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Genève

La petite musique qui unit les réfugiés ukrainiens en plein Genève

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Les plus jeunes réfugiés peuvent trouver de quoi jouer dans le centre d'accueil genevois. (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

Il n'aura fallu que quelques paroles en ukrainien pour que des personnes s'attroupent autour d'une partition. Plus d'un mois après le début du conflit, l'Eglise de l'Armée du Salut en plein de Genève vit au rythme d'une petite musique qui unit les réfugiés.

En ce samedi, les tables du centre d'accueil peinent à se remplir du vrombissement observé depuis cinq semaines. La météo hivernale a dissuadé certains de quitter trop tôt les hôtels dans lesquels ils sont hébergés.

Au piano, Irina, 27 ans, répète régulièrement la même mélodie mélancolique. Depuis son départ de Kiev au deuxième jour de la guerre, elle vient jouer ici plusieurs fois par semaine. "C'est la musique qui m'inspire", dit cette traductrice, désormais loin des siens dont la plupart sont restés au pays.

Pour elle, la fuite a été une évidence dès les premiers bombardements. Les impacts, les sons des raids à quelques kilomètres, l'augmentation des prix ne laissaient aucune autre possibilité pour elle.

"Je suis complètement perdue", admet-elle, même si elle peut parler à ses proches régulièrement. "J'espère que la guerre va se terminer". Comme Irina, la plupart des Ukrainiens viennent chercher des indications sur les procédures et sur le quotidien. Et aussi un peu de connexion Internet, quelques produits d'hygiène et beaucoup de réconfort.

"Pour ne pas pleurer"

Les situations sont très différentes, comme les réactions. Tout dépend de la ville qu'il a fallu quitter, du périple auquel il a fallu faire face. Yulia, une Ukrainienne de France voisine, est bénévole pour aider au centre de l'Armée du Salut, comme traductrice. "Mais je ne fais pas tant de la traduction que de l'accompagnement psychologique", dit-elle. "Beaucoup de gens veulent parler".

C'est le cas de la volubile Valentina, 50 ans, infirmière elle aussi partie de Kiev et arrivée il y a quelques semaines. "Merci beaucoup Genève, je vous aime", scande-t-elle comme une vedette du rock.

Pour elle, une seule envie. "La paix", dit-elle. Et elle réfléchit à rentrer rapidement dans son pays mais n'est pas certaine que les conditions soient réunies. En attendant, elle veut être utile si elle peut à Genève, après avoir travaillé pendant 25 ans dans un hôpital. "C'est mieux de faire quelque chose, pour ne pas pleurer".

Autour d'elle, l'affluence s'est progressivement étoffée et le piano a laissé place à la chanson en ukrainien. Ici, presque toutes les personnes présentes sont des femmes. L'un des rares hommes s'aventure auprès de quelques-unes d'entre elles pour chanter.

Au centre de la salle, un couple mange. Arrivés le 11 mars de Tcherniguiv, Andreï, 66 ans, et Liudmila, 68 ans, étaient tous les deux ingénieurs. Après plusieurs jours dans les abris de leur immeuble, ils se sont résolus à quitter leur ville sur injonction de leur seconde fille qui se trouve aux Etats-Unis.

Plusieurs jours pour arriver

"Nous ne voulions pas", glisse Andreï. Mais les deux sexagénaires ont fait leur valise en une heure. Trois heures plus tard, les ponts étaient détruits et la ville isolée. Un départ n'aurait plus été possible.

Andreï montre les fenêtres soufflées et le toit endommagé par une roquette russe contre leur immeuble. Il leur aura fallu au total cinq jours pour rejoindre la frontière en voiture, beaucoup plus que prévu. Puis le train, avant Genève où ils résident chez des amis de leur fille. Dans son récit, Andreï n'est plus interrompu depuis quelques minutes par Yulia. "C'est trop triste, je ne peux pas traduire", admet-elle.

A quelques encablures, Aliocha et sa famille sont désormais habitués. Ils sont les premiers à être arrivés. "Le petit était dans une fatigue tellement extrême que j'ai cru qu'il était handicapé", fait remarquer la directrice de l'hébergement d'urgence à l'Armée du Salut, Valérie Spagna. Désormais, Aliocha gambade et les sourires ne sont pas rares sur son visage.

Pour Andreï et Liudmila en revanche, l'inquiétude d'avoir laissé une fille et un petit-enfant à Tchernuigiv est permanente. Dans cette ville, pas d'eau, pas d'électricité et la possibilité de parler se limite à une minute tant les connexions sont difficiles. Cette situation incite à venir régulièrement au centre de l'Armée du Salut: "il faut bouger", dit Liudmila.

Dans un an, le couple se voit en Ukraine. Mais il faudra que le président russe Vladimir Poutine ait été mis hors d'état de nuire, selon Andreï. Avec son épouse, il mentionne la fête chaque année entre habitants de Tchernuigiv et ceux de villes bélarusse et russe à 70 km de la leur environ. Celle-ci est devenue impossible selon eux. "Nous n'oublierons jamais", dit Liudmila. Cette musique, ils ne voudront plus l'entendre.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Genève

Pour un contreprojet à l'initiative "J'y vis, j'y paie!"

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Le Grand Conseil genevois ne veut pas de l'initiative législative cantonale de l'UDC "J'y vis, j'y paie!" (illustration). (© KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS)

Le Grand Conseil genevois ne veut pas de l'initiative législative cantonale de l'UDC "J'y vis, j'y paie!". Mais il estime qu'une réforme de la fiscalité des communes est nécessaire, raison pour laquelle il a adopté jeudi soir le principe d'un contreprojet dans ce sens.

"A Genève, le système d'imposition communale des personnes physiques est le plus compliqué de Suisse", a dénoncé le centriste Sébastien Desfayes, rapporteur de majorité. L'initiative vise à transférer l'intégralité de l'impôt communal au lieu de domicile. Ce faisant, elle porte atteinte à la solidarité entre les communes, a-t-il déploré: "La Ville de Genève perdrait 50 millions de francs."

Actuellement, l'impôt communal est partagé, selon des calculs très complexes, entre la commune de domicile et la commune de travail lorsque ces communes sont différentes, une pratique unique en Suisse. S'y ajoutent les mécanismes de péréquation financière intercommunale, un millefeuille tout aussi complexe "qui arrive en bout de course", selon M. Desfayes.

"Temps considérable"

Pour le Centre et à sa suite Libertés et justice sociale (LJS) et le MCG, il faut réformer le système, mais l'initiative pose problème. Ils se sont déclarés en faveur d'un contreprojet. "Les discussions sur une refonte du système de péréquation prendront un temps considérable. Le contreprojet parlera des principes de la réforme.", a expliqué le rapporteur de majorité.

"Les années de discussions vont engendrer des blocages. C'est hasardeux", a mis en garde le Vert Julien Nicolet-dit-Félix, rapporteur de deuxième minorité. Rejetant l'initiative, il a plaidé pour le statu quo. Un avis partagé par le socialiste Grégoire Carasso, rapporteur de troisième minorité, pour qui "la redistribution d'une part de l'impôt sur le lieu de travail est juste."

De leur côté, le PLR et l'UDC sont favorables à l'initiative et au principe d'un contreprojet. Au final, l'initiative a été refusée par 63 non (le Centre, MCG, LJS, Verts et PS) et 32 oui (PLR et UDC). Le principe d'élaborer un contreprojet a, lui, été accepté par 63 oui (le Centre, MCG, LJS, PLR et UDC) et 33 non (Verts et PS).

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Football

René Weiler: "L'adversaire était plus fort"

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René Weiler lucide sur la performance de son équipe (© KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD)

"Expérience, apprentissage." Tels sont les deux mots martelés par René Weiler à l’heure de l’analyse de la défaite 2-0 du Servette FC devant le Slavia Prague.

"Je n’ai pas été surpris par la valeur du Slavia Prague, reconnaît le Zurichois. Cette équipe tourne très bien depuis le début de la saison et elle possède une solide expérience de ces rencontres européennes." Une expérience qui fait bien sûr défaut à ses joueurs. "Nous sommes devant un défi immense qui ne nous permet pas de rêver vraiment, poursuit-il. Mais il sera extraordinaire pour mes joueurs. J’espère qu’ils vont apprendre très vite."

René Weiler a demandé à ses joueurs d’exercer un pressing dès les premiers instants. "Seulement si un ou deux joueurs sont en retard, le pressing ne marche pas, poursuit-il. En Suisse, Dereck Kutesa est capable de peser dans cet exercice. Mais ce soir, il n’a pas gagné un duel. Je ne lui jette pas la pierre. L’adversaire était tout simplement plus fort. Nous n'avons pas été en mesure de créer quelque chose en première période. Après, le 2-0 tombe à un mauvais moment pour nous et c'était fini..."

René Weiler demandera à ses joueurs de ne pas méditer trop longtemps sur ce revers. "Il y a le match à Lucerne qui arrive dimanche", souffle-t-il. Avec l’interdiction de subir une troisième défaite de rang en championnat.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Football

Servette se rate

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Servette battu par le Slavia Prague à la Praille (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

La grande première du Servette FC en phase de poules d’une compétition européenne ne restera pas dans les mémoires. Les Grenat ont balbutié leur football face au Slavia Prague.

Devant 19'783 spectateurs, le Servette FC s’est incliné 2-0 au Stade de Genève devant les Pragois. Cette défaite initiale ôte pratiquement tout espoir de qualification pour les seizièmes de finale aux Grenat. Ils doivent limiter leurs ambitions à la conquête de la troisième place synonyme de repêchage en Conerence League dans un duel avec le Sheriff Tiraspol, battu 2-1 jeudi soir à domicile par la Roma de Jose Mourinho.

Une équipe qui doit attendre la 69e minute pour adresser son premier tir cadré de la soirée ne méritait pas un meilleur salaire. Incapable de se créer une seule véritable occasion, la formation de René Weiler ne fut pas à la hauteur de l’événement. Et rien ne dit malheureusement qu’elle le sera dans deux semaines à Rome face au favori du groupe. La crainte que cette phase de poules de l’Europa League s’apparente à un chemin de croix n’est peut-être pas infondée.

Seul Cognat...

Après une entame soignée avec une volonté clairement affichée de donner du rythme à la rencontre, le Servette FC a très vite dévoilé ses limites. Face au collectif adverse, les Grenat furent bien incapables de peser véritablement sur la rencontre. Lors des venues de Genk et des Rangers à l'occasion du tour préliminaire de la Ligue des Champions, ils avaient offert une bien meilleure réplique. Seul Timothé Cognat sembla en mesure de provoquer un véritable danger.

Le Slavia a très vite cerné les manques adverses pour attaquer notamment les Grenat sur leur flanc gauche toujours aussi mal tenu par Bradley Mazikou. L’ouverture du score de la 32e est ainsi venue de ce côté avec la frappe imparable de Lukas Masopust qui avait su exploiter un renvoi bien médiocre de Bendeguiz Bolla.

Une affaire pliée avant l'heure de jeu

A la 58e, le buteur armait le corner pour la tête du Nigérian Igoh Ogbu pour le 2-0 qui a su profiter cette fois des largesses au marquage de David Douline. La messe était ainsi dite avant même l’heure de jeu pour un Servette FC toujours aussi inoffensif. Longtemps blessé cet été, Miroslav Stevanovic a ainsi livré une performance bien quelconque le soir où il aurait dû être grand.

A la 67e, René Weiler lançait dans la bataille Enzo Crivelli, Jérémy Guillemenot et Gaël Ondua avec le secret espoir que les trois bannis du moment lui sauvent la mise. Même si ce triple changement a insufflé un réel élan, la montagne à gravir restait bien trop haute pour ce Servette en panne d’inspiration.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Genève

Baignade fortement déconseillée dans l'Arve et le Rhône

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La baignade est fortement déconseillée dans l'Arve ainsi que dans le Rhône à partir de la Jonction à cause du déversement accidentel d'une grande quantité d'eaux usées à Annemasse, en France voisine (Photo d'illustration). (© KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN)

La baignade est fortement déconseillée dans l'Arve ainsi que dans le Rhône à partir de la Jonction, ont indiqué jeudi les Départements genevois du territoire et de la santé dans un communiqué commun. Le déversement accidentel d'une grande quantité d'eaux usées dans l'Arve à Annemasse (F) a entraîné une contamination bactérienne "très élevée".

Le déversement a eu lieu à la suite de l'obstruction d'un collecteur d'eaux usées du réseau d'assainissement de l'agglomération d'Annemasse dans la nuit de mercredi à jeudi, ont précisé les autorités genevoises.

Jusqu'à nouvel avis, toutes les activités impliquant un risque d'ingestion d'eau du fleuve ou de la rivière - notamment baignade, kayak, rafting, paddle - sont "fortement déconseillées" dans ces zones. La baignade et la consommation d'eau sont également déconseillées aux animaux de compagnie. L'eau potable genevoise n'est pas concernée par cet incident.

Les travaux de réparation du collecteur d'eaux usées bouché sont en cours, indiquent les autorités. La canalisation défectueuse devrait fonctionner à nouveau normalement "dans les prochaines heures". Les autorités suivent la situation et continueront d'informer la population.

Les bactéries présentes dans les eaux usées et déversées dans l'Arve peuvent provoquer des nausées, des vomissements ou des diarrhées de quelques jours, préviennent les autorités. En cas de symptômes, il est recommandé de boire de l'eau en suffisance.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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