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Droits des travailleurs: déclin plus rapide en Europe qu'ailleurs

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Selon la CSI, le modèle social européen "est activement démantelé par les gouvernements et les entreprises, à un rythme qui s'accélère, ce qui entraîne de lourdes conséquences" en Europe (image d'illustration). (© KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT)

Alors que la démocratie est "en danger", l'Europe est la région où le respect des droits des travailleurs s'est le plus détérioré en dix ans, alerte la Confédération syndicale internationale (CSI). La Suisse n'échappe pas à la tendance et voit sa note se dégrader.

Depuis la création en 2014 de l'Indice CSI des droits dans le monde, "c'est l'Europe qui connaît le déclin le plus prononcé", indique la Confédération dans ce rapport annuel publié mercredi, trois jours après des élections européennes marquées par une poussée de l'extrême droite.

Plus largement, "en cette année où quatre milliards de personnes se rendront aux urnes sur la planète, les groupes autoritaires de droite s'emploient à désigner des boucs émissaires (...) et à imposer leur propre programme hostile aux travailleurs. (...) La démocratie est en danger", s'alarme-t-elle.

Modèle social démantelé

Sur une échelle allant de 1 ("violations sporadiques des droits" des travailleurs) à 5 ("aucune garantie des droits"), "l'Europe, malgré sa réputation de porte-drapeau mondial pour les droits des travailleurs, a vu sa note moyenne passer de 2,56 à 2,73 entre 2023 et 2024", s'inquiète la CSI.

En 2014, le Vieux Continent affichait encore une note moyenne de 1,84, rappelle la Confédération, qui fédère 340 syndicats implantés dans 169 pays et territoires. L'"Europe" comprend aussi des pays non membres de l'Union européenne (Royaume-Uni, Suisse, Albanie...).

"Cette dégradation continue indique que le modèle social européen (...) est activement démantelé par les gouvernements et les entreprises, à un rythme qui s'accélère, ce qui entraîne de lourdes conséquences dans la région et risque de déclencher un nivellement par le bas à l'échelle mondiale pour les droits des travailleurs", poursuit-elle.

Amériques "meurtrières"

La situation des travailleurs est certes encore pire ailleurs: la région "Moyen-Orient et Afrique du Nord" enregistre ainsi une note moyenne de 4,74 en 2024, contre 4,25 en 2014.

Dans les Amériques, la note moyenne a dérapé de 3,16 en 2014 à 3,56 dix ans plus tard. Avec 16 assassinats de syndicalistes recensés, sur un total de 22 depuis la parution du dernier Indice, les Amériques restent "la région la plus meurtrière" de la planète pour les travailleurs et leurs représentants.

Atteintes "régulières" en Suisse

Si aucun assassinat n'a été recensé en Europe en 2023-2024, deux pays du Vieux Continent ont vu leur note dégradée par la CSI. La Suisse, accusée de "violations réitérées" en 2023, est désormais considérée comme coupable d'atteintes "régulières" aux droits des travailleurs. Elle passe de la note 2 à 3 sur l'échelle de notation de la CSI.

"Une tentative des dirigeants syndicaux d’obtenir une meilleure protection contre les licenciements antisyndicaux a échoué en décembre 2023, lorsque le Conseil fédéral a suspendu une médiation tripartite, sans explication", explique notamment la confédération syndicale dans son rapport.

Le ministre de l'économie Guy Parmelin avait mis en place cette médiation entre partenaires sociaux en 2019. Malgré les différentes pistes proposées, il est toutefois apparu qu'aucune entente n'était envisageable actuellement, a indiqué son département en décembre. Le DEFR a précisé que les partenaires sociaux peuvent reprendre le processus à tout moment. Guy Parmelin se tient à leur disposition.

Finlande épinglée

La Finlande est ainsi accusée de "violations réitérées" des droits des travailleurs en 2024, alors que la CSI ne lui reprochait en 2023 que des violations "sporadiques".

Helsinki a été sanctionnée "suite à la proposition, par la coalition de droite du Premier ministre Petteri Orpo, de réformes constituant une attaque sans précédent contre le modèle social nordique", explique la CSI. "Les réformes en question entendent limiter les grèves politiques à une journée, compromettent les négociations salariales et proposent de réduire les prestations de maladie et les allocations chômage", détaille-t-elle.

"Au cours de l'année passée", reproche le secrétaire général de la CSI, Luc Triangle, "nous avons observé dans les pays nordiques une certaine détermination de la part des gouvernements et des entreprises pour démanteler les piliers fondamentaux de la démocratie": droit de grève, de manifestation, etc.

Du mieux en Roumanie

Selon la CSI, un total de 73% des Etats européens ont "violé le droit de grève" et "des travailleurs ont été victimes de violences dans 9% des pays" du Vieux Continent.

Pour Luc Triangle, "le modèle social européen se désagrège rapidement. Une crise démocratique s'opère dans la région, du fait que les syndicats, les droits des travailleurs et la démocratie sont étroitement liés".

Faible lueur d'espoir, la Roumaine voit sa note s'améliorer d'un cran. Elle est désormais accusée de violations "régulières" des droits des travailleurs et non plus "systématiques". Parmi les avancées constatées dans ce pays, "le droit de grève a été étendu et la négociation collective est désormais obligatoire dans les entreprises de plus de dix employés", se satisfait la CSI.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Victime d'une cyberattaque, Marks & Spencer chiffre les retombées

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Marks & Spencer estime l'impact à environ 300 millions de livres sur le résultat d'opérationnel du groupe pour l'exercice 2025/26 (archives). (© KEYSTONE/EPA/NEIL HALL)

La chaîne de distribution britannique Marks & Spencer a estimé mercredi à 300 millions de livres (environ 334 millions en francs) l'impact de la cyberattaque dont elle est victime depuis plusieurs semaines, lors de la présentation de ses résultats.

"Notre estimation actuelle avant mesures d'atténuation prévoit un impact d'environ 300 millions sur le résultat d'opérationnel du groupe pour l'exercice 2025/26, qui sera réduit grâce à une gestion rigoureuse des coûts, aux assurances et à d'autres actions commerciales", écrit l'entreprise dans un communiqué.

Les perturbations liées à l'attaque, qui ont notamment contraint l'entreprise à suspendre ses ventes en ligne ou le paiement sans contact, se poursuivront jusqu'en juillet, anticipe M&S.

"Les ventes alimentaires ont été affectées par une disponibilité réduite des produits, bien que la situation s'améliore" et "dans les secteurs de la mode, de la maison et de la beauté, les ventes en ligne et le résultat opérationnel ont été fortement touchés" par la suspension temporaire des achats sur internet, ajoute l'entreprise.

"Nous nous concentrons désormais sur la reprise, visant à restaurer nos systèmes, nos opérations et notre offre client au cours du premier semestre", ajoute-t-elle.

L'enseigne avait révélé mi-mai que certaines données personnelles de ses clients avaient été dérobées dans le cadre de cette cyberattaque, qui a débuté mi-avril, mais pas les détails de paiement ou les mots de passe des comptes.

Outre M&S, l'enseigne Co-op a également été victime d'une attaque du même genre, tout comme le prestigieux grand magasin londonien Harrods, contraint de restreindre l'accès à Internet de ses sites au début du mois.

M&S a par ailleurs présenté sur l'année un résultat net en baisse de près d'un tiers, à 295,7 millions, contre 431,2 millions l'an passé. Celui-ci ne tient pas compte de l'impact de la cyberattaque.

Le bénéfice opérationnel a atteint 984,5 millions.

"Cet incident n'est qu'un accident de parcours, dont nous sortirons en meilleure forme", a estimé Stuart Machin, directeur général de M&S, qui compte maintenir sa stratégie et ses plans à long terme.

L'action du groupe était en baisse d'environ 2,6% mercredi peu après l'ouverture à la Bourse de Londres.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Procès Kardashian: 10 ans de prison requis contre le "chef" présumé

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Le procès s'est ouvert à Paris près de 10 ans après les faits. (© KEYSTONE/AP/Aurelien Morissard)

Dix ans de prison ont été requis mercredi contre le "commanditaire" présumé du braquage de la star américaine Kim Kardashian dans sa chambre d'hôtel parisienne en 2016, en pleine Fashion week.

L'homme de 69 ans, malfrat "chevronné" et multirécidiviste, a reconnu sa participation mais toujours nié être le "chef du groupe". C'est lui qui "donne les ordres", qui "recrute", qui va revendre les bijoux en Belgique, a assuré l'avocate générale.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Quatre enfants tués dans l'attaque d'un bus au Baloutchistan

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La région est en proie à une hausse de violence (archives). (© KEYSTONE/EPA/FAYYAZ AHMAD)

Au moins quatre enfants ont été tués et 30 blessés dans l'attaque de leur bus scolaire au Baloutchistan, ont indiqué mercredi des responsables locaux à l'AFP. Cette région du sud du Pakistan est en proie à une hausse des violences.

"Le bus d'une école réservée aux enfants de militaires a été ciblé par une bombe", a indiqué Yasir Iqbal Dashti, un haut responsable de l'administration locale. Ces derniers jours, quatre civils et quatre paramilitaires avaient déjà été tués dans des attaques dans la même province.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Raids israéliens: la défense civile de Gaza fait état de 19 morts

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La défense civile de Gaza fait état de 19 morts dans des raids israéliens. (© KEYSTONE/AP/Maya Alleruzzo)

La défense civile de la bande de Gaza a fait état mercredi de 19 personnes tuées dans des frappes israéliennes contre le territoire palestinien dans le courant de la nuit.

"Nos équipes ont transporté 19 morts, pour la plupart des enfants, et des dizaines de blessés après des raids aériens effectués par les avions de guerre israéliens dans diverses zones de la bande de Gaza la nuit dernière et tôt aujourd'hui", a déclaré mercredi matin à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile.

L'armée israélienne a intensifié ces derniers jours son offensive dans la bande de Gaza, dans le but affiché d'anéantir le mouvement islamiste Hamas et de récupérer les otages israéliens retenus dans le territoire palestinien.

Ces otages ont été enlevés lors de l'attaque menée le 7 octobre 2023 par des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine, qui a déclenché la guerre.

La défense civile de Gaza avait fait état d'au moins 44 morts mardi, pour la plupart des enfants et des femmes, dans les frappes israéliennes à Gaza. "Nous prendrons le contrôle de tout le territoire", a affirmé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Il s'était dit la veille ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive, mais sous condition de l'"exil" du Hamas et du "désarmement" du territoire.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, rejette de telles exigences. Signe du blocage, Israël a annoncé le rappel de ses chefs négociateurs envoyés à Doha, y laissant une équipe, après que le médiateur qatari a déploré l'absence de progrès.

Face à la situation humanitaire catastrophique, l'Union européenne va rééxaminer son accord d'association avec Israël, en vigueur depuis 2000, a annoncé sa cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas. Cette révision est soutenue par 17 Etats membres, selon Paris.

Le Royaume-Uni a lui dit suspendre les négociations avec Israël sur un accord de libre-échange. L'escalade de l'offensive est "moralement injustifiable, totalement disproportionnée et contre-productive", a fustigé le chef de la diplomatie britannique David Lammy.

Réagissant à l'annonce de Londres, le ministère israélien des Affaires étrangères a prévenu que "les pressions extérieures ne détourneront pas Israël de sa voie pour défendre son existence et sa sécurité".

Quant à l'annonce de Mme Kallas, elle "reflète une incompréhension totale de la réalité complexe à laquelle Israël est confronté", et "encourage le Hamas à rester sur ses positions", a réagi le porte-parole de la diplomatie israélienne.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 53'573 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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