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Culture

L'Unesco fête ses 75 ans d'action pour la culture

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L'Unesco a été créée en 1946, sur les ruines de la Seconde guerre mondiale (archives). (© KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA)

Créée en 1946 sur les ruines de la Seconde guerre mondiale, l'Unesco aspire à construire la paix via la culture, la science et l'éducation. Si ce voeu pieux n'a pas résisté à l'épreuve du réel, l'organisation, qui fête ses 75 ans vendredi, affiche de nombreux succès.

Sa devise, ambitieuse, est gravée en dix langues sur un mur de pierre érigé dans son siège parisien : "Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix".

Vendredi à 16h00, quelque 28 chefs d'Etat ou de gouvernement assisteront à Paris à une cérémonie marquant le 75e anniversaire de l'institution. Parmi eux, figurera le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis. Plus tôt dans la journée, le conseiller fédéral avait notamment souligné l'importance de l'Unesco en tant que précieux outil de diplomatie scientifique, d'éducation pour tous et comme organe de promotion de la culture et de la diversité.

Les dirigeants arpenteront des lieux visités par les plus grands intellectuels : côté francophone, l'anthropologue Claude Lévi-Strauss y prononça dès 1952 un plaidoyer contre le racisme. L'écrivain malien Amadou Hampâté Bâ y réclama la protection des traditions orales africaines en 1960.

Discours de Malraux

Cette même année, un autre écrivain, André Malraux, alors ministre français, se fendit d'un discours immense à l'Unesco : "Il n'est qu'un acte sur lequel ne prévalent ni l'indifférence des constellations ni le murmure éternel des fleuves, c'est l'acte par lequel l'homme arrache quelque chose à la mort".

L'heure était alors à la sauvegarde des temples d'Abou Simbel, construits treize siècles avant JC et que la construction du barrage d'Assouan en Egypte menaçait d'ensevelir. Sous la direction de l'Unesco, ces immenses lieux de culte furent découpés pierre par pierre et déplacés.

Un chantier monumental à la base de la Convention du patrimoine mondial, la plus connue de l'Unesco, signée en 1972, qui protège aujourd'hui plus de mille sites culturels et naturels, classés dans 167 pays.

Bilan "remarquable"

"Après 75 ans d'existence, le bilan de l'Unesco est remarquable", particulièrement sur le patrimoine, remarque Chloé Maurel, chercheuse associée à l'université de la Sorbonne, spécialiste de cette institution et de l'ONU.

D'autant que l'Unesco a été toutes ces années "une tribune où se sont exprimés de nombreux orateurs et oratrices, une enceinte pour les pays du Sud pour leur permettre de s'affirmer", poursuit cette historienne, dans une réponse écrite à l'AFP.

L'Unesco n'a toutefois "pas soutenu les mouvements de lutte pour la décolonisation" dans les années 1940-50, car "parmi ses membres fondateurs les plus importants figuraient d'importantes puissances coloniales", France, Royaume-Uni et Belgique, "qu'elle ne voulait pas risquer de heurter", pointait-elle toutefois dans une recherche publiée en 2009.

Aujourd'hui encore, "la nécessité de respecter 'le politiquement correct' et de ne vexer aucun Etat-membre limite (sa) liberté de parole", observe Mme Maurel.

Définition de normes

L'Unesco, tout au long de son histoire, a ainsi tenté de définir des normes, au travers de conventions longuement discutées, telles celles sur le droit d'auteur (1952), le trafic illicite de biens culturels (1972), ou le patrimoine culturel immatériel (2003), dont la signature a pris... soixante ans.

Mais elle reste souvent critiquée pour son manque de dynamisme et la faiblesse de ses réalisations concrètes.

"A l'origine, l'Unesco n'a pas été pensée pour être opérationnelle. C'est une organisation extrêmement juridique qui a un rôle essentiellement normatif", souligne Mathilde Leloup, maîtresse de conférence à l'université Paris 8, autrice d'une thèse portant notamment sur l'action de l'Unesco au Mali.

Faible budget

L'institution fonctionne en outre "avec très peu de fonds", qui lui "rendent difficile de mener des actions d'envergure sur le terrain", remarque-t-elle. Son budget n'est que d'environ 700 millions d'euros (739 millions de francs) par an.

En 2015, l'Unesco a toutefois permis la restauration des mausolées de Tombouctou par des artisans maliens. Elle est impliquée dans la reconstruction de Mossoul, détruite par trois années de bataille urbaine contre l'Etat islamique, et Beyrouth, après l'explosion du port ayant ravagé son centre en 2020.

Tous les pays du monde, à l'exception des Etats-Unis, d'Israël et du Liechtenstein en font partie. Washington et Tel Aviv avaient quitté l'Unesco avec fracas en 2017, après que l'organisation basée à Paris eut reconnu la Palestine comme Etat-membre.

Un dialogue est en cours avec les Etats-Unis pour qu'ils rejoignent à nouveau l'Unesco, affirme sa directrice générale Audrey Azoulay, dont le mandat de quatre ans a été reconduit mardi.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Label Suisse, arrêt sur image du paysage musical suisse

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L'identité 20024 du festival est "inspirée des cartes postales que l’on aperçoit dans les magasins de souvenirs touristiques." ©Label Suisse

Label Suisse commence à lever le voile sur son édition 2024. Le festival a présenté sa nouvelle identité et les premiers artistes qui se produiront à Lausanne du 13 au 15 septembre.

Le festival dédié à la musique suisse revient pour une 11e édition dans la capitale vaudoise. Le concept ne change pas. Une programmation 100% helvétique, des concerts dans des lieux emblématiques de Lausanne et surtout, un accès gratuit à tous les spectacles. Un aspect qui peut surprendre alors que beaucoup de manifestations peinent à être rentables même avec une entrée payante. Pour le financement, le festival peut compter sur les subventions (~50%), les fondations privées/le mécénat (~20-25%), le sponsoring et les recettes générées pendant la manifestation. Et à Label Suisse pas question de revenir là-dessus. Laurent Maire, président de Label Suisse.

Les organisateurs voient le festival comme un arrêt sur image de la musique suisse. Une scène helvétique que Laurent Maire considère comme foisonnante. "Il y a dans tous les genres et tous les styles beaucoup de création et une grande qualité, décrit le président du festival. Finalement, la seule chose qui nous manque, c'est de pouvoir plus l'entendre, plus en parler, et pouvoir ensuite s'étendre non seulement en Suisse mais à l'international." Mais alors que peut-on faire en plus d'un festival comme Label Suisse pour exporter cette musique?

Pendant trois jours, le public pourra donc découvrir ou redécouvrir une sélection d’artistes venus de toute la Suisse. Avec le coup de projecteur mis sur la musique helvétique par l’Eurovision ces derniers jours, les organisateurs prévoient-ils un impact sur le festival? On retrouve Laurent Maire.

Un aperçu de la programmation

Phanee de Pool, Young Gods ou encore Annie Taylor. Ce sont les premiers noms que l’on trouvera à l’affiche de Label Suisse. Si la programmation complète sera dévoilée le 21 août, les organisateurs ont donné un petit aperçu de celle-ci mardi matin. Les musiques actuelles s’empareront d’un peu plus de la moitié des concerts. La musique classique, le jazz et la neue Volksmusik se partageront le reste. En termes de musiques actuelles, Maï Kolly estime qu’il n’y a pas vraiment un genre qui domine en Suisse. La pop fonctionne bien, tout comme le rock et le hip hop. Mais y a-t-il des tendances différentes selon la région linguistique du pays? On écoute la programmatrice musiques actuelles pour Label Suisse.

Un des défis de la programmation de Label Suisse est de représenter un maximum de cantons et de genres musicaux. Il est aussi essentiel que les artistes possédant déjà une certaine notoriété se mêlent aux musiciens moins connus. On retrouve Maï Kolly.

La 11e édition de Label Suisse aura donc lieu du 13 au 15 septembre. Les concerts se dérouleront dans plusieurs lieux emblématiques de Lausanne et du festival comme les Docks, le D! Club ou encore à la Place des Pionnières, anciennement Place Centrale. Le Jumeaux Jazz Club au Flon est quant à lui le petit nouveau de la liste.

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Le réalisateur Rasoulof appelle le cinéma mondial au secours

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Mohammad Rasoulof, ici photographié à Cannes il y a sept ans, se trouve en Europe depuis quelques jours, dans un lieu tenu secret, après avoir fui l'Iran (Archives). (© KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON)

Le cinéaste Mohammad Rasoulof, qui a fui clandestinement l'Iran pour un lieu tenu secret en Europe, a imploré mardi le cinéma mondial d'apporter un "soutien fort" aux réalisateurs menacés, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Le réalisateur, condamné à plusieurs années de prison dans son pays, dit "craindre pour la sécurité et le bien-être" des équipes de son dernier film, "Les graines du figuier sauvage" restées en Iran.

Son film est en lice pour la Palme d'or, mais il ne sait pas encore s'il sera lui-même en mesure de se rendre au Festival de Cannes.

"Je suis arrivé en Europe il y a quelques jours après un voyage long et compliqué", témoigne dans le communiqué cette grande voix du cinéma iranien, lauréat d'un Ours d'or à Berlin en 2020 pour "Le diable n'existe pas".

Le cinéaste de 51 ans, qui veut représenter un Iran "loin du récit dominé par la censure (et) plus proche de la réalité", explique avoir décidé de partir lorsqu'il a appris que sa peine, "injuste", de huit ans de prison dont cinq ans applicables, confirmée en appel, serait mise à exécution "dans les plus brefs délais".

Il craignait une condamnation supplémentaire suite à la présentation de son prochain film. "Je devais choisir entre la prison et quitter l'Iran. Le coeur lourd, j'ai choisi l'exil", relate-t-il. Son passeport étant confisqué depuis 2017, il a dû "quitter l'Iran secrètement".

Droits de l'Homme

Le réalisateur s'alarme de la situation de ses équipes restées en Iran, dans un pays où "l'ampleur et l'intensité de la répression ont atteint un degré de brutalité tel que les gens s'attendent à apprendre chaque jour un nouveau crime odieux commis par le gouvernement".

"La machine criminelle de la République islamique viole continuellement et systématiquement les droits de l'homme", dénonce-t-il.

Pour se protéger ainsi que ses proches de représailles du régime, le réalisateur a gardé secret "l'identité des acteurs et de l'équipe, ainsi que les détails de l'intrigue et du scénario".

Des acteurs "ont réussi à quitter l'Iran" à temps, se réjouit Mohammad Rasoulof, mais de nombreux autres membres de l'équipe y sont toujours "et les services de renseignement font pression sur eux" notamment par "de longs interrogatoires".

"La communauté cinématographique mondiale doit assurer un soutien fort aux réalisateurs", implore-t-il. "La liberté d'expression doit être défendue haut et fort (...) Comme je le sais par expérience personnelle, ce soutien peut leur être d'une aide inestimable pour poursuivre leur travail vital".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Label Suisse à Lausanne en septembre pour une 11e édition

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Le festival investira la place des Pionnières du 13 au 15 septembre (archives). (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

The Young Gods, Erik Truffaz, Phanee de Pool et le groupe zurichois Annie Taylor sont au menu du prochain festival Label Suisse. Le rendez-vous lausannois des musiques suisses se tiendra du 13 au 15 septembre.

Le festival a levé mardi un coin du voile sur sa programmation 2024. Il annonce 66 concerts, dont trois créations inédites. Du hip hop de La Nefera à la pianiste Marie Krüttli (jazz, électronique et improvisation) en passant par les pionniers bernois du brass band balkanique Traktorkestar, il y en aura pour tous les goûts.

La RTS proposera des émissions en direct et mettra en avant de jeunes talents, comme la chanteuse valaisanne Milla ou le Zurichois San Silvan. Workshops, conférences et rencontres destinées aux professionnels de la musique rythmeront le week-end.

Neuf lieux accueilleront les concerts, dont la place des Pionnières (ex-place Centrale) qui peut accueillir jusqu'à 4000 personnes. L'affiche complète sera annoncée en août. La dernière édition, en 2022, avait attiré quelque 75'000 personnes.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Relaxe en France pour Roman Polanski poursuivi en diffamation

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Roman Polanski était poursuivi en diffamation par l'actrice britannique Charlotte Lewis, pour l'avoir traitée de menteuse alors qu'elle l'accuse de viol (archives). (© KEYSTONE/AP)

La justice française a relaxé mardi Roman Polanski, poursuivi en diffamation par l'actrice Charlotte Lewis. Le cinéaste, accusé d'agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes, dont Mme Lewis, avait qualifié ces accusations d'"odieux mensonge".

Le tribunal correctionnel de Paris n'avait pas à se prononcer pour déterminer si Roman Polanski a violé ou non l'actrice britannique mais seulement si le cinéaste a fait, ou non, un usage abusif de sa liberté d'expression dans un entretien publié en décembre 2019.

Dans cet entretien, le réalisateur, aujourd'hui âgé de 90 ans, avait qualifié d'"odieux mensonge" les accusations de la comédienne. "La première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions", avait-il dénoncé.

En 2010, lors d'une conférence de presse à Cannes, Charlotte Lewis avait raconté avoir été agressée à l'occasion d'un casting organisé chez M. Polanski, à Paris en 1983, alors qu'elle avait 16 ans.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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