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Culture

Une pièce documentaire à Vidy pour "comprendre Taïwan"

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Après un spectacle en plein air l'an dernier, Stefan Kaegi de Protokoll Rimini revient avec du théâtre documentaire, consacré à Taïwan : à voir à Vidy jusqu'à dimanche. (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Après Vienne, Berlin et Bâle, "This Is Not an Embassy (Made in Taïwan)" de Stefan Kaegi et Rimini Protokoll s'arrête à Vidy jusqu'à dimanche avant de partir pour Taïpei. Trois Taïwanais sont les protagonistes de cette pièce documentaire.

Depuis l'attaque de l'Ukraine par la Russie, "les gens ont une certaine conscience" que Taïwan pourrait connaître le même sort avec la Chine, confie le metteur en scène alémanique Stefan Kaegi à Keystone-ATS.

Pékin considère l'île autonome comme une partie de son territoire et a juré d'en reprendre le contrôle un jour, par la force si nécessaire. La proximité de "This Is Not an Embassy (Made in Taiwan)" avec l'actualité rend les publics sensibles au sort de l'île, quels que soient les pays dans lesquels le spectacle est joué, "même si en Suisse il y a très peu de Taïwanais, environ 2000. Et pas beaucoup plus en Allemagne", ajoute Stefan Kaegi, qui a effectué plusieurs séjours sur place.

Taïwan, dont les bubble tea (boisson à base de thé) et les semi-conducteurs se sont imposés dans le monde, n'est reconnu que par une douzaine de pays et uniquement par le Vatican en Europe. Alors qu'il s'agit de la démocratie la plus développée en Asie et que l'île de près de 23 millions d'habitants, pour une superficie plus petite que celle de la Suisse, se place dans le peloton de tête de l'économie mondiale.

Stefan Kaegi, du collectif Rimini Protokoll, travaille avec les véritables protagonistes de l'histoire. Sur scène apparaissent en effet à tour de rôle la musicienne Debby Szu-Ya Wang, dont le père a commercialisé aux quatre coins du monde les ingrédients du bubble tea, l'ex-diplomate David Wu et une activiste digitale, Chiayo Kuo.

"Eviter la manipulation"

"Les protagonistes, qui racontent leur propre histoire, sont aussi les co-auteurs de la pièce". Un exercice qui ne s'est pas toujours révélé facile, car ils ne partagent pas le même avis sur Tchang Kaï-chek par exemple. Dictateur pour les uns, héros pour les autres, le général a fui la Chine pour Taïwan avec deux millions de personnes en 1949 après avoir perdu contre les communistes.

Les trois protagonistes ne voient pas non plus l'avenir de la même manière: si l'ex-diplomate rêve d'un retour en Chine avec un statut particulier pour l'île, la jeune activiste ne rêve que d'indépendance. Quant à la musicienne, elle porte l'île en tatouage sur son poignet.

Travailler avec les protagonistes d'un événement est une extension du théâtre documentaire ou politique, une forme inventée en Allemagne il y a presque un siècle avec une visée révolutionnaire. On doit à Rimini Protokoll et ses trois metteurs en scène - Helgard Haug, Stefan Kaegi et Daniel Wetzel - une renaissance de ce format à la fin des années 90.

Stefan Kaegi, au front quand Rimini Protokoll se produit dans l'espace francophone, défend l'information et la prise de conscience. "Je préfère ne pas forcer le public à prendre une position. On évite la manipulation au théâtre, une tentative dans laquelle cet art est tombé à plusieurs occasions".

L'expérience dépasse même le seul théâtre puisque sur scène cohabitent plusieurs modes d'expression comme la vidéo, les maquettes, la musique et le texte. Les personnes curieuses d'en savoir plus sur Taïwan pourront encore voir les travaux de quatre artistes à Plateforme 10 ainsi que des films à la Cinémathèque, le tout dans le cadre de Programme commun à Lausanne.

En résidence à Vidy

Stefan Kaegi a choisi le théâtre documentaire après avoir commencé sa carrière comme journaliste, à l'image d'un autre artiste alémanique contemporain, Milo Rau.

Pour ce projet, Stefan Kaegi a travaillé en résidence à Vidy. "Je suis germanophone: il y aurait donc une certaine logique à plutôt choisir un théâtre alémanique ou allemand, mais leur structure ne leur permet pas."

Les théâtres germanophones travaillent presque tous avec une compagnie fixe de comédiens, affiliée au théâtre. Or pour le metteur en scène, "le format, c'est choisir comment communiquer avec le public: c'est aussi ça le théâtre."

Après Vidy, "This Is Not an Embassy (Made in Taiwan)" rejoindra le théâtre national de Tapei. "Nous devrons remodeler notre spectacle, car hors de Taïwan, nous créons sur scène une ambassade virtuelle pour un pays, qui n'existe pas aux yeux de la communauté internationale. Or une ambassade n'a de sens qu'hors du pays."

Stefan Kaegi et Rimini Protokoll ont gagné les prix les plus prestigieux dans le domaine du théâtre comme l'Anneau Hans Reinhart en 2015, précédé en 2011 par le Lion d'Argent de la Biennale de Théâtre de Venise.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Le Château de Morges s'intéresse à l'espionnage durant la 2e Guerre

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La nouvelle exposition au Château de Morges "Top secret", sur l'espionnage et la résistance en Suisse et en Europe durant la Seconde Guerre mondiale, est à voir jusqu'au 20 décembre. (© Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

La nouvelle exposition temporaire au Château de Morges (VD) s'intéresse au rôle de la Suisse en matière d'espionnage et de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Intitulée "Top secret" et riche de plus de 500 objets, elle lève un voile sur "la guerre de l'ombre" qui s'est jouée en territoire helvétique.

Ouverte dès jeudi et jusqu'au 20 décembre 2026, l'exposition montre que la Suisse, malgré sa neutralité, a servi "de terrain d'action pour les espionnes et espions des Alliés, ainsi que de base arrière pour les réseaux de résistance", indique le Château de Morges.

L'exposition montre ainsi "l'implication décisive de la Suisse dans la guerre secrète qui s'est jouée entre 1939 et 1945." En toile de fond, elle raconte aussi "l'émergence du renseignement moderne et porte un regard sur les prémices de la guerre froide", poursuit le communiqué.

Le Château de Morges promet un parcours immersif et didactique pour découvrir cette facette souvent méconnue de l'histoire suisse. Entre transmissions cryptées, filières d'évasion et opérations clandestines, le public de tout âge pourra découvrir "le quotidien mouvementé de femmes et d'hommes qui ont participé à cette guerre secrète, parfois au péril de leur vie".

L'exposition s'accompagne de la publication de l'ouvrage "Guerre de l'ombre". Parmi les autres événements proposés en marge de l'exposition, un cycle de conférences démarrera en janvier sur "le monde mystérieux et souvent fantasmé" de l'espionnage.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Le numérique s’impose, la lecture et le sport restent essentiels

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Le numérique rythme désormais les loisirs des Romands, en particulier chez les jeunes, selon l'Observatoire romand de la culture (image d'illustration). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Le numérique domine désormais les loisirs des Romands, surtout chez les jeunes, selon une étude de l’Observatoire romand de la culture (ORC). Lecture, sport et sorties culturelles gardent toutefois une place centrale, avec des pratiques qui varient selon l’âge.

Le numérique est devenu la norme pour la majorité de la population. Films et séries en ligne, musique en streaming et réseaux sociaux sont plébiscités, en particulier par les 15–24 ans, indique l'étude, basée sur un sondage mené auprès d'un millier de personnes dans toute la Suisse romande, et récemment publiée par l'ORC. Ces activités se pratiquent majoritairement à domicile, mais environ un quart des personnes les consomment aussi en déplacement.

La lecture de livres, elle, traverse les générations. Si elle reste présente à tous les âges, les plus âgés s’y adonnent davantage: 35% des 65 ans et plus lisent "très souvent", contre seulement 10% des 15–24 ans.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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OpenAI a enfreint les droits d'auteurs de chansons

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Le groupe de gestion des droits musicaux en Allemagne, Gema, avait poursuivi OpenAI pour l'utilisation de neuf titres connus, dont "Atemlos durch die Nacht" d'Helene Fischer (archives). (© KEYSTONE/APA/APA/EVA MANHART)

Le géant américain de l'intelligence artificielle OpenAI a enfreint les droits d'auteurs allemands de chansons, a estimé mardi la justice allemande. Celle-ci a donné raison à Gema, la société qui les représente.

Les "modèles linguistiques" utilisés par OpenAI ainsi que "la reproduction des textes des chansons dans les résultats du chatbot" constituent "des atteintes aux droits d'exploitation protégés par le droit d'auteur", a jugé un tribunal de Munich dans un communiqué.

Le groupe de gestion des droits musicaux en Allemagne, Gema, avait poursuivi la société d'intelligence artificielle pour l'utilisation de neuf titres connus, dont "Atemlos durch die Nacht" d'Helene Fischer et "Männer" d'Herbert Grönemeyer.

Le tribunal a ordonné à OpenAI de cesser de stocker ces paroles et de les reproduire via ses modèles, de verser des dommages et intérêts, ainsi que de fournir des informations sur l'utilisation des chansons et les revenus générés.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / blg / afp / dpa

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Culture

Dispositif pour renforcer les liens entre la culture et l'inclusion

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Le Service de la culture (ici son chef de service, Alain Dubois) veut développer l'inclusion et renforcer les liens avec le Service de l'action sociale (photo d'archives). (© KEYSTONE/OLIVIER MAIRE)

Le canton du Valais lance le dispositif "culture et cohésion sociale", fruit d’une collaboration entre les services de la culture et de l’action sociale. Ce nouveau programme vise à renforcer les liens entre culture, cohésion et inclusion, en soutenant des projets et des structures oeuvrant pour un accès à la culture pour tous.

S’inscrivant dans les priorités cantonales en matière de politique culturelle, sociale et sanitaire, ce nouveau concept prévoit le financement de projets innovant, "ayant pour but d’encourager la participation active des publics à l’offre culturelle, tout en favorisant le lien social", explique mardi l'Etat du Valais dans un communiqué.

Le premier volet du dispositif intitulé "croisées" soutient des initiatives culturelles destinées à favoriser l’inclusion sociale et le dialogue interculturel. Les projets doivent être portés par une structure culturelle professionnelle, en partenariat avec une institution sociale, médico-sociale ou sanitaire ou accueillant des publics empêchés au sens large.

Ils peuvent concerner la participation culturelle, la création partagée ou des actions de médiation menées dans des domaines variés (littérature, arts visuels, musique, arts de la scène, cinéma, patrimoine). Chaque projet peut bénéficier d’un soutien financier allant jusqu’à 20'000 francs, pour un budget total de 60'000 francs au maximum.

Développer l'accessibilité

Le second volet dénominé "objectif culture inclusive" encourage la transformation des structures culturelles valaisannes vers davantage d’inclusion et de représentativité. Les projets, portés par des institutions culturelles en partenariat avec des acteurs des secteurs sociaux ou sanitaires, peuvent aborder différents axes, comme l'accessibilité ou la suppression de barrières techniques ou architecturales.

Chaque projet peut bénéficier d’un soutien jusqu’à 30'000 francs, incluant un accompagnement par un ou une experte en inclusion culturelle mandaté par le canton, pour un budget total de 90'000 francs au maximum.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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