Suisse
Christiane Brunner veut lancer une initiative pour l'égalité
Christiane Brunner propose de lancer une initiative populaire pour obtenir enfin l'égalité salariale. Féministe, syndicaliste et politicienne socialiste, la Genevoise, une des instigatrices de la première grève des femmes en 1991, revient sur ce combat.
A cinq jours d'une nouvelle mobilisation féministe, le Conseil national a voté mercredi le relèvement à 65 ans de l'âge de la retraite des femmes. "C'est scandaleux. Nous n'avons pas vu de progrès en matière d'égalité et n'avons pas un réel programme pour l'obtenir. Pourquoi l'égalité se fait-elle au détriment des femmes? Je ne suis pas sûre que le peuple l'accepte", s'indigne cette pionnière de la lutte pour les droits des femmes.
Trente ans après la grève de 1991, des combats restent à mener. L'égalité salariale, exigée depuis quarante ans n'est toujours pas atteinte en 2021, souligne Mme Brunner: "Les femmes ont encore des raisons de faire grève. De nombreuses discriminations découlent de l'inégalité des salaires", reproche-t-elle.
Pour cette militante de toujours et ancienne syndicaliste, il n'y a plus qu'un seul moyen pour obtenir l'égalité des salaires: lancer une initiative populaire qui décrirait concrètement les obligations des entreprises et mettrait en place un moyen de contrôle. "Je me trompe peut-être, mais je crois que la population est mûre pour une telle initiative", soutient-elle.
Retirée de la vie politique depuis quatorze ans, cette figure de proue du féminisme a observé la société évoluer. Et les dernières élections fédérales, avec son importante arrivée d'élues, a réjoui cette ex-parlementaire. "En tant que femmes, nous étions peu nombreuses et isolées au Parlement... Voir les résultats des dernières élections m’a fait un bien fou! C’était incroyable de voir toutes ces femmes être élues, et pas seulement à gauche", se réjouit la Genevoise.
Elle a aussi suivi, avec un brin de fierté, la grève féministe de 2019 et les actions en 2020. "C'est beau de voir ces mouvements qui durent. A mon avis, on pourrait utiliser cet instrument de manière plus ciblée, pour ne pas perdre en efficacité", estime-t-elle.
Elle voit dans "la convergence des luttes", le groupement de plusieurs causes comme l'écologie et le féminisme, une manière de renforcer les mouvements, au risque parfois de les éparpiller. Mais elle réserve ses conseils: "Ce n'est pas mon rôle, je ne suis plus sur le terrain. Mais je suis avec enthousiasme les mouvements jeunes qui se lancent".
Retour en 1991
Elle partage plus volontiers ses souvenirs. Le 14 juin 1991, une marée fuchsia envahit la Place fédérale à Berne. La première grève des femmes implique plus de 500'000 manifestantes à travers la Suisse. "Dix ans après l'inscription de l'égalité entre hommes et femmes dans la constitution, notre situation n'avait pas changé. Nous voulions du concret", rappelle l'organisatrice d'alors, Christiane Brunner.
La grève est lancée par l'Union syndicale suisse: "Obtenir le soutien du syndicat a été l'une de mes plus belles victoires", raconte Mme Brunner. Le matin du 14 juin 1991, elle n'était pas rassurée: "J'ignorais si la grève allait réellement prendre. J'ai été surprise par la mobilisation", se souvient-elle.
"Lutter à droite et à gauche"
Pourtant, elle a parcouru durant des mois la Suisse pour convaincre les assemblées féministes et les syndicats de se joindre à elle: "Faire grève n'allait pas de soi, pour certains, l'idée était simplement absurde. D'autres estimaient que l'on galvaudait le symbole. J'ai eu à lutter à ma gauche et à ma droite, mais pas avec les femmes!".
Durant sa carrière politique, Christiane Brunner a essuyé de violentes attaques sexistes, en particulier en 1993. Après avoir été députée au Grand Conseil genevois, puis conseillère nationale, elle est l'unique candidate du PS pour le Conseil fédéral. Mais l'Assemblée fédérale lui préfère un homme, Francis Matthey, puis Ruth Dreifuss. "Ces remarques étaient violentes. Il n’y avait pas de grand mouvement, comme #Metoo aujourd'hui. On agissait sans guère de soutien, à part l’appui des femmes".
Genève
L'Université de Genève se penche sur la démocratie et ses menaces
La Semaine des droits humains de l'Université de Genève (UNIGE), du 11 au 15 novembre, portera sur "les incertitudes de la démocratie". Expositions, performances, tables rondes: une vingtaine d'événements inviteront à réfléchir, débattre et réagir sur cette thématique.
La manifestation débutera lundi avec une table ronde sur la question d'une inscription des Conventions de Genève au patrimoine mondial de l'humanité, au vu de la manière dont le droit international humanitaire est mis à mal dans les conflits. Ce débat sera précédé et suivi d'une lecture de l'artiste marocaine Rim Battal.
D'autres tables rondes porteront sur le rôle des médias au temps des "fake news", le sans-abrisme, la destitution des maires en Turquie, la cyber-menace, les droits des migrants, les restrictions du droit de manifester et la paix. Philippe Lazzarini s'exprimera sur l'avenir de l'UNRWA qu'il dirige et l'écrivain Kamel Daoud, lauréat du dernier Goncourt, sur les revendications identitaires.
Organisée par le Global Studies Institute de l'UNIGE avec plusieurs partenaires, la Semaine des droits humains propose aussi une série d'expositions de photographies sur les personnes sans-abri, le sexisme et les manifestations. Par ailleurs, des enfants ont créé des oeuvres sur les droits humains et une fresque pour la paix prendra place dans le hall d'Uni Mail.
www.unige.ch
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Culture
Fondation Michalski: le geste artisan photographié au féminin
Dix-neuf artisanes de Suisse romande ont ouvert les portes de leurs ateliers ou de leurs chantiers au photographe Vincent Guignet et à l'écrivain Blaise Hofmann. Une exposition en témoigne du 14 novembre au 5 janvier à la Fondation Michalski à Montricher (VD).
L'exposition "Artisanes", en contrepoint de l'ouvrage paru aux éditions Noir sur Blanc, propose un parcours dans les univers de dix-neuf femmes de métier à l'oeuvre. Photos inédites, lectures, ainsi qu'un choix d'objets de leur main permettent une immersion dans la fabrique du beau, où le temps long de l'artisanat dessine un espace de liberté et de résistance.
Forgeronne-designer, tatoueuse, sellière, factrice d'orgues, mosaïste, luthière, costumière, restauratrice d'art, relieuse, vitrailliste, couturière, céramiste, découpeuse d'art, courtepointière, bijoutière-joaillière, linograveuse, horlogère, tisserande et souffleuse de verre: leurs métiers égrenés laissent entendre les mains qui travaillent, qui savent, pensent, créent, réparent.
Engagement des corps, ballet des outils, orchestration des mouvements, métamorphose de la matière apprivoisée: l'exposition raconte le geste artisan au féminin, enraciné dans des traditions vivantes, parfois séculaires, inlassablement répété jusqu'à la maîtrise et la réinvention.
Regards et discussions croisés
Les images sont signées Vincent Guignet. Le photographe suisse spécialisé en paysages, événements et portraits, avec une prédilection pour le noir-blanc, travaille tant pour la scène culturelle que sportive, couvrant notamment le championnat du monde MotoGP depuis 2016. Ses images ont été publiées dans la presse internationale.
Blaise Hofmann, écrivain et vigneron, a lui mis les mots sur les gestes. Auteur d'une quinzaine de romans et récits, dont "Faire paysan" (2023, prix culturel vaudois de littérature), il est également l'un des deux librettistes de la Fête des Vignerons 2019.
Plusieurs événements sont organisés autour de l'exposition. Parmi eux, une discussion croisée sur la création du livre réunira, lors du vernissage du 14 novembre, Vincent Guignet et Blaise Hofmann, ainsi que trois artisanes: Valérie de Roquemaurel, souffleuse de verre, Christel Falconnier, bijoutière-joaillière, et Marianne Dubuis, découpeuse d'art.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Climat
Brienz GR doit se préparer à une nouvelle évacuation
Le glissement de la partie supérieure de l'éboulis au-dessus de Brienz GR s'est fortement accéléré. Jusqu'à 1,2 million de m3 de roches pourraient se déplacer vers le village, a annoncé la commune d'Albula. L'état-major communal prépare une évacuation préventive.
Si la masse rocheuse en mouvement atteint une vitesse élevée, elle pourrait glisser au-delà du cône de déjection existant et atteindre l'ensemble du village. Pour des raisons de sécurité, l'état-major a donc décidé de passer à la "phase jaune". Le moment de l'évacuation n'a toutefois pas encore été fixé, a-t-on précisé samedi.
Les mesures du service d'alerte précoce ont montré que la partie supérieure de l'éboulis se déplaçait à un rythme parfois supérieur à 30 centimètres par jour depuis la deuxième moitié de septembre.
Information prévue
On s'attend à une accalmie de la situation, mais une coulée ne peut pas être exclue, selon l'état-major communal. Elle pourrait être déclenchée par de nouvelles précipitations, par un éboulement de rochers depuis le haut de l'éboulis ou par la vitesse du glissement.
L'état-major de conduite communal entend informer la population de la situation actuelle et des mesures prévues samedi soir à Tiefencastel GR. Des experts en géologie et en dangers naturels ainsi que des responsables du canton des Grisons seront présents.
Enorme flux de débris en 2023
La dernière évacuation de Brienz remonte au 12 mai 2023 : jusqu'à deux millions de mètres cubes de roches menaçaient alors de s'écrouler du versant de montagne au-dessus du village, soit l'équivalent de 2000 maisons individuelles.
Dans la nuit du 16 juin 2023, 1,2 million de mètres cubes de roche se sont détachés sous la forme d'une énorme coulée, qui s'est arrêtée juste avant le village. Début juillet 2023, les habitants de Brienz ont pu regagner leurs maisons.
Glissement du plateau
A la mi-mars 2024, quelques milliers de mètres cubes de roche se sont à nouveau détachés au-dessus de la commune. Le village a été épargné.
Le plateau, une strate de terrain de 5 millions de m3 surplombant le village, glissant vers la vallée à un rythme de 4,3 mètres par an, de nouvelles fissures se sont formées. Des parties de la paroi se sont détachées.
En mai de cette année, de fortes précipitations ont provoqué une augmentation des chutes de blocs et de pierres provenant de ce glissement. Mais le villag a été épargné.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Hockey
Fribourg à la recherche de ses matches référence
Actuellement 11e de National League avec 22 points en 19 parties, Fribourg n'est pas là où il aimerait être. Après 4 jours de vacances, les Dragons ont repris le chemin de la glace, avec le sourire.
Une première session d'entraînement de 30 minutes, puis une autre de 40. A Fribourg, on profite de la pause internationale pour ne pas perdre de l'influx. Normal, après un début de saison en deçà des attentes.
"Je pense que cette pause a fait du bien, raconte l'entraîneur Pat Emond. On a enchaîné 25 matches en huit semaines: 19 matches de championnat et 6 matches de Champions League, ça fait beaucoup. Emotionnellement, on a eu des hauts et des bas et je pense que ça fait du bien d'avoir eu une coupure."
Pour son dernier match avant la pause, Fribourg est allé récolter un point à Zurich, solide leader. Mais dans une situation comme celle que vit Gottéron actuellement, ce point sonne presque comme une défaite. "On a montré de bonnes performances dans les derniers matches, malgré des résultats pas toujours à la hauteur de nos ambitions, appuie le coach québécois. Mais la qualité de notre jeu était là. On doit bâtir sur ce match contre Zurich."
Savoir enchaîner
Cette saison, Fribourg peine à enchaîner. Une bonne performance un mardi peut être annulée par un match raté le vendredi. C'est comme si les Fribourgeois n'arrivaient pas à s'appuyer sur un match référence. "Je pense qu'il faut plus qu'un match référence, note Patrick Emond. C'est ça notre difficulté cette année. On a eu de bonnes performances parfois mal payées, mais on n'arrive pas à aligner un certain nombre de victoires qui nous permettraient de dire qu'on s'en est sorti. On joue beaucoup mieux ces temps, mais on a besoin de points. Heureusement, les gars sont très solidaires. Ils travaillent fort et tout le monde veut s'en sortir."
Lundi, Fribourg s'envole pour la Suède, car les Dragons affrontent les Växjö Lakers mardi en Champions League. Une manière de se sortir du quotidien de la National League. "Les matches de CHL pendant la saison nous ont fait du bien, analyse-t-il. Cela amène un peu d'air frais. Les gars aiment ça, ça crée une bonne ambiance. Surtout qu'on y va en charter. L'organisation nous permet de faire ce voyage-là dans des bonnes conditions."
La volonté d'un nouvel élan
Fidèle soldat de Patrick Fischer en équipe de Suisse, Christoph Bertschy n'a pas eu l'honneur d'être sélectionné cette fois-ci, mais le Fribourgeois sait que ce n'est que partie remise. "On en a parlé avec Fischer et on s'est dit que comme il y avait la Champions League et la Spengler à la fin de l'année, ce serait peut-être plus simple de me sélectionner pour les matches à Fribourg en décembre", explique-t-il.
Et le numéro 28 de Gottéron a particulièrement apprécié ces quelques jours de pause: "Cela a fait un bien fou, tant sur le plan physique que mental. Cela libère la tête et permet de revenir avec un nouvel élan. Là on va partir en Suède et on va pouvoir apprendre à se connaître d'une autre manière."
Si la Coupe d'Europe offre la chance de s'évader un peu de la morosité actuelle en championnat, la National League n'est jamais très loin. Après son retour de la Suède, la troupe de Pat Emond reçoit Berne pour un derby des Zähringen importantissime, avant de filer à Davos et de recevoir Växjö. Non vraiment, s'il faut respirer, c'est bien maintenant.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
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