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La passion des fans LGBTQ+ pour l'Eurovision a sauvé le concours

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L'artiste suisse non binaire Nemo est le dernier d'une longue liste de personnalités "queer" à avoir remporté, en mai 2024, le Concours Eurovision de la chanson (archives). (© KEYSTONE/AP/MARTIN MEISSNER)

Le Concours Eurovision (ESC) bouscule les normes et sa venue à Bâle, à la mi-mai, galvanise ses fans LGBTQ+ en Suisse alémanique surtout. Fascinée par son mélange de glamour, de kitsch et de défense des minorités, la communauté a redonné un second souffle à l'ESC.

Pour beaucoup d'homo- et de bisexuels, de personnes trans ou non binaires, l'Eurovision est davantage qu'un simple divertissement: "elle rend visibles leurs réalités de vie et les fait entrer dans les foyers les plus conservateurs", explique à Keystone-ATS Roman Heggli, secrétaire général de Pink Cross. Le concours "crée un espace pour l'esthétique queer, utilise délibérément l'exagération et l'ironie, tout en offrant une tribune aux messages qui remettent en question les normes sociétales", souligne-t-il.

De la chanteuse transgenre israélienne Dana International en 1998 à l'artiste non binaire suisse Nemo l'an dernier, en passant par la Serbe Marija Serifovic (2007), le St-Gallois Michael von der Heide (2010), la drag queen autrichienne Conchita Wurst (en 2014), le Néerlandais Duncan Laurence (2019) ou le Britannique Olly Alexander (2024), la liste des participants et des vainqueurs "queer" (à l'identité sexuelle ou de genre minoritaire) est longue depuis la fin des années 1990.

Ces artistes ont lancé notamment le débat sur les droits des personnes trans et la non-binarité en Europe et ont marqué l'évolution sociétale de leur empreinte, observe Roman Heggli.

Le déclic en 1998 avec Dana International

La victoire de Dana International a servi de déclencheur. Elle constitue aussi le souvenir le plus marquant de Thomas, un Genevois d'origine alsacienne, grand fan du Concours Eurovision. Il a assisté au show en 2011 à Düsseldorf (D) puis en 2012 à Bakou. Le jeune quinquagénaire regardait déjà l'émission à la télévision en famille au début des années 1980.

Pour Thomas, l'engouement de la communauté pour l'ESC est évident: "Il y a toujours eu des artistes LGBT ou appréciés des gays à l'Eurovision et le public gay est un public fidèle." Même en Azerbaïdjan, un pays peu réputé pour son soutien à la cause homosexuelle, les fans gays n'ont ressenti aucune hostilité, témoigne-t-il.

"Comme à Mykonos"

Une autre raison de cet enthousiasme est l'absence d'animosité entre les fans et le contact facile qu'ils entretiennent. "Sur place, les applications de rencontres 'chauffent', parfois même au contact de certains artistes!", rigole Thomas.

Se rendre dans une ville hôte de l'Eurovision ressemble un peu à des vacances à Mykonos ou à Sitges, confirme le Zurichois David. "La densité de gays y est si évidente qu'il est impossible d'y échapper, surtout dans l'arène et dans les clubs."

David a assisté au concours à Vienne en 2015, à Lisbonne en 2018 et à Turin en 2022. Il a même fait partie, à deux reprises, du jury international de fans qui évalue la sélection autrichienne et il sera de la partie à Bâle, évidemment. Depuis ses premiers souvenirs, en 1997, la passion de ce jeune quadra grandit sans cesse.

La communauté gay a "sauvé" l'ESC

Pour le commentateur du show pour la RTS, Jean-Marc Richard, la communauté gay a "sauvé" l'Eurovision au tournant du siècle à travers son enthousiasme, alors que le concours était menacé de disparition. Elle s'y est sentie intégrée et y célèbre, depuis, la diversité qu'elle lui a elle-même insufflée.

L'Eurovision est-elle donc devenue un phénomène queer boudé par les hétéros? David émet une nuance: "Je constate beaucoup d'intérêt pour l'ESC dans mon environnement professionnel et familial, mais aussi un fossé entre hommes et femmes hétérosexuels. Ces dernières s'y intéressent bien plus qu'eux."

Roman Heggli, de Pink Cross, explique: "Beaucoup de gays suivent l'ESC avec passion et organisent des fêtes privées à cette occasion. Les hétéros regardent le concours en passant ou avec une distance ironique."

La passion n'échappe pas au Röstigraben

En choisissant Bâle comme ville hôte de l'édition 2025, la SSR a mis le doigt sur un fossé peut-être bien plus grand que celui de l'orientation sexuelle: le Röstigraben. Elle avait alors invoqué notamment que l'enthousiasme était plus évident Outre-Sarine.

Le Genevois Thomas, qui a vécu à Bâle dans le passé, confirme: "Nous faisions alors une fête chaque année, chez l'un ou chez l'autre. Côté romand, il n'y a que peu de monde qui est motivé pour en faire une soirée festive!" Certains amis genevois de Thomas, au sein de la communauté, n'ont aucune idée des participants ou de l'artiste vainqueur l'an dernier.

Selon lui, l'Eurovision a encore une image ringarde dans la francophonie. Pour Thomas, cette connotation est due au fait que, depuis les années 1980, la France envoie peu de candidats de qualité.

Jean-Marc Richard explique le relatif désintérêt romand par le fait que la Suisse désigne plutôt rarement des candidats francophones. "On s'est souvent senti moins concerné et on est resté sur une vieille image ringarde de l'Eurovision", analyse-t-il. De plus, les Alémaniques sont plus anglophiles, davantage bercés par la pop commerciale. Or, la grande majorité des chansons de l'ESC sont interprétées en anglais.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Musique: Springsteen sort un album live anti-Trump

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Bruce Springsteen sort un mini album live avec ses critiques contre Donald Trump. (© KEYSTONE/AP/Matt Rourke)

Bruce Sprinsgteen a sorti mercredi un mini album live, "Land of hope and dreams". Il comprend son message contre le gouvernement "corrompu" de Trump qui lui a valu dernièrement des insultes du président américain.

"Land of hope and dreams", qui vient d'atterrir sur les plateformes de streaming, comprend quatre chansons enregistrées en concert à Manchester, au Royaume-Uni, le 14 mai dernier, accompagnées pour certaines du discours très politique du rocker, engagé à gauche.

"L'Amérique que j'aime, l'Amérique sur laquelle j'ai écrit, source d'espoir et de liberté depuis 250 ans, est aux mains d'un gouvernement corrompu, incompétent et perfide", lance-t-il notamment, demandant à ses spectateurs de "monter la voix contre l'autoritarisme pour laisser la liberté triompher."

"En Amérique, ils persécutent des gens parce qu'ils exercent leur droit à la liberté d'expression et expriment leur désaccord", ajoute-t-il, allusion possible à l'étudiant et figure du mouvement propalestinien de l'université Columbia Mahmoud Khalil, en détention depuis plus de deux mois.

Ces prises de position sur scène ont valu au rockeur d'être traité de "connard" par Donald Trump vendredi dernier.

"Je vois que Bruce Springsteen, complétement surcoté, est allé dans un pays étranger pour mal parler du président des Etats-Unis", a écrit le président républicain sur son réseau Truth social, ajoutant que ce "pruneau desséché (...) devrait SE LA FERMER".

Accusé par ses critiques d'avoir lancé une offensive sans précédent dans l'histoire récente des Etats-Unis contre la liberté d'expression, notamment dans les universités et à travers ses attaques contre les médias, Donald Trump a aussi annoncé lundi vouloir lancer une "enquête majeure" sur les soutiens reçus de la part de célébrités par son ancienne rivale Kamala Harris.

Outre Spingsteen, il s'en est pris à des chanteuses stars comme Beyoncé ou Taylor Swift, qui avaient appelé à voter pour la démocrate.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Le Festival Belluard Bollwerk veut questionner les liens à la terre

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Le festival se déroulera dans différents lieux de Fribourg, notamment à la forteresse du Belluard. (© KEYSTONE/ANTHONY ANEX)

La 42e édition du Festival Belluard Bollwerk, à Fribourg, sera dédiée au sol, à la terre, au territoire et au sous-sol. Du 26 juin au 5 juillet, des artistes suisses et internationaux proposeront 34 projets en divers lieux, à commencer par la forteresse du Belluard.

Parmi les thèmes principaux, le festival consacré aux arts vivants, intitulé cette année "The grounds we share", abordera l'héritage colonial et le néocolonialisme, les formes de solidarité et les liens qui unissent, les appartenances et les résistances, les multitudes et les terrains communs, ont indiqué les organisateurs mercredi.

Performances, arts visuels, danse, films, musique et discussions sont au programme de cette année, la première d'Elisa Liepsch au poste de directrice pour la période 2025-2027. La dramaturge a succédé à Laurence Wagner qui a oeuvré à la tête de cinq éditions de la manifestation dédiée aux arts vivants.

La danseuse et chorégraphe Amrita Hepi ouvrira le festival avec une performance dans laquelle elle "explorera la façon dont nous parlons de la terre, mais aussi de la manière dont elle nous façonne et dont nous l'influençons". Le passé colonial et les liens néocoloniaux de la Suisse seront ensuite abordés par plusieurs artistes.

Amérique latine

Différentes oeuvres s'intéresseront au genre et remettront en question l'idée de féminité et les images romantiques qui y sont liées. Entre humour et noirceur, ces projets appelleront à se révolter contre les récits figés, célèbreront les alliances entre femmes et imagineront des futurs possibles.

Par ailleurs, des artistes émergents d'Amérique latine viendront partager leurs recherches sur leur pays. Les savoirs et pratiques du Sud bénéficieront ainsi d'une place de choix. Ce projet nommé "Ventana al Sur" offrira un espace de discussions, d'analyses et d'échanges sur des questions actuelles, tout en favorisant la collaboration internationale.

Le festival offrira aussi un espace de réflexion sur les pratiques de solidarité transnationale et que les mouvements de libération, précise le communiqué. Il sera notamment question de légitimité de la violence comme moyen de défense, mais aussi de l'appropriation idéologique des luttes LGBTQI.

L'an dernier, la manifestation avait attiré 5000 visiteurs, avec plus de 2300 spectateurs pour les pièces payantes.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Fribourg: le Belluard Bollwerk questionne nos liens à la terre

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Le festival se déroulera dans différents lieux de Fribourg, notamment à la forteresse du Belluard. (© KEYSTONE/ANTHONY ANEX)

La 42e édition du Belluard Bollwerk sera consacrée aux thèmes du sol, de la terre, du territoire et du sous-sol. Du 26 juin au 5 juillet prochain, des artistes suisses et internationaux proposeront 34 projets dans différents lieux de Fribourg, à commencer par la forteresse du Belluard, indiquent mercredi les organisateurs dans un communiqué.

Parmi les thèmes principaux, ce festival dédié aux arts vivants, intitulé cette année "The grounds we share", abordera l'héritage colonial et le néocolonialisme, les formes de solidarité et les liens qui nous unissent, les appartenances et les résistances, les multitudes et les terrains communs. Performances, arts visuels, danse, films, musique et discussions sont au programme de cette édition, la première d'Elisa Liepsch au poste de directrice.

La danseuse et chorégraphe Amrita Hepi ouvrira le festival avec une performance dans laquelle elle explorera la façon dont nous parlons de la terre, mais aussi de la manière dont elle nous façonne et dont nous l'influençons. Le passé colonial et les liens néocoloniaux de la Suisse seront ensuite abordés par plusieurs artistes.

Artistes d'Amérique latine

Différentes oeuvres s'intéresseront au genre et remettront en question l'idée de féminité et les images romantiques qui y sont liées. Entre humour et noirceur, ces projets appelleront à se révolter contre les récits figés, célèbreront les alliances entre femmes et imagineront des futurs possibles.

Par ailleurs, des artistes émergents d'Amérique latine viendront partager leurs recherches sur leur pays. Les savoirs et pratiques du Sud bénéficieront ainsi d'une place de choix. Ce projet nommé "Ventana al Sur" offrira un espace de discussions, d'analyses et d'échanges sur des questions actuelles, tout en favorisant la collaboration internationale.

Le festival offrira aussi un espace de réflexion sur les pratiques de solidarité transnationale et que les mouvements de libération. Il sera notamment question de légitimité de la violence comme moyen de défense, mais aussi de l'appropriation idéologique des luttes LGBTQI.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne: chorale ouverte à tous pour les 750 ans de la Cathédrale

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Ouverte à tous, une chorale éphémère se produira le 5 juillet au pied de la Cathédrale de Lausanne, afin de célébrer les 750 ans de l'édifice (archives). (© KEYSTONE/LAURENT MERLET)

A l’occasion des 750 ans de la Cathédrale de Lausanne, le festival de la Cité (1er au 6 juillet) met sur pied un projet choral unique, en collaboration avec la cheffe de choeur Johanna Hernandez et la musicienne Louise Knobil. Le 5 juillet, une chorale éphémère ouverte à tous interprétera trois pièces, dont une création originale.

Cette chorale se réunira le samedi 5 juillet à 17h00. Elle interprétera au pied de la Cathédrale le cantique "Amazing Grace", "Locus Iste" d'Anton Bruckner et une oeuvre originale écrite par la compositrice lausannoise Louise Knobil, ont annoncé les organisateurs mercredi.

Toute personne intéressée par ce projet peut y prendre part et ainsi rejoindre pas loin de 200 choristes issus de différentes chorales vaudoises (Choeur Vivace, Lakevoices Cudrefin, Choeur de la Cité, Lausanne Résonne, Choeur symphonique de l'Université populaire de Lausanne, Choeur 9 Lutry, Ensemble Choral Voix de Lausanne, Choeur de la Cathédrale), ayant déjà manifesté leur intérêt pour ce concert.

Des tutoriels et partitions sont disponibles en ligne afin que les chanteuses et chanteurs volontaires puissent apprendre individuellement les morceaux. De plus, une répétition générale réunira l'ensemble des choristes le 28 juin à 11h00 afin de préparer l'un des points d'orgue des célébrations du 750e de la Cathédrale.

"Nous avons écrit des partitions faciles pour que chaque personne, même novice, puisse prendre part à ce projet. Notre but pour cet anniversaire est de créer un choeur qui soit un véritable point de rencontre", explique la cheffe de choeur Johanna Hernandez, citée dans le communiqué.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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