Vaud
Le moustique tigre s'installe dans deux communes
Identifié pour la première fois en 2021 et repéré dans six endroits du canton de Vaud, le moustique tigre est désormais - scientifiquement parlant - installé dans deux communes, Bourg-en-Lavaux (Cully) et Nyon, depuis fin 2022. Le risque sanitaire reste pour l'instant très limité, assurent les autorités sanitaires.
Dans ces deux communes, le moustique tigre, originaire d'Asie, a rempli les critères établis par les scientifiques pour parler non plus de présence, mais d'installation: il faut pour cela que des oeufs aient été recensés dans une même station lors de trois relevés consécutifs, deux années de suite.
"Cet insecte fait partie des espèces envahissantes qui profitent du changement climatique grâce à son adaptabilité écologique marquée. Il tire aussi avantage des activités humaines qui lui procurent un transport dans les véhicules", expliquent les autorités sanitaires vaudoises.
Monitorage sur le terrain
Pour freiner son installation dans le canton, le Département de la santé et de l'aide sociale (DSAS) avait lancé un monitorage en 2019 et, dès l'été 2020, une campagne estivale de prévention publique. Ces actions ont permis de surveiller son avancement, d'intervenir lors de signalements et d'empêcher l'installation de colonies. Ces campagnes sont aujourd'hui relancées.
En 2022, cinq communes vaudoises ont participé à la campagne de monitorage (Aigle, Bex, Cully, Nyon et Yverdon). Elles ont été choisies pour leur position stratégique dans l'avancée du moustique, leur proximité avec des zones déjà contaminées ou avec de grands axes routiers.
En cours d'année, le moustique tigre a aussi été signalé à Préverenges et Lausanne, où des pièges pondoirs ont été posés. Au total, 58 pièges ont été répartis dans le canton. Relevés toutes les deux semaines, ces derniers ont été placés dans des lieux susceptibles d'attirer d'éventuelles femelles prêtes à pondre.
Les employés communaux bénéficient d'une formation et d'un accompagnement durant la saison. En cas de relevé positif, un traitement est effectué immédiatement par les autorités à l'aide d'un biocide à action ciblée, sans impact sur le reste de l'environnement, et la surveillance est accrue. Le monitorage 2023 aura lieu dans les sept communes précitées.
Public invité à collaborer
Afin de contribuer à freiner la prolifération de cet insecte, le public est invité à collaborer. Il s'agit de vider tous les lieux favorables à la ponte, c'est-à-dire les petites collections d'eau inerte (coupelles d'eau, vieux pneus, trous dans les murs, récipients abandonnés non couverts, arrosoirs, etc) et de signaler tout moustique sur la plateforme nationale www.moustiques-suisse.ch.
Le moustique tigre possède un corps et des pattes rayés de noir et blanc. Il mesure entre 5 et 10 mm. Il pique essentiellement la journée et peut être porteur de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le zika. Il ne transmet toutefois ces maladies que lorsqu'il a piqué une personne déjà infectée. Actuellement, la probabilité de transmission d'une personne malade à une personne saine est très faible dans le canton, relève le DSAS.
Présence étendue en Valais
En Valais, malgré les mesures prises, la présence du moustique tigre jusqu'ici limitée à la ville de Monthey, s'est étendue en 2022 à toute la zone urbaine de sa plaine, jusqu'à atteindre la commune voisine de Collombey-Muraz.
Dans le Haut-Valais, il continue à apparaître de façon sporadique dans la zone de la plateforme douanière de Gamsen, à Brigue, probablement amené par des camions en provenance de régions infestées. Aucune population ne semble toutefois s'y être établie, précise jeudi aussi le Canton dans un communiqué.
L'expansion de l'insecte a été constatée sur tout le territoire suisse, précise à Keystone-ATS le Service des forêts, de la nature et du paysage, en raison des conditions météorologiques propices à sa reproduction. La participation de la population est indispensable: environ 80% des sites de reproduction se situent dans les jardins privés, insiste-t-on.
La stratégie adoptée jusqu'ici, soit le suivi ciblé grâce à l'installation de dispositifs de piégeage, la diffusion répétée d’informations, l’implication plus active des habitants et la mise en place de mesures dès les premiers signalements, sera intensifiée en 2023 avec des pièges sur l'ensemble du territoire cantonal. Des mesures de surveillance et de lutte seront également mises en place à Collombey-Muraz ainsi qu’en direction de Massongex.
Lena Vulliamy avec Keystone ats
Vaud
Quand des films de Noël donnent vie à une belle action solidaire
Nyon, Vevey et Yverdon ont vu pousser un Sapin solidaire. Un joli projet qui veut permettre à chaque enfant d'avoir un cadeau à déballer à Noël.
Le Sapin solidaire est né en 2018. Le projet a été lancé par l’Église évangélique réformée vaudoise, mais se veut sans connotation religieuse. Il s’adresse aux enfants dont les parents n’ont pas les moyens de leur offrir un cadeau à Noël.
Les enfants choisissent un type de cadeau, par exemple un puzzle ou du matériel scolaire. Ce souhait est retranscrit sur une carte qui décorera le sapin. Tout un chacun pourra ensuite prendre une carte, acheter le cadeau, dont la valeur ne dépasse pas les 40 francs, et le ramener au Sapin solidaire. Les cadeaux seront ensuite distribués aux enfants juste avant Noël. Kevin Bonzon, qui est à l’origine du Sapin solidaire, nous explique comment il en a eu l’idée.
Dans les cadeaux les plus demandés, il y a notamment le matériel scolaire ou pour le bricolage. "Je suis impressionné de voir le nombre de personnes qui ont préféré ce genre de cadeau plutôt qu'une Barbie. Je pense qu'il y a aussi la question du long terme. Un plumier pour l'école, c'est quelque chose qu'un enfant utilise tous les jours, donc avoir un beau plumier tout neuf, c'est important", raconte Kevin Bonzon.
Les familles viennent donc récupérer le cadeau directement vers le Sapin solidaire, juste avant Noël. Un moment toujours touchant.
Comment les enfants réagissent-ils au fait que ce soit finalement un inconnu qui leur offre leur cadeau de Noël?
L'action est d'autant plus belle que l'on réalise vraiment le souhait d'un enfant.
Si vous souhaitez offrir un cadeau à un enfant, vous trouverez le Sapin solidaire de Nyon sur la Place Bel Air du 6 au 18 décembre. À Vevey, il poussera les 7 et 14 décembre sur la Place du 14 Avril. À Yverdon, le Sapin solidaire prendra ses quartiers au marché de Noël ainsi qu'au magasin Manor les lundis et samedis.
Pour les familles qui souhaiteraient recevoir un cadeau, il est encore possible de s'inscrire à Nyon.
Toutes les infos pratiques sur: www.eerv.ch
Vaud
Baisse d’impôt en passe d’être validée dans le canton de Vaud
Pas de budget au Grand Conseil vaudois. Les députés sont restés dans les chiffres lors de la séance du jour consacrée à la fiscalité. Ils ont accepté en premier débat le projet du Conseil d’État de nouvelle baisse d’impôt sur le revenu. Cette baisse se monterait à 0,5% et s’appliquerait dès le 1er janvier 2025.
Aujourd'hui, le Grand Conseil a accepté en premier débat le projet du Conseil d’État de baisser l’impôt sur le revenu de 0,5%. L’objectif du Conseil d’État est d'atteindre le -5% en 2027, en comptant les baisses déjà appliquées et celles à venir. Le vote a été serré : 65 voix pour contre 61 contre. Un reflet des discussions qui ont été nourries. A droite, le PLR a salué une proposition attendue. L’UDC, elle, l’a jugé peu ambitieux et a tenté en vain de gonfler la baisse à 3,5%. La gauche, de son côté, a déploré la stratégie gouvernementale, réclamant des mesures ciblées. Même écho du côté de l’extrême gauche selon Hadrien Buclin, député d’Ensemble à gauche et POP.
A gauche et à l’extrême gauche, les élus ont critiqué un projet qui affaibli les finances cantonales alors que le budget 2025 affiche un déficit de plus de 300 millions de francs. Sans compter que ces baisses favorisent les plus riches, selon la gauche. Faux, d’après Florence Bettschart Narbel, députée et présidente du PLR vaudois. Selon elle, une augmentation du pouvoir d'achat passe par une baisse de la fiscalité et sont prévues pour toucher la classe moyenne.
Une augmentation du pouvoir d’achat passe par une baisse de la fiscalité
Demain, les députés devront encore boucler leur premier débat sur le changement de loi sur les succession. Avant de s’attaquer au budget, les élus devront aussi se prononcer formellement contre l’initiative d'une baisse d'impôt de 12% des milieux économiques. Le deuxième débat sur ces lois fiscales se tiendra dans les prochaines semaines.
Culture
Dangereuse, mystérieuse, inspirante: le MCBA plonge dans l'imaginaire de la mer
Thalassa! Thalassa! est la nouvelle exposition non-permanente du Musée Cantonal des Beaux-Arts. Elle plonge les visiteurs dans l'histoire des représentations de l'univers marin. Les co-commissaires nous ont fait la visite.
Cette exposition, ce n'est pas une exposition sur la mer. Évidemment, elle est là, dans les œuvres. Mais ce que montre Thalassa! Thalassa! ce sont les imaginaires marins. Comment les artistes ont appréhendé cet éléments et comment les représentations ont évolué au fil du temps. Le tout est cristallisé dans le nom de l'expo.
Trois grands thèmes accompagnent les visiteurs: les rivages, les profondeurs et les abysses. Au premier étage de l'exposition, on découvre notamment des tableaux. On remarque alors par exemple la mise en place d'images divisées en trois parties, à savoir le ciel, la mer et la terre. Des sculptures, de magnifiques collections de coquillages ou encore différents spécimens dans le formol peuvent également être observés.
Ce qui rend l'exposition fascinante, c'est que la mer a toujours été une source de mystères. Par conséquent, c'est une source d'inspiration pour les artistes.
Et l'on remarque comment cet imaginaire marin, même actuel, s'est construit.
Dans cette idée de "modernité", le tourisme est un point central. En effet, aller se prélasser les pieds en éventails sur la plage n'allait pas de soi à l'époque. Justement parce que l'on craignait la mer. Et puis dans les années 30, avec l'introduction des congés payés, on commence à y aller. Mais, comme le montre par exemple un tableau d'Albert Marquet, les "touristes" s'abritaient dans des cahutes sur la plage. Et sur presque toutes les représentations, les personnages tournent le dos à la mer. Parce qu'à ce moment-là, c'est la sociabilité qu'apporte la plage qui est importante.
Du crochet pour militer
Cela mène au deuxième étage, consacré à l'art contemporain. Là, on s'intéresse plus à l'impact de l'homme sur la mer. Notamment via la question des migrants, de leur arrivée (par la mer) et de l'espace Schengen. Mais on aborde aussi la destruction de la biodiversité.
C'est le cas de l'œuvre Baden-Baden Stallite Reef de Margaret et Christine Wertheim. Les deux sœurs australiennes ont fait appel à près de 4'000 personnes, toutes des femmes à l'exception de deux hommes, pour créer des récifs coraliens. Le tout a été réalisé au crochet et d'autres matières, comme du plastique ont été ajoutés.
Mais cette œuvre collective comporte aussi un message féministe. Principalement parce que ce sont des femmes artistes qui l'on imaginée et créée. On change donc de perspective par rapport à ce que l'on observait dans la première partie de l'exposition. En effet, historiquement, ce que les artistes projettent sur la mer, c'est une féminité.
Le fait que Baden-Baden ait été faite au crochet, et donc, avec du fil, n'est pas un hasard non plus.
Thalassa! Thalassa! est à découvrir jusqu'au 12 janvier 2025 au Musée Cantonal des Beaux-Arts.
Vaud
Une pétition de 8000 signatures pour combattre le deal de rue
La pétition vaudoise contre le trafic de drogue dans l'espace public a été remise mardi au Grand Conseil. Munie de 7912 signatures, elle avait été lancée mi-août alors que le deal de rue explosait dans plusieurs villes du canton, en particulier à Lausanne, Yverdon et Vevey.
Cette pétition montre que "la situation n'est plus tenable" et que "la population en a ras-le-bol", a relevé Marianne Dind, l'une des instigatrices du texte, après avoir remis les paraphes au président du Grand Conseil, Jean-François Thuillard.
Le texte demande aux politiques de prendre des mesures contre l’attitude jugée invasive des dealers qui s'approprieraient l’espace public et approcheraient une population de plus en plus large et jeune. Selon les pétitionnaires, les autorités n’en font pas assez pour assurer la sécurité des citoyens, qui veulent faire réagir face à ces illégalités.
Interrogée par Keystsone-ATS, Marianne Dind a salué "le très bon score" de cette pétition, lancée par un petit groupe de citoyens, avec une logistique réduite et sans le soutien d'un parti. Elle a été signée par "Monsieur et Madame tout le monde", par des gens "de droite comme de gauche", a continué la juriste, elle-même membre de l'UDC. Elle reproche notamment un laxisme des autorités à Lausanne, Yverdon et Vevey, où le phénomène s'est installé.
Yann Rossier avec Keystone ATS
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