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Genève

"Le contrôle des données peut être une arme de destruction massive"

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L'ancien secrétaire général adjoint de l'ONU Jean-Marie Guéhenno met en garde contre une approche autoritaire du contrôle des données pour empêcher préventivement tout opposition dans certains pays (archives). (© KEYSTONE/EPA/ALEX PLAVEVSKI)

Le contrôle des données et les algorithmes "auto-apprenants" peuvent devenir "une arme de destruction massive du 21e siècle". Avant le sommet du GESDA à Genève, un expert met en garde contre une possible confrontation entre des sociétés qui ne se parlent plus.

"La richesse et le pouvoir viennent actuellement du contrôle et de la gestion des données", affirme dans un entretien à Keystone-ATS le professeur à l'Université de Columbia et spécialiste des affaires internationales, Jean-Marie Guéhenno. Or, "la science est un multiplicateur qui peut être bien ou négativement utilisé". Elle offre une masse critique pour faire avancer la société mais provoque aussi des menaces.

Parmi ce qui l'inquiète, les armes biologiques ciblées ou les ordinateurs quantiques. Ceux-ci, s'ils aboutissent, pourraient offrir des possibilités mais s'accompagner aussi de dangers "qui font peur", dit l'ancien chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Si la protection des données numériques ne peut être garantie, des questions importantes et aussi différentes que le contrôle aérien ou la gestion de l'eau pourraient être perturbées.

"Nous n'avons pas encore pris la mesure" des interactions entre toutes les avancées, insiste M. Guéhenno. Selon lui, les institutions actuelles "ne sortiront pas indemnes" face aux changements du lien entre science, communautés humaines et contrôle politique.

Pour être utiles, les données, "que nous fabriquons toujours plus", doivent être exploitées par l'intelligence artificielle (IA). Mais il est difficile de garantir que les algorithmes, toujours plus "auto-apprenants", continueront à se conformer aux droits humains, insiste l'ancien secrétaire général adjoint de l'ONU. Les robots tueurs, s'ils se matérialisent, vont supprimer les combattants dans les guerres.

Deux approches attendues

Les affrontements en Ukraine montrent déjà comment un conflit est mené "à distance" pour certaines sociétés, en dehors des Ukrainiens et des Russes. Ils ne semblent "pas réels" pour beaucoup d'Occidentaux et cette situation "est un peu dangereuse" parce qu'elle pourrait provoquer une militarisation plus large, ajoute M. Guéhenno. Il doute que la Russie puisse compenser son infériorité technologique par le nombre grâce à la mobilisation partielle.

Plus largement, "nous devons oeuvrer pour ne pas nous laisser contrôler par les technologies", insiste M. Guéhenno. Dans les vingt prochaines années, deux approches pourraient s'affronter, dont "aucune n'est satisfaisante". D'un côté, la société individualiste occidentale qui insiste sur la protection des données, mais aboutit déjà à une "lutte de tous contre tous" et une "polarisation" politique.

Elle fait face à "une violence qui monte" et une "prime à la radicalité". Les individus n'ont plus de liens avec ceux qui ne font pas partie de leur environnement numérique qui partage leurs opinions. Les élections récentes dans plusieurs pays occidentaux l'ont montré.

De l'autre, l'approche autoritaire et établie sur les valeurs collectives en Chine pourrait mener à des manipulations pour le contrôle du bonheur des citoyens. Un moyen d'annuler préventivement toute dissension.

"Si les algorithmes pouvaient maîtriser toutes les données alimentées par les êtres humains, cela permettrait de les contrôler d'une manière qui aurait fait rêver la police de Staline", insiste l'ancien secrétaire général adjoint de l'ONU. "Je ne sais pas si ce modèle aboutira", dit-il toutefois.

Plus de 1000 participants à Genève

Rapportée aux liens entre les Etats, cette situation pourrait aboutir à une "mobilisation nationaliste" synonyme de conflit, un scénario "catastrophique" qui n'est pas le plus probable. "C'est une menace qu'il ne faut pas sous-estimer", selon M. Guéhenno qui relève toutefois "la civilité" observée encore en Suisse.

Pour faire contrepoids, il appelle à oeuvrer par le bas, entre "citoyens actifs". De même, l'ONU doit aborder ces questions avec des acteurs au-delà des Etats, comme les scientifiques et le secteur privé, dit-il encore. Aucun pays, "même le plus puissant", ne pourra régler ces problèmes seul.

M. Guéhenno, qui doit participer mercredi à l'ouverture du sommet, salue l'initiative de l'Anticipateur de Genève pour la science et la diplomatie (GESDA), porté par la Suisse. Il faut que cette discussion sur les bienfaits et les problèmes soit menée, selon lui.

Près de 1200 participants d'environ 40 pays doivent se retrouver de mercredi à vendredi à Genève. Le GESDA doit notamment dévoiler son radar pour cette année sur les anticipations des percées scientifiques à 5, 10 ou encore 25 ans. Le président de la Confédération Ignazio Cassis rassemblera de son côté vendredi quelques ministres sur ce lien entre diplomatie et sciences dans le cadre de cette rencontre.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Genève

Le feu ravage un appartement dans le quartier des Pâquis

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Le Service d'incendie et de secours (SIS) est intervenu avec 10 véhicules pour maîtriser ce feu d'appartement aux Pâquis (image d'illustration). (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

Un incendie s'est déclaré vendredi, en fin d'après-midi, dans un appartement du quartier des Pâquis, à Genève. Le feu s'est propagé aux combles de l'immeuble. Les trois occupants du logement, incommodés par les fumées, ont été emmenés à l'hôpital.

Les locataires de l'appartement en feu, deux adultes et un enfant, se sont réfugiés sur le toit de l'immeuble. Ils ont été secourus et évacués grâce à une grande échelle, a indiqué le porte-parole du Service incendie et secours (SIS) de Genève, le lieutenant Nicolas Millot, confirmant une information de la Tribune de Genève.

Les pompiers sont intervenus avec 10 véhicules et 40 hommes. Outre les 3 occupants de l'appartement détruit par les flammes, les secours ont pris soin de 7 personnes, qui ont été contrôlées au nid de blessés qui avait été aménagé par le SIS. Une enquête de police a été ouverte pour déterminer les causes de l'incendie.

En début de soirée, vendredi, l'incendie était sous contrôle. Les pompiers ont démonté le toit du bâtiment pour dénicher d'éventuels foyers cachés qui auraient permis au feu de redémarrer.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Genève

Un établissement revisite la fête des mères: levée de boucliers

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La direction d'une école primaire à Genève veut changer le concept de la fête des mères au nom de l'inclusion des genres. Cette initiative a suscité un tollé (image prétexte). (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

A Genève, la direction de l'école primaire de Lully a annoncé aux parents que le concept de la fête des mères allait changer "au vu de la mouvance actuelle traitant de l'inclusion des genres et de l'égalité homme-femme". Réaction immédiate de l'UDC et du MCG, qui fustigent cette initiative.

Le courrier adressé jeudi aux parents des élèves, et largement diffusé sur les réseaux sociaux, précise que la décision a été prise "de ne plus fêter exclusivement les mamans durant le mois de mai, mais, de manière plus globale, les gens qu'on aime". Dans un communiqué, l'UDC dénonce "la nouvelle mission woke du Département de l'instruction publique (DIP)".

Le MCG relève pour sa part qu'"il n'est pas acceptable de supprimer ces traditions sympathiques à une époque où notre société a perdu beaucoup de ses repères". Le parti, qui s'inquiète de cette tendance, a déposé une question écrite au Grand Conseil.

Cette polémique a rapidement pris de l'ampleur vendredi. Sollicité par Keystone-ATS, le DIP précise qu'il "n'approuve d'aucune manière la démarche isolée prise par la direction de l'école de Lully". La conseillère d'Etat Anne Hiltpold estime qu'il s'agit d'une erreur de jugement. Elle a demandé à la direction de l'école de revenir sur sa décision afin de maintenir la confection de bricolages pour la fête des mères et la fête des pères, comme le veut la tradition à l'école primaire.

"La direction générale de l'enseignement obligatoire n'était pas au courant de cette démarche, que nous ne soutenons ni sur la forme ni sur le fond", ajoute le DIP. Le Département estime qu'elle ne contribue aucunement à servir des objectifs pédagogiques ou éducatifs.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Genève

Deux policiers patrouillent à cheval près de la frontière à Troinex

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Une patrouille de la brigade équestre de la police genevoise effectuent une patrouille dans le cadre d'une mission de prévention des cambriolages et de sécurisation aux abords de la frontière, ce jeudi a Troinex pres de Geneve. (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

La toute nouvelle brigade équestre de la police genevoise a effectué jeudi soir une première mission sur le terrain à Troinex (GE). Cette patrouille s'inscrivait dans le cadre d'une opération de prévention des cambriolages aux abords de la frontière.

Carino et Nirval, deux chevaux de la race des Franches-Montagnes, étaient montés par des policiers cavaliers. Les deux hongres, âgés de cinq ans, ont bénéficié d'un entraînement de près d'une année comprenant notamment une désensibilisation aux différents stimuli, comme des pétards ou des fumigènes.

"Carino a son petit caractère mais il est calme dans sa tête", a expliqué sa cavalière. Quant à Nirval, il montre un certain peps, a-t-elle ajouté. La nouvelle brigade équestre comprend trois chevaux, quatre cavalières et un cavalier ainsi qu'une enquêtrice spécialisée, un coordinateur et un lieutenant, soit huit personnes au total.

Elle pourra réaliser des missions dans le domaine de la prévention et de la dissuasion en milieu rural ou urbain. La brigade équestre patrouillera tous les jours dans différents secteurs du canton.

Une magistrate cavalière

Les patrouilles à cheval se repèrent loin à la ronde et peuvent aussi voir par-dessus les haies, ce qui est important dans le cadre de cette opération de prévention des cambriolages, a relevé le coordinateur de la brigade. En plus de ces missions sur le terrain, la brigade gérera les affaires judiciaires en lien avec la maltraitance animale.

La conseillère d'Etat en charge du Département des institutions et du numérique (DIN), Carole-Anne Kast, était présente à l'occasion de cette première sortie. La magistrate, qui est aussi cavalière, relève que la présence des chevaux change le regard de la population sur le travail de la police. "Ce qui est très positif", selon Mme Kast.

Brigade pérenne

Convaincu par les résultats d'un projet-pilote mené entre 2018 et 2020, le canton avait donné son feu vert pour la création d'une brigade équestre. Genève avait déjà une police montée au 19e siècle. Elle avait été abandonnée au profit de moyens plus modernes. De 1996 à 1998, un groupe équestre avait été brièvement recréé dans le but de patrouiller au centre-ville.

En Suisse, d'autres cantons utilisent aussi les chevaux pour des missions ciblées. Seul Genève est doté d'une brigade pérenne avec ses propres chevaux.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Piétonnisation de la rue de Carouge: échec du référendum du MCG

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La Ville de Genève veut fermer la rue de Carouge à la circulation entre le rond-point de Plainpalais et la place des Augustins, ici à l'image, en supprimant la voie de circulation et une centaine de places de stationnement (archives). (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

Le référendum lancé par le MCG contre un crédit complémentaire de 3,7 millions de francs pour des aménagements liés à la piétonnisation de la rue de Carouge en Ville de Genève n'a pas abouti. Le parti a récolté 2500 signatures, alors que 3200 étaient nécessaires.

"Il y a eu peu de mobilisation, nous étions un peu seuls", a déclaré jeudi à Keystone-ATS Daniel Sormanni, conseiller municipal MCG. L'élu regrette l'échec de ce référendum, mais il "continuera le combat en disant que ces aménagements ne vont pas".

Pour le MCG, la piétonnisation de la rue de Carouge "risque de bouleverser irrémédiablement le mode de vie, l'économie locale et l'accessibilité de la ville". Le parti craint pour la survie des commerces locaux de l'artère, tant au niveau des livraisons que de la clientèle.

La Ville de Genève veut fermer la rue de Carouge à la circulation automobile entre le rond-point de Plainpalais et la place des Augustins, en supprimant la voie de circulation et une centaine de places de stationnement. A la place, une piste cyclable sera créée et les voies du tram seront mises aux normes. Elargis, les trottoirs accueilleront une soixantaine d'arbres.

Pour ce faire, un crédit de 8,1 millions avait été voté en juin 2021. Le crédit complémentaire de 3,7 millions concerne les aménagements dans les rues adjacentes, où des accès et des places de livraisons pour les commerces seront aménagés. Le montant avait été accepté par tous les partis au Conseil municipal, à l'exception du MCG et de l'UDC.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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