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Culture

Décès de la photographe Sabine Weiss à 97 ans

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Sabine Weiss (3e à partir de la gauche) à l'occasion de la remise des insignes de Chevalier dans l’ordre du Mérite, le 8 septembre 2010. (© Keystone/EPA/IAN LANGSDON)

La photographe franco-suisse Sabine Weiss est décédée mardi à l'âge de 97 ans, ont annoncé mercredi sa famille et son équipe dans un communiqué. Dernière disciple de l'école française humaniste, elle résidait à Paris depuis 1946.

Sabine Weiss, née en Suisse en 1924, aimait capturer les "morveux", les "mendiants" et les "petits narquois" croisés dans la rue. Cette photographe, espiègle et rigoureuse, était connue également pour ses photos de mode parues dans Vogue.

Comme Doisneau, Boubat, Willy Ronis ou encore Izis, Sabine Weiss a immortalisé la vie simple des gens, sans toutefois revendiquer une quelconque influence. "Je n'ai jamais pensé faire de la photo humaniste. Une bonne photo doit toucher, être bien composée et dépouillée. La sensibilité des personnes doit sauter aux yeux", affirmait-elle dans La Croix.

Lauréate du Prix Women in Motion in 2020 de la photographie, Sabine Weiss a fait l'objet de quelque 160 expositions à travers le monde. Pionnière de la photo d'après-guerre, cette technicienne hors pair, au parcours éclectique, en couleur comme en noir et blanc, était née en Suisse avant d'être naturalisée française en 1995.

En "dialogue constant"

Personnalité discrète et moins connue du grand public que d'autres photographes de son époque, cette femme pétillante de 1m 55 qui niait avoir souffert d'une quelconque "ségrégation" comme femme, voulait établir "un dialogue constant" avec son sujet, considérant la photographie comme "une amitié".

"Les gens qui me connaissent sont ceux qui aiment mon regard", disait-elle sur France Inter. Je suis compatissante".

Le Paris de l'après-guerre a lancé sa carrière. Là, autour des années 1950, elle arpente, souvent de nuit, la capitale avec son mari, le peintre américain Hugh Weiss pour figer des instants fugaces: ouvriers en action, baisers furtifs, allées et venues dans les bouches de métro. "La capitale, à l'époque, baignait la nuit, dans de beaux brouillards".

Sur ces clichés, les enfants sont très présents, comme cette rayonnante petite Egyptienne immortalisée au débotté. "C'est un défi, il faut aller vite et moi j'attends jamais!".

Dans ce qu'elle nommait "mes images de morveux", elle accroche les sourires, les jeux ou les singeries de bouilles crasseuses aux vêtements déchirés. "C'est amusant de jouer avec les enfants de la rue", disait-elle, avec le désir d'avoir été le témoin de son époque et de dénoncer les injustices.

Par Genève

Née Weber le 23 juillet 1924 à Saint-Gingolph au bord du lac Léman, Sabine Weiss acquiert à 12 ans son premier appareil avec son argent de poche. Pas scolaire, elle apprend à 16 ans le métier dans un célèbre studio genevois.

Arrivée à Paris en 1946, elle travaille pour le photographe de mode Willy Maywald. L'année de son mariage, en 1950, elle ouvre son studio dans le 16e arrondissement tandis que Doisneau l'introduit à Vogue et au sein de l'agence Rapho (devenue Gamma-Rapho).

Elle fréquente les milieux artistiques, fait des portraits de Stravinski, Britten, Dubuffet, Léger ou Giacometti. Elle va travailler, et réussir, dans plusieurs registres : reportage (elle voyage beaucoup), publicité, mode, spectacle, architecture.

Présente partout

"J'ai fait de tout dans la photo", confiait-elle à l'AFP en 2020. "Je suis allée dans des morgues, dans des usines, j'ai photographié des gens riches, j'ai fait des photos de mode... Mais ce qui reste, ce sont uniquement des photos que j'ai prises pour moi, à la sauvette".

Préférant en toutes choses la sobriété aux "choses très éclatantes", elle répond aux commandes des grands magazines (Newsweek, Time, Life, Esquire, Paris-Match etc).

Prolifique et généreuse, Sabine Weiss lègue en 2017 200'000 négatifs et 7000 planches-contacts au Musée de l'Elysée à Lausanne. "Je ne sais pas combien j'ai fait de photos, disait-elle à l'AFP en 2014, de toute façon, ça ne veut pas dire grand chose".

"Photographiez!"

Au cours de cette même interview, elle s'émerveillait - sans nostalgie - de la révolution numérique: "C'est formidable, ça fait de la netteté, le temps de pose, les objectifs sont merveilleux".

Actuellement, "les gens ne photographient pas tellement autour d'eux, mais plutôt eux-mêmes", constatait-elle auprès de l'AFP en 2020, en allusion aux selfies.

Pour elle, ce sont toutes les traces de vie qu'il faudrait conserver au fil du temps. "Il faut dire aux gens: photographiez, photographiez les gens, les choses autour de vous. Dites-le !"

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Concours FNS d’images scientifiques 2024: dix-huit oeuvres primées

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Dix-huit ½uvres ont été primées dans le cadre du Concours FNS d’images scientifiques 2024. (© Fonds national suisse.)

La beauté délicate du réseau vasculaire du cerveau, une géologue cartographiant une grotte ou encore le chaos étrangement symétrique d’une expérience en acoustique. Dix-huit ½uvres ont été primées dans le cadre du Concours FNS d’images scientifiques 2024.

Le premier prix de la catégorie "Objet d’étude" est décerné à Martin Stollenwerk, collaborateur scientifique à l’Institut suisse pour l’étude de l’art, pour son image composite de l’intérieur d’un bâtiment mélangeant couleur et noir-blanc, présent et passé, visible et invisible, a indiqué mardi le Fonds national suisse (FNS) dans un communiqué.

Le portrait d’une spéléologue au c½ur d’une grotte remporte la catégorie "Femmes et hommes de science". Il a été réalisé par Tanguy Racine, chercheur postdoctoral en hydrogéologie à l’Université de Neuchâtel.

Jonas Müller, doctorant en géophysique à l’EPF de Zurich, reçoit le premier prix de la catégorie "Lieux et outils" pour sa photographie d’un dispositif expérimental complexe construit pour l’étude du clonage acoustique. Le jury a notamment été séduit par la composition symétrique de cette image.

La soumission lauréate de la catégorie "Vidéos" met au jour le réseau vasculaire dans le cerveau et sa reconstruction par un algorithme combinant les images microscopiques. Réalisée par Christopher Hahne, chercheur postdoctoral en imagerie médicale à l’Université de Berne, la vidéo "capte l’attention par ses motifs d’apparence universelle mais initialement difficiles à cerner", selon le jury.

Celui-ci a également décerné des distinctions à quatorze ½uvres, soulignant la "beauté troublante" d’une structure osseuse, le témoignage visuel des ravages provoqués par une crue, l’abstraction d’un campement installé sur un glacier, ou encore l’image immersive d’un singe dans son habitat.

Le Fonds national suisse invite depuis 2017 les scientifiques travaillant en Suisse et au Liechtenstein à montrer leur quotidien et à le partager avec le grand public. Les 408 ½uvres soumises cette année rejoignent une collection de plus de 3000 images disponibles en ligne et en libre accès. Les dix-huit ½uvres primées seront exposées aux Journées photographiques de Bienne du 3 au 26 prochains.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Kendji Girac blessé par balle, l'arme en cours d'analyse

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Kendji Girac a été grièvement blessé par balles. Son pronostic vital était momentanément engagé. (archives) (© KEYSTONE/EPA/SEBASTIEN NOGIER)

Le chanteur à succès français Kendji Girac a été blessé par balle au thorax lundi matin dans les Landes dans des circonstances encore floues. L'arme du tir a été retrouvée et "fait l'objet d'analyses", a indiqué en soirée le parquet de Mont-de-Marsan.

L'interprète de "Color Gitano" et "Andalouse", qui a lui-même évoqué un "tir accidentel" selon le parquet, était toujours hospitalisé lundi soir au centre hospitalier Haut-Lévêque à Pessac, au sud-ouest de Bordeaux, où il a été transporté au petit matin "dans un état grave, bien que conscient".

Du fait de la confusion des premiers témoignages recueillis, "tant sur les circonstances des faits que sur le lieu exact où ils s'étaient produits" et de la disparition de l'arme, qui a été depuis retrouvée "sur indication de membres de sa famille", le parquet de Mont-de-Marsan, a ouvert une enquête "sous la qualification de tentative d'homicide volontaire".

A l'arrivée des secours sur l'aire de grand passage à Biscarrosse, le chanteur de 27 ans présentait "une plaie par balle au niveau du thorax" et "ressortant au niveau du dos", écrit le procureur Olivier Janson, dans un communiqué.

"Tir accidentel"

Son état de santé ne lui permettant pas d'être auditionné, il a "brièvement" indiqué aux enquêteurs venus à son chevet "qu'il s'agissait d'un tir qu'il qualifiait d'accidentel, qu'il aurait lui-même provoqué en manipulant un pistolet automatique de calibre 11, acheté peu auparavant", selon le magistrat.

Il n'a cependant pas expliqué "ni les circonstances de cet achat ni les raisons qui l'auraient conduit à manipuler cette arme au milieu de la nuit", ajoute-t-il. Selon une source proche du dossier, Kendji Girac aurait indiqué aux secours avoir acheté l'arme dans une brocante.

Les enquêteurs ont recueilli le "témoignage de sa compagne", fait également savoir M. Janson, précisant que l'audition du chanteur "sera effectuée dès que son état de santé le permettra".

Lundi matin, des gendarmes ont sécurisé l'entrée de l'aire d'accueil de Biscarrosse, sur le littoral atlantique, avant de quitter les lieux en début d'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Ce n'est pas un règlement de comptes, c'est un accident. Il a joué avec le truc et bam", affirme à l'AFP Emilio, un sexagénaire qui se présente comme son oncle.

"On jouait de la guitare, tranquilles. Un accident ça arrive n'importe quand, à n'importe quelle heure", ajoute-t-il en évoquant une soirée la veille.

À Biscarrosse depuis plusieurs jours

Des membres de sa famille, dont sa mère, se sont rendus à l'hôpital de Pessac, mais n'ont pas souhaité s'exprimer, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Il va bien", a indiqué sommairement à l'AFP une proche à la sortie de l'hôpital. Kendji Girac était présent à Biscarrosse depuis plusieurs jours, précise une source proche de la mairie.

Le camp où se sont déroulés les faits, réunissant "quatre-vingt caravanes sur l'aire, appartenant toutes à des membres de la famille ou à des proches" du chanteur selon le parquet, est situé sur la départementale D652. Cette aire d'accueil n'est pas connue pour des faits récents de violence, selon cette même source.

Originaire de Périgueux (Dordogne), Kendji Maillé, de son vrai nom, est né dans une famille d'origine gitane catalane il y a 27 ans.

"Nous souhaitons un prompt rétablissement à @GIRACKENDJI enfant de #Bergerac", a écrit sur X la ville de Bergerac où il a aussi des attaches.

Millions de disques

Le chanteur a été rendu célèbre "un peu par accident", selon ses termes, lorsqu'en août 2013 son oncle a publié une vidéo dans laquelle il reprend à la guitare le tube de Gims, "Bella".

Il a ensuite remporté l'émission The Voice en 2014 et vendu des millions de disques, porté notamment par ses hits "Color Gitano" ou "Andalouse", vus des centaines de millions de fois sur YouTube.

En parallèle de son cinquième album, paru en 2022 et intitulé "L'école de la vie", Kendji Girac a également participé aux tournées des Enfoirés, dont il est devenu l'un des piliers.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Des films sur l'au-delà au festival "il est une foi"

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Le festival "Il est une foi", qui aura lieu à Genève de 1er au 5 mai propose une sélection de films sur l'au-delà (image d'illustration). (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

La 9e édition du festival "Il est une foi", qui aura lieu à Genève du 1er au 5 mai, s'intéressera à la thématique de l'au-delà. Au programme de ce rendez-vous cinéma de l'Eglise catholique romaine (ECR) ouvert à tous: 22 films et dix débats.

Où allons-nous quand nous mourons? Y a-t-il une vie après la mort? Et si c'est le cas, à quoi ressemble-t-elle? Ces quelques questions fondamentales sous-tendent la programmation du festival. Les films et les conférences vont explorer les dimensions multiples de l'invisible en variant les visions de l'au-delà au cinéma.

La question des revenants et des fantômes occupera une place importante dans la sélection, avec des films comme "The Others" d'Alejandro Amenabar. La réincarnation trouvera aussi un large écho avec notamment "Oncle Boonmee" d'Apichatpong Weerasethakul.

Les expériences de mort imminente, intrigantes et mystérieuses, ont été largement exploitées au cinéma. Le festival propose de redécouvrir "Au-delà" de Clint Eastwood et "Et Après" de Gilles Bourdos avec Romain Duris et John Malkovich.

Parmi les intervenants qui s'exprimeront après les projections, le psychiatre Jacques Besson, l'anthropologe Aurélie Netz ou encore le Père Patrice Gourrier qui a vécu une expérience de mort imminente qui a influencé en profondeur sa vocation. Le festival, qui se veut un lieu de rencontre ouvert à tous, catholiques ou pas, croyants ou non-croyants, investira les cinémas du Grütli.

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Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Visions du Réel: le Grand Prix décerné à la Suissesse Nicole Vögele

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Le Grand Prix 2024 de Visions du Réel revient à la cinéaste et journaliste suisse alémanique Nicole Vögele, déjà récompensée en 2018 (photo) par le prix spécial du jury au Festival de Locarno (archives). (© Keystone/ALEXANDRA WEY)

Pour la troisième année consécutive, la plus haute distinction de Visions du Réel récompense un film helvétique. Vendredi soir à Nyon, Nicole Vögele a reçu le Grand Prix 2024 de la compétition internationale longs métrages du festival du cinéma documentaire.

La cinéaste et journaliste suisse alémanique de 41 ans est récompensée pour son film "The Landscape and the Fury", qui arpente la frontière bosno-croate avec des démineurs et des familles migrantes. "C'est une joie de voir récompenser le travail d'une cinéaste audacieuse et suisse de surcroît, pour un très grand film. Son film d'école avait déjà été présenté au festival en 2013", a déclaré Emilie Bujès, directrice artistique de Visions du Réel.

Le jury, composé de la productrice Dora Bouchoucha, du directeur artistique Carlo Chatrian et de la cinéaste Carmen Jaquier, explique avoir été "impressionné par la démarche d'un film qui restitue, touche par touche, la complexité du réel et permet au spectateur de questionner sa place dans le monde".

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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