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Économie

L'économie russe reste dans l'incertitude

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Dans ce contexte, de nombreux observateurs estiment que le vrai défi de l'économie russe va se présenter dans les prochains mois. (Photo/EPA/SERGEI ILNITSKY (© KEYSTONE/EPA/SERGEI ILNITSKY)

Après plus d'un an de sanctions et malgré une adaptation que peu d'observateurs avaient anticipée, les nuages n'ont pas disparu dans le ciel de l'économie russe. Et les perspectives à moyen terme restent bien incertaines.

"Renforcement de la souveraineté économique", "plus d'opportunités" : pendant un an, Vladimir Poutine n'a cessé de répéter que les sanctions internationales étaient inefficaces et qu'elles pénalisaient plus les Occidentaux que la Russie. Pourtant, le président russe a brusquement changé de ton fin mars, mettant en garde contre les conséquences "négatives" des sanctions "à moyen terme", une première depuis le début de l'offensive en Ukraine.

"Le retour à une trajectoire de croissance ne doit pas nous conduire à nous relâcher", a-t-il martelé, admettant qu'il restait "des problèmes" à "résoudre". Alors les experts s'interrogent: signe d'une situation économique qui se dégrade ou simple avertissement destiné aux entreprises qu'il avait exhortées mi-mars à "ne pas manquer" les nouvelles "perspectives de développement" ? Pour Arnaud Dubien, le directeur de l'Observatoire franco-russe à Moscou, "le constat fait par M. Poutine est tout simplement réaliste".

"C'est un message de mobilisation à destination des entreprises et des ministères concernés : +La situation est meilleure que prévue mais ne vous relâchez pas, continuez à trouver des (solutions) alternatives+", explique-t-il à l'AFP. "Il leur dit en substance : +Vous et vos business êtes uniquement en sécurité sous mon autorité. Il n'y a pas de retour à l'avant-février 2022+", renchérit Alexandra Prokopenko, une chercheuse qui travaillait auparavant à la Banque centrale de Russie (BCR).

"Difficile"

Les ennuis actuels de l'économie russe sont connus : exportations de gaz en forte baisse, contraction de la force de travail, pénuries dans certaines chaînes de production, récent affaiblissement du rouble, tourisme à l'arrêt, notamment. "Les secteurs les plus frappés par les sanctions, comme l'automobile, sont ceux qui étaient les plus ouverts aux investissements et aux coopérations internationales", rappelle M. Dubien.

Dernier exemple en date, le constructeur automobile Avtovaz a signalé la cessation des approvisionnements par certains fournisseurs étrangers, ce qui rendra "impossible (...) la production ininterrompue de véhicules complets à partir de la deuxième quinzaine du mois de mai". Dans les faits, la Russie est désormais privée d'accès aux technologies occidentales et doit se tourner vers l'Asie, avec le délai supplémentaire que cela implique.

Les entreprises liées au complexe militaro-industriel "s'en sortent mieux", relève Mme Prokopenko, qui cite "l'optique, la pharmaceutique, les équipements métallurgiques, etc." Un déséquilibre assumé par le gouvernement qui entend renforcer les échanges avec les pays asiatiques - la Chine et l'Inde en tête - pour compenser la perte du marché européen.

Mais "la situation reste difficile", juge auprès de l'AFP Sergueï Tsyplakov, professeur d'économie à l'École supérieure d'économie de Moscou, qui cite "les infrastructures financières" au titre des autres victimes des sanctions. Mercredi, la deuxième banque de Russie, VTB, exclue du système de paiements international Swift, a annoncé une perte de sept milliards d'euros l'an passé.

"Longtemps"

Dans ce contexte, de nombreux observateurs estiment que le vrai défi de l'économie russe va se présenter dans les prochains mois. "En 2023, il n'y a aucun signe que la Russie bénéficie de revenus supplémentaires comme l'an passé via les recettes pétrogazières" qui avaient explosé parallèlement à la hausse des prix de l'énergie, déclare Mme Prokopenko à l'AFP.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les revenus pétroliers russes ont même dégringolé de 42% sur un an en février. Et le marché gazier, pour des raisons logistiques, tarde à se réorienter vers l'Asie. Or Moscou a un besoin vital de garder ses revenus issus des hydrocarbures à un niveau élevé pour continuer à financer son offensive en Ukraine, au moment où environ un tiers du budget fédéral annuel est destiné aux dépenses militaires et sécuritaires, d'après des chiffres officiels.

Mardi, Vladimir Poutine a prévenu : "Les sanctions sont amenées à durer longtemps". "Il faut du temps pour s'ajuster, trouver de nouveaux partenaires et établir de nouvelles relations", résume Mme Prokopenko, pour qui l'avenir est "brumeux".

"Les sanctions ne sont pas indolores mais les équilibres macro-économiques ne sont pas menacés à ce stade", tempère de son côté M. Dubien. "La Russie peut financer son effort de guerre pendant encore trois ou quatre ans. (...) Mais elle a déjà perdu l'équivalent d'une décennie de développement depuis 2014 et là, elle pourrait en perdre une deuxième".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Économie

IA: accord financier entre l'éditeur Axel Springer et Microsoft

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Le service en ligne du quotidien allemand est le dernier de l'éditeur Axel Springer à entrer dans la collaboration avec Microsoft (Photo d'illustration). (© KEYSTONE/DPA/CHRISTOPH SOEDER)

Le groupe allemand Axel Springer, éditeur du tabloïd Bild, a annoncé lundi approfondir son partenariat avec l'éditeur de logiciels Microsoft dans l'intelligence artificielle, en se faisant rémunérer contre mise à disposition de contenus.

Ce partenariat stipule notamment que "Axel Springer travaillera avec Microsoft pour tester des expériences de "chat" innovantes basées sur l'IA dans lesquelles les utilisateurs pourront être informés et interagir avec le contenu journalistique d'Axel Springer", selon un communiqué.

Cette mise à disposition de contenus pour les produits Microsoft rapportera une rémunération financière à Axel Springer, qui n'est pas précisée dans le communiqué.

Par ailleurs, la collaboration existante sur des projets d'IA tels que l'assistant IA Hey_, alimenté par les services de cloud Azure OpenAI, va être étendue.

"Cette nouvelle génération d'IA transforme presque tous les aspects du travail et de la vie, y compris la façon dont les gens recherchent et consomment du contenu en ligne", a commenté Satya Nadella, PDG de Microsoft.

Ces partenariats dans l'IA "sont cruciaux pour préserver et promouvoir un journalisme indépendant et un paysage médiatique prospère", a quant à lui déclaré Mathias Döpfner, PDG d'Axel Springer.

La collaboration entre Microsoft et Axel Springer existe depuis plus de 15 ans et a commencé avec des accès de contenus du quotidien Die Welt, avant d'être élargie à d'autres titres comme Business Insider et Politico, et désormais le site en ligne du quotidien populaire Bild.

Il s'agit du deuxième partenariat majeur conclu par Axel Springer dans l'intelligence artificielle, après celui annoncé en décembre avec OpenAI, le créateur californien de ChatGPT, qui va le rémunérer pour fournir des résumés d'articles du groupe de médias en réponse aux requêtes d'utilisateurs.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Économie

Travail au noir en Valais: 573 entreprises contrôlées en 2023

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Les contrôles dans le secteur des remontées mécaniques, qui s'est doté en 2023 d'un contrat-type de travail après des révélations de dumping salarial, vont se poursuivre en 2024 (image d'illustration). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

En 2023, l'inspection valaisanne de l'emploi a contrôlé 573 entreprises avant tout dans les secteurs de la construction et de l'hôtellerie-restauration. Le nombre de dénonciations au Ministère public a quasi doublé par rapport à 2022.

Selon le rapport annuel du Service de protection des travailleurs et des relations du travail (SPT) publié lundi, en 2023, sur les 573 entreprises contrôlées, 225 enquêtes ont été menées en raison d'un signalement au SPT (contre 175 en 2022). Les 348 autres ont été vérifiées dans le cadre de contrôles spontanés (514 en 2022).

Au total, le SPT a repéré 549 infractions (plusieurs infractions peuvent concerner une même entreprise) liées au travail au noir et aux abus à l'aide sociale. Sur ce nombre, 198 situations ont été dénoncées au Ministère public (101 en 2022).

"En augmentant le nombre d'enquêtes liées à des signalements de mauvaises pratiques, on a pu sensiblement augmenter le nombre de dénonciations pénales. Ces enquêtes bien que plus chronophages sont aussi plus efficaces que des contrôles spontanés", explique à Keystone-ATS Nicolas Bolli, chef du SPT.

Pertes colossales

Selon le rapport annuel, plus d’1,2 milliard de chiffre d’affaires n'est pas déclaré en Valais. "Les conséquences directes du travail au noir sur l’emploi, mais aussi sur les pertes qui en découlent en matière d’impôts et de cotisations sociales, sont colossales".

Le travail au noir génère des distorsions de concurrence néfastes pour les entreprises et les conditions de travail et de salaire des travailleurs, poursuit le SPT.

Les remontées mécaniques

Le SPT a aussi mené des contrôles auprès de 224 entreprises suisses (1942 employés.) Parmi celles-ci figurent notamment huit entreprises de remontées mécaniques.

Les contrôles dans le secteur, qui s'est doté en 2023 d'un contrat-type de travail prévoyant des salaires minimaux, après des révélations de dumping salarial, ne sont pas terminés: "en 2024, nous continuerons à nous assurer que toutes les entreprises de la branche respectent ces minimas", prévient Nicolas Bolli.

Selon les informations dont il dispose, "le contrat-type paraît bien respecté. Le soutien des associations professionnelles de la branche, ainsi que la nécessité de respecter les salaires en vigueur afin d’obtenir des aides publiques, favorisent sa mise en application".

L'e-badge en bonne voie

Le projet e-badge, en discussion depuis plusieurs années est en bonne voie. "L'entreprise informatique qui doit se charger de développer cette solution a été choisie. L'objectif est que l'e-badge fonctionne au 1er janvier 2025", note Nicolas Bolli qui parle "d'un travail colossal pour son service, mais amplement nécessaire pour protéger les ouvriers".

Ce système permettra de vérifier presque en temps réel que l'employeur cotise aux assurances sociales, que ses ouvriers disposent le cas échéant d'un permis de travail et que leurs conditions salariales et de travail sont adéquates.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Implenia acquiert deux zones de développement à Zurich et à Morges

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Implenia veut transformer l'ancien site commercial de Morges en un quartier urbain, avec des locaux commerciaux modernes. (archive) (© KEYSTONE/URS FLUEELER)

La division immobilier d'Implenia a acquis au premier trimestre 2024 deux terrains à bâtir, à Zurich-Seebach et à Morges. Leur valeur totale est d'environ 40 millions de francs et leur valeur de marché après achèvement d'environ 110 millions de francs.

Implenia compte y développer des immeubles résidentiels, complétés à Morges par des surfaces commerciales, précise le groupe lundi dans un communiqué.

A Zurich, une soixantaine de nouveaux appartements doivent être construits à proximité immédiate du n½ud de transport de la gare d'Oerlikon. Le dépôt de la demande de permis de construire est prévu pour la fin de l'année 2024, fait savoir Implenia.

A Morges, le terrain se situe à la rue de Lausanne, au bord du Léman. Implenia prévoit d'y construire de nouveaux immeubles résidentiels sur une surface nette d'environ 2500 m2, ainsi qu'environ 1000 m2 de surfaces locatives résidentielles et environ 600 m2 de surfaces locatives commerciales, détaille la société.

"Le plan de développement prévoit la transformation de l'ancien site commercial en un quartier urbain avec des appartements et des locaux commerciaux répondant aux normes énergétiques les plus strictes", ajoute-t-elle.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Économie

Nant de Drance a bouclé sa première année complète d'exploitation

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La centrale hydro-électrique de Nant de Drance se situe 600 mètres sous terre (archives). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Nant de Drance, la centrale de pompage turbinage de Finhaut (VS), a bouclé sa première année complète d'exploitation. En 2023, les six machines ont fonctionné pendant près de 18'900 heures.

Pour l’exercice écoulé, "la production s’est élevée à 1010 GWh et la consommation pour le pompage à 1222 GWh, des valeurs qui correspondent à une cinquantaine de remplissages de la retenue supérieure du Vieux Emosson", a indiqué récemment Nant de Drance SA dans un communiqué.

Contactée lundi pour savoir si ces chiffres répondaient aux projections de fonctionnement, Nant de Drance répond que ces dernières, "réalisées il y a une vingtaine d'années, ne correspondent plus à la réalité des marchés de l’énergie d’aujourd’hui". La société précise toutefois que les machines "ont fait preuve d’une fiabilité et d’une disponibilité supérieures aux attentes".

Assemblée le 28 mai

Lors de sa séance du 26 avril 2024, le Conseil d'administration de Nant de Drance SA a par ailleurs approuvé les comptes de l’exercice 2023 à l’attention de l’Assemblée générale prévue le 28 mai. Les charges de l’exercice 2023, couvertes par les actionnaires de la société, se sont élevées à 119,3 millions de francs, et la part des fonds propres représente 22,37 % du total du bilan, note encore la société.

Société de partenaires

Nant de Drance SA est gérée comme une société de partenaires regroupant l'énergéticien vaudois Alpiq (39%), les CFF (36%), les services industriels de Bâle-Ville (15%) et les Forces motrices valaisannes (10%). Chaque actionnaire dispose de capacités de production et de pompage proportionnellement à sa participation au capital-actions. En contrepartie, chacun d'entre eux s’engage, dans les mêmes proportions, à couvrir les charges annuelles (maintenance, amortissements, redevances hydrauliques, intérêts, etc.).

"En conséquence, les résultats publiés ne reflètent pas la performance économique de Nant de Drance SA, la flexibilité de la centrale étant valorisée exclusivement par ses actionnaires sur les marchés de l’électricité", précise le communiqué.

La centrale hydro-électrique de Nant de Drance étant entrée en service en juillet 2022; 2023 constitue la première année complète d’exploitation des installations. Située 600 mètres sous terre, entre le barrage du Vieux-Emosson en amont et celui d'Emosson en aval, sur la commune de Finhaut, elle utilise la différence de 300 mètres environ entre les deux lacs artificiels pour produire de l'énergie.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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