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Climat

Rincées, les vignes suisses souffrent d'attaques de champignons

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Les conditions météorologiques de ces dernières semaines ont favorisé le développement du mildiou, un champignon qui s'en prend aux feuilles et aux grappes dans les vignes. Ici dans un vignoble à Auvernier (NE). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Le secteur viticole suisse souffre, comme d'ailleurs toute l'Europe, d'attaques de mildiou et d'oïdium provoquées par les précipitations de ce début d'été. Pour lutter contre ces champignons, les viticulteurs renouvellent les traitements après chaque lessivage.

Les répercussions des conditions climatiques de 2021 sur la production de raisin ne sont pas encore connues mais devraient logiquement peser sur la quantité de raisin. Mais le fort engagement des vignerons devraient limiter la casse.

"De mémoire de vigneron, on n'a jamais vu autant de pluie", réagit mardi auprès de Keystone-ATS Pierre-André Roduit, chef de l’office valaisan de la viticulture. Conséquence: la propagation du mildiou, une maladie fongique épidémique favorisée par un temps très humide et chaud, a explosé.

"Cette année, on a constaté des infections tous les jours. On n'avait jamais vécu ça", relève Pierre-Antoine Héritier, président de la fédération valaisanne des vignerons, soulignant que le plus ensoleillé des cantons jouit d'un climat habituellement sec.

D'ailleurs, le mildiou, qui s'attaque d'abord aux feuilles, se propage rarement aux grappes en Valais. Avec ce climat très compliqué, les deux hommes gardent aussi à l'oeil la propagation de l'oïdium, un autre champignon qui peut faire des ravages.

"Conjonction de facteurs négatifs"

Sur Vaud, la situation est tout aussi "inhabituelle", relève Olivier Viret, chef du Centre de compétences culture spéciale à l'Etat de Vaud. "En 2016, la forte pression du mildiou avait eu lieu avant la floraison. Cette année, c'est juste après la fleur".

Après un mois de juin chaud où la vigne a poussé très fortement, les précipitations tombées dès le 20 juin et jusqu'à aujourd'hui ont lancé le cycle des infections. "On se retrouve ainsi avec une conjonction de facteurs négatifs", souligne Olivier Viret en référence à la grêle qui s'est abattue récemment dans toutes les régions du canton sauf la Côte, notamment à Concise, Aigle et dans le Lavaux.

Le sud des Alpes n'est pas mieux loti. Déjà très affecté par deux épisodes de grêle en juillet qui ont provoqué jusqu'à 90% de perte à certains endroits comme à Bellinzone, le nord du Tessin doit aussi faire face au développement de maladies fongiques "déjà visibles et difficilement contrôlables", indique Giovanna Gilardi, porte-parole au service tessinois de l’agriculture. Le sud du Tessin, sous l'eau depuis trois jours, craint désormais également l'apparition de mildiou.

"Fenêtre de traitement"

Pour lutter contre ces maladies fongiques, la vigne doit être traitée préventivement. Mais, là aussi, les épisodes récurrents de pluie n'ont pas facilité la vie des viticulteurs, car les traitements - à base de cuivre contre le mildiou, et de soufre contre l'oïdium - doivent être appliqués lorsque la vigne est sèche.

Les viticulteurs sont sur les rotules: depuis fin juin, il a fallu parfois sortir deux fois par semaine pour sulfater, détaille Johannes Rösti, directeur de la Station viticole neuchâteloise à Auvernier. "Le plus délicat est de trouver une fenêtre pour placer les traitements", précise-t-il.

Et comme les produits appliqués ne sont pas éternels, il faut recommencer après chaque lessivage, résument les différents interlocuteurs. Le contexte va rester difficile jusqu'à fin juillet, sachant que les sulfatages doivent s'arrêter au 15 août, en vue des vendanges.

Dégâts très divers

Il n'est pas encore possible d'esquisser de bilan tant les régions au sein même des cantons ont été arrosées différemment. En Valais, les dégâts liés au mildiou, très hétérogènes entre parcelles et cépages, sont néanmoins plus importants que les années précédentes, relève Pierre-André Roduit. Sur Vaud, si les pertes risquent d'être massives, "on ne peut cependant généraliser", lui fait écho Olivier Viret. "Il reste des grappes saines. Il a moins plu sur la Côte que dans le Lavaux", cite-t-il en exemple.

A Neuchâtel, "la plupart des viticulteurs ont pu protéger leur récolte", relève Johannes Rösti, même si cela a pu provoquer des tensions avec les riverains, incommodés par des traitements effectués le samedi. Si le temps se stabilise en août et en septembre, il sera encore possible d’obtenir une vendange de bonne qualité dans les vignobles épargnés par la grêle, précise-t-on au Tessin.

Pour Florian Favre, ingénieur oenologue à l'Etat de Genève, le fait que quasiment toutes les vignes genevoises sont mécanisées et que plus de 85% d'entre elles ont un sol enherbé facilite les traitements. "Si les plans de traitement ont été suivis, les vignes sont saines", relève Florian Favre.

Tout dépend aussi du cépage: le chasselas et le merlot sont très touchés par le mildiou, le gamay, moins. "Dans une dizaine de jours, quand les sucres se concentreront dans le raisin, le risque de maladies sera écarté", précise-t-il.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Climat

Sri Lanka: nouvelle alerte intempéries dans le centre déjà ravagé

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Le bilan des intempéries au Sri Lanka a franchi le cap des 600 morts. (© KEYSTONE/EPA/CHAMILA KARUNARATHNE)

Les autorités du Sri Lanka ont lancé vendredi de nouvelles alertes aux pluies et aux glissements de terrain pour les régions du centre, principales victimes du passage il y a une semaine du cyclone Ditwah qui a fait plus de 600 victimes et 2 millions de sinistrés.

L'organisation nationale en charge de la sécurité des bâtiments (NBRO), dont la mission est de surveiller la stabilité des reliefs, s'est inquiétée des fortes précipitations qui affectent le centre de l'île.

"Les chutes de pluie ont dépassé les 150 mm par endroits ces dernières vingt-quatre heures. Si elles continuent, mettez-vous à l'abri pour éviter les risques de glissement de terrain", a averti la NBRO.

La semaine dernière, les intempéries qui ont accompagné le cyclone Ditwah ont fait au moins 607 morts, selon un dernier bilan, et plus de deux millions de sinistrés, ce qui en fait la catastrophe la plus meurtrière depuis le tsunami de 2004.

Au moins 214 personnes étaient toujours portées disparues vendredi, selon le dernier bilan de l'agence de gestion des catastrophes (DMC).

Les eaux qui ont noyé de nombreux faubourgs de la capitale Colombo ont poursuivi leur décrue, permettant à une partie de leurs habitants de regagner leur domicile.

Le nombre de sinistrés accueillis dans des hébergements d'urgence a reculé de 225'000 à 170'000.

Dans les provinces du centre du pays, les efforts de nettoyage se sont poursuivis vendredi, notamment avec l'aide de l'armée qui a déployé des milliers d'hommes dans les zones inondées ou dévastées.

"Nous estimons qu'il faut dix hommes pour nettoyer une seule maison en une journée", a déclaré à l'AFP un bénévole du nom de Rinas dans la ville de Gampolas (centre).

Aide suisse

Les autorités ont estimé à 6 à 7 milliards de dollars le coût de la reconstruction du pays, dont l'économie émerge à peine de la pire crise de son histoire en 2022.

La Confédération va déployer de l'aide dans la région. Dans un communiqué diffusé jeudi, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) indiquait préparer le déploiement au Sri Lanka d'une équipe de six membres du Corps suisse d'aide humanitaire. Il s’agit surtout de spécialistes en eau, assainissement et hygiène.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Climat

Collombey-Muraz: une partie de la falaise de la Barme a été minée

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Des curieux regardent des blocs de pierre tomber de la paroi surplombant le quartier de la Barme à Collombey-Muraz (VS). (© KEYSTONE/CYRIL ZINGARO)

Un pan de la falaise surplombant le site de la Barme à Collombey-Muraz (VS), soit 50 mètres cubes de rochers, a été miné, mardi. Trois cents habitants avaient été préalablement invités à quitter leur domicile, pour des raisons de sécurité.

Le microminage n'aura duré que quelques secondes. Les spécialistes n'ont pas fait exploser le rocher, mais ils l'ont fait imploser de l'intérieur, afin d’éviter tout éboulement brutal. Le rocher a ainsi cédé par petits morceaux sans offrir un gros boum assourdissant aux curieux présents.

Près de septante personnes ont été mobilisées pour l'occasion afin de garantir l'opération et sécuriser les alentours (policiers, pompiers et membres de la protection civile). "Tout s'est déroulé selon le protocole", indique Glenn Martignier, le chef de l'état-major de conduite régionale. "L'opération de minage a même eu lieu avec 15 minutes d'avance". Aucun incident n'a été à déplorer.

Priés de quitter leur logement pour 13h00, les habitants de six immeubles du quartier ont pu regagner leur chez eux en milieu d'après-midi.

Il y avait un risque à 30 ans

Le choix de miner préventivement une partie de la falaise de la Barme a été pris par la commune de Collombey-Muraz. "En décembre 2023, des cailloux sont tombés du sommet de la falaise", raconte le municipal en charge du développement durable et des constructions à Collombey-Muraz, Noé Ruiz. "Une inspection plus poussée, en janvier 2024, nous a montré qu'un aléa rocheux de 40 à 50 mètres cubes menaçait de se détacher, dans une période pouvant aller de 0 à 30 ans, selon les experts. Nous avons préféré agir au plus vite"

Concrètement, les modélisations effectuées ont montré que le chemin de mobilité douce au pied de la falaise, ainsi que les immeubles et les parkings de La Barme situés à proximité, pourraient être menacés par ce pan de roches. D'où le choix d'effectuer ce microminage. "Nous avons surprotégé le quartier de la Barme", estime encore Noé Ruiz.

"D'autres opérations du genre ne sont pas prévues dans le Chablais valaisan", selon Glenn Martignier. "A Collombey-Muraz, plusieurs falaises demeurent tout de même sous surveillance" conclut Noé Ruiz, tout comme dans de nombreux autres endroits du canton.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Climat

Inondations en Indonésie: le bilan monte à 631 morts

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Les habitants d'un village de la région de Meureudu nettoient les rues après le passage du Cyclone Senyar. (© KEYSTONE/EPA/HOTLI SIMANJUNTAK)

Le bilan des inondations et glissements de terrain qui ont frappé la grande île indonésienne de Sumatra s'élève désormais à 631 morts, selon un décompte publié mardi par l'Agence nationale de gestion des catastrophes. Un million d'habitants ont été déplacés.

Par ailleurs, 472 personnes sont toujours portées disparues et 2600 ont été blessées dans trois provinces de l'île située à l'ouest de l'archipel, a précisé l'agence.

Selon l'agence, plus de 3,3 millions d'habitants ont été affectés par les inondations et 1 million ont été évacués et sont hébergés dans des abris provisoires.

Les inondations et glissements de terrain qui ont dévasté depuis une semaine l'Indonésie, la Thaïlande et la Malaisie ainsi que le Sri Lanka ont fait près de 1200 morts et des centaines de disparus.

En Indonésie, l'urgence est désormais d'acheminer de l'aide et des vivres dans de nombreuses zones totalement isolées et accessibles parfois uniquement par les airs ou par la mer.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Climat

Manille: manifestation en plein scandale des projets fictifs

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La colère gronde aux Philippines depuis la révélation d'une vaste affaire de corruption autour de projets "fantômes" de contrôle des inondations. (© KEYSTONE/AP/Aaron Favila)

Des milliers de manifestants se sont mobilisés dimanche dans la capitale philippine Manille pour demander des comptes en plein scandale des travaux fictifs sur la gestion des inondations. Ces projets "fantômes" auraient coûté des centaines de millions de dollars.

La colère gronde dans le pays d'Asie du Sud-Est depuis la révélation de cette vaste affaire de corruption. Ces derniers mois, les Philippines ont été frappées à répétition par des typhons, inondant des centaines de villages et faisant des dizaines de victimes.

"Jetez-les en prison maintenant", ont scandé des manifestants en défilant dimanche à Manille, tandis que d'autres, près du palais présidentiel, brandissaient des pancartes en forme de crocodile, symbole de leur lutte. "Il y a des gens qui sont morts à cause de cette corruption", affirme à l'AFP Jessie Wanaluvmi J, 20 ans.

Huit arrestations

Le président Ferdinand Marcos Jr. a vu des alliés comme des adversaires emportés par ce scandale, qu'il avait lui-même évoqué dans son discours sur l'état de la nation en juillet, après des semaines d'inondations meurtrières.

Les premières arrestations, celles de huit membres du département des travaux publics et des autoroutes, ont été annoncées il y a quelques jours seulement, le gouvernement promettant de faire de même avec des "gros poissons".

"J'espère sincèrement que justice sera faite. J'espère que le président sera déterminé à mettre en prison les responsables, que ce soient ses proches ou des sénateurs", déclare Azon Tobiano, 68 ans, venue à la manifestation avec sa petite-fille.

Les scandales liés à l'argent public sont récurrents dans le pays, où les responsables politiques reconnus coupables de corruption ont généralement évité les lourdes peines de prison.

Dimanche, plus de 17'000 policiers étaient déployés pour encadrer la manifestation, après des heurts en septembre lors de mobilisations similaires.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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