Lausanne
La Caisse cantonale vaudoise de compensation AVS soupçonnée de graves irrégularités
La Caisse cantonale vaudoise de compensation AVS est dans la tourmente. La CCVD est soupçonnée de graves irrégularités dans ses frais d'administration. Le Ministère public a été saisi. La directrice a été licenciée et les cinq autres membres de la direction suspendus.
Des soupçons d’irrégularité à caractère pénal à la Caisse cantonale vaudoise de compensation AVS (CCVD). Le ton de la Ministre en charge de la santé et de l’action sociale Rebecca Ruiz était grave cet après-midi. Devant les médias, elle a informé que le Conseil d’Etat et le Conseil d’administration de la CCVD, qu’elle préside, avaient transmis le dossier de cette affaire au Ministère public. Les soupçons remontent à fin juin. Le Conseil d'administration de la caisse est alors informé de dysfonctionnements dans la gouvernance et le suivi financier d'un projet de développement d'un logiciel informatique, iPension. Mis au courant, le Conseil d'Etat a chargé le Contrôle cantonal des finances, le CCF, de réaliser un audit du projet en question. Audit qu'il a ensuite étendu au fonctionnement interne de la caisse et pour lequel il a rendu lundi une note urgente. Les précisions de la ministre Rebecca Ruiz:
De quels montants parle-t-on et à quand ces irrégularités remontent-elles, c’est la question posée à Rebecca Ruiz:
Tout en rappelant que la présomption d'innocence prévaut à ce stade, le canton évoque donc des dysfonctionnements « sur plusieurs années » et des « dépenses excessives de la direction ». Il mentionne des aménagements de locaux et de frais professionnels annexes, comme des notes de frais de déplacements, d'hôtels et de restaurants. Selon les premiers éléments de l’audit du Contrôle cantonal des finances, les montants se comptent potentiellement en plusieurs centaines de milliers de francs. L’enquête devra déterminer précisément de combien on parle et jusqu’à quand les faits remontent. Ministre de la santé et de l’action sociale, Rebecca Ruiz évoque un tournant au début de l’année 2019. Les soupçons de dysfonctionnement, eux, remontent au mois de juin de cette année.
Ce projet informatique implique plusieurs partenaires avec lesquels il y a eu "des tensions", selon Rebecca Ruiz. Il a débuté en 2016 et a engendré à ce jour des coûts de développement et d'investissement d'environ 13 millions de francs à la charge de la caisse, sur une enveloppe validée par le conseil d'administration de 26 millions de francs, sans être à ce stade totalement implémenté. La suite du projet iPension devra être examinée à la lumière du rapport du CCF. Il n'est pas possible à ce stade d'en communiquer le calendrier ni les résultats, a prévenu la conseillère d'Etat.
En poste depuis 2009, la directrice de la Caisse cantonale vaudoise de compensation AVS a été licenciée mercredi pour justes motifs. Quant aux 5 autres membres de la direction, ils sont suspendus dans l’attente de résultats d’investigations complémentaires. Une direction ad interim a été mise en place. Y a-t-il eu dans cette affaire un défaut de gouvernance ?
Le canton l’assure : aucune perte, dommage, ni préjudice n’est à constater pour les employeurs, les personnes affiliées et les bénéficiaires de rentes ou d’allocations.
A la justice maintenant de faire son travail. Le Conseil d’Etat confirme, lui, la poursuite de l’audit du Contrôle cantonal des finances et promet de communiquer dès que possible. Le Conseil d'administration prend encore deux mesures à l'interne: une enquête administrative pour établir le niveau de connaissance et de responsabilité des membres de la direction et leur devoir d'information au Conseil d'administration ainsi qu'un réexamen des modes et processus de gouvernance liés à la qualité, la quantité et la nature des informations qui auraient dû remonter de la direction au Conseil d'administration.
Pour rappel, la Caisse cantonale de compensation délivre notamment les prestations de l'AVS et les allocations APG (assurance perte de gain) pour les indépendants. Elle compte près de 300 collaborateurs et gère des flux financiers de l'ordre de 5 milliards de francs. Les frais de fonctionnement réguliers de la caisse se montent à 40 millions de francs par an.
DOR avec Keystone-ATS.
Économie
Le règlement sur la prostitution de Lucens (VD) est trop restrictif
Lucens (VD) est allé trop loin en interdisant la prostitution dans un rayon de 100 mètres autour de certains lieux sensibles. Le Tribunal fédéral annule une disposition du règlement communal contesté par une société immobilière.
Réunie en audience publique vendredi, la 2e Cour de droit public a admis partiellement le recours de la société propriétaire d'un ancien EMS. Cette dernière souhaitait le transformer en salon de prostitution. La commune avait alors réagi en adoptant un règlement interdisant cette activité à proximité de certains lieux tels que commerces d'alimentation, cabinets médicaux, crèches et écoles ou encore églises.
Pour la majorité des juges, le rayon d'interdiction de 100 mètres autour de ces lieux est trop étendu. Il aboutit à une exclusion de la prostitution sur une grande partie du territoire communal, ce qui est contraire à la liberté du commerce. Cette disposition du règlement est donc annulée.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Football
Lausanne renforce son milieu de terrain
Le FC Lausanne-Sport annonce l'arrivée de Koba Koindredi. Le milieu français de 22 ans, qui débarque en provenance du Sporting, est prêté pour une saison avec une option d’achat.
Formé notamment au RC Lens, Koindredi avait fait ses débuts professionnels en 2020/21 avec Valence en Liga espagnole. Passé par Oviedo et Estoril, le Néo-Calédonien avait rejoint le Sporting en janvier 2024. Il a notamment été aligné en Europa League lors du match retour du 16e de finale remporté face à Young Boys.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Lausanne
La population de Bullet se prononce sur le parc de la Grandsonnaz
Le parc éolien de la Grandsonnaz, sur les crêtes du Jura vaudois, l'un des plus grands prévus dans le canton, est encore suspendu à un vote, sans compter des recours. La population de la petite commune de Bullet doit en effet s'exprimer dimanche 22 septembre sur le projet. Son conseil communal a décidé d'organiser un référendum spontané, le seul à le faire sur les trois autres communes (Fiez, Fontaines-sur-Grandson et Mauborget).
Initié en 2007, le projet éolien de la Grandsonnaz prévoit quinze éoliennes de 150 m de hauteur au sommet des pales. Elles produiront environ 90 GWh par année et assureront l'approvisionnement électrique de 24'000 ménages vaudois. Sa production électrique représentera 15% de l'objectif éolien du Plan climat cantonal. Son développement est assuré par la société ennova, un bureau d'ingénieurs spécialisé dans l'éolien et filiale des Services industriels de Genève (SIG).
Pas de plan B à ce stade
Les quatre législatifs des communes concernées avaient voté en 2022 en faveur du projet, validant ainsi le Plan d'affectation qui vaut comme permis de construire. Seul le Conseil communal de Bullet a décidé de soumettre la décision finale à ses habitants.
Quelles seraient les conséquences d'un refus des citoyens de cette commune? "Il n'y a pas de plan B pour l'instant. Mais nous réfléchirons avec les trois autres communes qui sont favorables au parc pour redimensionner le projet sans les cinq éoliennes de Bullet", explique à Keystone-ATS le porte-parole des SIG, Christian Bernet.
"Nous espérons évidemment que le oui l'emporte. Nous avons confiance dans le vote des Bullatons", ajoute-t-il. S'il fallait proposer un nouveau projet, plus petit, il faudrait alors recommencer les procédures depuis le début, selon le porte-parole.
Nombreux griefs d'ONG
Hormis l'attente de ce référendum, un nouveau recours a été déposé mi-août dernier contre l'autorisation cantonale délivrée au parc éolien de la Grandsonnaz. Il émane de quatre ONG, BirdLife Suisse, la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage, Helvetia Nostra et Pro Natura Vaud.
Elles dénoncent un dossier "particulièrement lacunaire qui ne peut pas définir les mesures de préservation de la nature adéquate". Le recours est désormais examiné par la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal.
"Ce vieux projet, conçu sans planification cantonale, est particulièrement mal situé pour la biodiversité. En l'état, il provoquera des dégâts bien trop élevés à la nature en regard de sa production d'énergie renouvelable", argumentent les quatre ONG.
Les griefs des ONG sont nombreux: violation du droit d'être entendu, éléments du projet inconnus (tel le modèle d'éoliennes prévues), exigences pour les importants défrichements non remplies, étude d'impact sur l'environnement lacunaire et ne permettant pas une évaluation correcte, relèvent-elles. "Le projet ne respecte pas les dispositions légales", ajoutent-elles encore.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Culture
Daido Moriyama à Photo Elysée: le Japon multidimension
Photo Elysée présente une rétrospective de l'un des plus grands photographes japonais, Daido Moriyama. Originaire d'Osaka, arpenteur de Tokyo et de l'archipel, l'artiste n'a cessé de capturer le conflit entre la tradition nippone et les influences occidentales.
Cette impressionnante exposition, produite par l'Instituto Moreira Salles (IMS) de Sao Paulo au Brésil, fait escale dans le quartier des arts à Lausanne après Berlin, Londres et Helsinki. Organisée en collaboration avec la Daido Moriyama Photo Foundation, elle constitue l'une des plus grandes explorations du travail de l'artiste japonais, né le 10 octobre 1938 à Ikeda, près d'Osaka, soit plus de 60 années de carrière artistique.
"Impossible de parler de l'histoire de la photographie sans parler de lui. Et au Japon, c'est un artiste culte. Son oeuvre est très dense. Il a désacralisé le tirage photographique précieux, privilégiant une façon de vivre la photo par rapport à une posture artistique. La photographie est son mode de vie", a expliqué jeudi Nathalie Herschdorfer, directrice du musée.
Images floues et granuleuses
"Ce n'est pas un photographe de niche. Il a envisagé la photographie comme une langue démocratique promue par les médias de masse - journaux, magazines et publications commerciales à grand tirage - explorant la reproductibilité des images, leur diffusion et leur consommation", a poursuivi ensuite Thyago Nogueira, responsable du département de la photographie contemporaine à l'IMS et organisateur de cette rétrospective. Il a aussi publié plus de 500 livres.
"Son oeuvre et son esthétique sont uniques, célèbres notamment pour ses images floues et granuleuses, pleine d'énergie et de dynamisme", a-t-il souligné. Il a aussi souvent placé ses archives d'images dans de nouveaux contextes, jouant avec les agrandissements, les recadrages et la résolution de l'image.
Photojournalisme, portraits, scènes de rue, pris sur le vif, en noir-blanc, très proche ou éloigné de ses sujets, précis, linéaire, bien cadré et organisé, puis de plus en plus spontané, fragmenté voire chaotique, en couleurs, flou, Daido Moriyama n'a cessé de remettre en question la nature même de la photo, son rôle, son rapport à la presse, à l'art, ses utilisations et multiples vies.
Témoin de moeurs évolutives
Daido Moriyama, bientôt 86 ans, a donc grandi dans le Japon d'après-guerre. Après sa capitulation à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le pays subit l'occupation militaire américaine, entraînant une occidentalisation rapide et bouleversant son économie. Pendant ces décennies de changements imposés, le photographe se fait le témoin de l'évolution des moeurs dans le Japon de la deuxième moitié du 20e siècle.
Il a utilisé son appareil photo pour documenter son environnement immédiat et pour explorer visuellement cette société japonaise ébranlée, donnant vie à une société de consommation naissante. Pour ce travail, il a été inspiré par des artistes américains tels qu'Andy Warhol et William Klein.
Après avoir déconstruit le médium photographique dans "Farewell Photography" (1972), il traverse une crise personnelle et artistique. Son travail acquiert alors un "lyrisme visuel" à travers lequel il réfléchit à son identité, à l'essence de la photographie, à la mémoire et à l'histoire.
Durant cette période, il retrouve un intérêt pour la photographie de rue et parcourt des centaines de kilomètres à Tokyo, à travers l'archipel, mais aussi à New York, Paris et Londres. L'esprit de Jack Kerouac plane alors sur certaines séries de photos "on the road".
"Pretty Woman"
Le public verra aussi dans son intégralité la série mensuelle sur douze mois, intitulée "Accident, Premeditated or not", publiée à l'époque dans le magazine Asahi Camera. Pendant un an, Daido Moriyama a étudié la manière dont les accidents et les faits divers sont montrés dans la presse. Il aborde entre autres la perception du temps qui passe, l'exploitation de la vulnérabilité de l'existence humaine, le sensationnalisme et les contradictions du photojournalisme, selon les mots de Thyago Nogueira.
On mentionnera également la série colorée "Pretty Woman", qui aborde "le caractère séducteur progressif des images publicitaires et le fétichisme de la société capitaliste". Une mosaïque étourdissante.
A Photo Elysée, c'est donc une immersion dans un panorama multidimensionnel de la société japonaise qui est proposé au public. Grandiose et foisonnante avec des centaines et des centaines de photos, l'exposition est à la fois très esthétique, électrique, hypnotique, provocatrice, réflexive, interrogative, folle et contemplative.
A voir jusqu'au 23 février 2025.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
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