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Cinq ans après "Charlie", le procès des attentats s'ouvre à Paris

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Dans les jours qui ont suivi les attentats, de nombreuses fleurs ont été déposées devant les bureaux de Charlie Hebdo à Paris. (Image d'archive - ©KEYSTONE/AP/Jacques Brinon)

Les attaques, d'une extrême violence, avaient semé l'effroi et la consternation en France comme à l'étranger: le procès des attentats de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo, des policiers et les clients d'une supérette juive, s'ouvre mercredi à Paris.

A la veille de l'ouverture de ce procès historique, Charlie Hebdo a décidé de republier les caricatures de Mahomet, celles-là même qui avaient fait de l'hebdomadaire satirique une cible pour les djihadistes. Face à une haine qui "est toujours là", "nous ne nous coucherons jamais", a assuré le directeur de l'hebdomadaire satirique, Riss.

Emmanuel Macron, en visite au Liban, a défendu mardi soir "la liberté de blasphémer" en France, "qui est attachée à la liberté de conscience". "Demain, nous aurons tous une pensée pour les femmes et les hommes lâchement abattus" en janvier 2015, a ajouté le président.

Cette republication a toutefois déclenché l'ire du Pakistan, qui l'a condamnée mardi soir avec "la plus grande fermeté".

Procès intégralement filmé

Durant deux mois et demi, 150 témoins et experts vont se succéder devant la cour d'assises spéciale, chargée de juger ces attaques hors norme. Quatorze accusés sont poursuivis, soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique aux frères Saïd et Chérif Kouachi et à Amédy Coulibaly, auteurs des tueries qui ont fait 17 morts entre les 7 et 9 janvier, secouant la France et le reste du monde.

Les attentats de janvier 2015 ont marqué le début d'une série d'attaques islamistes en France, dont celles du 13 novembre à Paris et en banlieue nord, qui firent 130 morts et plus de 350 blessés.

Initialement prévu avant l'été, le procès avait été reporté en raison de la crise sanitaire. Il sera intégralement filmé pour la constitution d'archives historiques de la justice - une première en matière de terrorisme.

Ce procès a "un double intérêt": "approcher la vérité" et offrir "un moment d'expression" aux victimes, a insisté le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard. Elles "vont pouvoir expliquer, demander, tenter de comprendre et ça, c'est fondamental".

Signe de l'importance accordée à cette démarche cathartique: les premières semaines d'audience seront consacrées aux témoignages des 200 parties civiles. Le déroulement de l'enquête et l'interrogatoire des accusés ne seront abordés que dans un second temps.

Trois accusés absents

Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont assassiné 11 personnes dans une attaque à l'arme de guerre contre la rédaction de Charlie Hebdo à Paris, avant de prendre la fuite en tuant un policier.

Le lendemain, Amédy Coulibaly - qui avait côtoyé Chérif Kouachi en prison - a tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris, puis le 9 janvier, il a exécuté quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, dans l'Est parisien.

Ce périple meurtrier avait pris fin avec la mort des trois djihadistes lors d'un double assaut policier, mené quasi simultanément dans le magasin et dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où les tueurs de Charlie Hebdo s'étaient retranchés.

Quel rôle ont joué les 14 accusés? Que savaient-ils des attaques? Jusqu'au 10 novembre, la cour d'assises va s'efforcer de discerner le degré de responsabilité de chacun dans la préparation des attentats.

Trois d'entre eux manqueront cependant à l'appel et seront jugés par défaut: Hayat Boumeddiene, compagne de Coulibaly et figure du djihadisme féminin, et les frères Belhoucine, tous trois partis quelques jours avant les attaques pour la zone irako-syrienne.

La mort des frères Belhoucine, évoquée par diverses sources, n'a jamais été officiellement confirmée. Hayat Boumeddiene, un temps donnée morte, est pour sa part suspectée d'être en cavale en Syrie.

"Frustration"

Sur le plan pénal, les juges antiterroristes ont retenu les charges les plus lourdes - la "complicité" de crimes terroristes passible de la réclusion à perpétuité - contre l'aîné des frères Belhoucine, Mohamed, et contre Ali Riza Polat, qui sera lui dans le box des accusés.

Ce proche d'Amédy Coulibaly est soupçonné d'avoir eu un rôle central dans les préparatifs des attentats, en particulier la fourniture de l'arsenal utilisé par le trio terroriste, ce dont il se défend.

Les autres accusés sont essentiellement jugés pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et encourent vingt ans de réclusion. Un seul comparaît libre sous contrôle judiciaire pour "association de malfaiteurs" simple, un délit puni de dix ans de prison.

La cour va "avoir la lourde tâche de juger des faits pour lesquels les principaux responsables ne seront pas présents, et ne peuvent rendre compte. Pour cela, la justice sera mise à lourde épreuve", rappelle Me Safya Akorri, avocate de l'un des 14 accusés.

L'absence des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly est une "source de frustration", a reconnu le procureur national antiterroriste, tout en "récusant l'idée" que les 14 accusés soient "de petites mains, des gens sans intérêt".

Au total, la vague d'attentats perpétrés en France depuis janvier 2015 a fait 258 morts, la menace terroriste restant à un niveau "extrêmement élevé" cinq ans après les faits, selon l'Intérieur.

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L'ancien président péruvien Alberto Fujimori libéré de prison

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L'ancien président péruvien Alberto Fujimori (au centre) a quitté la prison malgré l'opposition de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme. (© KEYSTONE/EPA/ALDAIR MEJIA)

L'ancien président péruvien Alberto Fujimori (1990-2000), 85 ans, a été libéré mercredi de prison où il purgeait depuis 2009 une peine de 25 ans pour crimes contre l'humanité. C'est ce qu'ont constaté des journalistes de l'AFP.

M. Fujimori, vêtu d'une veste noire et portant un masque sur le visage, a quitté à 18h29 locales (00h29 en Suisse) la prison de Barbadillo, à l'est de Lima, à bord d'une camionnette grise qui a fendu lentement la foule de ses soutiens venus l'accueillir.

Sa fille Keiko, trois fois candidate malheureuse au second tour de la présidentielle, et son fils Kenji, homme d'affaires, qui avaient maintes fois réclamé la libération de leur père, se trouvaient à ses côtés. "Nos coeurs débordent de joie. Parce que cet homme a été injustement emprisonné", a déclaré à l'AFP Nikita, venu devant la prison.

Appel à "s'abstenir"

La Cour constitutionnelle avait ordonné mardi la libération "immédiate" de l'ancien président controversé qui souffre de manière récurrente de problèmes respiratoires et neurologiques, dont des paralysies faciales. L'ancien homme fort du Pérou avait été jugé coupable de la mort de 25 personnes dans deux massacres perpétrés par un commando de l'armée dans le cadre de ce qui avait été appelé la guerre contre le terrorisme (1980-2000) des guérillas d'extrême gauche.

La Cour interaméricaine des droits de l'Homme a réclamé mercredi en vain au Pérou de "s'abstenir d'exécuter" la décision de la Cour constitutionnelle "jusqu'à ce que la Cour interaméricaine des droits de l'Homme dispose de tous les éléments nécessaires pour analyser si cette décision respecte les conditions" de ses précédents arrêts, selon une résolution de l'instance publiée sur son site internet.

Mais le gouvernement de Dina Boluarte a autorisé sa libération. L'Association péruvienne pour les droits humains (APRODEH) a condamné cette décision, estimant qu'il s'agit d'un pied de nez à la Cour interaméricaine.

Grâce rétablie

L'ordonnance de la Cour constitutionnelle, qui ne peut pas faire l'objet d'un appel, rétablit la grâce accordée à M. Fujimori en 2017 et qui avait été révoquée deux ans plus tard par la Cour suprême.

La juridiction avait déjà ordonné en mars 2022 la libération de M. Fujimori mais la Cour interaméricaine des droits de l'Homme avait demandé à l'Etat de "s'abstenir d'exécuter" cette décision et le pays, alors dirigé par le président de gauche Pedro Castillo, s'était cette fois-ci conformé à la décision.

Alberto Fujimori a gouverné le Pérou d'une main de fer mais, face à une opposition croissante, il s'était enfui en novembre 2000 au Japon, d'où sa famille est originaire. C'est par fax qu'il avait annoncé alors renoncer à son mandat. Extradé ensuite du Chili en 2007, il avait été condamné et emprisonné deux ans plus tard.

Malgré la demande de "pardon" formulée en 2017 pour les actes commis par son gouvernement, Alberto Fujimori a divisé les Péruviens comme peu d'hommes politiques l'ont fait dans l'histoire du pays andin de 32 millions d'habitants. Pour certains, celui que l'on surnomme "El Chino" (le Chinois) est l'homme qui a dopé l'essor économique du pays par ses politiques ultra-libérales, et combattu avec succès les guérillas du Sentier lumineux (maoïste) et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (guévariste).

D'autres se souviennent surtout des scandales de corruption et de ses méthodes autoritaires, qui l'ont conduit derrière les barreaux pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre le Sentier lumineux.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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L'aide financière à l'Ukraine ne "peut plus attendre" (Biden)

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Joe Biden demande au Congrès une nouvelle aide pour Kiev. (© KEYSTONE/AP/Evan Vucci)

Le déblocage de financements pour soutenir l'Ukraine ne "peut plus attendre", a averti mercredi le président Joe Biden en s'adressant aux élus du Congrès américain. Démocrates et républicains n'arrivaient pas à s'accorder sur une nouvelle enveloppe pour Kiev.

L'échec d'un vote sur des fonds supplémentaires serait "le plus beau cadeau" offert au président russe Vladimir Poutine, a ajouté M. Biden, en affirmant que le maître du Kremlin, s'il parvenait à s'emparer de l'Ukraine, "ne s'arrêtera(it) pas là".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Le chef de l'ONU met en garde contre un "effondrement total" à Gaza

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Le patron de l'ONU Antonio Guterres craint un "effondrement total de l'ordre public à Gaza". (© KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI)

Le secrétaire général de l'ONU a mis en garde mercredi contre un "effondrement total de l'ordre public bientôt" à Gaza, pilonnée par Israël, dans une lettre inédite au Conseil de sécurité insistant pour un cessez-le-feu humanitaire.

"Avec les bombardements constants des forces armées israéliennes, et en l'absence d'abris ou du minimum pour survivre, je m'attends à un effondrement total de l'ordre public bientôt en raison des conditions désespérées, ce qui rendrait impossible une aide humanitaire même limitée", écrit Antonio Guterres en invoquant pour la première fois depuis son arrivée à la tête des Nations unies en 2017 l'article 99 de la Charte qui lui permet d'"attirer l'attention du Conseil" sur un dossier qui "pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Poutine en Arabie saoudite pour parler pétrole et conflit

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Vladimir Poutine parle pétrole et conflit au Proche-Orient à Ryad (archives). (© KEYSTONE/EPA/SERGEI KARPUKHIN / SPUTNIK / KREMLIN POOL)

Le président russe Vladimir Poutine est arrivé mercredi en Arabie saoudite en provenance des Emirats arabes unis, dernière étape d'une visite éclair dans le Golfe axée sur le pétrole et le conflit israélo-palestinien.

Le dirigeant russe, que les Occidentaux cherchent à isoler depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, s'est un temps fait plus rare à l'étranger en réservant ses déplacements à ses plus proches alliés, mais il effectue un retour sur la scène internationale.

Cette fois, il fait le choix de rendre visite à des partenaires économiques jugés importants. Et chez qui le président, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour la "déportation" d'enfants ukrainiens, ne risque pas l'arrestation, les deux pays n'ayant pas ratifié le traité fondateur de cette institution.

M. Poutine a atterri en soirée à Ryad, selon des images de la télévision russe, afin de rencontrer Mohammed ben Salmane, le prince héritier et homme fort de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut.

Les deux dirigeants doivent discuter investissements, mais aussi de "leur coopération dans le secteur de l'énergie", garante d'une "situation stable et prévisible" sur le marché international, estime le Kremlin.

La Russie est le troisième producteur mondial de brut.

Le conflit entre Israël et le Hamas palestinien sera aussi à l'ordre du jour, notamment les "façons de promouvoir la désescalade", d'après Moscou.

Avec les honneurs

Pour ce voyage diplomatique d'une journée, Vladimir Poutine s'était d'abord arrêté aux Emirats. Reçu dans l'imposant palais présidentiel d'Abou Dhabi, il s'est entretenu avec son homologue, Mohammed ben Zayed al-Nahyane.

Il a eu droit à un accueil avec les honneurs: des dizaines de soldats en armes l'attendaient au palais, tandis qu'une patrouille aérienne a traversé le ciel en diffusant des fumigènes aux couleurs du drapeau russe et que des coups de canon étaient tirés à proximité, selon des images diffusées par le Kremlin.

"Grâce à votre position, nos relations ont atteint un niveau sans précédent", a souligné M. Poutine, au début de la rencontre.

Le président russe a assuré que les Emirats étaient "le principal partenaire commercial de la Russie dans le monde arabe", évoquant des "projets dans le secteur du gaz et du pétrole".

Il a également affirmé vouloir évoquer la situation "dans les zones chaudes", citant le conflit israélo-palestinien mais aussi "la crise en Ukraine".

Avant ce voyage, la présidence russe avait indiqué que les dirigeants parleraient de la réduction de la production de pétrole dans le cadre de l'Opep+, une alliance de pays exportateurs de pétrole et de partenaires, dont la Russie est membre.

Vladimir Poutine ne s'est en revanche pas rendu à la COP28, qui se tient à Dubaï.

- "Assurance" -

Le président russe, traité en paria par les Occidentaux, était absent des dernières grandes rencontres internationales: le sommet du G20 en Inde en septembre et celui des BRICS en Afrique du Sud en août.

Officiellement, M. Poutine dit éviter ces réunions pour ne pas "causer de problème" aux organisateurs. Reste que le mandat d'arrêt de la CPI entrave ses déplacements, car il pourrait théoriquement être arrêté s'il se rend dans un pays membre.

Vladimir Poutine privilégiait ces derniers temps des déplacements en terres très amicales.

Assurance

En octobre, il avait été reçu en Chine par son homologue, Xi Jinping, en marge du forum des Nouvelles routes de la soie. Quelques jours auparavant, il s'était rendu au Kirghizstan pour son premier voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt émis par la CPI.

Mais le président russe voit un contexte international plus favorable à ses intérêts.

La contre-offensive ukrainienne, très attendue, s'est fracassée cet été contre les défenses russes. Quant au soutien jusqu'alors inconditionnel des Occidentaux à Kiev, il montre des signes d'effritement, à la faveur des divisions politiques, comme l'espérait le Kremlin.

"Poutine parle certainement avec plus d'assurance que jamais depuis le début de la guerre" en Ukraine, constate Nigel Gould-Davies, chargé de recherches à l'International Institute for Strategic Studies.

A l'intérieur de la Russie, les revenus pétroliers se sont redressés, toute opposition au Kremlin a été méthodiquement muselée et Vladimir Poutine se prépare à lancer en mars la campagne pour sa réélection, qui ne fait guère de doute.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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