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Économie

Financement de la santé: les cliniques privées montent au créneau

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Jérôme Simon-Vermot (à gauche), secrétaire général de Vaud Cliniques, et Marc-Olivier Buffat (à droite), président de cette association des cliniques privées vaudoises, ont dénoncé jeudi le système de financement et de planification de la santé vaudoise, notamment trop centré sur le CHUV. (© Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Déjà insatisfaites de la révision de la planification hospitalière dans le canton de Vaud, les cliniques privées remontent au front. Elles dénoncent un système de financement et de planification de la santé "déséquilibré, opaque et surtout illégal".

"Nous voulons faire entendre notre voix par rapport aux coûts de la santé et à la hausse de primes maladies, et donc être entendu et respecté. Nous voulons des règles claires, transparentes et équitables, dans le respect du droit régissant le financement de la santé dans notre canton", a déclaré Marc-Olivier Buffat, président de Vaud Cliniques, l'association des cliniques privées vaudoises (11 cliniques, 3500 employés, dont environ 1000 médecins, et 200'000 hospitalisations en moyenne par année).

"Le dialogue avec le canton est difficile. Les cliniques privées peinent à être prises au sérieux. Elles souhaiteraient être mieux considérées comme un partenaire valable et très efficient", a-t-il affirmé jeudi devant les médias à Lausanne.

Interventionnisme "inéquitable"

Dans le viseur de Vaud Cliniques: l'interventionnisme "inéquitable" de l'Etat et de son Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) à travers l'instrument des "prestations d'intérêt général" (PIG), un terme défini par la loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal).

Il s'agit de prestations hospitalières que peuvent financer les cantons et qui sont entièrement à leur charge, contrairement aux actes médicaux relevant du système forfaitaire DRG pour les soins stationnaires hospitaliers. Pour ces derniers, la facture des soins est partagée entre les assureurs (45%) et les cantons (55%).

Payés par les impôts, ces PIG vont de la formation des médecins à la politique de prévention, en passant par la recherche ou encore le maintien de capacités hospitalières dans des régions périphériques. Ils ne doivent en revanche pas couvrir horizontalement les salaires ou servir à investir dans des équipements et du matériel.

Critiques de la Cour des comptes

Un rapport de la Cour des comptes l'an passé a remis en question cette pratique des PIG vaudoises, la jugeant peu transparente, mal pilotée et encadrée par le DSAS. Chaque année, les hôpitaux vaudois - le CHUV en tête - reçoivent environ un demi-milliard de francs pour financer ces PIG, dont 150 millions concernent des PIG dits "implicites", soit sans affectation et objectifs précis.

"Le système actuel repose sur des pratiques non conformes au droit, avec des centaines de millions de francs versées sans base légale", a pour sa part insisté Jérôme Simon-Vermot, secrétaire général de Vaud Cliniques. "Ces fonds sont prélevés directement dans les poches des contribuables, déjà confrontés à des hausses massives de leurs primes d'assurance-maladie", souligne-t-il.

"Ces versements contournent en particulier la Constitution fédérale et la LAMal. Cette situation fausse le marché de la santé en favorisant avant tout l'hôpital propriété du canton, au détriment des cliniques privées qui, elles, respectent scrupuleusement les règles de la LAMal", ajoute-t-il.

"Une vaudoiserie"

"C'est une 'vaudoiserie'. Il faut arrêter de concentrer tout l'argent autour du CHUV, stopper cet autofinancement. Certains PIG conduisent à une distorsion de la concurrence et à un abus de position dominante", relève M. Buffat. "Un meilleur partenariat avec les cliniques privées permettrait d'ailleurs de désengorger le CHUV", observe-t-il.

L'association a interpellé le canton dès le mois d'août dernier et continue d'explorer les différentes voies que la loi lui garantit afin d'obtenir le respect du droit. Un recours au sujet de la planification hospitalière, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2025, est déjà pendant auprès du Tribunal fédéral administratif (TAF).

D'autres actions judiciaires ne sont pas exclues, selon MM. Buffat et Simon-Vermot, par exemple aussi auprès de la Commission de la concurrence (COMCO).

Le DSAS réagit

De son côté le DSAS se défend et dit "financer, par les PIG versées au CHUV, des prestations de recherche, de formation, de prévention et certains soins qui ne sont pas pris en charge par la LAMal, dans le plus total respect de la loi".

L'Etat verse également des PIG au CHUV "à titre de couverture tarifaire: tous les hôpitaux universitaires sont déficitaires, beaucoup plus que le CHUV pour certains, parce qu'ils doivent assumer des tâches que les autres hôpitaux n'assument pas - et les cliniques privées non plus", écrit le directeur général de la santé au DSAS Gianni Saitta dans une prise de position.

"On parle notamment de recherche, de formation, de prise en charge des cas les plus lourds et complexes, que les cliniques ne peuvent pas assumer et qu'elles renvoient au CHUV - ce sont aussi ces cas qui ne sont absolument pas rentables. Enfin, le CHUV est ouvert 24/7, ce qui a un coût élevé, que les cliniques privées n'ont pas à supporter. Le versement de ces PIG n'est donc pas une distorsion de la concurrence", souligne M. Saitta.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Économie

Les Etats-Unis "intéressés" par une solution rapide avec la Suisse

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La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le ministre de l'économie Guy Parmelin s'efforcent auprès du secrétaire au Trésor américain Scott Bessent (à gauche) d'améliorer les relations commerciales avec l'administration Trump. (© X / Karin Keller-Sutter)

La Suisse fait partie d'un groupe de 15 pays avec lesquels les Etats-Unis veulent trouver une solution rapide à la question des droits de douane, selon Karin Keller-Sutter. La ministre des finances a rencontré jeudi à Washington son homologue américain Scott Bessent.

Le président américain a déclenché une crise commerciale mondiale début avril en menaçant d'imposer des droits de douane, a déclaré la présidente de la Confédération et ministre des finances Karin Keller-Sutter devant les médias à l'issue de la rencontre. "Mais on a clairement senti que les Etats-Unis étaient également intéressés par l'ouverture de négociations avec des partenaires commerciaux importants. Et nous faisons partie de ces partenaires commerciaux importants", a-t-elle assuré.

Lors de l'entretien avec le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, il a été convenu d'élaborer une déclaration d'intention commune qui, espérons-le, débouchera rapidement sur un mandat de négociation, a évoqué la présidente de la Confédération. "L'économie peut aussi vivre avec de mauvaises solutions et de mauvaises lois. Ce avec quoi elle ne peut pas vivre, c'est l'incertitude", a-t-elle déclaré.

La ministre des Finances a également qualifié de "progrès important" le fait que le gouvernement américain ait créé un poste chargé de coordonner les contacts du ministère des Finances et du ministère de l'Économie avec le gouvernement suisse. "Tout cela était auparavant un peu difficile", selon Mme Keller-Sutter.

Une coopération renforcée

Avec le ministre de l'économie Guy Parmelin et des représentants de la Banque nationale suisse, Mme Keller-Sutter représente Berne à l'assemblée de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington.

Suite à sa rencontre avec le représentant américain au commerce Jamieson Greer, M. Parmelin a affirmé de son côté que la Suisse avait "quelque chose à offrir aux Etats-Unis". Les Américains sont intéressés par des investissements plus importants d'entreprises suisses pour la réindustrialisation des Etats-Unis, avec notamment une collaboration renforcée dans les domaines de la pharmacie et de la biotechnologie.

Guy Parmelin a annoncé par ailleurs une prochaine visite en Suisse de la ministre américaine de l'éducation Linda McMahon.

Bouleversement de l'ordre mondial

Mme Keller-Sutter ne croit pas que le monde reviendra à l'ordre ancien: "Je pense que nous voyons ici un bouleversement clair, qui s'est certes déjà manifesté auparavant, mais qui semble maintenant très accéléré et tout simplement disruptif", a-t-elle déclaré.

Pour la présidente de la Confédération, il faut s'arranger d'une manière ou d'une autre au sein de ces nouvelles règles du jeu. "J'ai l'impression que cela n'est pas encore tout à fait compris partout", a-t-elle conclu.

L'agitation mondiale déclenchée par l'offensive douanière du président américain Donald Trump a marqué les discussions de la délégation suisse lors de la réunion du FMI. L'objectif, à l'instar de nombreux représentants financiers et économiques d'autres pays, étant d'obtenir auprès du gouvernement américain de meilleures conditions douanières.

Il s'agit aussi de souligner le rôle central des deux institutions pour la stabilité du marché mondial. L'administration Trump a sévèrement critiqué l'orientation stratégique du FMI et de la Banque mondiale. Celles-ci se concentrent trop sur le changement climatique et les questions d'égalité au lieu de se focaliser sur leurs compétences clés, selon M. Bessent.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Quatre recueils de Shakespeare aux enchères à Londres

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Ce Premier Folio de William Shakespeare, contient 36 pièces de l'écrivain: il s'agit de l'un des quatre folios qui seront mis en vente chez Sotheby's à Londres le 23 mai. (© KEYSTONE/AP)

Un rare ensemble des quatre éditions des recueils de pièces de William Shakespeare datant du 17e siècle, estimé à plus de 3,5 millions de livres (3,84 millions de francs) est mis aux enchères en mai, a annoncé mercredi la maison Sotheby's.

Le "Premier Folio", imprimé en 1623, sept ans après la mort de Shakespeare, est le premier recueil d'oeuvres du célèbre dramaturge britannique. Comprenant 36 pièces, dont 18 qui n'avaient pas été imprimées auparavant, comme "Macbeth", "La Nuit des Rois" et "Jules César", il est considéré comme l'un des livres les plus importants de la littérature anglaise.

Près de 235 des quelque 750 exemplaires qui ont vraisemblablement été imprimés dans le cadre de ce tirage ont été répertoriés dans le monde.

Un nouveau tirage en 1632 a donné naissance au "Deuxième Folio", qui contient des changements par rapport au premier.

Le "Troisième Folio", comportant sept pièces supplémentaires, est publié en 1664. Il est considéré comme le plus rare: de nombreux exemplaires sont réputés avoir péri dans le Grand incendie de Londres en 1666.

Le "Quatrième Folio" a suivi en 1685.

Un rêve pour les bibliophiles

Posséder un ensemble des quatre folios, un rêve pour les bibliophiles, est de plus en plus difficile, étant donné le peu d'exemplaires aux mains de particuliers, souligne Sotheby's.

L'ensemble qui doit être vendu le 23 mai, estimé entre 3,5 et 4,5 millions de livres (entre 4 et 5,2 millions d'euros), a été rassemblé en 2016.

Les quatre folios ont été proposés dans un seul lot pour la dernière fois par Sotheby's New York en 1989, selon la maison d'enchères.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Économie

Bénéfice de la BNS en repli au 1er trimestre

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Si les stocks d'or de la BNS, soutenus par l'envolée du prix du métal précieux depuis plusieurs semaines, ont généré une plus-value en hausse, les réserves en devises étrangères, pénalisées par l'envolée du franc, ont affiché une perte (archives). (© KEYSTONE/PETER KLAUNZER)

La Banque nationale suisse (BNS) a subi une chute de son résultat net sur les trois premiers mois de l'année, en raison de la contre-performance de ses placements en devises étrangères que le gain de la valeur de l'or n'a pas réussi à compenser.

Entre janvier et fin mars, l'institut d'émission helvétique a enregistré un bénéfice intermédiaire - avant attribution à la provision pour réserves monétaires - de 6,68 milliards de francs, divisé par plus de huit sur un an, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Ce résultat est conforme aux prévisions des économistes de la banque UBS qui tablaient sur un bénéfice entre 5 et 15 milliards, mais toutefois dans le bas de la fourchette des attentes.

Les stocks d'or de la BNS, soutenus par l'envolée du prix du métal précieux depuis plusieurs semaines, ont généré une plus-value en hausse de 43% à 12,8 milliards de francs. Mais les réserves en devises étrangères, pénalisées par l'envolée du franc, ont affiché une perte de 5,3 milliards, après un bénéfice de 52,4 milliards un an plus tôt.

Le résultat des positions en francs a par contre limité les pertes à 695,4 millions, après -2,4 milliards au premier trimestre 2024.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Économie

L'Australie veut sa "réserve stratégique" de minerais critiques

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L'Australie dispose d'énormes gisements de minerais critiques tels que le lithium, le nickel et le cobalt, mais vend la majeure partie de ces ressources sous forme brute (archives). (© KEYSTONE/EPA/BHP BILLITON/HO)

L'Australie va établir une "réserve stratégique" de minerais critiques, a annoncé jeudi le Premier ministre Anthony Albanese, au moment où nombre de pays s'efforcent de sécuriser les accès aux terres rares en dehors de la Chine.

La superpuissance minière dispose d'énormes gisements de minerais tels que le lithium, le nickel et le cobalt, mais vend la majeure partie de ces ressources sous forme brute, destinées à être transformées dans les usines chinoises.

M. Albanese a indiqué que son pays allait commencer à stocker ces minerais et à vendre ces matières premières convoitées à des "partenaires clés".

"Les temps de plus en plus incertains exigent une nouvelle approche pour s'assurer que l'Australie maximise la valeur stratégique des minerais critiques", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué.

"Nous devons faire plus avec les ressources naturelles dont le monde a besoin et que l'Australie peut fournir", a-t-il ajouté.

L'Australie réserverait initialement 1,2 milliard de dollars australiens (672 millions de dollars américains) pour mettre en place la réserve et la faire fonctionner.

Monnaie d'échange

Le gouvernement d'Anthony Albanese a déjà suggéré de se servir de ses minerais comme monnaie d'échange dans des négociations commerciales avec les Etats-Unis qui ont imposé des droits de douane au reste du monde.

L'Australie possède certains des plus grands gisements de lithium au monde et est également une source importante de métaux de terres rares qui sont moins connus, tels que le néodyme.

Les Etats-Unis, l'Allemagne ou le Japon sont désireux d'obtenir ces minerais auprès d'autres pays que la Chine.

Le Japon dispose de sa propre réserve de minerais tandis que les Etats-Unis investissent dans des raffineries de métaux et d'autres technologies de traitement.

La Chine a la mainmise sur l'approvisionnement mondial en minerais transformés, qui se profilent comme un nouveau sujet de discorde dans la guerre commerciale avec Washington.

Le président américain Donald Trump a ouvert mardi une enquête sur les "effets sur la sécurité nationale" de l'importation de minerais critiques ainsi que les "produits dérivés", comme les smartphones ou les véhicules électriques, ouvrant la voie à des surtaxes.

"La capacité du gouvernement à constituer des stocks est une garantie importante contre la pression du marché et les interventions d'autres pays", a déclaré M. Albanese dans un discours jeudi.

Rançonner

"Cela signifie que l'Australie a le pouvoir de vendre au bon moment aux bons partenaires pour les bonnes raisons", a-t-il poursuivi.

Par le passé, la Chine s'est montrée disposée à rançonner les terres rares.

Au plus fort d'un différend diplomatique en 2010, la Chine a effectivement interdit l'exportation de terres rares vers le Japon.

Cette mesure a ébranlé l'industrie automobile japonaise, qui dépendait fortement de certains alliages de terres rares pour fabriquer les aimants utilisés dans les moteurs. La Chine contrôle quelque 90% de l'offre mondiale de terres rares - un sous-ensemble de minerais critiques - et protège farouchement sa position.

Pékin a interdit l'exportation de technologies de traitement susceptibles d'aider les pays rivaux et a été accusé d'utiliser des quotas imposés par l'État pour contrôler l'offre.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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