Double Face
Double Face : Vincent Perez ou la passion du cinéma
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Fondateur des "Rencontres du 7ème art" en 2018, Vincent Perez était l'invité de Double Face afin d'évoquer notamment cet événement qui aura lieu à Lausanne du 7 au 16 mars.
Acteur, réalisateur, scénariste, photographe, et résidant sur Paris, il est de passage sur "ses terres", comme il l'a dit au micro de Valérie Ogier et d'Isabelle Bertolini, pour la 8ème édition des "Rencontres du 7ème art", avec pour objectif de transmettre sa passion qu'est le cinéma.
Né en 1964 à Lausanne d'un père espagnol et d'une mère allemande, le Vaudois a passé une partie de son enfance à Penthaz, Cheseaux et non loin de Moudon avant d'avoir eu le parcours artistique qu'on lui connaît. Enfant, il s'imaginait plutôt peintre et a suivi jusqu'à ses 18 ans des cours de dessins avant de se tourner, en grandissant, vers la photographie et la comédie. Un univers créatif qui lui a permis de s'échapper du réel. Un quotidien d'enfant rêveur, cabotin, très solitaire, durant lequel il se rappelle s'être beaucoup ennuyé. Des instants précieux, propices à la création. Durant cette période, il rencontra notamment le peintre suisse Pierre Guisling. Egalement présentateur à la Télévision Suisse Romande (TSR) dans différentes émissions culture, il invita Vincent Perez à participer à quelques-unes d'entres elles, renforçant ainsi son lien avec le monde artistique.
Certains mentors jouent un rôle crucial dans le développement des artistes. Pierre Guisling a été l'un de ces figures marquantes pour Vincent Perez, agissant comme un second père, appuyant sa démarche de vouloir monter à Paris pour devenir comédien auprès de son père biologique. Un chemin professionnel qui l'a ainsi amené au Conservatoire de Paris après avoir intégré le Conservatoire de Genève avec l'envie de développer des capacités théâtrales expérimentées au préalable sur scènes, à l'école mais aussi auprès du Théâtre de Moudon. Fait surprenant, Vincent Perez n'avait jamais été spectateur de pièces de théâtre avant de s'engager dans cette voie.
Avant de se tourner vers le théâtre, Vincent Perez a passé 2 ans à Lausanne, où il a travaillé comme portraitiste auprès du photographe Roberto Ackermann dans son atelier photo Tornow, situé en haut du Petit-Chêne, face à la gare. Une période qui lui a permis de développer un regard artistique et une sensibilité qui allaient nourrir sa future carrière d'acteur.
Une carrière d'acteur empreinte de rôles mémorables. En 1990, il s'impose sur la scène internationale avec son interprétation dans "Cyrano de Bergerac", un rôle qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir masculin. 2 ans plus tard, il brille à nouveau dans "Indochine", un film qui remporte l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Sa filmographie continue de s'enrichir avec des œuvres devenues des classiques du cinéma français, telles que "Fanfan" en 1993 et "La Reine Margot" en 1994. Des succès cinématographiques qui ont influé sur la vie du Vaudois.
Vincent Perez ne se contente pas d'être uniquement devant la caméra. Son rêve de réalisation et d'écriture le pousse également à faire ses débuts en 1992 en tant que réalisateur avec le court métrage "L'échange" qui est nommé au prix du jury du court-métrage au Festival de Cannes. En 1999, il revient derrière la caméra avec "Rien dire", également nommé à Cannes, avant de réaliser son premier long métrage, "Peau d'ange", en 2002, pour lequel il est aussi coscénariste.
Au-delà de ses succès professionnels, il partage avec nous sa vision de la vie dans Double Face sur LFM. Pour lui, une existence riche se définit avant tout par une vie remplie d'amour. Il se dit fier de la famille qu'il a construite, du temps qu'il a pu investir auprès des siens.
Vincent Perez est un artiste obsessionnel, toujours en quête de nouveaux projets et d'expressions créatives. Bien qu'il soit profondément investi dans le monde du cinéma, il n'a jamais abandonné la photographie, renouant avec cet art dans les années 2000. C'est ainsi qu'2020, il a présenté au Musée suisse de l'appareil photographique de Vevey un projet de portraits intitulé "Identités", témoignant de son engagement continu envers la capture de l'essence humaine.
Vincent Perez est un artiste en permanence dans le mouvement, état d'esprit nécessaire selon sa femme Karine Silla, avec dans les tiroirs des dizaines de projets. Certains ont vu le jour, d'autres pas, abandonnés en cours de route mais la passion est toujours bel et bien là et perceptible au travers de cette interview.
Une passion qui l'amena en 2018 à créer "Les rencontres du 7ème art", sur le simple constant qu'étant originaire de Penthaz, ville dans laquelle se situe le centre de recherche et d'archivage de la Cinémathèque suisse, il était naturel, pour lui de valoriser le patrimoine du cinéma suisse.
Vincent Perez est convaincu que le cinéma a le pouvoir de changer le monde. Pour l'édition 2025, il a choisi le thème "Love", qui promet d'explorer les différentes facettes de l'amour à travers une sélection de films emblématiques. Pendant dix jours, le festival proposera une quinzaine de films, allant de "Quand Harry rencontre Sally" à "Casablanca", en passant par "Qui a peur de Virginia Woolf ?" et "Her". Avec une telle programmation, Vincent Perez souhaite rassembler les passionnés de cinéma autour de cette émotion universelle.
Une interview confidences qui s'achève par le traditionnel "Tac-au-tac". Vincent Perez nous apprend entre autres avoir été récemment impressionné par le film : "The Brutalist". Il nous confie qu'il aurait aimer être au casting du film : "Elephant man" ou encore qu'il a bien plus confiance en lui aujourd'hui à 60 ans qu'à ses débuts. Il conclura par un conseil : celui de s'écouter, d'écouter son intuition.
Les "Rencontres du 7ème art" ont lieu à Lausanne du 7 au 16 mars.
Plus d'infos : www.rencontres7art.ch
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Double Face : Valérie Lemercier à l'affiche d'"Aimons-nous vivants"
Valérie Lemercier et Jean-Pierre Améris étaient les invités de Valérie Ogier dans Double Face à l'occasion de la sortie du film "Aimons-nous vivants". Rencontre avec le réalisateur et l'actrice principale de cette comédie romantique tournée en partie à Genève.
Lors de la tournée promotionnelle du film "Aimons-nous vivants", Valérie Ogier a eu l'opportunité de rencontrer Valérie Lemercier et le réalisateur Jean-Pierre Améris. Le film, actuellement à l'affiche, est une comédie abordant des thématiques profondes telles que la vie, la mort, la vieillesse et le déclassement social, tout en offrant une belle dose d'humour.
Valérie Lemercier a partagé avec enthousiasme, au micro LFM, qu'elle se reconnaît dans son personnage, notamment par son optimisme et sa capacité à s'intéresser aux autres. Cependant, elle a souligné deux différences notables : contrairement à son personnage, quand elle dit non, c'est un non définitif. Elle apprécie la joie de vivre que son rôle dégage, de cette femme s'émerveillant de tout, tout le temps, même si, parfois, dans sa propre vie elle nous confie être habitée par des moments de hauts mais aussi de bas. Un film qui se déroule principalement à Genève, dans un cadre à la fois exotique et familier pour Valérie Lemercier. Exotique car à l'étranger et en des lieux dans lesquels elle n'avait pas eu l'occasion de tourner et familier puisque connaissant déjà Genève et sa région. Un film dans lequel les rebondissements sont nombreux ce qui a aussi beaucoup plus à l'actrice.
Valérie Lemercier, actuellement à l'affiche du film "Aimons-nous vivants", n'en garde pas moins le désir ardent de remonter sur scène. Passionnée par l'écriture, elle souhaite créer des rôles qu'elle pourra interpréter, tout en se laissant également tenter, dans le même temps, par la danse et le chant. Au micro de Valérie Ogier, elle a partagé que plusieurs de ses projets, initiés avant le film de Jean-Pierre Améris, sont sur le point de voir le jour. Elle évoque notamment son prochain spectacle.
Dans "Aimons-nous vivants", Valérie Lemercier incarne Victoire, une femme pleine de vie et avide de liberté. Un personnage flamboyant qui croise le chemin d'Antoine Toussaint, interprété par Gérard Darmon, un chanteur célèbre en quête de rédemption après un AVC. Leur rencontre inattendue révèle à Antoine qu'il peut être aimé pour ce qu'il est, et non pour son statut.
Valérie Lemercier se réjouit de son rôle dans ce film, affirmant qu'elle se laisse porter par la direction du metteur en scène, se concentrant uniquement sur son jeu. Elle nous confie avoir particulièrement apprécié sa collaboration avec Jean-Pierre Améris, qui puise dans son vécu pour nourrir ses créations. Ce film, coécrit avec Marion Michaud se veut une comédie romantique touchante et authentique.
Dans le film "Aimons-nous vivants", le statut de l'artiste et la solitude sont notamment abordés. Valérie Lemercier nous confie être aussi sujette à cette solitude. Elle la ressent particulièrement lorsqu'elle sort de scène. Un sujet traité dans son film "Aline". Contrairement à Antoine Toussaint, interprété par Gérard Darmon, dans le film, qui semble prisonnier de son succès, Valérie Lemercier aborde la célébrité avec légèreté. Elle la décrit comme agréable, jamais intrusive, mais plutôt sympathique, et si un jour elle ne peut plus jouer, elle ne se sentirai pas dépossédée d'elle-même, elle saurai trouver du plaisir, de la joie dans d'autres activités.
Valérie Lemercier tout comme Gérard Darmon ont accepté avec enthousiasme d'interpréter leurs rôle dans le 7ème film de Jean-Pierre Améris, un choix qui a ravi le réalisateur. Des rôles sur mesure pour l'un et pour l'autre Lemercier. Il s'est réjoui de les voir jouer ensemble. Les deux comédiens avaient déjà partagé l'affiche dans "Bienvenue à bord" d'Éric Lavaine en 2011.
Jean-Pierre Améris, admiratif des parcours de Lemercier et Darmon, n'hésite pas à qualifier Valérie de "génie comique" et à souligner l'autodérision dont a pu faire preuve Gérard Darmon dans de précédents rôles. Le réalisateur, qui a parfois dû faire face à des refus de la part d'autres acteurs, comprend que chacun doit être en accord avec ses choix artistiques pour donner le meilleur de lui-même.
Jean-Pierre Améris s'est souvent impliqué personnellement dans ses films, comme dans "Les émotifs anonymes", ayant lui-même été l'un d'entre eux dans le passé. Il parvient à transcender ses peurs et ses inquiétudes à travers le rire, une approche qui se retrouve dans son dernier film, "Aimons-nous vivants". Un road movie qui se déroule principalement à Genève et dans ses environs, mettant en lumière des lieux familiers pour le réalisateur, originaire de Lyon. Un tournage qui outre certains décors suisses a vu la participation d'acteurs du cru, dont Jean-Pierre Gos, particulièrement apprécié par le réalisateur français.
Dans ce Double Face, avec en invités Valérie Lemercier et Jean-Pierre Améris, cette dernière partage quelques confidences sur sa vie dans cette dernière séquence. Elle avoue, entre autres, aimer rire, peu dormir la nuit d'où la nécessité de sieste quotidienne. Côté gastronomie, elle préfère les plats simples et chauds, savourés loin de la table. Passionnée de couture, elle en parle avec fierté, elle évoque pour nous ses créations et une autre facette de sa personnalité. Actuellement, son grand plaisir est de composer des chansons, un projet qui lui tient à cœur. Bien qu'elle ait déjà réalisé sept morceaux, elle précise qu'aucune date de sortie pour un éventuel album n'est encore à l'ordre du jour.
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Double Face : Frédéric Borloz, un destin politique inattendu
Frédéric Borloz était l'invité de Double Face. Un portrait tracé entre carrière, expériences et défis pour le chef du département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle.
Enfant, Frédéric Borloz se rêvait grutier, comme une suite logique aux activités familiales dans la construction. Puis avec les années comme nombre de ses camarades d'école : pilote de ligne. Un passage scolaire obligé dont il ne retiendra que les bons moments. Notre invité reprendra finalement, quelques années plus tard, la société fiduciaire fondée par son père, Guy Borloz. Rien, a priori, ne le prédestinait à une carrière politique mais le destin en a décidé autrement.
Bien qu’il n’ait pas grandi dans un environnement profondément politisé, son père et un oncle s’y étaient brièvement frottés, mais pas son grand-père, il s'intéresse à la chose politique. Et c’est presque par accident qu’il entre au conseil communal d’Aigle, en cours de législature, à la faveur d’un appel de son entourage. Inscrit initialement sur une liste en tant que "cardinal", rôle souvent destiné à compléter la liste sans visée électorale, il se retrouve embarqué dans le jeu politique.
Un an plus tard, le PLR le sollicite à nouveau : il leur faut un jeune candidat à présenter à la municipalité. Le parti est clair avec lui : sa candidature est symbolique, sans objectif d’élection. Mais le sort en décide autrement. Élu contre toute attente, ce plébiscite bouleverse sa vie.
Dès lors, la politique ne le quitte plus. Il devient député au Grand Conseil vaudois en 2002, puis syndic d’Aigle en 2006. Il prend ensuite la tête du PLR vaudois et accède au Conseil national en 2015. Enfin en 2022, il est élu au Conseil d’État vaudois, où il prend les rênes du département de l’enseignement et de la formation professionnelle.
Un parcours hors du commun pour Frédéric Borloz qui n'était pas un élève studieux, de son propre aveu. Il garde néanmoins de bons souvenir de sa scolarité durant laquelle il a obtenu un CFC d'employé de commerce et un diplôme de commerce.
En parallèle de ses études, il nous rappelle avoir rejoint les Jeunesses radicales, à l'âge de 16 ans, marquant ainsi le début d'un engagement politique qui ne le quittera plus. Au fond de lui, il ressentait déjà un certain intérêt pour la chose publique, bien qu'il n'ait pas eu de modèle politique clair à suivre. Cependant, il nous confiera avoir été profondément marqué par la présidence de Ronald Reagan. En parallèle de son engagement, en tant que "comptable" pour les Jeunes radicaux, il s'est plongé dans la lecture d'ouvrages politiques, dont un en particulier sur John F. Kennedy, abordant la notion de vérité en politique. Au fil du temps, bien que s'interrogeant sur son engagement, il restera fidèle à la Jeunesse radicale, en affinité avec les idées de ce qui est aujourd'hui le Parti Libéral Radical (PLR).
La politique, depuis sa jeunesse jusqu'à aujourd'hui, accapare une bonne partie de son temps. Malgré un agenda bien fourni, Frédéric Borloz nous confie trouver toujours le moyen de se consacrer à ses passions. Amateur de vélo et amoureux de la montagne, il accorde également une place primordiale à sa famille.
Originaire d'Ormont-Dessous, Frédéric Borloz est un homme profondément attaché à sa région, le Chablais, et à sa ville d'Aigle. Entre lac et montagne, il a trouvé un équilibre qui lui est cher. Ancien syndic d'Aigle de 2006 à 2021, il a quitté ce poste, il y a quatre ans, sans aucun regret, savourant un temps libre retrouvé consacré notamment à sa famille. Le temps de quelques mois tout du moins avant de reprendre le chemin de l'engagement public, élu conseiller d'État vaudois en 2022, à la tête du département de l'enseignement et de la formation professionnelle. Une démarche entreprise avec le soutien de son épouse.
En politique, l'ouverture d'esprit est une qualité essentielle selon Frédéric Borloz. Accepter que chacun soit différent est fondamental. L'ingratitude, en revanche, est une attitude qu'il n'apprécie guère. Dans un monde où les efforts et les sacrifices sont souvent invisibles, reconnaître le travail des autres est important selon notre invité.
Frédéric Borloz nous a confié également, au micro de Valérie Ogier et d'Isabelle Bertolini, se considérer comme un bon vivant aimant les petits plaisirs simples de la vie. Une qualité qui le sert dans son quotidien et dans les échanges qu'il entretient avec les autres notamment. Une certaine bonhommie qu'il aurait peut-être eu du mal à mettre en pratique si il avait été au Conseil des États ou au Conseil fédéral. Des emplois qui manquent à son palmarès mais cela ne l'affecte pas. Ce qui compte avant tout, pour lui, c'est de garder la maîtrise de son temps. Il apprécie cette liberté de pouvoir profiter de chaque instant sans être écrasé par le poids de la fonction et des obligations qui les accompagnent. Une liberté à laquelle il n'aurait pour rien au monde voulu renoncer.
Double Face se conclut toujours par notre séquence du "Tac-au-tac", auquel n'a pas échappé notre invité. Des questions en rafale qui nous ont appris, entre autres, que Frédéric Borloz apprécie particulièrement David Bowie.
La version intégrale du Double Face consacré à Frédéric Borloz est également disponible ici :
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Double Face : Lionel Baier, le couteau suisse du cinéma
Le cinéaste vaudois Lionel Baier était l'invité de Double Face pour évoquer notamment son dernier film : "La Cache", un récit autobiographique de Christophe Boltanski.
Notre invité, Lionel Baier, est un véritable touche-à-tout du monde cinématographique. Réalisateur, scénariste, producteur, acteur, enseignant, et autrefois projectionniste. Un métier qu'il a exercé au cinéma Rex à Aubonne dès ses 17 ans. Avec un certificat validant ses compétences en la matière. C'est même le seul titre qu'il possède, a-t-il confié au micro de Valérie Ogier. Un cinéma, dans lequel il ne s'est pas contenté d'y projeter des films ; il en est devenu programmateur et co-gérant.
Il se considère bien moins titré que la plupart des étudiants à qui il remet des prix à la Fémis (Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son de Paris) ou à l'Ecal (Ecole cantonale d'art de Lausanne), école au sein de laquelle il s'impliquera au sein de la direction du département cinéma. Des étudiants qu'ils envient, in fine, d'avoir la possibilité d'expérimenter les différentes facettes du 7ème art, à contrario de son parcours ou il a directement été jeté dans le bain et plongé dans la réalité notamment via sa société de production.
Dès l'âge de 9 ans, Lionel Baier a su qu'il voulait faire du cinéma. Le déclic s'est produit en visionnant un film d'Hitchcock. Il nous raconte les circonstances qui l'ont amené à s'intéresser à la profession de réalisateur, et l'évidence pour lui d'embrasser cette profession, soutenu par sa famille passionnée de culture. Une vocation qui l'amènera à réaliser son premier film : "Celui au pasteur (ma vision personnelle des choses)". Un documentaire sur son père, pasteur en terre vaudoise à la fin du XXème siècle.
Lionel Baier a récemment adapté au cinéma l'œuvre de Christophe Boltanski, "La Cache", actuellement à l'affiche. Ce film, qui explore les dynamiques familiales au sein d'une famille juive d'origine russe vivant à Paris dans l'après-guerre, est marqué par la présence de Michel Blanc, qui incarne le grand-père Etienne. Une apparition d'autant plus émotive qu'elle constitue la dernière de l'acteur, décédé en octobre dernier.
La disparition de Michel Blanc confère une résonance particulière à cette production. Selon Lionel Baier, malgré son départ, l'acteur reste vivant à l'écran, et ce jusqu'à la dernière scène du film ou l'on voit ce dernier chantonnant du Brahms, un clin d'œil à son rêve d'enfance de devenir pianiste classique. Un rêve qui a pris un tournant inattendu lorsqu'il a croisé le chemin de Gérard Jugnot au Lycée Pasteur, à Paris. Un moment qui a redéfini sa carrière et l'a conduit finalement à rejoindre notamment la célèbre troupe du Splendid.
"La Cache" n'est pas seulement un film sur la famille, mais aussi une réflexion sur les liens qui unissent et parfois étouffent. Un thème universel qui touche chacun d'entre nous.
"La Cache" est une œuvre qui nous plonge dans l'histoire d'un jeune garçon découvrant une cache secrète au sein de son appartement familial situé rue Grenelle à Paris. Cette découverte va le mener à explorer le passé de son aïeule juive et de son grand-père, contraint à la clandestinité durant le régime de Vichy. L'intrigue se déroule dans le contexte tumultueux de Mai 68, une période marquée par des bouleversements sociaux et politiques, dont les échos résonnent à travers la radio trônant sur la table de la cuisine.
Les protagonistes sont confrontés à ce secret familial, les obligeant à faire face à un passé douloureux et à ses répercussions sur leur identité. Un récit qui aborde des thématiques universelles telles que la mémoire, la guerre et la déportation, tout en offrant une réflexion sur la transmission des histoires entre générations.
Le livre "La Cache" a été proposé à Lionel Baier par l'entremise de la distributrice de son film "La Vanité", sorti en 2015, avec l'intention de le porter à l'écran. Le cinéaste vaudois s'est lancé dans l'adaptation libre de cette œuvre via une comédie douce-amère réalisée avec le concours de Catherine Charrier, coscénariste du film.
Il est souvent dit que le documentaire est le genre maître du cinéma, et pour Lionel Baier, cela se traduit par une réalité complexe. En effet, il trouve plus difficile de réaliser un documentaire que de s'attaquer à la fiction. Cette distinction s'apparente à celle que notre invité établit entre le roman et la poésie : les deux relèvent de l'irréel, mais le roman, tout comme la fiction au cinéma, offre une liberté narrative plus vaste, tandis que la poésie, à l'instar du documentaire, se concentre sur la vérité et l'authenticité. En Suisse, cette flexibilité de passer d'un genre à l'autre est précieuse. Contrairement à d'autres pays où les étiquettes sont omniprésentes, les créateurs de notre pays peuvent explorer librement les frontières entre fiction et réalité.
L'idée d'un film peut surgir à tout moment, pour notre invité, souvent nourrie par un sens aiguisé de l'observation et le désir de raconter une histoire. Pour Lionel Baier, faire un film, c'est avant tout un processus de mise en forme d'une idée, de la coucher sur papier pour la partager avec le monde.
Toujours armé de son carnet, il consigne ses pensées, ses réflexions et ses inspirations. Ces carnets, véritables témoins de son parcours, lui permettent de revisiter ses pensées des années plus tard, offrant un regard décalé sur son passé. Actuellement, il parcourt les écrits des années 2010, comme un journal intime.
Double Face s'achève une fois de plus avec son rituel bien connu : la séquence "Tac-au-tac", où les questions fusent, posées par Valérie Ogier.
Au cours de cet échange, Lionel Baier partage un moment marquant de sa carrière : sa rencontre avec Jacqueline Veuve, une figure emblématique du documentaire et du cinéma, en 1996 à Soleure, avec laquelle il a eu l'opportunité de collaborer.
Lionel Baier se révèle également être un homme de nuances. Il admet ne pas être un optimiste forcené. Ses journées, dit-il, commencent avec un égo surdimensionné, mais se terminent souvent avec une sensation de fatigue, comme s'il avait vidé ses batteries.
Un des messages forts qu'il souhaite transmettre est de ne pas se laisser intimider par l'univers du cinéma. Il encourage les jeunes talents à oser, à se lancer, malgré les défis et les découragements que certains réalisateurs peuvent parfois imposer. "Le chemin pour faire un film est très long, il faut être un marathonien pour le faire", souligne-t-il, rappelant ainsi que la persévérance est essentielle dans ce milieu exigeant.
L'intégrale de Double Face est à retrouver ci-dessous :
"La Cache", de Lionel Baier, avec Michel Blanc, Dominique Reymond, William Lebghil, Liliane Rovère, Adrien Barazzone et Gilles Privat, actuellement dans vos salles de cinéma.
Double Face
Double Face : Josiane Balasko, icône du cinéma français
Figure emblématique du cinéma français, Josiane Balasko était de passage à Lausanne lors des "Rencontres du 7ème Art". Double Face l'a rencontré.
Enfant, Josiane Balasko nourrit une passion pour le dessin, mais c'est grâce à une amie qu'elle découvre sa véritable vocation : le théâtre. Ce tournant marque le début d'un parcours riche et varié, où elle s'illustre non seulement comme actrice au sein de la célèbre troupe du Splendid, mais aussi en tant que réalisatrice et scénariste.
Auréolée de trois Césars, Josiane Balasko a fait sensation lors des "Rencontres du 7ème Art" à Lausanne, où elle est venue présenter son film culte "Gazon maudit", sorti en 1995. Ce long-métrage, qui a marqué les esprits, aborde avec audace une thématique encore peu explorée à l'époque : l'homosexualité féminine.
"Gazon maudit" a connu un succès retentissant, tant en France qu'à l'international, et reste l'un des films emblématique de la carrière de Balasko. Parmi les huit films qu'elle a réalisés, ce dernier occupe une place particulière dans son cœur. Un film produit par Claude Berri, qui selon Josiane Balašković, de son vrai nom, n'avait pas pris conscience réellement de l'histoire du film.
Un concours de circonstance qui a permis à "Gazon maudit" de voir le jour aisément a contrario d'un autre film, "La cliente", sorti en 2008, avec Nathalie Baye, qui traite d'un sujet sensible : une femme s'offrant les services d'escorts boys. Un film, qui a d'abord vu le jour sous forme de livre, à défaut de mieux, dans un premier temps, avant de convaincre des investisseurs de s'engager dans cette production originale.
Josiane Balasko, à 74 ans, n'a pas de passion particulière pour le cinéma, mais elle continue de prendre plaisir à jouer, à interpréter et à incarner des personnages, que ce soit au théâtre ou au cinéma. Cependant, elle avoue ne plus avoir la patience nécessaire pour se lancer dans l'écriture de scénarios, car le processus est, selon elle, trop long. En effet, il faut en moyenne trois ans, quand tout va bien, pour qu'un film soit produit, entre la recherche du sujet, son développement et le financement du projet.
Au fil des ans, elle a évolué dans un milieu cinématographique où elle a eu l'occasion de jouer des rôles comiques, mais aussi des interprétations plus sombres. Elle a collaboré avec la jeune génération du 7ème art, bien qu'elle constate qu'en France et en Europe, contrairement aux États-Unis, il y a davantage de femmes de son âge sur grand écran. Néanmoins sa génération reste souvent sous-représentée par rapport à ses homologues masculins.
Scénariste, actrice, réalisatrice, Josiane Balasko a brillamment cumulé à de nombreuses reprises ces trois casquettes, notamment au théâtre. Aujourd'hui, elle se concentre principalement sur sa carrière d'actrice, tout en poursuivant d'autres projets notamment littéraires. Elle est actuellement en train d'achever l'écriture d' un nouveau roman d'aventure, un projet qui lui tient à cœur depuis longtemps, après d'autres publications.
Josiane Balasko, avec son humour et sa franchise, se souvient, pour nous, qu'elle n'avait au départ aucune idée précise de sa carrière. Elle avait simplement décidé, comme elle le rappelle dans un grand éclat de rire, vouloir "être une vedette", une phrase emblématique empruntée à Coluche.
Pour elle, la clé de la longévité dans ce métier réside dans l'autonomie et le travail acharné. Elle souligne l'importance de ne jamais compter sur les autres, mais plutôt sur soi-même. Balasko évoque également la période mémorable du café-théâtre avec la troupe du Splendid, qui a vu émerger de nombreuses stars aux côtés d'elle dans les années 70 et 80 et qui lui a, leur a permis d'exister en tant qu'artistes au travers de nombreuses créations.
Josiane Balasko, nous confie dans Double Face avoir toujours su choisir ses rôles. Lorsqu'elle se lance dans un projet, c'est avant tout l'histoire et le personnage qui la séduisent. Ce choix, elle le réalise en solo, en toute indépendance. Néanmoins elle se souvient de ses débuts, où elle a parfois dû accepter "des merdes" pour pouvoir vivre, une réalité que beaucoup d'artistes connaissent.
Aujourd'hui, à presque 75 ans, Josiane Balasko ne se laisse pas emporter par la nostalgie de son parcours. Ce qui l'affecte davantage, ce sont les souvenirs des personnes de son entourage qui ont quitté ce monde. Outre le film "Gazon maudit" présenté lors des "Rencontres du 7ème Art" de Lausanne, elle y est venue également pour le film : "Grosse fatigue", projeté en hommage à son complice Michel Blanc, décédé l'automne dernier.
Au micro de Valérie Ogier et d'Isabelle Bertolini, elle nous confie également avoir transmis l'amour du jeu à sa fille, Marilou Berry. Dès l'âge de 7 ans, cette dernière a manifesté un désir ardent de faire du théâtre, prouvant que la passion pour la scène peut se transmettre de génération en génération. Cependant, le métier de comédien reste un choix difficile, comme elle le rappelle, souvent perçu comme un chemin sans débouchés, comme le disait souvent Thierry Lhermitte à ceux qui débutaient dans ce milieu, il y a quelques années.
Josiane Balasko a partagé avec nous un précieux conseil hérité de sa grand-mère : "N'aie pas peur, on va pas te faire un deuxième trou au cul." Cette phrase, à la fois directe et pleine de sagesse, a guidé l'artiste tout au long de sa vie, lui permettant d'aborder les défis avec confiance.
Loin des projecteurs, Josiane Balasko se révèle être une personne aux multiples facettes. Si son image publique est souvent associée à la comédie, avec un rôle de trublion perceptible lors de l'interview Double Face, elle admet que sa vie personnelle est plutôt dramatique. Elle n'hésite pas à se décrire comme une éternelle râleuse également. Une femme attachante et authentique de passage à Lausanne lors de l'édition 2025 des "Rencontres du 7ème Art".
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