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Douze militants pro-climat devant la justice

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Les prévenus ont pu compter sur le soutien de plusieurs dizaines de sympathisants à leur arrivée mardi matin au tribunal à Renens. (©KEYSTONE/JCB)

Le premier procès "climatique" d'ampleur en Suisse s'est ouvert mardi à Renens (VD). Les douze jeunes militants, jugés pour avoir occupé les locaux de Credit Suisse à Lausanne en novembre 2018, ont affirmé avoir agi par "devoir moral."

Les activistes ont expliqué avoir voulu sensibiliser l'opinion publique avec cette action, pour laquelle ils s'étaient déguisés en Roger Federer, l'ambassadeur du géant bancaire. "L'objectif était de réveiller le public sur les pratiques immorales de Credit Suisse", a dit l'une des militantes.

Dans une salle d'audience cantonale quasiment pleine, où une soixantaine de sympathisants avaient pris place, les prévenus ont stigmatisé la politique d'investissements de la banque dans les énergies fossiles, l'une des causes principales du réchauffement climatique. "Credit Suisse condamne des gens à la souffrance", a affirmé une autre militante.

Les membres de Lausanne Action Climat - tous des étudiants dans la vingtaine hormis une trentenaire - ont successivement dit leur "malaise", leur "rage" ou encore leur "sentiment d'injustice" à devoir se défendre alors qu'ils estiment avoir agi "pour le bien commun." Une d'entre eux évoquait même un sentiment d'"obsolescence du droit"

Dijana SimeunovicMilitante

Désobéissance civile

Interrogé par le président et juge unique Philippe Colelough sur le caractère illégal de leur action, ils ont rétorqué que le cadre institutionnel s'avérait "trop lent et pas assez efficace" face à l'urgence climatique.

"On fait comme on peut, avec les moyens à disposition", a aussi reconnu un prévenu à la question de savoir pourquoi, contrairement à Greta Thunberg par exemple, ils avaient opté pour la désobéissance civile.

Du côté de la Défense, on plaide pour le concept de "nécessité licite". Ils estiment que l'urgence climatique l'emporte sur l'illégalité de leurs actions.

Aline BonardAvocate de la Défense

Les militants ont reçu le soutien des témoins auditionnés mardi à Renens. Outre l'inévitable Jacques Dubochet - le prix Nobel de chimie est très engagé aux côtés des jeunes sur la question climatique -, un ancien banquier, le Français Jérémy Désir, est intervenu en leur faveur.

Très critique envers le système financier, cet ancien analyste chez HSBC - il a démissionné l'été dernier - a soutenu les actions de désobéissance civile. "Cela montre aux banques que plus personne n'est dupe. Elles ont longtemps joué sur ça mais, désormais, elles ne peuvent plus se cacher", a-t-il martelé. Pour lui, les banques sont "too big to change"

Jérémy DésirAncien cadre chez HSBC

Credit Suisse absent

Une troisième témoin, Sonia Seneviratne, professeur de climatologie à l'EPFZ, a aussi été longuement interrogée par les avocats des militants. L'experte, impliquée dans de nombreux rapports du GIEC, a notamment détaillé "l'influence fondamentale" des énergies fossiles, à l'origine de la majorité des émissions de CO2.

Le président ayant refusé d'entendre d'autres témoins, au grand dam de la défense, le procès se poursuit mercredi avec les plaidoiries des treize avocats des activistes. Le verdict sera rendu lundi prochain.

En ouverture d'audience, le président s'est adressé aux prévenus en précisant qu'il était, lui aussi, "convaincu de la réalité du réchauffement climatique et de l'urgence à agir." Il s'est aussi dit "favorable" aux mouvements auxquels ces jeunes ont adhéré.

A noter que le Ministère public n'est pas représenté à cette audience, les faits jugés n'étant pas suffisamment graves. Quant à Credit Suisse, il a demandé à ne pas comparaître.

Dans une prise de position envoyée à Keystone-ATS, la banque a jugé "importante" la lutte contre le réchauffement climatique. Elle a toutefois relevé qu'elle "ne tolérait pas les attaques illégales contre ses succursales, quels qu'en soient les auteurs et leurs motivations."

Amende de 21'600 francs

Les douze membres de Lausanne Action Climat - dont une est dispensée pour l'audience - ont été condamnés le printemps dernier, par ordonnance pénale, pour violation de domicile et infraction à la loi sur les contraventions pour avoir manifesté sans autorisation et refusé de se conformer aux injonctions de la police.

Ils ont écopé chacun d'une peine de 30 jours-amende à 30 francs avec sursis pendant deux ans et d'amendes allant de 400 à 600 francs. En ajoutant les frais de justice, c'est une facture totale de 21'600 francs que pourraient devoir payer les militants. C'est en faisant opposition à cette condamnation qu'ils ont ouvert la voie à un procès.

Texte : Keystone - ATS. Sons : Robin Jaunin

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1 commentaire

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  1. Didier

    9 janvier 2020 à 13:50

    Si ils ne sont pas acquittés il faut boycotter les banques suisses. Quant à Roger Federer, il devrait avoir honte, je ne suis pas prêt de retourner voir un mach de tennis. Plus largement, la Suisse ne sortira pas grandie du rôle de ses banques, déjà que tous les voleurs et tyrans ont un compte en Suisse, ces banques participent à présent au développement des énergies fossiles.

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International

Appel de 14 pays contre l'expansion des colonies en Cisjordanie

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Quatorze pays lancent un appel commun à Israël pour qu'il revienne sur sa décision d'autoriser de nouvelles colonies en Cisjordanie (archives). (© KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH)

Quatorze pays, dont la France, l'Italie et l'Allemagne, ont condamné mercredi soir l'approbation récente de nouvelles colonies juives en Cisjordanie. Ils exhortent le gouvernement israélien à revenir sur cette décision et "à cesser l'expansion des colonies".

"Nous, représentants de l'Allemagne, de la Belgique, du Canada, du Danemark, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de l'Irlande, de l'Islande, du Japon, de Malte, des Pays-Bas, de la Norvège et du Royaume-Uni, condamnons l'approbation par le cabinet de sécurité du gouvernement israélien de la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie occupée", selon un communiqué commun diffusé par le ministère français des Affaires étrangères.

"Nous réitérons notre claire opposition à toute forme d'annexion ainsi qu'au développement de la politique de colonisation", ajoute le texte.

Les autorités israéliennes avaient annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Violation du droit international

Dans leur communiqué, les pays rappellent que cette action unilatérale constitue "une violation du droit international". "Cette action risque de compromettre la mise en ½uvre du plan de paix pour Gaza, alors même que sont déployés des efforts pour passer à la deuxième phase (de ce plan, ndlr), et elle nuit aux perspectives de paix et de sécurité durables dans l'ensemble de la région", ajoutent-ils.

"Nous appelons Israël à revenir sur cette décision, ainsi qu'à cesser l'expansion des colonies, conformément à la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies", écrivent-ils, ajoutant qu'ils sont "déterminés à soutenir le droit à l'autodétermination des Palestiniens".

Ces pays rappellent enfin leur "attachement indéfectible à une paix globale, juste et durable reposant (...) sur la solution des deux Etats où deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix et en sécurité, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues".

Accélérée depuis le 7 octobre

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500'000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Économie

Turquie: la boîte noire de l'avion libyen accidenté retrouvée

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Une délégation de militaires libyens est arrivée mercredi sur le site du crash de l'avion près d'Ankara. L'appareil transportait le chef d'état-major libyen et ses conseillers. (© KEYSTONE/EPA/NECATI SAVAS)

La boîte noire de l'avion qui s'est écrasé mardi soir près d'Ankara, tuant tous ses passagers dont le chef d'état-major libyen et ses conseillers, a été retrouvée. C'est ce qu'a annoncé mercredi le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya.

"L'enregistreur vocal et la boîte noire de l'appareil ont été retrouvés (...) Les autorités compétentes ont entamé leur examen", a déclaré le ministre qui s'est rendu sur le site de l'accident. La boîte noire sera analysée dans un pays neutre, a annoncé sur X le ministre turc des Transports, Abdulkadir Uraloglu.

Les données de ces appareils permettent souvent de déterminer la cause de l'accident de l'avion. Les résultats de l'analyse seront partagés "avec notre nation et le monde entier avec une totale transparence", a-t-il ajouté.

En revanche, les dépouilles des huit personnes qui se trouvaient à bord sont toujours sur le site du crash où les débris sont éparpillés sur 3 km2, a précisé le ministre de l'Intérieur.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Israël va investir 110 milliards dans son industrie d'armement

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Le Permier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut atteindre l'indépendance en matière d'armement (archives). (© KEYSTONE/AP/Abir Sultan)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi que son pays allait dépenser 110 milliards de dollars en dix ans pour construire une "industrie d'armement indépendante". L'armée israélienne a été impliquée récemment sur plusieurs fronts régionaux.

A l'occasion d'une cérémonie sur une base aérienne militaire dans le sud d'Israël, M. Netanyahu a dit avoir "approuvé un total de 350 milliards de shekels (110 milliards de dollars) pour construire au cours de la prochaine décennie une industrie d'armement indépendante" pour Israël.

"Nous voulons réduire notre dépendance, même vis-à-vis de nos amis", a-t-il ajouté. Israël est le premier récipiendaire de l'aide militaire américaine et se fournit également auprès de plusieurs pays européens.

Mais le pays est aussi confronté à des restrictions imposées par ses partenaires concernant les livraisons d'armes, en raison de la guerre dévastatrice à Gaza. Un deuxième front s'était rapidement ouvert dans le nord d'Israël avec des combats contre le mouvement pro-iranien libanais Hezbollah.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Israël va investir 110 milliards dans son industrie d'armement

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Israël entend construire au cours de la prochaine décennie une industrie d'armement indépendante. (archive) (© KEYSTONE/AP/Sam Mednick)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi que son pays allait dépenser 110 milliards de dollars en dix ans pour construire une "industrie d'armement indépendante".

A l'occasion d'une cérémonie sur une base aérienne militaire dans le sud d'Israël, M. Netanyahu a dit avoir "approuvé un total de 350 milliards de shekels (110 milliards de dollars) pour construire au cours de la prochaine décennie une industrie d'armement indépendante" pour Israël.

"Nous voulons réduire notre dépendance, même vis-à-vis de nos amis", a-t-il ajouté.

Israël est le premier récipiendaire de l'aide militaire américaine et se fournit également auprès de plusieurs pays européens.

Mais le pays est aussi confronté à des restrictions imposées par ses partenaires concernant les livraisons d'armes, en raison de la guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du 7 octobre 2023 perpétrée par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Un deuxième front s'était rapidement ouvert dans le nord d'Israël avec des combats contre le mouvement pro-iranien libanais Hezbollah, qui se sont transformés à l'automne 2024 en une guerre ouverte de deux mois.

Une guerre de 12 jours a aussi opposé Israël à l'Iran en juin dernier, déclenchée par une attaque d'une ampleur inédite d'Israël contre des sites militaires, nucléaires et des zones résidentielles.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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