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Économie

UBS attendu au tournant avec l'intégration de Credit Suisse

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Vu l'hémorragie de départs enregistrée par Credit Suisse depuis l'annonce le 19 mars du rachat forcé par UBS, les réductions d'effectifs pourraient être moins importantes que craint jusqu'à présent. (© KEYSTONE/AP/Ennio Leanza)

Plus de cinq mois après le rachat forcé de Credit Suisse par UBS, la banque aux trois clés devrait lever jeudi un coin de voile sur l'intégration de son ex-rivale.

L'avenir des activités helvétiques de la banque aux deux voiles, les plus rentables, et l'envergure des suppressions de postes en Suisse et à l'international seront scrutés de près.

Depuis l'annonce le 11 août qu'UBS renonçait aux garanties de la Confédération et de la Banque nationale suisse (BNS) destinées à faciliter le rachat de Credit Suisse, pas un mot n'a filtré sur l'étendue de la restructuration à venir. Les observateurs s'accordent cependant à dire qu'avec ce renoncement volontaire, l'établissement dirigé par Sergio Ermotti a désormais les coudées franches pour agir.

La fin du soutien de Berne et de la BNS "va diminuer la pression politique et l'attention des pouvoirs publics sur le nouveau groupe agrandi", ont souligné les analystes de Moody's, rappelant l'impopularité des aides de la banque centrale et de la Confédération au sein de la population.

D'ici jeudi prochain, date à laquelle le numéro un bancaire helvétique doit publier sa performance financière au deuxième trimestre, les spéculations vont donc bon train. Johann Scholz de Morningstar estime ainsi qu'"UBS va clairement réduire la taille de la banque d'affaires de Credit Suisse et en grande partie abandonner les activités de négoce basées à Londres". Les activités dans ce domaine en Suisse devraient être intégrées dans UBS. Les affaires de financement à effet de levier aux Etats-Unis, où Credit Suisse est bien placé, devraient par contre être conservées, a estimé l'analyste.

Une fois réunies, les activités de la banque d'affaires ne devraient contribuer qu'à environ 11% aux bénéfices du nouveau groupe. La base de coûts de Credit Suisse devrait quant à elle être réduite de 53% d'ici 2027, comparé à 2022. Ces économies devraient essentiellement être réalisées par des suppressions de postes chez Credit Suisse, en grande partie au sein de la banque d'affaires, a averti M. Scholz.

L'agence Bloomberg, se basant sur des sources anonymes, avait affirmé fin juin que la moitié des employés de Credit Suisse risquaient de perdre leurs emplois, soit quelque 35'000 postes. Les salariés de la banque d'affaires à Londres, New York et en Asie seraient ceux qui doivent le plus craindre pour leur emploi. Les deux groupes bancaires fusionnés comptaient jusqu'à présent ensemble environ 123'000 postes au niveau mondial, dont 37'000 en Suisse.

Mais au vu de l'hémorragie de départs enregistrée par Credit Suisse depuis l'annonce le 19 mars du rachat orchestré par les autorités suisses, les réductions d'effectifs pourraient être moins importantes que craint jusqu'à présent.

Exode de banquiers

Dernier transfuge en date, Nicolas Krügel, actuellement responsable du crédit à la division helvétique de Credit Suisse, prendra en mars 2024 la direction générale de la Banque cantonale de Genève (BCGE). La banque privée EFG International a également recruté son nouveau responsable pour ses activités au Royaume-Uni auprès de Credit Suisse. Christian Berchem a été nommé directeur général d'EFG Private Bank Limited, dont il prendra les commandes le 4 décembre.

Lombard Odier a pour sa part embauché Marco Arnold, auparavant responsable des entrepreneurs et des dirigeants pour Credit Suisse à Zoug pour diriger sa nouvelle succursale dans le canton de Suisse centrale. Et ce n'est que la surface visible de l'iceberg, les établissements de la place financière croulant sous les CV d'employés de la banque aux deux voiles sur le départ.

Le redimensionnement des équipes devrait par ailleurs être soutenu par les programmes déjà en cours. Credit Suisse avait en effet dévoilé en octobre 2022 une "restructuration radicale" de sa banque d'affaires et une réduction des coûts se soldant par 9000 emplois supprimés, dont 2000 en Suisse. Le 14 mars, soit cinq jours avant l'annonce de reprise par UBS, le directeur général Ulrich Körner avait affirmé que la banque avançait à grands pas avec son programme de restructuration, le groupe ayant réduit ses effectifs de 8%.

Dans ce contexte tendu, les résultats financiers d'UBS risquent de passer au second plan. L'intégration de Credit Suisse dans UBS va d'ailleurs "fortement déformer" les résultats ces trois à quatre prochaines années, a averti Johann Scholtz. Mais à long terme, l'analyste estime que la fusion va clairement soutenir les résultats. Une fois le processus d'absorption achevé, UBS devrait inscrire un bénéfice par action de 3,92 dollars en 2027, comparé à 2,25 dollars en 2022.

Moody's estime pour sa part que la fusion va nettement contribuer à la performance des activités d'UBS dans la gestion de fortune, la banque de détail en Suisse, la gestion d'actifs et, dans une moindre mesure, la banque d'affaires. Les coûts devraient, eux, être rabotés de 8 milliards de dollars d'ici 2027. La banque aux trois clés devrait maintenir sa stratégie actuelle centrée sur la gestion de fortune, tout en oeuvrant dans les activités à faible risque dans la banque d'affaires et le marché des capitaux.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Économie

Le patron d'UBS veut présenter un successeur approprié

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Le patron d'UBS, Sergio Ermotti, aimerait avoir un successeur qui puisse reprendre les rênes avec efficacité à son départ dans quelques années. (archive) (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Le patron d'UBS, Sergio Ermotti, souhaiterait présenter un candidat approprié au poste de directeur général lorsqu'il partira dans quelques années, a-t-il déclaré lundi lors d'un événement organisé par l'agence de presse Reuters à Zurich.

Si sa succession n'est pas encore une priorité absolue, il est toutefois important d'avoir une liste de candidats potentiels présentant des caractéristiques différentes, a-t-il estimé. En effet "en fonction du temps et des circonstances", une autre personne pourrait être la plus adaptée, selon lui.

Sergio Ermotti a confirmé qu'il resterait en fonction au moins jusqu'à la fin de l'intégration de Credit Suisse, ce qui a été convenu avec le conseil d'administration, soit jusqu'à fin 2026 ou courant 2027.

Son objectif sera alors de présenter un successeur, "comme la dernière fois". La décision finale reviendra cependant au conseil d'administration.

"Culture" pas si différente de CS

Le directeur général d'UBS a également confirmé les déclarations faites la semaine dernière lors de la publication des résultats trimestriels: l'intégration de Credit Suisse se déroule très bien. Cela vaut également pour l'intégration "culturelle", a-t-il répondu à une question à ce sujet.

"Il n'y a pas de grandes différences entre l'ancien Credit Suisse et l'UBS à cet égard. Nous avons une base commune dans de nombreux domaines et partageons les mêmes valeurs ainsi que la même conception de la manière de faire des affaires", a-t-il dit.

Une fois de plus, il n'a pas voulu chiffrer les suppressions d'emplois inévitables suite à l'intégration. Il n'a pas souhaité non plus commenter les spéculations à ce sujet. Dernièrement, le "Financial Times" avait écrit que la direction d'UBS prévoyait un effectif total de 85'000 collaborateurs après la fin de l'intégration. Fin 2022, avant la reprise, l'UBS et le Credit Suisse totalisaient environ 123'000 personnes.

L'effectif sera assurément réduit, même si ce n'est pas immédiatement, a déclaré M. Ermotti. L'objectif est toutefois de minimiser les "licenciements actifs", a-t-il affirmé, en faisant référence aux fluctuations et aux départs à la retraite.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Économie

Lausanne: un espace de "crossfit" dans l'ancien Mövenpick

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Le futur espace dédié au "crossfit" sera voisin de l'édicule de la Riponne et sa terrasse de 125 m2 (archives). (© KEYSTONE/MAXIME SCHMID)

Les anciens locaux du restaurant Mövenpick sur la place de la Riponne accueilleront un espace dédié au "crossfit" dès février de l'an prochain. Quelque 120 cours hebdomadaires y seront dispensés, avec une offre particulière pour les enfants, les adolescents et adolescentes et les personnes du troisième âge.

Le nouvel espace, baptisé "CrossFit Lausanne", sera situé dans les niveaux inférieurs du bâtiment Riponne 10, a fait savoir la Ville de Lausanne lundi dans un communiqué. Il se déploiera sur "deux étages et quelque 760 m2".

Des travaux seront réalisés, comme l’ouverture d’une dalle sur une surface de 30m2 pour obtenir une hauteur se prêtant à des exercices tels que cordes et anneaux. Des vestiaires, des sanitaires et des douches devront être installés, tout comme une salle polyvalente destinée au yoga, à des exercices cardio ou encore à l'organisation de séminaires.

"La Municipalité se réjouit d’accueillir à Riponne 10 une nouvelle activité qui contribue à enrichir la diversité du lieu, de façon conviviale et active", a déclaré la conseillère municipale Natacha Litzistorf, citée dans le communiqué.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Affaire des subventions de CarPostal: condamnations contestées

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Les peines infligées par Fedpol comprennent des amendes avec sursis allant de 56'000 à 420'000 francs ainsi que des amendes fermes allant de 12'000 à 60'000 francs (image d'illustration). (© KEYSTONE/URS FLUEELER)

Les sept personnes sanctionnées dans l'affaire des subventions de CarPostal ont fait opposition aux décisions pénales qui leur ont été infligées. L'Office fédéral de la police (Fedpol) a ensuite émis des ordonnances pénales à leur encontre.

Cinq personnes de l'ancienne direction de CarPostal (Suisse) SA ont été condamnées pour fraude multiple en matière de prestations, indique Fedpol lundi. De plus, une personne de l'ancienne direction du groupe et une du conseil d'administration de La Poste Suisse SA ont été condamnées pour omission d'empêcher la fraude aux prestations.

Les peines comprennent des amendes avec sursis allant de 56'000 à 420'000 francs ainsi que des amendes fermes allant de 12'000 à 60'000 francs, précise l'office fédéral.

Les personnes concernées peuvent demander un jugement par le tribunal pénal dans les dix jours suivant la notification de l'ordonnance pénale. A l'heure actuelle, aucune des ordonnances pénales n’est entrée en force, souligne Fedpol.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Les banques continuent de soutenir les énergies fossiles (ONG)

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Depuis la signature de l'accord de Paris sur le climat en 2015, ce sont près de 6,9 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon. (archive) (© KEYSTONE/APA/APA/HELMUT FOHRINGER)

Les géants bancaires mondiaux, américains et japonais en tête, ont prêté ou arrangé l'an dernier plus de 700 milliards de dollars (634,7 milliards de francs) au profit des énergies fossiles, affirme lundi un consortium d'ONG, un montant néanmoins en repli.

"Les banques doivent de toute urgence cesser de financer l'expansion pétro-gazière et privilégier des financements aux énergies soutenables pour la production d'électricité", a commenté Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, citée dans un communiqué.

Depuis la signature de l'accord de Paris sur le climat de 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900), ce sont près de 6.896 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon, selon la dernière édition du rapport "Banking on Climate Chaos".

Dans le détail, les quelque 60 banques étudiées ont consacré l'an dernier 705,8 milliards de dollars à ces différentes formes de soutien financier, un montant en baisse de 9,5% sur un an, à périmètre comparable.

L'américain JPMorgan occupe la place de premier soutien financier aux énergies fossiles, avec près de 41 milliards de dollars l'an dernier (+5,4%), devant les japonais Mizuho et MUFG, selon les données rassemblées par huit ONG, dont Rainforest Action Network, Reclaim Finance et Urgewald.

Les chiffres montrent par ailleurs un retrait progressif des grandes banques françaises depuis 2020.

En 2023, "une des évolutions notables est la réduction des financements des banques françaises à ces entreprises", note Reclaim Finance, plutôt habituée à distribuer les mauvais points.

La contribution des six grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE pour l'essentiel, Crédit Mutuel et La Banque postale pour une infime partie) a été d'environ 40 milliards de dollars l'an dernier, selon l'étude, soit environ 10 milliards de moins qu'en 2022 et 5,6% du total.

BNP Paribas, dans son Rapport climat 2024, à paraître lundi, se fixe "une cible de réduction de 70% de ses émissions financées en valeur absolue pour le secteur pétrole et gaz" d'ici 2030, par rapport à 2022, selon une porte-parole.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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