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Double Face : Josiane Balasko, icône du cinéma français

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Josiane Balasko, invitée de Double Face lors de sa venue aux "Rencontres du 7ème Art". / @Keystone, Peter Schneider

Figure emblématique du cinéma français, Josiane Balasko était de passage à Lausanne lors des "Rencontres du 7ème Art". Double Face l'a rencontré.

Enfant, Josiane Balasko nourrit une passion pour le dessin, mais c'est grâce à une amie qu'elle découvre sa véritable vocation : le théâtre. Ce tournant marque le début d'un parcours riche et varié, où elle s'illustre non seulement comme actrice au sein de la célèbre troupe du Splendid, mais aussi en tant que réalisatrice et scénariste.

Auréolée de trois Césars, Josiane Balasko a fait sensation lors des "Rencontres du 7ème Art" à Lausanne, où elle est venue présenter son film culte "Gazon maudit", sorti en 1995. Ce long-métrage, qui a marqué les esprits, aborde avec audace une thématique encore peu explorée à l'époque : l'homosexualité féminine.

"Gazon maudit" a connu un succès retentissant, tant en France qu'à l'international, et reste l'un des films emblématique de la carrière de Balasko. Parmi les huit films qu'elle a réalisés, ce dernier occupe une place particulière dans son cœur. Un film produit par Claude Berri, qui selon Josiane Balašković, de son vrai nom, n'avait pas pris conscience réellement de l'histoire du film.

Un concours de circonstance qui a permis à "Gazon maudit" de voir le jour aisément a contrario d'un autre film, "La cliente", sorti en 2008, avec Nathalie Baye, qui traite d'un sujet sensible : une femme s'offrant les services d'escorts boys. Un film, qui a d'abord vu le jour sous forme de livre, à défaut de mieux, dans un premier temps, avant de convaincre des investisseurs de s'engager dans cette production originale.

Josiane Balasko

Josiane Balasko, à 74 ans, n'a pas de passion particulière pour le cinéma, mais elle continue de prendre plaisir à jouer, à interpréter et à incarner des personnages, que ce soit au théâtre ou au cinéma. Cependant, elle avoue ne plus avoir la patience nécessaire pour se lancer dans l'écriture de scénarios, car le processus est, selon elle, trop long. En effet, il faut en moyenne trois ans, quand tout va bien, pour qu'un film soit produit, entre la recherche du sujet, son développement et le financement du projet.

Au fil des ans, elle a évolué dans un milieu cinématographique où elle a eu l'occasion de jouer des rôles comiques, mais aussi des interprétations plus sombres. Elle a collaboré avec la jeune génération du 7ème art, bien qu'elle constate qu'en France et en Europe, contrairement aux États-Unis, il y a davantage de femmes de son âge sur grand écran. Néanmoins sa génération reste souvent sous-représentée par rapport à ses homologues masculins.

Josiane Balasko

Scénariste, actrice, réalisatrice, Josiane Balasko a brillamment cumulé à de nombreuses reprises ces trois casquettes, notamment au théâtre. Aujourd'hui, elle se concentre principalement sur sa carrière d'actrice, tout en poursuivant d'autres projets notamment littéraires. Elle est actuellement en train d'achever l'écriture d' un nouveau roman d'aventure, un projet qui lui tient à cœur depuis longtemps, après d'autres publications.

Josiane Balasko, avec son humour et sa franchise, se souvient, pour nous, qu'elle n'avait au départ aucune idée précise de sa carrière. Elle avait simplement décidé, comme elle le rappelle dans un grand éclat de rire, vouloir "être une vedette", une phrase emblématique empruntée à Coluche.

Pour elle, la clé de la longévité dans ce métier réside dans l'autonomie et le travail acharné. Elle souligne l'importance de ne jamais compter sur les autres, mais plutôt sur soi-même. Balasko évoque également la période mémorable du café-théâtre avec la troupe du Splendid, qui a vu émerger de nombreuses stars aux côtés d'elle dans les années 70 et 80 et qui lui a, leur a permis d'exister en tant qu'artistes au travers de nombreuses créations.

Josiane Balasko

Josiane Balasko, nous confie dans Double Face avoir toujours su choisir ses rôles. Lorsqu'elle se lance dans un projet, c'est avant tout l'histoire et le personnage qui la séduisent. Ce choix, elle le réalise en solo, en toute indépendance. Néanmoins elle se souvient de ses débuts, où elle a parfois dû accepter "des merdes" pour pouvoir vivre, une réalité que beaucoup d'artistes connaissent.

Aujourd'hui, à presque 75 ans, Josiane Balasko ne se laisse pas emporter par la nostalgie de son parcours. Ce qui l'affecte davantage, ce sont les souvenirs des personnes de son entourage qui ont quitté ce monde. Outre le film "Gazon maudit" présenté lors des "Rencontres du 7ème Art" de Lausanne, elle y est venue également pour le film : "Grosse fatigue", projeté en hommage à son complice Michel Blanc, décédé l'automne dernier.

Au micro de Valérie Ogier et d'Isabelle Bertolini, elle nous confie également avoir transmis l'amour du jeu à sa fille, Marilou Berry. Dès l'âge de 7 ans, cette dernière a manifesté un désir ardent de faire du théâtre, prouvant que la passion pour la scène peut se transmettre de génération en génération. Cependant, le métier de comédien reste un choix difficile, comme elle le rappelle, souvent perçu comme un chemin sans débouchés, comme le disait souvent Thierry Lhermitte à ceux qui débutaient dans ce milieu, il y a quelques années.

Josiane Balasko

Josiane Balasko a partagé avec nous un précieux conseil hérité de sa grand-mère : "N'aie pas peur, on va pas te faire un deuxième trou au cul." Cette phrase, à la fois directe et pleine de sagesse, a guidé l'artiste tout au long de sa vie, lui permettant d'aborder les défis avec confiance.

Loin des projecteurs, Josiane Balasko se révèle être une personne aux multiples facettes. Si son image publique est souvent associée à la comédie, avec un rôle de trublion perceptible lors de l'interview Double Face, elle admet que sa vie personnelle est plutôt dramatique. Elle n'hésite pas à se décrire comme une éternelle râleuse également. Une femme attachante et authentique de passage à Lausanne lors de l'édition 2025 des "Rencontres du 7ème Art".

Josiane Balasko

Double Face L'intégrale Josiane Balasko

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Léna Furlan, finaliste du Prix du Livre de la ville de Lausanne.

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Léna Furlan était l'invitée de Double Face sur LFM. /@Gabriel Monnet, Ville de Lausanne

Léna Furlan, autrice lausannoise, nous ouvre les portes de son univers littéraire. Son premier roman "Le printemps peut-être" est en lice avec 4 autres finalistes pour le Prix du Livre de la ville de Lausanne.

Avec une sincérité touchante, Léna Furlan évoque les moments clés de son parcours, depuis ses premières étincelles créatives jusqu'à la publication de son œuvre. Elle dévoile ainsi les sources de ses inspirations personnelles, les mécanismes de son écriture et la manière dont elle donne vie à ses personnages et à leurs histoires. 

“On discute de nos journées, de choses sans importance puis de celles qui martèlent nos vies, on remet tout au même niveau, on lisse, on conseille, on compatit, on enrage.”

Avec le passé qui déteint sur le présent, les souvenirs qui s’emmêlent et un lien intense entre 2 sœurs, Léna Furlan égraine un quotidien parfois éprouvant dans lequel s’infiltrent les relents d’une relation amoureuse violente.

L’intégralité de cette rencontre au micro de Valérie Ogier est à retrouver ici:

 

Les 5 romans du Prix du livre de la Ville de Lausanne sont en lecture libre sur le site du Prix du Livre. Vous pouvez voter jusqu'au 31 décembre 2025. 

www.lausanne.ch/agenda-et-actualites/prix-du-livre/romans-du-prix.html

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Double Face: Roland Buti, écrivain lausannois en lice pour le Prix de la Ville de Lausanne

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Roland Buti était l'invité de Double Face sur LFM. /@Gabriel Monnet, Ville de Lausanne

L'écrivain lausannois Roland Buti était l'invité de Double Face. Au micro de Valérie Ogier,  il a notamment évoqué son livre : "Les petites musiques" paru aux Editions Zoé. Un roman qui aborde un épisode délicat de l'histoire suisse, en lice pour le Prix du livre de la Ville de Lausanne 2025.

Roland Buti est né à Lausanne en 1964 et y fait des études de lettres et d’histoire. Il enseigne l’histoire dans un gymnase et consacre son temps libre à l’écriture. En 2004, il publie son premier roman "Un Nuage sur l’œil", couronné par le Prix Bibliomedia Suisse. En 2013 paraît "Le Milieu de l’horizon" qui reçoit un Prix suisse de littérature. Traduit en sept langues, il est adapté au cinéma par Delphine Lehericey en 2019. Avec "Les petites musiques", Roland Buti signe son sixième roman, publié aux éditions Zoé comme les précédents. Un dernier ouvrage en lice pour le Prix du livre de la Ville de Lausanne 2025. Une 12e édition placée sous le parrainage du réalisateur lausannois Lionel Baier.

"Il a enregistré un vague sourire engageant. Le sourire de ceux qui, mal à l'aise, voudraient seulement qu'on les prenne dans les bras"

L'histoire du livre "Les petites musiques" se déroule dans une petite ville des montagnes jurassiennes, réputée pour son industrie fine de boîtes à musique et de caméras, dans laquelle Jana et son demi-frère Ivo passent leur enfance dans l’insouciance. Mais indocile et sauvage, Jana inquiète ses parents et son attitude à l’adolescence devient intolérable aux yeux de la société. L’administration la condamne à l’internement pour la "remettre dans le droit chemin". Son frère assiste impuissant au destin de sa sœur, tout comme il est le témoin d’une industrie et de toute une région sur le déclin. Dans un paysage hivernal, les personnages lumineux de ce roman redonnent vie à un pan méconnu de notre histoire.

L'intégralité de cette rencontre est à écouter ici:

 

Le livre de Roland Buti "Les Petites musiques" est disponible en ligne gratuitement jusqu'au 31 décembre :

www.lausanne.ch/agenda-et-actualites/prix-du-livre/romans-du-prix.html

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Double Face : Jean-Marc Richard, ou la passion de l'Eurovision

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Jean-Marc Richard était l'invité de Valérie Ogier, sur LFM, dans Double Face. / @KEYSTONE, Peter Schneider

Dans ce dernier Double Face de la saison sur LFM, Valérie Ogier reçoit Jean-Marc Richard, à l'occasion de la sortie du livre : "Eurovision Song Contest, de 1956 à nos jours", réalisé en collaboration avec Mary Clapasson et Nicolas Tanner.

Connu et reconnu depuis 30 ans pour ses activités radio, télévisuelles et caritatives, Jean-Marc Richard ne se définit pas uniquement par ses succès professionnels, mais plutôt par ses passions. Lorsqu'il se présente, il aime souligner qu'il a de multiples activités, tout en affirmant que la spécialisation est "mère des solitudes", faisant sien un slogan de "Lôzanne Bouge", dont il fut une figure de proue.

Son parcours, débuté comme apprenti libraire, l'a mené à devenir une figure emblématique en Suisse. Jean-Marc Richard a exploré diverses expériences professionnelles, notamment à Radio Acidule ou il a commenté en 1989 l'Eurovision pour la première fois. Une édition ayant eu lieu à Lausanne Beaulieu. Un événement qui l'a ensuite commenté dès 1992 pour la TSR, devenue RTS. Cette année, il a fait le choix de commenter l'événement une dernière fois, en mai dernier, à Bâle.

À l'issue du concours, il a publié un ouvrage monumental de 450 pages, véritable encyclopédie dédiée à l'Eurovision, qui compile 34 ans de notes et d'anecdotes sur cet événement emblématique, coécrit avec Nicolas Tanner, commentateur, complice de longue date à la RTS, et la réalisatrice Mary Clapasson. Ensemble, ils ont mis en lumière les coulisses de l'Eurovision, cherchant notamment à transmettre l'histoire de cet événement à une nouvelle génération de fans. Autrefois critiquée, comme le rappelle Jean-Marc Richard, l'Eurovision captive aujourd'hui 62% de part de marché via la RTS, lors de sa dernière édition, un succès que notre invité attribue à l'évolution de la manifestation et à la passion qui entourent cet événement.

SON 1

Jean-Marc Richard

Jean-Marc Richard, fervent défenseur de l’Eurovision, évoque, pour nous, dans Double Face, son livre “Eurovision Song Contest, de 1956 à nos jours”, publié aux Editions Favre. Un ouvrage riche en anecdotes qui aborde non seulement l’histoire du concours, mais également le phénomène des fans clubs, qui comptent à ce jour pas moins de 11 000 membres répartis à travers le monde.

Depuis ses débuts, Jean-Marc Richard a toujours cru en la valeur de cet événement, malgré les doutes exprimés par certains responsables de la radio et télévision publique quant à sa diffusion. Il nous révèle qu’il n’a pas commenté 34 Concours Eurovision, comme souvent mentionné, mais bel et bien 35. Son premier concours remonte à 1989, commenté pour Radio Acidule, radio associative, ancêtre de la radio LFM. Une édition qui avait lieu à Morges, suite à la victoire de Céline Dion à Dublin avec “Ne partez pas sans moi, un an plus tôt, en 1988. Un moment mémorable qui a marqué le début d’une aventure unique, où il se remémore, pour nous, les conditions de cette première retransmission "pirate", ayant repris le signal du média public, en y apposant ses commentaires et les interventions de ses invités en studio à Lausanne.

Avec nostalgie, il se souvient de cette première édition, tout en se réjouissant encore aujourd’hui de la victoire de l’artiste biennois Nemo l'an dernier. Beaucoup, y compris Jean-Marc Richard, imaginaient qu’il pourrait remporter le prix, témoignant ainsi de l’enthousiasme qu'il a suscité parmi ses fans.

Jean-Marc Richard

Au-delà de l’Eurovision, Jean-Marc Richard nous plonge dans ses premiers émois radiophoniques, témoignant d’un parcours riche. C’est au sein de radios libres qu’il fait ses premiers pas, mais c’est surtout en animant l’émission “Banane Rock” à Radio Acidule qu’il a véritablement débuté. Une émission qu'a animé le co-fondateur de la Dolce Vita, club de rock emblématique de Lausanne.

"Fréquence Banane", la radio de l’Université de Lausanne, est née dans le sillage de cette effervescence créative. Jean-Marc Richard se souvient avec nostalgie d’autres moments forts de ses débuts, comme cette émission audacieuse réalisée en direct des égouts lausannois avec Daniel Brélaz. Pourtant, c’est aux matinales de Radio Acidule qu’il garde son premier fait d'armes marquant.

Radio Acidule, en tant que radio associative, avait pour mission de donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas. C'est ainsi que Jean-Marc Richard a eu l’opportunité de réaliser un portrait poignant d’une détenue atteinte du sida. Une interview qui a permis à la détenue d’obtenir sa libération et à l'homme de radio de recevoir le prestigieux prix Goretta en 1990.

En repensant à cette époque, Jean-Marc Richard évoque d'autres souvenirs de rencontres, d’échanges et de proximité. Une période où la radio n’était pas seulement un moyen de communication, mais un véritable espace de dialogue et de solidarité. Son parcours, guidé par la passion de la musique et l’engagement social, continuent de le guider aujourd’hui.

Jean-Marc Richard

Jean-Marc Richard évoque un engagement profondément ancré dans son enfance, une période où l’Eglise de Chailly à Lausanne jouait un rôle central dans sa vie. C’est là qu’il se rendait pour assister au culte, baignant dans un univers empreint de valeurs sociales et d’un profond engagement communautaire. Certains de ses proches voyaient en lui un futur pasteur, tant son implication était palpable.

Sa sensibilité face aux injustices du monde l’a toujours poussé à réagir. Pour lui, l’injustice est une réalité insupportable, suscitant une révolte qui se traduit par une colère constructive, mais aussi par un engagement en faveur des plus démunis. Sa mère, elle-même une figure engagée, a été son modèle, lui transmettant des valeurs de solidarité et de compassion.

Bien que Jean-Marc Richard ait d’abord souhaité s’investir dans l’humanitaire plutôt que de se tourner vers les médias, son chemin l’a conduit à faire de la radio. Néanmoins sa rencontre avec Edmond Kaiser, le fondateur de l’association Terre des hommes, a marqué un tournant décisif dans son parcours qui lui permettra d'allier médias et humanitaire, en devenant, à la demande de Jean Martel, alors directeur, la voix de la Chaîne du bonheur.

Cependant, Jean-Marc Richard insiste sur le fait que l’argent n’a jamais guidé ses choix de vie. Jusqu’à l’âge de 32 ans, il gagnait à peine 800 francs, se débrouillant avec différents mandats, animant des jeux tels que la “roue de la chance” dans des magasins, et participant à des événements comme le Comptoir Suisse ou la Foire du Valais. Pour lui, la réussite ne se mesure pas en termes financiers, mais plutôt par l’impact qu’il peut avoir sur la vie des autres.

Conscient des dérives de la vie, vécus notamment durant la période “Lôzane Bouge”, Jean-Marc ayant vu certains de son entourage sombrer dans la toxicomanie, cela a renforcé son désir de rester ancré dans la réalité. Il ne veut pas que son existence soit résumée à une simple carrière, mais plutôt qu’elle soit définie par ses valeurs, ses engagements et son humanité.

Jean-Marc Richard

Dans ce Double Face animé par Valérie Ogier, Jean-Marc Richard a évoqué également la fin imminente de sa collaboration avec la RTS, prévue pour la fin de l’année 2025, marquée par la dernière émission de "La ligne de cœur". Malgré cette séparation, l’animateur continuera de travailler avec la SSR, notamment pour les mandats du "Kiosque à musique", et maintiendra son engagement envers "La chaîne du bonheur".

Un épisode de "Double Face" qui s’est terminé, comme avec chacun de nos invités, avec la séquence de questions à la volée nommée :"Tac-au-tac". Jean-Marc Richard nous a ainsi partagé une anecdote amusante, se remémorant les moqueries qu’il a subies lorsqu’il était animateur pour la Loterie romande, à la TSR, où on l’avait qualifié de "singe hurleur". Plus profondément, le Vaudois a révélé, avec émotion, que sa famille est son bien le plus précieux, une attache solide qui lui permet de rester ancré dans la réalité. Il a exprimé le regret de ne pas avoir pu leur consacrer davantage de temps.

Jean-Marc Richard

"Eurovision Song Contest, de 1956 à nos jours", de Jean-Marc Richard, Mary Clapasson et Nicolas Tanner, disponible aux Editions Favre.

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Double Face : Petra Volpe, une voix pour les infirmières

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Petra Volpe, cinéaste suisse, s'est confiée à Valérie Ogier pour Double Face. / @clickcinema.ch

Dans cet avant dernier Double Face de la saison, Valérie Ogier reçoit la cinéaste suisse Petra Volpe, réalisatrice du film "En première ligne".

Petra Volpe, réalisatrice suisse, reconnue pour son film "L'Ordre divin" sorti en 2017, où il était question du droit de vote des femmes en Appenzell en 1971, était l'invitée de Valérie Ogier et de Double Face. Elle nous revient avec un nouveau projet intitulé "Heldin", en français "En première ligne", qui met en lumière la vie d'une infirmière de nuit, Floria. Un film de 90 minutes qui retrace la vie intense d'un hôpital, où le service est surchargé et où les défis rencontrés par le personnel soignant, les patients et leur entourage sont palpables.

"En première ligne" ne se contente pas de dépeindre le quotidien d'une professionnelle de santé, mais aborde également des questions sociétales et politiques. Petra Volpe s'est intéressée, via son personnage principal, aux femmes en général, sachant que plus que 80 % des infirmières sont des femmes. Elle met en avant les enjeux cruciaux auxquels fait face le secteur, notamment le manque de personnel. Selon l'OMS, d'ici 2030, il pourrait manquer 13 millions de soignants à l'échelle mondiale, une situation alarmante qui pourrait mener à une crise sanitaire planétaire.

"En première ligne" est bien plus qu'un simple récit ; c'est une déclaration d'amour pour la profession d'infirmière selon notre invitée, et un appel à la prise de conscience collective. En nous rappelant que nous sommes tous des patients potentiels, Petra Volpe nous invite à réfléchir sur l'importance de ces héros du quotidien et sur les défis qu'ils doivent surmonter.

Petra Volpe

La réalisatrice nous confie avoir mené des recherches approfondies sur le travail dans les hôpitaux, pour son film "En première ligne". Elle s'est inspirée de situations réelles pour créer une œuvre sous tension, où chaque scène résonne avec la réalité du terrain. Les infirmières, qui ont eu l'occasion de visionner le film, lui ont confirmé l'authenticité des situations dépeintes.

Petra Volpe, qui vient de terminer le tournage d'un nouveau projet, continue d'explorer des thématiques profondes et actuelles. Son prochain film, qui aborde la réalité des hommes emprisonnés aux États-Unis, tout en intégrant le thème de la maladie d'Alzheimer, est le fruit de dix années de recherche aux USA, pays dans lequel elle réside. Tourné en 26 jours principalement en Angleterre et soutenu par des fonds suisses, cette production promet d'être une œuvre marquante, prévue pour sortir en 2026.

Petra Volpe

Dans son dernier film "En première ligne", Petra Volpe tire notamment la sonnette d'alarme sur les conditions de travail des infirmières, mettant en lumière des situations visant à interpeller le public. Avec une approche qui lui est propre, la réalisatrice utilise le cinéma comme un vecteur de récits, cherchant à connecter les individus à travers des histoires qui résonnent profondément.

Pour elle, le cinéma n'est pas seulement un divertissement, mais un moyen d'élever les esprits et de nourrir les âmes. De la nourriture des corps lorsqu'elle évoque sa "nonna" italienne et son jardin, son grand-père boulanger, ou encore sa grand-mère et son potager, à la nourriture de l'esprit, il n'y a qu'un pas, franchi entre l'enfance et l'âge adulte via son œuvre. Petra Volpe aime observer le monde qui l'entoure, lire et s'immerger dans l'art. Ces passions lui insufflent l'espoir nécessaire pour avancer avec force dans la vie. C'est la nourriture qui la fait vibrer.

Petra Volpe

"En première ligne" est le 3ème film de Petra Volpe, qui a déjà marqué les esprits avec différents courts métrages et productions télévisées. Ses précédents films, notamment "L'ordre divin", ont rencontré un certain succès, récoltant divers prix prestigieux. Cependant, malgré cette reconnaissance, la cinéaste suisse nous avoue que le financement de ses projets reste un défi. Elle se considère néanmoins chanceuse de pouvoir travailler en Suisse, où le soutien financier à la culture facilite la réalisation de films, contrairement aux États-Unis, où elle réside, et où le financement est principalement privé.

Une dernière production qui profité de cette dynamique helvétique, inspirée d'un livre : "Unser Beruf ist nicht das Problem, es sind die Umstände", en français : "Notre profession n'est pas le problème, ce sont les circonstances",, écrit par l'infirmière allemande Madeline Calvelage. Un livre qui relate une journée de garde d'une infirmière et qui a donné à la réalisatrice l'impression d'un thriller, influençant le rythme et la tension de son film. Madeline Calvelage avec laquelle elle a ensuite collaboré pour développer le scénario et les histoires des patients.

Tourné dans un hôpital désaffecté près de Zurich, "En première ligne" a aussi bénéficié de l'expertise d'une consultante infirmière pour recréer l'univers médical d'un établissement hospitalier. Petra Volpe a également été soutenue par Nadja Habicht, une infirmière expérimentée qui a formé l'actrice Leonie Benesch, qui interprète le rôle central de Floria. Ce choix s'est imposé naturellement à la réalisatrice après avoir découvert l'actrice allemande dans le film "La salle des profs". Le personnage de Floria est à la fois physique et psychologique, incarnant une infirmière perfectionniste et d'une grande humanité malgré des circonstances professionnelles difficiles.

Petra Volpe

Le Double Face de Petra Volpe se conclut comme pour tous nos invités par la traditionnelle séquence du "Tac-au-tac". Elle nous apprend notamment que son mot préféré est : "compassion". Elle ne trouve pas qu'avoir de la compassion est un problème, à contrario d'Elon Musk, qu'elle cite au cours de notre entretien, qui a déclaré le contraire récemment. Elle pense justement que chacun a besoin de compassion, encore plus en ces temps difficiles.

Petra Volpe

"En première ligne", de Petra Volpe, est à voir actuellement au cinéma.

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