Rejoignez-nous

Suisse

De possibles crimes contre l'humanité russes, selon les enquêteurs

Publié

,

le

La Commission d'enquête internationale sur l'Ukraine présidée par le Norvégien Erik Møse va plus loin que sa précédente évaluation et estime que la Russie a perpétré des actes qui peuvent équivaloir à des crimes contre l'humanité. (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

La Russie a perpétré des actes qui peuvent équivaloir à des crimes contre l'humanité en Ukraine, selon la Commission d'enquête internationale mandatée à l'ONU. Celle-ci demande davantage d'investigations. Mais dit ne pas avoir d'indication de génocide dans ce pays.

La Commission franchit une étape supplémentaire par rapport à son évaluation intermédiaire. En septembre dernier, son président Erik Møse avait dit qu'il manquait des preuves et des analyses pour parler de possibles crimes contre l'humanité.

Dans l'intervalle, les Etats-Unis ont affirmé en février que de tels crimes avaient été perpétrés, selon les données sur lesquelles ils s'appuyaient. "Depuis septembre, nous avons obtenu bien davantage d'indications", a affirmé jeudi à la presse M. Møse.

Selon la Commission, les attaques depuis six mois sur les infrastructures énergétiques et la torture attribuées à Moscou méritent d'être considérées comme des actes équivalant à des crimes contre l'humanité. Mais il faut encore vérifier que toutes les conditions sont remplies, dit-elle. Raison pour laquelle elle souhaite davantage d'investigations si elle est renouvelée dans quelques semaines par le Conseil des droits de l'homme.

Des millions de personnes ont été privées d'électricité pendant certaines périodes en raison de cette situation, alors que l'Ukraine était confrontée à des températures plus froides. La Commission mentionne aussi un prisonnier battu parce qu'il s'exprimait en ukrainien ou qu'il était incapable de chanter l'hymne russe.

"Systématisation"

Ces violations ont été menées avec "systématisation" et sont "largement répandues", "planifiées" et "dotées de ressources", a expliqué un membre de la Commission, Pablo de Greiff. En revanche, sans accès à Marioupol, les trois enquêteurs n'ont pu établir si de possibles crimes contre l'humanité ont été perpétrés lors du siège de cette ville par les soldats russes.

Comme en septembre dernier, Moscou se voit aussi reprocher "de nombreux crimes de guerre". Ceux-ci vont d'exécutions délibérées à des attaques contre les civils, en passant par des détentions à l'isolement accompagnées de torture, des viols, des déplacements forcés ou des évacuations d'enfants vers la Russie.

Ces "enlèvements" d'enfants, selon l'Ukraine, sont considérés par Kiev comme un "génocide". "Nous n'avons pas trouvé qu'il y avait eu un génocide en Ukraine", affirme en revanche M. Møse, précisant là encore que les investigations doivent se poursuivre.

Des délais pour rapatrier des enfants équivalent aussi à des crimes de guerre, selon les enquêteurs. Plusieurs milliers d'entre eux auraient été évacués vers la Russie, plus de 16'000 selon Kiev. "Les données des parties varient largement", explique le président de la Commission.

Plus largement, en violation du droit international humanitaire (DIH), les militaires russes ont mené des assauts indiscriminés et disproportionnés. Ils ont notamment bombardé avec des armes explosives des territoires largement peuplés.

Armée ukrainienne également en cause

L'armée ukrainienne n'est pas exempte de reproches de la part des trois enquêteurs indépendants. Mais les incidents sont peu nombreux. Deux d'entre eux peuvent être considérés comme des crimes de guerre, selon eux: des détenus russes ont été exécutés ou torturés.

Pour certaines violations des deux côtés, les enquêteurs peuvent attribuer une responsabilité à des unités militaires ou des individus. Une liste est établie pour le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU mais ne sera pas rendue publique, a répété M. Møse. "Elle grandit à mesure que l'investigation avance", a renchéri M. de Greiff.

Autre reproche, les référendums d'annexion de quatre régions de l'est de l'Ukraine violent la Constitution, a insisté une membre de la Commission, Jasminka D¸umhur. Ils sont "illégaux".

La Commission, qui s'est rendue à plusieurs reprises en Ukraine ces derniers mois, se dit "horrifiée" par les destructions qu'elle a observées. Elle sait quel est l'"intérêt" auprès la communauté internationale, dit M. de Greiff. "Certaines destructions que l'on peut voir donnent du crédit" à une situation similaire à la Prmeière Guerre mondiale, selon lui.

Les enquêteurs ont mené des centaines d'entretiens et ont pu voir des sites bombardés, de même que des centres de détention ou de torture. Ils appellent à des poursuites nationales et internationales contre les responsables. Une demande lancée par les rescapés des violations, selon eux.

Selon des médias, la Cour pénale internationale (CPI) veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre, notamment pour le déplacement des enfants en Russie et les frappes sur des infrastructures civiles. La juridiction n'a pas fait de commentaire. Il y a plus d'un an, des investigations pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité ont été lancées par le procureur.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Lausanne

Au musée, le dernier chapitre des loups vaudois

Publié

le

André Keiser, chef de l'atelier de taxidermie du Naturéum à Lausanne, termine la préparation d'un loup renversé fin décembre par une voiture. (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Ici convergent les loups morts, accidentés ou tirés sur sol vaudois. A l'atelier de taxidermie du Naturéum à Lausanne, certains animaux sont destinés à être empaillés, et tous font l'objet d'une récolte de données. Chaque individu vient ainsi enrichir les collections scientifiques de l'institution.

"M236" et ses panneaux explicatifs trônent depuis un peu moins de deux ans dans les allées du Palais de Rumine non loin du tigre de Sibérie et de l'ours polaire. "Il louche, ce loup", remarque en souriant le taxidermiste du musée André Keiser, au moment d'évoquer les grands canidés accueillis entre ces murs. "Mais ça gêne peu de monde, la vitrine a du succès."

Le jeune mâle de 11 mois, issu d'une portée de cinq louveteaux nés au Marchairuz en 2021, a été abattu par un tir de régulation en mars de l'année suivante. Et il fait partie des loups qui ont été naturalisés - ou "empaillés" selon les pratiques d'autrefois - dans la capitale vaudoise durant les trois dernières années.

Dans un coin de l'atelier, qui jouxte l'entrée principale du bâtiment, un loup est couché sur son plateau de bois. Il s'agit de "Gros Pépère", le mâle reproducteur (M95) de la meute du Marchairuz. Ou, autrement dit, du père de M236, qui se trouve dans les salles d'exposition à l'étage. Plus loin, un autre loup: debout, cette fois, dans une position de "silhouette".

Les autres bêtes se dérobent. Plusieurs sont encore dans le congélateur.

Art de la conservation

"Nous n'avons pas le temps de tout taxidermiser", explique l'artisan, dont le métier tend à disparaître en Suisse. Car pour naturaliser l'animal d'une quarantaine de kilos, il faut compter entre deux mois et un an, entre le moment où le corps est réceptionné et celui où il est transformé.

Le résultat est l'affaire de quatre mains. André Keiser et son apprentie Céline Mouillé oeuvrent sur les spécimens qu'ils reçoivent, entre écorchage, tannage, montage et séchage. La partie la plus délicate? Les yeux, assurément, répond le taxidermiste.

Des yeux qui ne sont pas ceux d'origine, mais bien artificiels, comme le sont la plupart des éléments de la maquette finale. La mâchoire est trop fragile, la langue ne se garde pas et le squelette peut être prélevé pour être étudié. Seule la peau est réellement conservée.

Depuis le travail réalisé sur M236 - "le loup avec l'oeil qui part aux fraises" -, les deux naturalistes "sont montés en puissance". Techniques traditionnelles se mêlent aux plus récentes et forgent cet art d'apprêter et de conserver. Un animal taxidermisé aujourd'hui "est fait pour durer", rappelle celui qui travaille pour l'institution muséale depuis plus de 35 ans.

"Une avalanche de loups"

L'accord tacite qui existe avec la Direction générale de l'environnement (DGE) du Canton de Vaud "fait que l'on est prioritaire pour récupérer les carcasses" des animaux accidentés ou régulés sur le territoire, détaille Olivier Glaizot, conservateur en chef du Département de zoologie du Naturéum. Au moment de l'établir il y a près de trois ans, le Muséum cantonal des sciences naturelles recevait entre un et deux "Canis lupus" par année.

Depuis, "l'effet Albert Rösti" se fait sentir, constate le biologiste. L'entrée en vigueur de la loi fédérale sur la chasse révisée en 2023, qui autorise le tir de meutes entières, a provoqué "une avalanche de loups".

Selon un tempo qui est parfois difficile à déterminer, puisque les dépouilles transitent généralement par plusieurs endroits avant de se retrouver au musée. Elles passent par Berne et son Centre de médecine des poissons et des animaux sauvages (FIWI) afin d'être analysées, autopsiées et identifiées, relate le chercheur. Avant d'être, le plus souvent, renvoyées au service cantonal compétent.

Retracer le fil de l'histoire

Une fois à Lausanne, la mission est différente. Chaque vertébré qui passe les portes du musée intègre aussi ses collections scientifiques, fait savoir André Keiser. Prélever du matériel génétique sur l'animal, en l'occurrence un morceau de muscle, est partie intégrante du travail du taxidermiste. Les échantillons récoltés constituent une base de données centralisées, qui est mise à disposition de la recherche.

Il s'agit aussi de garder une trace "de ce qui est mythique dans le canton, à l'image du loup, mais aussi du chat sauvage ou du lynx", complète Olivier Glaizot. A terme, la volonté est de taxidermiser une meute entière, relève le conservateur en chef du Département de zoologie. "Mais on veut prendre le temps, surtout qu'on fait de la récupération, et aucunement des commandes de bêtes", continue-t-il.

Un sujet sensible

Parfois mal compris, le travail réalisé par l'institution se fait à la fois en marge et à travers les immenses débats politiques qui entourent le loup. "L'une des questions est de savoir si les musées devraient prendre position sur le sujet, ou simplement exposer les faits", évalue Olivier Glaizot.

"Ce sont de très belles bêtes. Une fois qu'on a la dépouille sur la table, on travaille de manière respectueuse", assure de son côté André Keiser. Le taxidermiste ne cache d'ailleurs pas la "forme d'émotion" qui se fait sentir à l'idée que Gros Pépère repose sur sa table, plutôt que de gambader dans le Jura vaudois.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Continuer la lecture

Lausanne

L'ancien syndic de Lausanne Daniel Brélaz est décédé

Publié

le

Daniel Brélaz est décédé dans la nuit de samedi à dimanche. Il avait 75 ans (archives). (© KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE)

Daniel Brélaz est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 75 ans. Le premier écologiste élu au Conseil national et syndic de Lausanne de longue date est mort des suites d'un arrêt cardiaque, annonce sa famille.

"Son décès fait suite à un arrêt cardiaque soudain, alors qu'il était hospitalisé en néphrologie pour un problème rénal", indique son fils Alexandre, dans un e-mail envoyé à Keystone-ATS.

Il ajoute qu'un problème cardiaque avait également été diagnostiqué, mais qu'il avait été considéré comme "secondaire" à ce stade, une intervention étant prévue d'ici mi-janvier.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Continuer la lecture

Suisse

Genève peut profiter des économies à l'ONU, dit sa présidente

Publié

le

Genève n'est pas en danger en tant que site de l'ONU, a déclaré Annalena Baerbock, présidente de l'assemblée générale, dans un entretien avec le "SonntagsBlick". (Photo d'archives) (© Keystone/EPA EFE/ANDRE BORGES)

Les mesures d'austérité de l'ONU ne menacent pas la Genève internationale, estime la présidente de l'assemblée générale des Nations unies, Annalena Baerbock. "Genève est un carrefour de la diplomatie multilatérale et n'est pas en danger en tant que site".

Des villes comme Genève, Bonn ou Nairobi peuvent même profiter des mesures d'économie, ajoute l'ancienne ministre allemande des affaires étrangères dans un entretien diffusé dimanche par le SonntagsBlick. "New York est un endroit très cher. C'est pourquoi nous réfléchissons aux sites que nous pourrions délocaliser. La Suisse n'est pas vraiment bon marché, mais elle est tout de même très attractive".

Pour Mme Baerbock, les coupes dans l'aide au développement sont une erreur fatale. "Chaque réduction de l'aide au développement est une balle tirée dans son propre pied. Davantage de crises et de conflits augmentent la pression migratoire", indique-t-elle, soulignant que la coopération internationale est, in fine, profitable à tout le monde.

Mais le "plus grand danger pour la sécurité de notre siècle" est le réchauffement climatique, affirme l'ancienne élue écologiste. Avec l'ensevelissement du village de Blatten (VS) suite à l'effondrement d'un glacier à la fin mai, "le changement climatique n'est plus seulement une notion abstraite, mais est devenu très concret", estime-t-elle. "Si nous ne maîtrisons pas la crise climatique, nous verrons malheureusement partout des catastrophes comme celle de Blatten".

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Continuer la lecture

Suisse

Le WWF désigne les gagnants et perdants 2025 du règne animal

Publié

le

Selon le WWF, les marmottes font partie des perdants de l’année 2025. (© KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER)

Malgré certains succès en matière de protection des espèces, le bilan global pour le monde animal reste négatif. Même la Suisse n’est pas un exemple à suivre, écrit le WWF, à l’occasion de la publication de sa liste des gagnants et perdants du règne animal en 2025.

LES PERDANTS EN SUISSE

MARMOTTE: au rang des perdants, le WWF cite la marmotte des Alpes, qui dépend d’une épaisse couche de neige pour isoler ses terriers. Lors des hivers pauvres en neige, comme récemment, les galeries se refroidissent et de nombreux animaux ne survivent pas à l’hibernation. Avec le réchauffement climatique, les conditions pour les marmottes deviennent de plus en plus incertaines.

LIEVRE: Le lièvre, autrefois largement répandu, est aujourd’hui rare. Dans certaines régions du Plateau, le lièvre a complètement disparu en raison du manque d’habitats adaptés, selon le WWF.

GAMMARES: Les gammares d’eau douce, une sorte de petite crevette, sont très sensibles aux pesticides dans l’eau et disparaissent petit à petit des ruisseaux. Selon le WWF, en renonçant à fixer une valeur limite pour le deltaméthrine - un insecticide pyréthrinoïde synthétique puissant - dans les eaux, le Conseil fédéral a manqué l’occasion d’améliorer leurs chances de survie.

LYNX: Le lynx, autrefois éteint en Suisse, a été réintroduit à partir de 1971 et compte aujourd’hui plus de 300 individus, la plus grande population d’Europe de l’Ouest. Pourtant, le WWF classe l’espèce parmi les perdants: les populations sont mal connectées, génétiquement appauvries et menacées par la consanguinité. Sans meilleure connexion entre les populations, les succès passés risquent d’être perdus.

LES GAGNANTS EN SUISSE

CHACAL DORÉ: Parmi les gagnants, le WWF cite le chacal doré. Le premier spécimen a été observé en Suisse en 2011, et depuis 2016, les observations sont régulières dans plusieurs cantons. Ce n'est probablement qu’une question de temps avant que des jeunes chacals naissent en Suisse.

HIBOU PETIT-DUC: Le hibou petit-duc avait presque disparu de Suisse. Aujourd’hui, la situation a changé: en 2025, 161 territoires de hiboux ont été recensés, un nombre jamais atteint depuis des décennies.

BISON: Enfin, des naissances de bison d’Europe à l’état sauvage ont à nouveau été observées dans les Carpates roumaines en 2025. Pour le WWF, c’est un signal fort que les programmes de réintroduction fonctionnent. En Suisse également, un projet vise à ramener ces animaux disparus depuis 1000 ans, mais pour l’instant, les bisons suisses vivent encore dans un enclos dans le Jura soleurois.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Continuer la lecture

Derniers titres

Les 2 derniers titres

Votre Horoscope

Bélier

Ce dimanche, la Lune en Bélier, vous place au centre de vos ressentis et réveille votre besoin d’agir selon vos propres élans.

Les Sujets à la Une