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Santé

La pollution de l'air réduit l'espérance de vie de 3 ans

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(©KEYSTONE/GAETAN BALLY)
La "pandémie" de pollution atmosphérique réduit l'espérance de vie dans le monde de près de trois ans en moyenne. Elle provoque 8,8 millions de décès prématurés par an, selon une étude publiée mardi.

"La pollution de l'air est un plus grand risque pour la santé publique que le tabagisme", dit à l'AFP Jos Lelieveld de l'Institut Max Planck (Mayence, Allemagne) premier auteur de l'étude parue dans la revue de la Société européenne de cardiologie, Cardiovascular Research.

Un désastre qui pourrait être évité "en grande partie en remplaçant les combustibles fossiles par des énergies renouvelables propres", relève-t-il.

Comparée à d'autres causes de décès prématuré, la pollution de l'air tue 19 fois plus de personnes chaque année que le paludisme, neuf fois plus que le VIH/sida, et près de trois fois plus que l'alcool, d'après l'étude.

"Pandémie"

Les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent près de la moitié de ces décès, les maladies pulmonaires et d'autres maladies non transmissibles comme le diabète et l'hypertension artérielle constituent la majeure partie du reste.

Seulement 6% de la mortalité résultant de l'air pollué sont dus au cancer du poumon. "Nos résultats montrent qu'il existe une 'pandémie de pollution de l'air'", commente Thomas Münzel (Institut Max Planck) responsable de cette recherche.

"La pollution de l'air et le tabagisme sont évitables, mais au cours des dernières décennies, on a accordé beaucoup moins d'attention à la pollution de l'air qu'au tabagisme, en particulier chez les cardiologues", regrette-t-il.

5,5 millions de décès évitables

L'Asie est la plus touchée: la durée de vie moyenne y est réduite de 4,1 ans en Chine, de 3,9 ans en Inde et de 3,8 ans au Pakistan. En Inde, dans l'Uttar Pradesh (200 millions d'habitants), la pollution par les particules fines réduit à elle seule l'espérance de vie de 8,5 ans, tandis que dans la province chinoise du Hebei, le déficit est de près de six ans, selon l'Air Quality Life Index, développé par des chercheurs de l'Energy Policy Institute de Chicago.

L'espérance de vie des Africains est réduite de 3,1 ans en moyenne, et de 4,5 à 7,3 ans dans certains pays: Tchad, Sierra Leone, République centrafricaine, Nigeria et Côte d'Ivoire.

Parmi les pays plus aisés, les anciens États satellites de l'Union soviétique ont la pollution la plus meurtrière, en particulier en Bulgarie, en Hongrie et en Roumanie.

"Les deux tiers environ des décès prématurés sont imputables à la pollution d'origine humaine, principalement due à l'utilisation de combustibles fossiles", note Thomas Münzel. "Cela va jusqu'à 80% dans les pays riches", et ajoute-t-il, "5,5 millions de décès dans le monde par an sont potentiellement évitables".

Les régions du monde les moins touchées sont les Amériques, l'Europe occidentale et septentrionale et les petits États insulaires.

Impact sous-estimé

Le chiffre de 8,8 millions de décès prématurés par an est le double des estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "L'impact de la pollution atmosphérique sur les maladies cardiovasculaires et autres maladies non transmissibles a été considérablement sous-estimé", assure Jos Lelieveld, renforçant d'autres recherches faisant le même constat.

Ainsi en Chine, le nombre de décès prématurés est de 2,8 millions par an, soit deux fois et demi les estimations de l'OMS.

La pollution de l'air endommage les vaisseaux sanguins, entraînant une élévation de la pression artérielle, du diabète, des AVC, des crises cardiaques et des insuffisances cardiaques.

"La prise de conscience que la pollution de l'air est un risque majeur pour la santé peut contribuer à la volonté d'éliminer progressivement les combustibles fossiles - tout en permettant de réduire le réchauffement climatique", estime Jos Lelieveld.

Pour évaluer l'impact de la pollution de l'air sur l'espérance de vie, les chercheurs ont appliqué les données de l'année 2015 sur l'exposition aux microparticules (PM2,5) et à l'ozone à des modèles qui simulent comment les processus chimiques dans l'atmosphère interagissent avec les polluants naturels et artificiels, en intégrant les données épidémiologiques du Global Burden of Disease.

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Santé

Briser le tabou autour de la prématurité

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La prématurité concerne une naissance sur dix dans le monde (photo d'illustration). (© KEYSTONE/Gaetan Bally)

C’est la Journée mondiale de la prématurité, une situation qui concerne une naissance sur dix dans le monde. Et qui est souvent difficile à vivre pour les parents.

Un bébé sur dix naît de manière prématurée, c’est-à-dire avant 36 semaines de grossesse. Et l’association Né trop tôt a été créée pour accompagner les parents de bébés nés prématurément et hospitalisés en néonatologie. Les bénévoles de l’association sont tous des parents qui ont vécu une naissance hors norme. Ils apportent du soutien matériel, mais aussi et surtout émotionnel, car l’expérience peut s’avérer traumatisante pour les parents. Cristina Guillet, coordinatrice générale pour l’association Né trop tôt.

Cristina Guillet Coordinatrice générale de Né trop tôt

Le sujet de la prématurité reste tabou, même dans le milieu médical.

Cristina Guillet Coordinatrice générale de Né trop tôt

Cristina Guillet nous explique par quel biais les parents sont soutenus par l'association "Né trop tôt".

Cristina Guillet Coordinatrice générale de Né trop tôt

L’association "Né trop tôt" organise aussi régulièrement des cafés-discussions. Ce vendredi 17 novembre, à l'occasion de la journée mondiale de la prématurité, elle est présente au CHUV à Lausanne, aux HUG à Genève, Pourtalès à Neuchâtel, au HFR à Fribourg et dans les établissements du Nord-Vaudois à Yverdon pour faire de la sensibilisation.

Né trop tôt

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Les recherches sur le VIH se poursuivent

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On commence à mieux connaître le VIH: une équipe du CHUV a découvert la présence de réservoirs actifs. Le virus n'est pas pour autant plus contagieux que ce qu’on pensait (photo d'illustration). © KEYSTONE/Gaetan Bally

Une équipe du CHUV a découvert il y a quelques semaines que le virus du VIH contenait des réservoirs actifs. C’est-à-dire que des cellules du virus ne sont donc pas complètement dormantes, contrairement à ce qui avait été établi jusqu’ici. Mais cela ne veut pas dire pour autant que le virus est plus contagieux que ce qu’on pensait, comme l'explique Daniel Kaufmann, professeur et chef de la division des maladies infectieuses au CHUV.

Daniel KaufmannProfesseur et chef de la division des maladies infectieuses au CHUV

Pour l’équipe du CHUV, il ne s’agit pas de trouver une cure, mais déjà, pour l’heure, de mieux comprendre le virus.

Daniel KaufmannProfesseur et chef de la division des maladies infectieuses au CHUV

Si les cas de guérison du VIH sont encore rares, six dans le monde à ce jour, c’est parce que les traitements administrés ne pourraient pas être généralisés. Il s’agit souvent de remèdes lourds et coûteux, tels que des chimiothérapies. Pour éviter de contracter le VIH, en plus de l'utilisation d’un préservatif, il existe aussi la PrEP, la prophylaxie pré-expositionnelle.

Vanessa Christinet Médecin-responsable du checkpoint de PROFA à Lausanne

Mais l’utilisation de la PrEP fait débat au sein du milieu médical. Les nouveaux cas de VIH sont moins nombreux en terre vaudoise ces dernières années: 38 cas en 2022, contre 84 en 2017 par exemple. Mais les professionnels de la santé recommandent cependant de prendre ces chiffres avec des pincettes. L’une des explications possibles à cette baisse: l’utilisation de la PrEP justement. La majorité des personnes qui contractent le VIH restent les hommes gays. Mais le regard sur la maladie a évolué.

Vanessa Christinet Médecin-responsable du checkpoint de PROFA à Lausanne

A noter encore que le Service des maladies infectieuses du CHUV, avec d'autres partenaires dont l’Université de Lausanne (UNIL), a lancé "Positive Life Festival". Ce cycle d’actions et d’événements vise à créer tout au long de 2023 de nouvelles représentations de la vie avec le VIH.

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180km à pied pour sensibiliser au don d'organes

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Rallier Berne à Genève à pied, c'est le défi que s'est lancé l'association Mahana4kids. Le tout en cinq jours. Et avec un seul but: sensibiliser la population au don d'organes.


8h dimanche matin, devant l’hôtel Aquatis à Lausanne. Les marcheurs de l’association Mahana4kids sont sur les starting blocks. Les montres connectées sont prêtes à enregistrer le parcours du jour : 28km et une arrivée à Buchillon. 180km à pied, ça use peut-être les souliers, mais pas le moral. Il faut dire qu’ils ont pris le rythme. Partis jeudi de Berne, ils arriveront à Genève mardi.

L'ambiance est belle. Un groupe de marcheurs participe à tout le parcours, alors que d'autres rejoignent cette marche sur la vie pour quelques kilomètres seulement. Peu importe la distance, les marcheurs sont là pour partager ce moment de vie. Parmi eux, Patrick Gervais. Il a été greffé du foie il y a 5 ans et participe à toute la marche, de Berne à Genève.

Patrick GervaisParticipant à la marche pour la vie

Que les marcheurs soient des personnes transplantées ou pas, il n'y a qu'un seul mot d’ordre cette semaine : sensibiliser.

Patrick TerraponCo-fondateur de l'association Mahana4kids et organisateur de la marche

Et si la sensibilisation est si importante, c'est parce que de nombreuses personnes ne réfléchissent pas à la question du don d'organes. Ou alors, elle n'en parlent pas à leur proches et n'expriment pas explicitement leur souhait.

Patrick TerraponCo-fondateur de l'association Mahana4kids et organisateur de la marche

Actuellement, une personne qui souhaite faire don de ses organes doit le déclarer explicitement. Mais cela va changer. En 2022, la population suisse a voté en faveur du consentement présumé. C’est-à-dire que tout le monde est considéré comme donneur. C'est ainsi le refus de donner ses organes qu'il faudra explicitement annoncer. Si la volonté de la personne décédée n’est pas connue, c’est la famille qui aura néanmoins toujours le dernier mot. Cette nouvelle réglementation entrera en vigueur au plus tôt en 2025.

Cette marche est aussi l'occasion de montrer son soutien aux familles d’enfants malades du foie. C’est d’ailleurs la raison d’être de Mahana4kids. En effet, les enfants qui nécessitent une greffe de foie ne peuvent se faire opérer qu’à Genève. Cela signifie qu’une famille tessinoise, par exemple, devra traverser le pays pour faire soigner son enfant. Ce qui engendre notamment des coûts importants. Ces allers-retours pour les rendez-vous médicaux, ou les nombreux jours (voire mois) passés au chevet de l'enfant ont également un impact sur la vie personnelle et professionnelle des parents.

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Quel est l’impact des écrans sur les enfants ?

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crédit image : pixabay

Isolement, troubles du langage, difficulté à socialiser… Passer du temps sur la tablette a un impact fort sur le développement des tout-petits. Il faut donc contrôler et surtout accompagner.

L’Organisation mondiale de la Santé préconise de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans. Pour certains psychologues la règle est simple : pas d’écran seul et pas de télévision pour les enfants de 0 à 3 ans. Cette période est cruciale pour le développement des plus jeunes comme l’explique Paul Leprévost, psychologue pour couple et famille au centre Sphère Périnatale à Corsier-sur-Vevey.

Paul LeprévostPsychologue clinicien pour couple et famille

Un risque de dépendance est aussi possible pour les enfants un peu plus âgés.

Paul LeprévostPsychologue clinicien pour couple et famille

Une prise en main progressive

Les écrans doivent être intégrés petit à petit et toujours sous contrôle parental. De zéro à trois ans, pas d'écran seul et pas de télévision pour ne pas impacter le développement de l'enfant. De trois à six ans, on peut commencer à introduire les tablettes mais toujours en famille. Le temps devant les écrans doit être faible et interdit avant le coucher ou pendant les repas. Entre six et neuf ans, l'enfant peut commencer à explorer par lui-même ce qu'il souhaite regarder. C'est à partir de 12 ans que l'écran peut vraiment être donné à l'enfant en toute indépendance. Il faut tout de même les alerter sur les risques liés notamment au cyber-harcèlement ou aux contenus inappropriés sur internet.

D'autres alternatives

Le plus important pour les parents est de toujours accompagner leurs enfants et d'être disponible en cas de questions. Mais comment savoir quand l’écran prend trop de place ? On retrouve Paul Leprévost.

Paul LeprévostPsychologue clinicien pour couple et famille

Si vous rencontrez des difficultés avec votre enfant et son rapport à la tablette, des psychologues spécialisés sur la question existe notamment dans le canton.

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