sort, après qu'il a été électrocuté.

Les faits incriminés se sont déroulés à Eclepens dans la nuit du 20 au 21 juin 2020, entre 23h30 et 01h00. Selon l'acte d'accusation, le duo a tenté de dérober 960 kg de cuivre, d'une valeur de plusieurs milliers de francs.

Les deux complices présumés étaient occupés à couper des lignes de contact faites du métal rouge lorsque soudain, l'un d'entre eux a reçu une décharge électrique qui l'a envoyé à terre, plusieurs mètres plus bas, selon le Ministère public. Souffrant de graves brûlures et traumatismes, il était alors en danger de mort imminente, a conclu l'enquête de l'autorité de poursuite.

Malgré cela, l'autre prévenu aurait quitté les lieux sans lui prêter assistance, ni avertir les secours. En détention provisoire depuis février dernier, ce ressortissant bulgare âgé d'actuellement 29 ans doit répondre d'omission de prêter secours ainsi que, comme le deuxième accusé, de tentative de vol et de dommages à la propriété qualifiés.

Les travaux de remise en état des lignes ont coûté 19'287 francs, selon les CFF. L'entreprise ferroviaire a déposé plainte et s'est constituée partie civile, mais n'a pas assisté au procès.

Récits divergents

Mardi, à Nyon, les intéressés ont livré des versions totalement différentes aux juges. Le Bulgare a nié avoir participé à la tentative de vol ou avoir été présent lors de la chute de l'autre homme. "Je me trouvais à 300 ou 400 mètres de là et j'ai vu une grande lumière bleue", a-t-il déclaré par la voix de son interprète. Il a dit regretter de ne pas avoir pu en faire plus pour le blessé et d'avoir été "au mauvais endroit au mauvais moment".

Quand la présidente du tribunal lui demande pourquoi il n'a pas été en mesure de porter assistance au blessé, il répond avoir été "paniqué" et que son corps était trop lourd pour pouvoir le hisser dans une voiture. Il prétend être parti chercher un ami pour l'aider. Quant aux photos de lignes électriques retrouvées par la police dans son téléphone, élément soulevé par le procureur, le prévenu, d'abord surpris, explique ensuite s'être "promené dans des endroits comme ça" et avoir bu un café à la gare.

"Nous nous étions mis d'accord pour commettre ce vol", a rétorqué en français celui qui a été électrocuté. "A un moment, il m'a influencé pour monter plus haut sur l'échelle avec ma pince pendant qu'il était au sol. Ensuite, c'est le trou noir", a ajouté ce trentenaire né en Bosnie-Herzégovine et domicilié dans le canton de Vaud.

"Il n'est jamais revenu"

En chaise roulante car privé de l'usage de ses jambes suite à l'accident, il affirme avoir demandé au Bulgare de prendre les clés de sa voiture dans sa poche pour l'amener à l'hôpital. "Mais il est parti et n'est jamais revenu."

Atteint à la moelle épinière, le maçon de formation raconte être resté sans pouvoir bouger ni possibilité d'alerter les secours durant cinq heures. "J'ai finalement réussi à glisser ma main dans ma poche pour sortir mon téléphone et appeler la police. Je leur ai envoyé ma localisation et la Rega est intervenue."

La suite? Dix jours de coma artificiel au CHUV, puis deux mois d'hospitalisation. "Cela m'a pris six mois pour redevenir un peu moi-même." Depuis, les cauchemars, les angoisses, les migraines et les douleurs insupportables le poursuivent. "J'aurais préféré la mort." Il admet sans ambages la tentative de vol et a présenté ses excuses. "Je reconnais que ce n'était pas bien et je suis prêt à rembourser ma part le jour où je toucherai l'AI." Célibataire, il perçoit pour le moment l'aide sociale.

Le Bulgare, lui, veut refaire sa vie dans son pays, où une femme et un fils de trois ans l'attendent. Au moment des faits, il faisait de l'import-export de voitures et bus, selon ses déclarations au cours de l'enquête.

"Culpabilité écrasante"

Durant son réquisitoire, le procureur a indiqué que le Ministère public n'avait "aucun doute dans l'implication du Bulgare dans la tentative de vol": "Il est venu uniquement en Suisse pour commettre des infractions contre le patrimoine." Il faut être deux pour voler une telle quantité de cuivre, a-t-il souligné. Il a réclamé 36 mois d'emprisonnement sans sursis étant donné "l'absence de prise de conscience du prévenu" ainsi qu'une expulsion du territoire pour sept ans.

Concernant l'autre accusé, le représentant du Parquet estime que bien qu'il soit atteint dans sa santé, une peine ne serait "pas inappropriée", d'autant que son casier judiciaire n'est pas vierge. Il propose une peine pécuniaire de 90 jours-amendes à 20 francs avec un sursis de deux ans.

"Paralysé par la peur"

L'avocate du Bulgare a plaidé l'acquittement. Elle assure que son client n'a rien à voir avec la tentative de vol et que s'il était présent non loin de là avec son fourgon, c'était pour déplacer des machines. "Aucun élément ne permet de montrer qu'il était sur les lieux de l'infraction", a-t-elle avancé.

Il n'a pas appelé les secours parce qu'il ne parle pas français et était "paralysé par la peur". Il est allé chercher de l'aide, mais lorsqu'il est revenu, les secours étaient déjà arrivés. Son casier judiciaire est vierge, a-t-elle rappelé. Il a même tenté de dissuader le coprévenu, qui était le "cerveau de l'opération".

La défenseuse de ce dernier a, elle, sollicité une exemption de peine, invoquant l'article 54 du Code pénal qui prévoit cette possibilité "si l'auteur a été directement atteint par les conséquences de son acte". "Mon client a déjà été puni. Sa chaise roulante est sa prison à lui." Le jugement sera transmis aux parties par courrier postal dans les cinq jours.

Continuer la lecture
Cliquez pour commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Grand Conseil

Vaud se dirige vers une interdiction des thérapies de conversion

Publié

le

Le Grand Conseil vaudois a mené son deuxième débat sur la loi interdisant les thérapies conversion. (Image d'illustration: KEYSTONE/Cyril Zingaro)

Les thérapies de conversion seront bientôt interdites dans le Canton de Vaud. Ce mardi, les députés ont poursuivi leurs discussions sur le texte de loi qui vise à bannir les pratiques destinées à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

Le Grand Conseil planche sur l’interdiction des thérapies de conversion. Les députés ont poursuivi leurs discussions sur le projet de loi, qui découle d’une motion socialiste. L’objectif est de bannir toute pratique visant à modifier l’orientation sexuelle d’une personne ou son identité de genre. Comme à la mi-septembre, le débat a rapidement glissé sur le thème de la « transition de genre ». Une partie de la droite voulait inscrire dans la loi la possibilité pour les professionnels de santé d’inviter un mineur à la prudence s’il envisage un traitement.

Une disposition stigmatisante

La gauche, elle, considérait cette redondance stigmatisante car cette disposition est déjà spécifiée dans la loi sur la santé publique pour l’ensemble des patients. C’est finalement une élue UDC qui a permis de l’ôter du texte, malgré l’opposition d’une majorité de ses pairs. La réaction de Philippe Jobin, député UDC justement.

Philippe JobinDéputé UDC au Grand Conseil vaudois

A gauche, les élus se sont réjouis de l’issue du deuxième débat. Et en particulier l’auteur de la motion à l’origine de cette révision, le socialiste Julien Eggenberger.

Julien EggenbergerDéputé socialiste au Grand Conseil vaudois

Un troisième débat sur cette interdiction des thérapies de conversion se tiendra ces prochaines semaines.

Continuer la lecture

Vaud

Montreux honore Grégoire Furrer

Publié

le

Grégoire Furrer a reçu la médaille de la "Reconnaissance de la Commune de Montreux" (archives). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Président et fondateur du Montreux Comedy Festival, Grégoire Furrer a reçu mardi la médaille de la "Reconnaissance de la Commune de Montreux". La ville de la Riviera souhaite ainsi le remercier pour "le rayonnement qu'il offre à Montreux sur la scène internationale."

Grégoire Furrer a lancé dès 1990 un festival du rire à Montreux, La Mâchoire d'or, devenu par la suite le Montreux Comedy Festival. Les plus grandes figures de l'humour francophone, ainsi que nombreux nouveaux talents, ont fréquenté son festival.

La Ville de Montreux souligne notamment son "idée visionnaire" de mettre gratuitement les vidéos des spectacles à disposition sur les plateformes numériques, en plus de la télévision. Aujourd'hui, avec ses contenus digitaux, le Montreux Comedy est le festival d'humour le plus suivi du monde francophone. Ses plateformes numériques sont suivies par plus de 6 millions de personnes et cumulent plus d'un million de vues par jour.

"Pour son investissement depuis sa tendre jeunesse au sein de la Commune, pour le rayonnement international du Montreux Comedy et pour son investissement dans la promotion de l’humour à travers le monde, Grégoire Furrer fait partie des personnalités qui comptent pour Montreux", relève la Municipalité dans son communiqué.

La "Reconnaissance de la Commune de Montreux" a été créée en 1990. Parmi les célébrités à avoir reçu ce prix figurent Barbara Hendricks, Henri Salvador, Jehudi Menuhin, l'humoriste suisse et résident montreusien Emil ou encore le chef Gérard Rabaey.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Continuer la lecture

Économie

Lausanne: budget 2025 en amélioration, mais toujours déficitaire

Publié

le

Florence Germond et Grégoire Junod ont présenté mardi un budget 2025 déficitaire à hauteur de 62 millions pour la Ville de Lausanne (archives). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

La Ville de Lausanne table sur un déficit de 62,3 millions de francs dans son budget 2025. Celui-ci prévoit notamment de nouvelles dépenses en matière d'accueil de jour des enfants avec la création de 330 places.

C'est un budget "dans la moyenne" des années précédentes qui a été présenté mardi par le syndic Grégoire Junod et la municipale en charge des finances Florence Germond. Il reflète aussi une certaine "prudence", sachant que les comptes sont ensuite généralement bien meilleurs que prévu, "grosso modo à l'équilibre depuis 2013", a rappelé Grégoire Junod.

Grégoire JunodSyndic de Lausanne

Bien que dans la continuité des années passées, ce budget 2025 présente une amélioration de 14,7 millions de francs par rapport à celui de 2024. Cela s'explique notamment par "la montée en puissance" du plan structurel d'amélioration financière. Un plan initié en 2022 et qui, pour sa troisième mouture, impacte favorablement le budget à hauteur de 10,3 millions.

Grégoire JunodSyndic de Lausanne

Selon ce budget 2025, les charges atteignent 2,25 milliards, en hausse de 57,5 millions (+2,6%) par rapport au précédent budget. Cette croissance s'explique notamment par une hausse des amortissements (27 millions) et des indexations salariales (14 millions).

Priorité à l'accueil de jour

Les charges progressent aussi en raison de ce qui demeure une "priorité centrale", à savoir l'amélioration de l'offre pour l'accueil de jour des enfants. Cela fait plusieurs années que la Municipalité cherche à atteindre son objectif "d'une place pour chaque enfant" et cela se manifeste, à nouveau dans ce budget 2025, par des dépenses supplémentaires (+5,5 millions). Dans le détail, la capitale vaudoise prévoit de créer l'an prochain 78 places pour l'accueil préscolaire et 252 pour le parascolaire.

Grégoire JunodSyndic de Lausanne

En matière d'effectifs, Lausanne compte 71 équivalents plein-temps (EPT) de plus dans son budget 2025, dont une grande majorité (63) sont liés au développement de l'accueil de jour.

Du côté des revenus, ils s'affichent à 2,18 milliards, soit 59,7 millions de mieux (+2,8%) qu'au précédent budget. L'évolution des recettes fiscales (+36,6 millions) s'avère particulièrement positive, preuve "d'une économie lausannoise résiliente et dynamique."

Investissements records

Avec l'accueil de jour, le climat constitue l'autre grand axe de la Municipalité. Cela se traduit par des investissements "historiquement élevés": 325 millions bruts au total, dont environ 170 millions pour le climat. Ce montant couvre des investissements programmés pour la rénovation et l'extension des réseaux (notamment le chauffage à distance), l'assainissement des bâtiments ou la mobilité douce.

Florence GermondConseillère municipale en charge des finances et de la mobilité de la Ville de Lausanne

Les dépenses d'investissement englobent aussi d'importantes sommes pour le domaine de l'eau (71 millions), l'informatique (20 millions), les écoquartiers du projet Métamorphose (31 millions) ainsi que les bâtiments scolaires et infrastructures sportives (27 millions).

Le budget 2025 reprend "les fondamentaux" des années précédentes, a résumé Grégoire Junod. Il permet d'accompagner "une ville en croissance" et, malgré son déficit, parvient à présenter "une gestion rigoureuse" des charges, a-t-il affirmé.

Ce budget, concocté par une Municipalité largement dominée par la gauche (3 PS, 2 Vert-e-s, 1 POP, 1 PLR), n'est pas du goût du PLR. Dans un communiqué, les libéraux-radicaux lausannois regrettent que les revenus supplémentaires "ne servent pas à réduire le déficit ou résorber la dette". Selon eux, l'exécutif suit la logique du "prélever plus, dépenser plus... et continuer à faire des déficits."

Yann Rossier avec Keystone ATS

Continuer la lecture

Lausanne

Le Canton a mis sur pied une "task force" sur le deal de rue

Publié

le

En soutien aux grandes villes vaudoises, le Canton déploie de nouvelles mesures contre le deal de rue (archives). (© Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Le Canton de Vaud a mis en place une "task force" sur le deal de rue, a annoncé mardi le ministre en charge de la sécurité Vassilis Venizelos devant le Grand Conseil. Plus grande présence dans la rue de la police, opérations "coups de poing", interdictions de périmètre et intensification des renvois de trafiquants incarcérés en fin de peine font partie des nouvelles mesures du volet répressif.

Le conseiller d'Etat répondait à une question orale sur le deal de rue qui rebondissait sur l'appel récent des communes sur ce sujet. Particulièrement concernées par cette problématique, Lausanne, Yverdon et Vevey ont, en effet, écrit une lettre au Conseil d'Etat vaudois pour demander la tenue d'assises de la chaîne pénale et de la santé publique.

M. Venizelos a tenu à rappeler que le Canton n'avait pas attendu ce courrier des villes pour agir, décrivant d'ailleurs la situation "d'inacceptable" dans certains lieux et quartiers urbains. Il a rassuré ces communes en annonçant une prochaine rencontre "extraordinaire" sur le deal de rue avec notamment leurs syndics respectifs. Avec en ligne de mire, la tenue d'assises sur le sujet.

Montée en puissance

Dans la foulée, le ministre a annoncé de nouvelles mesures du Canton pour adapter et renforcer son plan d'action présenté en 2021. Point fort: une "task force deal de rue" mise sur pied depuis la rentrée politique d'août. "Elle va monter en puissance ses prochains mois", a-t-il affirmé.

Concrètement, une plus forte présence policière permanente sera déployée dans les rues des villes en question et des opérations "coup de poing" auront lieu parallèlement ces prochains mois. "Ces actions répressives seront ciblées et coordonnées pour perturber les réseaux de trafiquants de drogue et remonter les filières de la drogue", a précisé M. Venizelos.

Des interdictions de périmètres seront en outre prononcées. Le Canton compte aussi intensifier les renvois de trafiquants incarcérés en fin de peine. Une collaboration plus étroite est aussi prévue avec les autres cantons et même avec la Confédération. En clair, selon le chef du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité (DJES), "le dispositif répressif va augmenter".

Volet socio-sanitaire aussi

Mais pas seulement. La ministre de la santé Rebecca Ruiz a aussi annoncé que le volet socio-sanitaire sera également renforcé, alors qu'il l'a déjà été depuis ce printemps. Elle a indiqué que l'Office du médecin cantonal (OMC) va venir en soutien des villes d'Yverdon-les-Bains et de Vevey pour améliorer la prise en charge sociale et sanitaire.

A ce titre, la conseillère d'Etat a évoqué un gros travail "d'alignement du secteur social et sanitaire dans le domaine de la drogue et du deal de rue". Dans leur appel au gouvernement, les trois villes signataires demandaient d'ailleurs "une meilleure prise en charge des personnes toxicodépendantes, en particulier s'agissant de la réduction des risques et des programmes d'intégration".

Les structures actuelles pour les consommateurs de drogue sont "surchargées" et seule Lausanne compte des locaux de consommation sécurisés pour un canton de 900'000 habitants. "Les possibilités de prise en charge médicale des personnes toxicodépendantes, qui présentent souvent des pathologies plus larges, mériteraient aussi d'être améliorées", poursuivait leur lettre.

Face à l'évolution du marché, l'arrivée en Europe de cocaïne pure à très bas prix, la hausse du crack et l'évolution des modes de consommation, Mme Ruiz s'est par ailleurs demandé si la politique des quatre piliers, qui comprend la prévention, la thérapie, la réduction des risques et la répression, "est encore en mesure de répondre" aux enjeux actuels de la drogue.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Continuer la lecture

Derniers titres

Les 2 derniers titres

Votre Horoscope

Taureau

Avec la Lune en Maison 8, votre intuition se retrouve particulièrement aiguisée, soutenue, en plus, par votre sagesse et votre bon sens.

Les Sujets à la Une

X