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La loi anti-avortement du Texas sur le gril de la Cour suprême

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Depuis l'adoption de la loi, le nombre d'avortements a diminué de moitié dans cet Etat du Sud, passant à environ 2100 en septembre contre 4300 sur la même période un an plus tôt. (© KEYSTONE/AP/Rebecca Blackwell)

Deux mois après son refus d'intervenir, la Cour suprême des Etats-Unis examine lundi en urgence une loi du Texas qui interdit une majorité des avortements, même en cas d'inceste ou de viol. Le texte avait été adopté en mai par des élus républicains de cet Etat du Sud.

Ses neuf magistrats, dont six conservateurs, questionneront pendant deux heures les parties impliquées dans ce dossier aux lourdes conséquences humaines et politiques.

Le temple du droit américain a accepté deux recours distincts, portés par le gouvernement du président démocrate Joe Biden et par des organisations de planning familial, qui lui demandent de bloquer une loi "clairement inconstitutionnelle".

Le texte, adopté en mai par les élus républicains de ce vaste Etat du Sud, interdit les avortements dès que les battements de coeur de l'embryon sont détectables, soit vers six semaines de grossesse, quand les femmes ignorent souvent être enceintes. Il prévoit une seule exception, en cas d'urgence médicale.

Plusieurs Etats conservateurs ont adopté des lois comparables, mais elles ont toutes été bloquées en justice parce qu'elles violent la jurisprudence de la Cour suprême. Celle-ci a reconnu en 1973 le droit des femmes à avorter et précisé qu'il s'applique tant que le foetus n'est pas viable soit vers 22 semaines de grossesse.

La loi du Texas comporte toutefois un dispositif unique: son application est confiée "exclusivement" aux citoyens. Ils sont encouragés à porter plainte contre toute personne ou organisation aidant une femme à avorter illégalement, contre une promesse de dédommagements d'au moins 10'000 dollars, en cas de condamnation.

"Angoisse"

Ce mécanisme complique l'intervention de la justice fédérale car la Constitution limite "les circonstances dans lesquelles il est possible de poursuivre un Etat", rappelle Mary Ziegler, professeure de droit et experte des batailles légales autour de l'avortement.

"La Cour suprême a créé une exception, qui permet d'empêcher un représentant officiel d'un Etat d'appliquer une loi anticonstitutionnelle", explique-t-elle à l'AFP. "Mais la loi du Texas n'implique aucun officiel" si bien que les plaignants n'ont personne contre qui agir en justice.

Saisie une première fois le 1er septembre pour empêcher la loi d'entrer en vigueur, la Cour suprême avait évoqué ces "questions nouvelles de procédure" pour refuser d'intervenir. Cette position avait suscité un tollé à gauche. Elle "provoque le chaos" et "insulte l'Etat de droit", avait notamment tempêté le président Biden.

Sur le terrain, les cliniques, craignant une avalanche de poursuites onéreuses, se plient depuis au nouveau cadre légal, si bien que le nombre d'avortements a diminué de moitié, passant à environ 2100 en septembre contre 4300 sur la même période un an plus tôt, selon une étude de l'Université du Texas.

Pour rappeler les enjeux humains du dossier, l'organisation Planned Parenthood a adressé à la Cour trente pages de témoignages de patientes et de médecins affectés par la loi. Une adolescente de seize ans, pas sûre de pouvoir sortir de l'Etat, porte "l'angoisse sur son visage", une mère célibataire qui vient de mettre un terme à une relation abusive est "en colère et très triste" de ne pouvoir avorter au Texas, des employés "pleurent après chaque patiente qu'ils refusent"...

"Distraction"

Lors de l'audience, les magistrats devraient toutefois se consacrer uniquement aux questions de procédures. Leur décision pourra tomber n'importe quand. Il y a au moins quatre juges prêts à bloquer la loi: les trois progressistes et le chef de la Cour John Roberts qui l'avaient écrit le 1er septembre. "La question est de savoir s'il y aura un cinquième vote" pour faire basculer la majorité, a noté Steve Vladeck, professeur de droit au Texas, dans le podcast Y'all'itics.

Les organisations de planning familial affichent un optimisme prudent. "Nous sommes confiants dans le fait que la Cour (...) rejette la manoeuvre cynique du Texas", a déclaré Amy Hagstrom Miller, présidente de Whole Woman's Health. "On espère que la Cour bloque" la loi, a ajouté Alexis McGill Johnson du Planned Parenthood.

Même si la Cour siffle la fin de la partie au Texas, "cela ne changera pas le fait qu'elle va probablement" revenir en arrière sur le droit à l'avortement dans un autre dossier, selon Mary Ziegler. La haute juridiction a accepté d'examiner le 1er décembre une loi du Mississippi qui interdit d'avorter après 15 semaines de grossesse.

"Ce dossier est celui que les juges de la Cour ont choisi pour démanteler" leur jurisprudence, "celui du Texas est une distraction qui leur a été imposée par les conservateurs de cet Etat", estime l'experte. Pour Steve Vladeck, cela pourrait même servir son image: "Si les juges bloquent la loi du Texas mais valident celle du Mississippi, tout le monde sera fâché et ils pourront dire qu'ils ne sont pas partisans".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Football

Scandale de paris dans le football turc: onze joueurs en détention

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Le scandale touche plusieurs joueurs évoluant une première ligue turque, dont un défenseur de Galatasaray (archives). (© KEYSTONE/AP/Khalil Hamra)

Un tribunal d'Istanbul a ordonné lundi la détention provisoire de onze footballeurs de première et deuxième divisions turques, accusés pour neuf d'entre eux d'avoir parié sur des matches de leur propre équipe. La décision s'applique aussi à neuf autres suspects.

Parmi les cinq joueurs de première division inculpés figurent Metehan Baltaci, défenseur de Galatasaray, Alassane Ndao, ailier sénégalais de Konyaspor, et Mert Hakan Yandas, milieu de terrain de Fenerbahçe, accusé lui d'avoir parié sur des rencontres via une tierce personne, ont rapporté les médias turcs.

Parmi les neuf autres suspects incarcérés figurent les présidents de deux clubs de troisième division accusés de s'être entendus sur le résultat d'une rencontre lors de la saison 2023-2024. Dix-neuf suspects ont eux été remis en liberté sous contrôle judiciaire, parmi lesquels quatre joueurs de Süper Lig, la première division turque.

Six arbitres incarcérés

Une quarantaine de personnes avaient été arrêtées au total la semaine dernière dans le cadre d'une vaste enquête du parquet d'Istanbul sur des soupçons de paris illégaux et de matches truqués.

Ces investigations, qui secouent le football turc, ont déjà conduit à l'incarcération au début novembre de six arbitres turcs et du président d'Eyüspor, un club de première division.

La fédération turque de football (TFF) a également révoqué le mois dernier près de 150 arbitres qu'elle accusait de parier activement sur des rencontres.

La TFF, qui dit vouloir "nettoyer" le football turc, a pour ce même motif infligé à 25 joueurs de première division et près de 1000 autres évoluant en deuxième, troisième et quatrième divisions des peines de suspension allant jusqu'à douze mois.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Football

Liverpool: Slot recadre Salah, mais ouvre la porte

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Arne Slot (en arrière-plan) a indiqué que la mise à l'écart de Mo Salah (au premier plan) n'était qu'une mesure temporaire. (© KEYSTONE/AP/Jon Super)

La sortie médiatique de Mohamed Salah n'est "pas une bonne chose pour l'équipe", a déclaré lundi l'entraîneur Arne Slot. Ce dernier est toutefois "convaincu" qu'un retour de l'Egyptien est possible.

La mise à l'écart de l'attaquant égyptien pour l'affiche de Ligue des champions à l'Inter Milan, mardi, est une mesure temporaire qui ne présage en rien l'avenir, a expliqué le Néerlandais. "Nous avons décidé de ne pas l'emmener pour ce match. Mais après demain, nous examinerons de nouveau la situation", a-t-il déclaré en conférence de presse depuis l'Italie.

Salah a exprimé sa vive déception devant des journalistes samedi soir après un match nul à Leeds (3-3), où l'entraîneur l'a relégué au coup d'envoi sur le banc des remplaçants pour la troisième fois d'affilée.

Était-ce son dernier match sous le maillot des "Reds", qu'il porte depuis 2017? "Je n'en ai aucune idée. Je ne peux pas répondre à cette question à l'heure actuelle", a esquivé Slot. Mais dans tous les cas, a-t-il ajouté, "je suis convaincu qu'il y a toujours une possibilité pour un joueur de revenir".

"Une surprise pour moi"

Il a assuré ne pas avoir eu l'impression que la relation était rompue entre eux, contrairement à ce que Salah a suggéré. "Ce n'est pas ce que j'ai ressenti, pas du tout, jusqu'à samedi soir en tout cas. (...) Il était très respectueux avec le staff, avec ses coéquipiers, il s'entraînait très dur. Dans une certaine mesure, c'était une surprise pour moi quand j'ai entendu ce qu'il a dit après le match".

"Il peut tout à fait penser ce qu'il pense, mais il n'a pas à le partager aux médias. Il a le droit, mais ensuite c'est à nous de réagir à cela", a développé Slot.

L'entraîneur a refusé de dire si la situation l'affectait personnellement. Il s'est en revanche attardé sur les effets que cela pouvait avoir sur les membres du staff "qui travaillent si dur au quotidien". Ils sont, a-t-il ajouté, "affectés" par la crise sportive et "à cause de ce qui s'est passé. Ce n'est donc pas une bonne chose pour nous en tant qu'équipe".

Le club n'a parlé qu'une fois à Salah depuis samedi, selon lui, et c'était lundi pour signifier à l'attaquant sa non-sélection en Italie.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Économie

Chine: l'excédent commercial dépasse 1000 milliards de dollars

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Les partenaires européens de la Chine en particulier s'alarment de voir qu'avec la confrontation commerciale avec les Etats-Unis ses produits se déversent sur leur marché. (© KEYSTONE/AP)

L'excédent commercial de la Chine a dépassé pour la première fois les 1000 milliards de dollars en 2025, les exportations à travers le reste du monde compensant la forte baisse des livraisons vers les États-Unis, indiquent des chiffres officiels publiés lundi.

Le solde positif des échanges de la Chine avec le reste du monde de janvier à novembre était de 1080 milliards de dollars, a indiqué l'administration des Douanes.

"L'excédent commercial de la Chine cette année a déjà dépassé celui de l'année dernière, et nous prévoyons qu'il augmentera encore l'année prochaine", écrit dans une note Zichun Huang, de Capital Economics.

"La faiblesse des exportations vers les Etats-Unis a été largement compensée par les expéditions vers d'autres marchés" en novembre, a-t-elle dit.

Les exportations de la Chine ont augmenté de 5,9% en novembre sur un an, plus rapidement que prévu, mais ont baissé de 28,6% vers les seuls Etats-Unis au cours de la même période, a indiqué l'administration des Douanes.

Le chiffre global des exportations est meilleur que les prévisions de l'agence Bloomberg, qui tablait sur une hausse de 4%.

Cette embellie fait suite à un recul des exportations de 1,1% sur un an en octobre, le premier depuis février coïncidant avec un regain des tensions commerciales avec les Etats-Unis.

Les importations ont progressé de 1,9% sur un an en novembre, à un rythme plus lent que la hausse de 3% prévue par Bloomberg, nouveau signe d'atonie de la consommation intérieure.

"Le rebond de la croissance des exportations en novembre contribue à atténuer la faiblesse de la demande intérieure", commente dans une note Zhiwei Zhang, président et économiste en chef chez Pinpoint Asset Management. "La dynamique économique a ralenti au quatrième trimestre, en partie à cause de la faiblesse persistante du secteur immobilier", ajoute-t-il.

La Chine et les Etats-Unis se sont livré une âpre guerre commerciale en 2025 après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Un sommet entre le président américain et son homologue chinois Xi Jinping le 30 octobre en Corée du Sud a débouché sur des mesures de détente réciproques, au moins temporaires.

Les exportations font depuis des années office de moteur de l'économie chinoise, avec une consommation domestique obstinément languissante et une crise de la dette prolongée dans le vaste secteur immobilier. La Chine est aussi confrontée à un chômage élevé chez les jeunes et un vieillissement rapide de sa population.

Les dirigeants chinois, qui visent une croissance globale de cinq pour cent cette année, doivent tenir cette semaine une importante réunion consacrée à la planification économique.

Les exportations vers les Etats-Unis ont représenté 33,8 milliards de dollars en novembre, contre 47,3 milliards à la même époque l'an dernier.

Menace de Macron

Les exportations vers les Etats-Unis ont baissé quasiment tout au long de l'année. Mais elles sont restées de manière globale résilientes.

Les partenaires européens de la Chine en particulier s'alarment de voir qu'avec la confrontation commerciale avec les Etats-Unis ses produits se déversent sur leur marché.

Ils pressent la Chine de stimuler sa consommation intérieure.

Le président français Emmanuel Macron, tout juste de retour de Chine où il a plaidé la cause européenne en fin de semaine passée, a menacé Pékin dimanche de droits de douane "dans les tout prochains mois" si la Chine ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial qui ne cesse de se creuser avec l'UE.

Le protectionnisme de l'administration Trump "accroît nos problèmes en redirigeant les flux chinois massivement sur nos marchés", a-t-il dit au quotidien français Les Echos.

Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul jusqu'à mardi en Chine. Déjà affectées par des désaccords géopolitiques, les relations entre Berlin et Pékin se sont encore refroidies ces derniers mois avec les tensions commerciales entre l'UE et la Chine.

Cela n'a pas empêché la Chine de redevenir cette année le premier partenaire commercial de l'Allemagne à la place des Etats-Unis.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Culture

Nominations aux Golden Globes: "Une bataille après l'autre" en tête

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L'actrice américaine Skye P. Marshall a pris la parole lors de l'annonce des nominations pour les 83e Golden Globes lundi à Beverly Hills, en Californie. (© KEYSTONE/AP/Chris Pizzello)

Avec neuf nominations, le très politique "Une bataille après l'autre", dernier film de Paul Thomas Anderson avec Leonardo DiCaprio, a dominé lundi l'annonce des nominations aux Golden Globes, considérés comme un tremplin vers les Oscars.

Le film "Valeur sentimentale" arrive en deuxième position avec huit nominations, suivi du thriller "Sinners" avec sept nominations et "Hamnet" avec six.

Le deuxième opus de la comédie musicale "Wicked" n'a finalement récolté que cinq nominations, un résultat décevant pour cette comédie musicale à succès qui n'a pas réussi à décrocher une nomination dans la catégorie meilleure comédie et comédie musicale.

Les Golden Globes, souvent considérés comme un tremplin pour les Oscars, se tiendront à Beverly Hills (Californie), le 11 janvier, et seront présentés par l'humoriste américaine Nikki Glaser.

Contrairement à d'autres prix comme les Oscars, les Golden Globes font une distinction entre les comédies et les films dramatiques, élargissant le champ des stars susceptibles de fouler le tapis rouge

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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