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Culture

Débuts modestes et parrain prestigieux: la Cinémathèque a 75 ans

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En 75 ans d'existence, la Cinémathèque suisse a connu quatre directeurs: Claude Emery, Freddy Buache, Hervé Dumont et Frédéric Maire. Elle est passée d'un seul collaborateur à près d'une centaine (archives). (© Keystone/LAURENT GILLIERON)

Le 3 novembre 1948, des bénévoles passionnés de ciné-club fondent l'association Cinémathèque suisse à Lausanne. Retour sur l'histoire d'une institution qui a connu des débuts modestes, sans employés, avant de rejoindre l'excellence.

L'aventure débute par un sauvetage: celui des archives suisses du film, nées à Bâle cinq ans plus tôt et désormais privées de subvention. A Lausanne, des membres du dynamique ciné-club local créent l'association Cinémathèque suisse et font venir les films.

"Il fallait trouver un endroit en mesure d'accueillir entre 1600 et 2000 bobines, ce n'est pas rien", raconte à Keystone-ATS Frédéric Maire, directeur depuis près de 15 ans de la Cinémathèque suisse. La Ville de Lausanne met à disposition différents locaux pour abriter cette collection qui arrive début 1949 dans deux camions.

Freddy Buache, la figure historique et emblématique de la Cinémathèque, fait partie de l'aventure dès le début, même s'il n'est pas formellement signataire de l'association. Il prend les rênes de l'institution en 1951, après Claude Emery.

Les anecdotes de von Stroheim

La Cinémathèque suisse est officiellement inaugurée en 1950, avec un prestigieux parrain, Erich von Stroheim, cinéaste star du muet, puis acteur notamment dans "La Grande Illusion" de Jean Renoir. Son film "Les Rapaces" est alors projeté au Palais de Rumine.

"Freddy Buache racontait qu'ils ne disposaient que d'un seul projecteur 35 mm et avaient neuf ou dix bobines à montrer. Il fallait arrêter le film toutes les vingt minutes et von Stroheim en profitait pour raconter des anecdotes. Une séance mémorable".

Pas de salaires et nomadisme

Jusqu'en 1963, personne ne touche de salaire, ajoute Frédéric Maire. "Freddy Buache travaille alors gracieusement. Il se finance par son travail de journaliste", précise-t-il. Pendant de nombreuses années, l'institution est nomade, et change de locaux. Le premier lieu de projection fixe est l'aula du collège de Béthusy. En 1981, la Cinémathèque s'installe dans l'aile est du Casino de Montbenon, et projette ses films au Cinématographe et à la salle Paderewski.

Au fil des ans, ce haut-lieu du 7e art a entretenu des liens privilégiés avec des réalisateurs de premier plan, comme Milos Forman, Theo Angelopoulos, Claude Autant-Lara - qui y a déposé ses archives - , Bertrand Tavernier, Claude Chabrol et Jean-Luc Godard. Sans oublier Luis Buñuel, ami de Freddy Buache qui y venait régulièrement.

Des archives à la pointe

Le centre d'archivage de Penthaz (VD) ouvre en 1992, et réunit ce qui était jusqu'ici dispersé en dix endroits différents. Mais les locaux sont vite saturés et il faut attendre 2019 pour inaugurer une extension, qui englobe la problématique du numérique.

En 75 ans d'existence, la Cinémathèque a connu quatre directeurs: Claude Emery, Freddy Buache, Hervé Dumont et Frédéric Maire. Elle est passée d'un seul collaborateur à près d'une centaine. Ses espaces de travail et d'archivage sont à la pointe du progrès pour traiter plus de 10 millions d'objets et l'institution est aujourd'hui reconnue comme l'une des plus performantes au monde.

Reconnaissance

"Ce qui me frappe, c'est son évolution permanente. Depuis l'ère des pionniers, elle s'est transformée, professionnalisée et officialisée", constate son directeur actuel, Frédéric Maire. "L'institution que Freddy Buache a longtemps portée sur ses épaules peut exister de façon légitime et reconnue".

La Cinémathèque suisse aura bientôt une nouvelle vitrine: la Maison du cinéma, qui ouvrira en février dans l'ancien cinéma Capitole qui est en cours de restauration. Pour marquer ses 75 ans, l'institution organise une soirée spéciale le 9 novembre au casino de Montbenon, en présence des autorités. Le premier film acquis par l'institution en 1948 y sera projeté: "Vampyr" de Carl Theodor Dreyer.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Oscars: "Emilia Perez" en tête avec 13 nominations

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"Emilia Perez" devient le film non anglophone le plus nommé de tous les temps (archives). (© KEYSTONE/EPA/SASHENKA GUTIERREZ)

"Emilia Perez" de Jacques Audiard a récolté jeudi 13 nominations aux Oscars. Il devient ainsi le film non anglophone le plus nommé de tous les temps.

Cette odyssée musicale sur la transition de genre d'un narcotrafiquant mexicain devance ainsi "Tigres et Dragons" (2000) et "Roma" (2018), qui détenaient précédemment ce record avec 10 nominations.

Tourné en anglais, "Emilia Pérez" oscille entre le genre policier et la comédie musicale, avec des chorégraphies signées par le Bruxellois Damien Jalet.

Coproduit par "Les Films du Fleuve", société de production des frères Dardenne, le film raconte l'histoire d'un narcotrafiquant mexicain repenti qui décide de changer de sexe. Incarné par l'actrice espagnole transgenre Karla Sofia Gascón, le personnage principal partage l'affiche avec une distribution latino-espagnole, dont fait notamment partie Selena Gomez.

Avec ces nominations aux Oscars, "Emilia Pérez" continue son beau parcours amorcé lors du Festival de Cannes, où il avait été doublement primé et s'était vu décerner le Prix du jury ainsi qu'un Prix d'interprétation féminine commun pour l'ensemble de ses actrices principales. Plus récemment, le film avait également dominé les Golden Globes en remportant quatre trophées, dont celui de la meilleure comédie.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Neuchâtel: douze projets d'envergure en quatre ans

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Le Conseil d'Etat a fait le bilan de son programme de législature (archives). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Le Conseil d'Etat neuchâtelois a dressé un bilan positif de sa législature 2021-2025. Le gouvernement a mis en avant la concrétisation de douze projets d'envergure pour se positionner comme un canton "innovant et attractif".

"Le développement durable dans ses dimensions sociale, économique et environnementale était le fil conducteur de ses quatre ans. Nous avons voulu faire évoluer les politiques publiques pour répondre aux besoins des citoyens d'aujourd'hui et avec la responsabilité de ne pas prétériter la génération future", a déclaré jeudi Florence Nater, présidente du Conseil d'Etat.

Le programme de législature du Conseil d'Etat s'articulait autour de 53 objectifs stratégiques avec quatre ambitions (innovation et digitalisation, attractivité, cohésion, institutions et finances publiques). Le gouvernement a mis en avant la concrétisation de douze projets emblématiques, dont Chaux-de-Fonds Capitale culturelle suisse 2027.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Une guitare de Jeff Beck vendue plus de 1 million de livres

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Mort en 2023, Jeff Beck était considéré comme l'un des meilleurs guitaristes, capable de passer d'un style à l'autre: rock, hard rock, blues, jazz (archives). (© KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN)

Une vente aux enchères à Londres de guitares et autres équipements de musique du guitariste britannique de légende Jeff Beck a récolté plus de 8,7 millions de livres. Plus de 1,06 million a été dépensé pour la seule fameuse guitare "Oxblood" Gibson Les Paul 1954.

Cette guitare apparaissait sur la couverture de l'album solo "Blow by blow" (1975) et avait été utilisée dans de nombreux concerts par Jeff Beck, décédé au début 2023. Son prix était estimé entre 350'000 et 500'000 livres sterling (entre 390'000 et 560'000 francs), selon la maison d'enchères Christie's organisatrice de la vente.

Parmi les pièces phares figurait également une guitare Fender électrique 1990, principal instrument utilisé par Jeff Beck entre 1999 et 2014, achetée pour un million de livres, pour une estimation entre 20'000 et 30'000 livres.

Cette vente "rend hommage à l'héritage d'un génie, d'une vraie légende du rock, révérée dans le monde entier", s'est réjouie Amelia Walker, experte des collections privées et emblématiques de Christie's à Londres, citée dans un communiqué.

130 objets de Jeff Beck

"Je suis tellement heureuse que les guitares de Jeff ont été si populaires parmi ses fans et ses amis", a pour sa part réagi Sandra Beck, la veuve du musicien, citée dans le même communiqué.

Au total, la vente comptait plus de 130 objets, dont des guitares et des amplificateurs, utilisés par Jeff Beck "tout au long de sa carrière qui s'est étalée sur près de six décennies", selon Christie's.

Né en juin en 1944 dans la banlieue de Londres et mort en 2023, Jeff Beck était considéré comme l'un des meilleurs guitaristes, capable de passer d'un style à l'autre: rock, hard rock, blues, jazz. Il est devenu célèbre après avoir rejoint le groupe de rock The Yardbirds en 1965, où il a joué avec Jimmy Page. Le duo a taillé sa légende avec les albums et morceaux "Shapes of Things" et "Over Under Sideways Down".

La dernière tournée de Jeff Beck remonte à 2022. Le musicien a remporté huit Grammy awards en récompense de sa virtuosité et de son sens de l'innovation à la guitare électrique.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

60e édition des Journées de Soleure: clap d'ouverture

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La conseillère fédérale Elisabeth Baume -Schneider (centre) pose avec le directeur artistique Niccolo Castelli (droite) et Monica Rosenberg, codirectrice, lors de l'ouverture des 60e Journées de Soleure mercredi soir. (© KEYSTONE/PETER SCHNEIDER)

Les Journées de Soleure, qui célèbrent 60 ans cette année, ont débuté mercredi soir. Elisabeth Baume-Schneider est venue pour la première fois à cet événement à titre de conseillère fédérale.

"Les Journées de Soleure permettent de faire un état des lieux de la création cinématographique suisse, a dit mercredi soir Elisabeth Baume-Schneider, devant près de 900 personnes rassemblées à la Reithalle de Soleure. C'est aussi un lieu où nous essayons de comprendre qui nous sommes en tant que société".

A l'occasion de l'ouverture de cette édition anniversaire, la ministre de la culture a cité Stephan Portmann, cofondateur des Journées. Au début des années 60, "la nouvelle vague du cinéma suisse a 'utilisé notre réalité comme matière première'. Ce courant et la création des Journées de Soleure ont été une réaction à de profonds changements sociaux, culturels et politiques en Suisse."

Projecteur sur l'Arc jurassien

"Et si l'on y regarde d'un peu plus près, nous constatons que la Suisse d'aujourd'hui est en proie à des bouleversements tout aussi importants", a avancé la conseillère fédérale, également sensible au fait que le festival braque son projecteur lors de cette édition sur les films tournés et les peintures réalisées dans l'Arc jurassien, région dont elle est issue.

Le directeur artistique des Journées de Soleure, Niccolo Castelli, a quant à lui invité le public à s'interroger sur son propre héritage, l'un des thèmes phares de cette édition. Dans cette même veine, "L'héritage de Bruno Stefanini" a ouvert les feux mercredi soir après les discours. Le film suit la saga de ce fils d'immigrés italiens devenu un entrepreneur milliardaire à Winterthour et un collectionneur aux 100'000 objets.

La production alémanique et les documentaires prédominent dans cette édition anniversaire. Pendant la semaine, les spectateurs pourront par exemple découvrir "Jelmoli - Biographie d'un grand magasin" de la réalisatrice Sabine Gisiger. Ce documentaire retrace l'histoire du grand magasin zurichois Jelmoli, qui ferme ses portes en février après 125 ans d'existence.

Prix de Soleure

Six films, quatre documentaires et deux fictions, sont en lice dans la catégorie reine du Prix de Soleure, doté de 60'000 francs. Seul film romand dans cette catégorie: "Hôtel Silence" de la Genevoise Léa Pool, dans lequel un homme désespéré se reconstruit en rejoignant un pays détruit par la guerre.

Les spectateurs choisiront le Prix du public. Là encore, un seul film romand cette année: "Road's End In Taiwan" ("Sur les chemins de Taïwan") d'une autre Genevoise, Maria Nicollier, avec l'acteur Pierre-Antoine Dubey, qui part à la rencontre de ses demi-frères à Taïwan, sur les traces d'un père inconnu.

Parmi les distinctions déjà annoncées figure un prix d'honneur pour la directrice de casting zurichoise Corinna Glaus, qui lui sera remis jeudi au cinéma Landhaus.

L'acteur franco-suisse Cyril Metzger, 30 ans, remporte lui le Prix "Swissperform" 2025 pour le meilleur rôle principal dans une production télévisée. Le prix lui est décerné pour son interprétation de l'hôtelier André Morel dans la série "Winter Palace", la première série coproduite par Netflix et la RTS.

Le prix de la relève du Prix "Swissperform" est lui attribué à la Genevoise Isaline Prévost Radeff dans la série "En haute mer" de Denis Rabaglia. Ces prix seront remis dimanche.

Les Journées de Soleure se termineront mercredi prochain avec la remise du Prix de Soleure et celui du Public.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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