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International

Hong Kong - Pékin intensifie sa répression avec un vaste coup de filet

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Une cinquantaine de figures de l'opposition pro-démocratie ont été arrêtées mercredi à Hong Kong, dont l’avocat américain John Clancey. Il est le premier Américain interpellé au nom de la nouvelle loi. © EPA/JEROME FAVRE

Une cinquantaine de figures de l'opposition pro-démocratie ont été arrêtées mercredi à Hong Kong en vertu de la récente loi sur la sécurité nationale. Il s'agit du plus grand coup de filet mené à ce jour contre les détracteurs de Pékin au nom de ce texte drastique.

Les autorités chinoises ont engagé en 2020 une reprise en main musclée de l'ex-colonie britannique. Hong Kong avait l'année précédente été le théâtre d'une mobilisation populaire inédite depuis la rétrocession en 1997.

Et ces interpellations, dont beaucoup sont liées aux primaires organisées par l'opposition l'été dernier, en sont une nouvelle illustration. La police a confirmé que 53 personnes, dont un avocat américain, avaient été arrêtées pour subversion dans cette opération matinale qui a mobilisé un millier d'agents.

Le ministre hongkongais de la Sécurité, John Lee, a qualifié ces arrestations de "nécessaires". Il a expliqué qu'elles visaient un groupe de personnes ayant cherché à "noyer Hong Kong dans les abysses".

Le gouvernement chinois a aussi défendu ce coup de filet. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, a assuré que ce qui était menacé, ce n'était que "la liberté de certaines forces extérieures et individus à Hong Kong, qui s'associent les uns aux autres pour tenter de saper la stabilité et la sécurité de la Chine".

Arrestations dénoncées

A en croire un décompte fait sur Facebook et Twitter par des partis et des personnalités de l'opposition, au moins 48 arrestations ont été réalisées, la plupart pour "subversion".

Ce coup de filet matinal a été rapidement condamné par Antony Blinken, l'homme choisi par le président élu américain Joe Biden pour diriger sa diplomatie, et qui a dénoncé une "attaque contre ceux qui défendent courageusement les droits universels".

"L'administration Biden-Harris se tiendra aux côtés du peuple de Hong Kong et contre la répression de la démocratie par Pékin", a-t-il promis.

Américain interpellé

C'est un spectre très large de la mouvance pro-démocratie qui a été visé mercredi, qu'il s'agisse d'ex-parlementaires comme James To, Andrew Wan, Lam Cheuk Ting ou Claudia Mo, ou de militants plus jeunes. Parmi ces derniers, figurent notamment Gwyneth Ho, une ancienne journaliste de 30 ans passée dans le militantisme, et Tiffany Yuen, une conseillère de district de 27 ans.

Des proches de Joshua Wong, l'un des visages les plus connus de la mouvance pro-démocratie, actuellement incarcéré, ont affirmé sur son compte Facebook que son domicile avait été perquisitionné.

La police a aussi réalisé une perquisition dans un cabinet d'avocats engagé dans la défense des droits de l'Homme. L'avocat américain John Clancey, qui travaille pour cette entreprise, a été arrêté, a-t-on appris de sources proches du dossier. Il est le premier Américain interpellé au nom de la nouvelle loi.

Eteindre la flamme de la résistance

L'opération de police a aussi ciblé les médias. Trois groupes de presse -Stand News, Apple Daily et Inmediahk- ont dit avoir reçu la visite de policiers.

"C'est une vraie nuit des longs couteaux, la plus vaste attaque menée à ce jour contre la démocratie à Hong Kong", s'est insurgé l'avocat Antony Dapiran, auteur d'un livre sur les mouvements sociaux à Hong Kong.

Nathan Law, un compagnon de route de Joshua Wong qui s'est exilé en juillet, a accusé les autorités de chercher à "éteindre la flamme de la résistance".

La police de Hong Kong n'a fait aucun commentaire officiel. Mais des personnalités pro-démocratie ont déclaré que ces arrestations étaient liées aux primaires organisées en juillet par l'opposition avant les législatives.

Prévues en septembre 2020, ces élections, au cours desquelles l'opposition entendait capitaliser sur la popularité de la mobilisation de 2019, ont été reportées d'un an par le gouvernement au prétexte de l'épidémie.

"Grave provocation"

Le but des primaires, auxquelles plus de 600'000 Hongkongais ont participé, était d'éviter un éparpillement des votes de l'opposition et de désigner les 35 candidats qui brigueraient ceux des sièges du Conseil législatif (Legco, le parlement local) qui sont attribués au suffrage universel. Les autres sont attribués selon un système alambiqué qui garantit presque à coup sûr la majorité au bloc pro-Pékin.

L'opposition espérait rafler les 35 sièges en question, et être ainsi pour la première fois majoritaire dans la législature, afin de constituer un contre-pouvoir réel à l'exécutif hongkongais qui est aligné sur Pékin.

La Chine avait présenté ces primaires comme une "grave provocation" et affirmé que faire campagne pour prendre le contrôle du parlement pouvait relever de la "subversion", en vertu de la loi sur la sécurité nationale entrée en vigueur quelques semaines plus tôt.

Imposé sans débat par Pékin, ce texte fut une riposte à la crise politique de 2019, quand Hong Kong avait pendant des mois été le théâtre de manifestations contre les ingérences de la Chine.

Très flou dans sa formulation, le texte s'attaque à quatre types de crimes: la sécession, la subversion, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères. Il prévoit des peines de perpétuité. Les autorités avaient initialement assuré que la loi ne viserait qu'une "extrême minorité". Mais elle a été invoquée pour étouffer la dissidence et criminaliser certaines opinions politiques.

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Culture

Le grand architecte américano-canadien Frank Gehry est mort

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Frank Gehry était l'architecte de bâtiments emblématiques tel que le musée Guggenheim de Bilbao en Espagne ou le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles. (archives) (© KEYSTONE/AP/Richard Vogel)

L'architecte américano-canadien Frank Gehry, l'un des rares de sa profession à s'être hissé au rang de superstar à travers la planète, est mort vendredi à l'âge de 96 ans, a fait savoir à l'AFP son bureau.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Football

Un groupe favorable pour la Suisse au Mondial 2026

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Un tirage au sort qui a satisfait Murat Yakin (© KEYSTONE/EPA/SALVATORE DI NOLFI)

La Suisse n'a pas été malheureuse lors du tirage au sort du Mondial 2026 à Washington. Dans le groupe B, elle affrontera en effet le Canada, le Qatar et un barragiste, qui pourrait être l'Italie.

Murat Yakin et sa sélection peuvent avoir le sourire. Une fois encore, la Suisse (17e au classement FIFA) a évité de tomber sur des adversaires trop relevés. Le Canada (FIFA 27) était l'équipe la plus abordable dans le chapeau 1, alors que le Qatar (FIFA 51) ne figurait pas parmi les épouvantails du chapeau 3.

Le troisième opposant des Helvètes sera le vainqueur du play-off A de l'UEFA. En l'occurrence, quatre pays vont se disputer la qualification: Italie, Irlande du Nord, Pays de Galles et Bosnie-Herzégovine.

Les Suisses entameront leur parcours dans les trois premiers jours de la compétition. Ils joueront au Canada et sur la côte est des Etats-Unis. Le calendrier sera publié samedi par la FIFA.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Accord entre Meta et plusieurs médias pour intégrer l'IA

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Meta a conclu un accord avec plusieurs médias, dont Le Monde, sur la reprise en temps réel des contenus publiés. (© KEYSTONE/EPA/JOHN G. MABANGLO)

L'assistant d'intelligence artificielle (IA) de Meta, Meta AI, va intégrer, en temps réel, des contenus publiés par plusieurs médias d'information, notamment CNN, Fox News et Le Monde, en vertu d'un accord annoncé vendredi.

Ce dernier, qui intervient sur fond d'inquiétudes quant à l'avenir de la presse à l'ère de l'IA générative, prévoit que, dans ses réponses à des questions d'actualité, Meta AI proposera des liens vers des articles sur les sites des médias partenaires.

Depuis le lancement de ChatGPT, en novembre 2022, plusieurs éditeurs de presse se sont entendus avec de grands acteurs de l'IA générative pour les laisser, contre rémunération, utiliser leur production, que ce soit pour développer leurs modèles d'intelligence artificielle ou enrichir les réponses des chatbots.

News Corp (Wall Street Journal et Daily Telegraph entre autres), Le Monde, le Washington Post ou Axel Springer (Politico, Bild et Die Welt) l'ont fait avec OpenAI, le New York Times avec Amazon, Google avec Associated Press, tandis que Mistral s'est lié avec l'Agence France-Presse.

Fin août, la start-up Perplexity a, elle, dévoilé une formule d'abonnement baptisée "Comet Plus", du nom de son navigateur internet infusé à l'IA, Comet, qui donne accès, pour cinq dollars par mois, aux contenus des médias associés.

Parmi ces derniers figurent le Washington Post, Vogue, Le Monde et Le Figaro.

Perplexity s'est engagé à redistribuer 80% des revenus générés par Comet Plus aux éditeurs de presse, le groupe américain conservant le reste.

Procédures en cours

Malgré ces collaborations, plusieurs procédures judiciaires intentées par des médias contre des opérateurs d'assistants IA sont encore en cours, notamment celle du New York Times contre OpenAI, que le quotidien accuse d'avoir utilisé ses articles sans autorisation et sans contrepartie.

Le Wall Street Journal et le New York Post ont également lancé des poursuites contre Perplexity en 2024.

"Depuis des années, nous constatons (...) la difficulté d'anticiper l'évolution de ces plateformes numériques, l'explosion de leur usage et l'utilisation trop souvent erratique et non contractuelle" des contenus, ont écrit, dans une tribune publiée vendredi, le président du directoire du Monde, Louis Dreyfus, et le directeur du journal, Jérôme Fenoglio.

"Face à cette situation, nous avons considéré qu'il serait naïf de rester passifs et d'attendre une hypothétique évolution législative", ont-ils ajouté pour justifier le partenariat avec Meta.

Le groupe de Menlo Park (Californie) s'est aussi lié avec le groupe People, le quotidien national américain USA Today ainsi qu'avec des publications identifiées à droite, comme The Daily Caller et le Washington Examiner.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Climat

Sri Lanka: nouvelle alerte intempéries dans le centre déjà ravagé

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Le bilan des intempéries au Sri Lanka a franchi le cap des 600 morts. (© KEYSTONE/EPA/CHAMILA KARUNARATHNE)

Les autorités du Sri Lanka ont lancé vendredi de nouvelles alertes aux pluies et aux glissements de terrain pour les régions du centre, principales victimes du passage il y a une semaine du cyclone Ditwah qui a fait plus de 600 victimes et 2 millions de sinistrés.

L'organisation nationale en charge de la sécurité des bâtiments (NBRO), dont la mission est de surveiller la stabilité des reliefs, s'est inquiétée des fortes précipitations qui affectent le centre de l'île.

"Les chutes de pluie ont dépassé les 150 mm par endroits ces dernières vingt-quatre heures. Si elles continuent, mettez-vous à l'abri pour éviter les risques de glissement de terrain", a averti la NBRO.

La semaine dernière, les intempéries qui ont accompagné le cyclone Ditwah ont fait au moins 607 morts, selon un dernier bilan, et plus de deux millions de sinistrés, ce qui en fait la catastrophe la plus meurtrière depuis le tsunami de 2004.

Au moins 214 personnes étaient toujours portées disparues vendredi, selon le dernier bilan de l'agence de gestion des catastrophes (DMC).

Les eaux qui ont noyé de nombreux faubourgs de la capitale Colombo ont poursuivi leur décrue, permettant à une partie de leurs habitants de regagner leur domicile.

Le nombre de sinistrés accueillis dans des hébergements d'urgence a reculé de 225'000 à 170'000.

Dans les provinces du centre du pays, les efforts de nettoyage se sont poursuivis vendredi, notamment avec l'aide de l'armée qui a déployé des milliers d'hommes dans les zones inondées ou dévastées.

"Nous estimons qu'il faut dix hommes pour nettoyer une seule maison en une journée", a déclaré à l'AFP un bénévole du nom de Rinas dans la ville de Gampolas (centre).

Aide suisse

Les autorités ont estimé à 6 à 7 milliards de dollars le coût de la reconstruction du pays, dont l'économie émerge à peine de la pire crise de son histoire en 2022.

La Confédération va déployer de l'aide dans la région. Dans un communiqué diffusé jeudi, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) indiquait préparer le déploiement au Sri Lanka d'une équipe de six membres du Corps suisse d'aide humanitaire. Il s’agit surtout de spécialistes en eau, assainissement et hygiène.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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