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Économie

Il y près de quinze ans, une première intervention pour sauver UBS

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Retour sur une opération qui restera un moment clef de l'histoire économique de la Suisse. (Photo/EPA/ANDRE PAIN) (© KEYSTONE/EPA/ANDRE PAIN)

Si le prêt accordé par la Banque nationale suisse (BNS) à Credit Suisse ne s'apparente pas au sauvetage d'UBS en 2009 dans le cadre de la crise financière dite des "subprimes", il n'en représente pas moins une 2e intervention des autorités helvétiques.

Tout commence en 2007 aux Etats-Unis. Les inquiétudes se concentrent alors sur les grands acteurs du marché global - dont Credit Suisse et UBS - nombre d'entre-eux voyant leur bilan rongé par des instruments financiers basés sur des crédits hypothécaires octroyés aux Etats-Unis à des clients disposant d'un très faible potentiel de remboursement et appelés dans le jargon "subprimes".

La stagnation, puis la baisse des prix de l'immobilier résidentiel aux Etats-Unis augmente le taux de défaut des crédits hypothécaires dans le segment subprime. Les prix des tranches les moins bien notées de ces titres commencent à chuter au printemps et au début de l'été. Suivent les tranches mieux notées. Durant l'été, l'assèchement interbancaire et la suspicion de défaut entre les établissements se matérialisent: les Bourses s'emballent, alors que les banques cherchent en vain des liquidités. La BNS commence à en fournir à celles qui en font la demande.

Rappelant le contexte actuel, mais dans une toute autre ampleur, l'emballement des marchés prend une tournure destructrice. Le directeur général d'UBS, Peter Wuffli, est débarqué, Marcel Rohner, lui succédant. UBS, qui a réintégré puis liquidé le fonds spéculatif Dillon Read Capital Management dans sa banque d'affaires, après de premières grosses pertes sur le marché hypothécaire américain, achève l'année 2007 dans une position difficile. Les amortissements de près de 10 milliards de dollars passés dans la banque d'affaires se soldant par une perte nette de 4,4 milliards de francs.

Méfiance à son paroxysme

Au printemps suivant, le président Marcel Ospel, qui assurait pourtant représenter "une partie de la solution et non du problème", jette l'éponge. UBS réduit la voilure après avoir essuyé une perte de pas moins de 11,5 milliards de francs pour le seul 1er trimestre 2008. Alors que l'été voit les problèmes s'aggraver encore dramatiquement, le 15 septembre la banque d'investissement new-yorkaise Lehman Brothers fait défaut et entraîne le monde financier dans la crise la plus aiguë depuis la Grande Dépression des années 30.

La méfiance réciproque entre les banques, chacune supputant que l'autre sera la prochaine victime, se développe en facteur de risque global. Vitaux à l'irrigation du système financier, les prêts interbancaires menacent de se tarir et les banques centrales doivent intervenir massivement pour recapitaliser les établissements bancaires. UBS se trouve alors en première ligne: elle détient trop de titres risqués.

Le 16 octobre 2008 est dévoilé le plan concerté sous la houlette de la BNS pour le sauvetage du numéro un bancaire helvétique. Ephémères responsables d'UBS, son président Peter Kurer et son directeur général Marcel Rohner, admettent ne plus être en mesure de stabiliser l'institut par ses propres moyens. En décembre, le Conseil fédéral, qui a d'abord refusé d'intervenir dans le système financier, injecte dans UBS 6 milliards de francs sous la forme d'une émission d'obligations convertibles.

Un effondrement de la banque, qui emploie alors pas moins de 26'000 personnes en Suisse, finance quelque 70'000 entreprises et détient 20% de l'épargne du pays, aurait des conséquences désastreuses pour l'économie domestique. UBS transfère quant à elle 39,1 milliards de dollars (à l'époque 45,9 milliards de francs) d'actifs illiquides dans un fonds de stabilisation ad hoc contrôlé par la BNS (le SNB-Stabfund), contre 60 milliards maximum prévus initialement.

Salaires excessifs

Alors que la nécessité de l'opération stigmatise dans l'opinion publique les salaires excessifs des dirigeants bancaires, les clients quittent l'établissement non seulement par peur de perdre leurs avoirs mais, aussi par mépris pour l'institut financier, tombé de son piédestal. L'exercice 2008 se solde par une perte abyssale de 20,89 milliards de francs, dont un "kolossal" débours de plus de 33 milliards dans la banque d'affaires.

Ayant renoncé au secours de l'Etat, Credit Suisse semble dans un premier temps échapper à la crise - à tout le moins en comparaison avec UBS - même si le jour de l'annonce du sauvetage de son rival, le numéro deux bancaire helvétique laisse le doute s'instiller en annonçant une recapitalisation à hauteur de 10 milliards de francs. En décembre 2008, l'établissement supprime un poste sur dix. La perte au titre de 2008 atteint 8,22 milliards de francs.

Le sauvetage d'UBS reste par ailleurs controversé. Oswald Grübel, qui avait repris les rênes d'UBS de février 2009 à septembre 2011 pour la ramener sur la voie de la rentabilité, avait jugé précipité l'appel au secours. La direction de l'époque n'avait tout simplement pas de plan et s'est tournée vers la politique et la BNS, avait-il ainsi déclaré.

Certes, le soutien étatique aux banques existe dans d'autres pays. Mais le sauvetage d'UBS participe d'un processus de régulation bancaire toujours plus contraignante destinée à éviter qu'un Etat n'ait à repêcher une banque d'importance systémique ("too big to fail"). Si le secteur visé estime la régulation trop stricte, ses détracteurs, eux, la juge inefficace.

Au final, la sauvetage d'UBS n'aura rien coûté au contribuable. Ayant pris un risque considérable en faveur de la banque, la Confédération cède sa participation à l'été 2009, avec à la clé, un bénéfice de 1,2 milliard de francs. Quant à la BNS, elle revendra fin 2013 le SNB-Stabfund à UBS elle-même, réalisant un gain de 3,76 milliards

Selon les points de vue, UBS, les marchés financiers, la politique et les régulateurs ont tiré les leçons des événements de 2008 et 2009, ou pas encore. UBS est aujourd'hui bien capitalisée mais demeure un acteur d'importance systémique dans l'économie nationale, qui, le cas échéant, devra à nouveau être sauvé.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Économie

La Fed baisse ses taux, deux responsables voulaient un statu quo

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Pour la troisième fois d'affilée, la Fed a décidé de baisser ses taux d'intérêt. Une décision qui divise au sein de l'institution (archives). (© KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE)

La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a abaissé mercredi ses taux d'intérêt pour la troisième fois d'affilée. Une décision largement attendue par les marchés financiers mais marquée par une division grandissante.

Les taux directeurs américains sont réduits d'un quart de point de pourcentage, pour être ramenés dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%, annonce l'institution dans un communiqué.

Elle précise que trois des douze votants étaient contre: deux ne voulaient pas de baisse du tout et un voulait une détente plus forte, d'un demi-point.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Économie

Taxes US: 15% appliqués avec effet rétroactif au 14 novembre

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Le Conseil fédéral avait annoncé à la mi-novembre une réduction des droits de douane américains sur les produits suisses de 39% actuellement à 15%. La date de l'entrée en vigueur de cet accord n'était pas encore connue (image d'illustration). (© KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE)

Les droits de douane sur les marchandises suisses exportées aux Etats-Unis sont abaissés de 39% à 15%. L'accord entre en vigueur avec effet rétroactif au 14 novembre, date de la signature de la déclaration d'intention avec Washington, annonce mercredi la Confédération.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Taxes US: 15% appliqués avec effet rétroactif au 14 novembre

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Le Conseil fédéral avait annoncé à la mi-novembre une réduction des droits de douane américains sur les produits suisses de 39% actuellement à 15%. La date de l'entrée en vigueur de cet accord n'était pas encore connue (image d'illustration). (© KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE)

Les droits de douane sur les marchandises suisses exportées aux Etats-Unis sont abaissés de 39% à 15%. L'accord entre en vigueur avec effet rétroactif au 14 novembre, date de la signature de la déclaration d'intention avec Washington, annonce mercredi la Confédération.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne répertorie hirondelles, martinets et chauves-souris

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Lausanne a recensé les hirondelles, martinets et chauves-souris vivant dans les bâtiments de la ville. (image d'illustration) (© Keystone/GAETAN BALLY)

Pas moins de 366 bâtiments abritent des hirondelles, des martinets ou des chauves-souris dans la capitale vaudoise. La Ville de Lausanne a dressé mercredi un premier bilan "réjouissant" de cet inventaire mené dans le cadre de son plan biodiversité.

Sur l'ensemble des édifices concernés, "295 accueillent des martinets, 42 des hirondelles et 29 des chauves-souris", détaillent les autorités lausannoises dans un communiqué. La présence de ces espèces - protégées par la législation cantonale, tout comme leurs nids et gîtes - en milieu urbain a été mise en lumière dans une carte inédite.

Cette cartographie découle d'une démarche participative réalisée au printemps et durant l'été 2025, visant à "mieux protéger ces espèces". Environ 200 heures de prospection ont été assurées par une vingtaine de bénévoles formés par la Station ornithologique suisse, avec l'appui de spécialistes. Les observations ont été complétées par des signalements citoyens via la plateforme "Lausanne participe".

Mieux préserver

"Ce recensement nous permet d’agir de manière ciblée et concrète pour préserver la biodiversité urbaine. Ces espèces sont de précieuses alliées dans nos écosystèmes et leur présence témoigne de la qualité de notre environnement", souligne Natacha Litzistorf, directrice du Logement, de l’environnement et de l’architecture citée dans le communiqué.

La Ville rappelle avoir déjà installé plus d’une centaine de nichoirs sur des bâtiments publics, notamment des écoles. En 2025, 61 nichoirs à martinets ont ainsi été posés sur le collège de Prélaz.

"Cette première phase servira de base à un plan d’action dès 2026, prévoyant des solutions pratiques pour les propriétaires lors de rénovations, la pose de nichoirs adaptés et le suivi des colonies", indiquent encore les autorités.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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