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Économie

Credit Suisse se lance dans une restructuration "radicale"

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Une importante levée de fonds permettra de gagner un actionnaire saoudien comme nouvel investisseur.(Photo/Walter Bieri) (© KEYSTONE/WALTER BIERI)

Sous pression après un nouveau trimestre dans le rouge vif, Credit Suisse a annoncé un vaste plan de relance comprenant une "restructuration radicale" de sa banque d'affaires et une réduction des coûts se soldant par 9000 emplois supprimés.

"Nous savons tous que Credit Suisse est à un moment critique de son histoire", a lancé le président Axel Lehmann jeudi lors d'une conférence aux médias et analystes. Face aux nombreuses difficultés auxquelles est confronté le numéro deux bancaire helvétique, ce dernier n'a d'autre choix "que de faire les choses correctement (et) de retourner à ses valeurs", a ajouté M. Lehmann.

Ulrich Körner, le patron arrivé fin juillet à la direction de l'établissement zurichois, a quant à lui admis que "nous n'avons pas été assez disciplinés concernant les risques et les coûts". Le groupe doit maintenant "travailler dur pour rétablir la confiance", a-t-il martelé.

Pour y parvenir, les dirigeants veulent se focaliser sur la gestion de fortune et le marché historique suisse, tout en misant sur une solide franchise dans la gestion d'actifs et de marchés. De nombreuses mesures doivent permettre de réallouer les capitaux à ces deux unités désormais centrales, perçues comme plus stables et moins gourmandes en fonds propres.

Concernant sa banque d'affaires en difficultés, la direction s'est engagée à "prendre des mesures décisives pour restructurer" cette entité qui doit désormais se concentrer sur son coeur de métier. Ces mesures doivent permettre de réduire les actifs risqués de 40% d'ici trois ans.

La nouvelle entité créée, qui reprend l'ancien nom CS First Boston, comprenant les activités de marchés des capitaux et de conseil, doit quant à elle agir de manière autonome et attirer de nouveaux capitaux. L'administrateur Michael Klein, qui va quitter le conseil d'administration, doit devenir l'année prochaine le directeur général CS First Boston, dont le siège sera à New York. Environ 500 millions de dollars d'investissements ont déjà été promis par un "important investisseur", selon M. Körner.

Création d'une "bad bank"

Le groupe veut également créer une unité de défaisance pour ses activités déficitaires, la Capital Release Unit (CRU), comprenant les activités de produits titrisés, Prime Services, des unités de prêts dans certains pays émergents et la présence de l'établissement dans certains pays. CRU sera dirigée par Louise Kitchen.

Credit Suisse a par ailleurs conclu un accord pour transférer un partie importante de son secteur en charge de la titrisation de prêts, Securitized Products Group (SPG), à un groupe d'investisseurs dirigés par les américains Apollo Global Management et Pimco. Cet accord doit être finalisé au premier semestre 2023.

Le patron de la banque d'affaires Christian Meissner quitte quant à lui l'établissement avec effet immédiat.

Credit Suisse compte par ailleurs réduire ses coûts de 15% ou 2,5 milliards de francs afin de ramener ses frais de fonctionnement à quelque 14,5 milliards d'ici 2025. De ce montant, 1,2 milliard doivent être économisés l'année prochaine. Dans l'immédiat, ces mesures se traduisent par des dépréciations de 3,7 milliards au 3e trimestre et des coûts de 2,9 milliards supplémentaires cumulés entre fin 2022 et 2024.

Elles auront aussi un impact sur l'emploi, la banque comptant réduire ses effectifs de 9000 postes d'ici le troisième trimestre 2025. La suppression de 2700 équivalents temps plein est actuellement en cours. La banque compte aussi raboter de 50% ses coûts de consultants et de 30% ses dépenses auprès des sous-traitants.

En Suisse, le nombre de postes devrait être réduit d'environ 2000 à 14'000 emplois, a détaillé M. Lehmann à la chaîne SRF.

Elément majeur de sa stratégie, l'établissement entend lever quelque 4 milliards de francs par l'émission de nouvelles actions, notamment auprès de la banque saoudienne Saudi National Bank qui s'est engagée à hauteur de 1,5 milliard ou 9,9% du capital-actions. Cette mesure devrait permettre de relever le ratio de fonds propres durs (CET1) de 12,6% actuellement à environ 14,0%.

Les Saoudiens entrent au capital

Saudi National Bank deviendra ainsi le premier actionnaire de Credit Suisse, devant Harris Associates (5,17%) Blackrock (5,06%) et Qatar Investment Authority (5,026%). Pour le directeur général Ulrich Körner, il s'agit "d'un moment historique pour Credit Suisse", qui doit devenir "une nouvelle banque plus simple (et) plus stable".

La banque a fait face ces dernières années à de nombreuses difficultés, avec notamment un chamboulement continu de sa direction. L'établissement a aussi cumulé d'autres soucis. La débâcle du fond spéculatif américain Archegos lui a coûté plus de 5 milliards de francs. Cette dernière est également empêtrée dans la liquidation des fonds Greensill, du nom de la société britannique d'affacturage en faillite, où elle était initialement exposée à hauteur de 10 milliards de dollars.

L'année dernière, Credit Suisse avait souffert en particulier de ces deux scandales, subissant une perte nette de 1,6 milliard de francs. Au troisième trimestre 2022, la banque a essuyé une nouvelle perte nette de 4,03 milliards.

Ces nouvelles étaient mal accueillies par les investisseurs. Vers 11h45, le titre Credit Suisse s'effondrait de 12% à 4,195 francs dans un indice SMI en repli de 0,69%.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Les comptes d'épargne en Suisse sont rémunérés à 0,8% en moyenne

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Les banques suisses profitent de marges d'intérêt élevées et augmentent la rémunération des comptes d'épargne que lorsqu'elles craignent de perdre des clients, affirme Moneyland. (KEYSTONE/Christian Beutler) (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

Le secteur bancaire en Suisse rechigne toujours à relever nettement la rémunération des comptes d'épargne. Selon un calcul de Moneyland, le taux moyen est à 0,8%, ce qui ne permet même pas de compenser l'inflation.

Le taux d'intérêt moyen pour les comptes d'épargne a certes augmenté au cours de cette année, mais il reste à un niveau modeste, précise un communiqué. Parmi les offres passées en revue par le comparateur en ligne, les établissements les plus généreux présentent un taux de 2,0%, les plus pingres ne rémunèrent pas les comptes d'épargne (0%). Les petites banques sont souvent les plus avantageuses.

Les disparités se sont accentuées en 2023. Au début de l'année, le taux moyen de rémunération des comptes d'épargne adultes était de 0,19%, les offres comprises dans une fourchette entre 0 et 0,8%.

Traditionnellement mieux rémunérés, les comptes d'épargne jeunesse bénéficient d'un taux moyen de 1,16%. A ce niveau, l'inflation n'est toujours pas compensée. En octobre, le renchérissement en Suisse a atteint 1,7% en rythme annuel. Moneyland a recensé des taux pour les comptes jeunesse compris entre 0,65% et 2%.

Les comptes courants restent au niveau du plancher (taux moyen de 0%). Certaines banques continuent de percevoir des taux négatifs, la pire offre prise en considération présentant une ponction de 0,125%. Pour la prévoyance 3a, la fourchette est comprise entre 0 et 1%, pour un taux moyen de 0,1%.

Les banques suisses profitent de marges d'intérêt élevées et augmentent la rémunération des comptes d'épargne que lorsqu'elles craignent de perdre des clients, affirme Moneyland.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Italie: la production industrielle repart à la baisse en octobre

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Comparé à octobre 2022, la production industrielle a baissé de 1,1%, en données corrigées des effets de calendrier. (KEYSTONE/Martin Ruetschi) (© KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI)

La production industrielle en Italie est repartie à la baisse en octobre, reculant de 0,2% par rapport à septembre, a indiqué jeudi l'Institut national des statistiques (Istat).

Sur la période août-octobre, la production industrielle a également diminué en moyenne de 0,2% par rapport au trimestre précédent.

Elle avait augmenté de 0,1% en septembre et de 0,2% en août, après avoir chuté de 0,9% en juillet.

L'activité a été en hausse pour le secteur de l'énergie (+1,5%) et les biens de consommation (+0,4%), alors que les biens intermédiaires (-0,4%) et les biens d'investissement (-0,5%) ont connu une baisse.

Comparé à octobre 2022, la production industrielle a baissé de 1,1%, en données corrigées des effets de calendrier.

Après une chute du produit intérieur brut (PIB) de 0,4% au deuxième trimestre, l'Italie a connu une croissance de 0,1% au troisième trimestre par rapport au précédent, échappant ainsi à la récession technique.

L'Italie devrait voir son PIB augmenter de 0,7% sur l'année 2023 et en 2024, grâce à la reprise de la consommation des ménages dans un contexte de ralentissement de l'inflation, selon les dernières prévisions de l'Istat.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Les prix des logements ont augmenté en novembre

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La tendance haussière n'a pas épargné les logements en propriété, dont les prix proposés ont augmenté en moyenne de 0,3% en Suisse, selon les calculs d'ImmoScout et Cifi. (KEYSTONE/Peter Schneider) (© KEYSTONE/PETER SCHNEIDER)

Les loyers ont augmenté de 1,2% au mois de novembre. La hausse a affecté toutes les régions, selon le Swiss Real Estate Offer Index publié jeudi. Les prix affichés des logements en propriété n'ont connu qu'une légère progression.

Les locataires à la recherche d'un appartement doivent s'attendre à une hausse des prix d'ici la fin de l'année, affirme dans un communiqué ImmoScout24 dans son relevé périodique du marché immobilier suisse, réalisé en collaboration avec la société de conseil Cifi.

Aucune région n'est épargnée par la tendance haussière. La plus forte augmentation est enregistrée à Zurich, où la progression atteint 2,4%. La Suisse centrale a vu les loyers croître à un rythme plus élevé que la moyenne suisse, soit +1,3%. La région lémanique (+0,9%), la Suisse orientale (+0,8%), le Tessin (+0,7%), la partie nord-ouest du pays (+0,4%) ainsi que le Mittelland se situent sous la barre de 1,2%.

Le relèvement du taux hypothécaire de référence, passé à 1,75% de 1,50% début décembre, promet de nouvelles hausses de loyers. La situation est difficile non seulement pour les nouveaux locataires, mais aussi pour les personnes qui ne prévoient pas de déménager. Des augmentations de loyer allant jusqu'à 3% dans les locations existantes sont possibles à partir d'avril 2024, précise le communiqué.

La tendance haussière n'a pas épargné les logements en propriété, dont les prix proposés ont augmenté en moyenne de 0,3% en Suisse, selon les calculs d'ImmoScout et Cifi. Les deux catégories de biens sont concernées, les maisons individuelles (+1,1%) et les appartements en copropriété (+2,1%) affichant des augmentations.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Légère progression du chômage en novembre

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Le nombre de chômeurs longue durée, soit depuis plus d'une année, a reculé de pas loin d'un tiers en comparaison avec le même mois de l'année précédente, se fixant à 10'712 personnes, soit près de 11% des chômeurs inscrits. (KEYSTONE/Christian Beutler) (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

Le nombre de personnes inscrites auprès des offices régionaux de placement (ORP) a augmenté en novembre, faisant légèrement progresser le taux de chômage. La hausse atteint 0,1 point de pourcentage à 2,1%, indique jeudi le Secrétariat à l'économie (Seco).

A fin novembre, 98'011 personnes étaient inscrites au chômage auprès des ORP, soit 6684 personnes de plus qu'il y a un an (+7,3%) et 4448 de plus qu'au mois d'octobre 2023 (+4,8%). L'ensemble des demandeurs d'emploi inscrits se chiffre à 168'898 personnes, en hausse de 2,7% sur un an.

Si le taux de chômage des jeunes est resté stable par rapport au mois d'octobre, à 2,1%, celui des seniors (50 à 64 ans) a progressé de 0,1 point de pourcentage à 2,0% sur la même période. La tranche intermédiaire, soit les 25 à 49 ans, a enregistré un taux de chômage à 2,3%.

En Suisse alémanique, le taux de chômage s'est établi à 1,8%, contre 3,1% pour la Suisse romande et le Tessin. Pour les hommes (2,2%), il s'est avéré un peu plus élevé que pour les femmes (2,0%), tandis que les Suisses (1,4%) ont un taux nettement plus bas que les personnes de nationalité étrangère (4,0%).

Baisse du chômage de longue durée

Le nombre de chômeurs longue durée, soit depuis plus d'une année, a reculé de pas loin d'un tiers en comparaison avec le même mois de l'année précédente, se fixant à 10'712 personnes, soit près de 11% des chômeurs inscrits.

En novembre, le nombre de places vacantes annoncées atteint 39'968 places, dont 23'215 étaient soumises à l'obligation d'annonce, qui concerne les postes vacants pour les genres de professions dont le taux de chômage national atteint au moins 5%.

En septembre 2023, les réductions de l'horaire de travail (chômage partiel) ont touché 2414 personnes, un chiffre en hausse de plus d'un quart sur un mois. Le nombre d'entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté de 12 unités (+15%), passant à 92. A titre de comparaison, en septembre 2022, le chômage partiel avait sévi dans 280 entreprises, touchant 3071 personnes.

Selon des données provisoires, 1673 personnes ont épuisé leurs droits aux prestations de l'assurance-chômage dans le courant du mois de septembre.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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