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Économie

La BCE frappe un grand coup pour gagner son pari sur l'inflation

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Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a eu la main lourde en relevant les taux directeurs de 75 points de base, une première en deux décennies d'existence. (archives) (© KEYSTONE/DPA/BORIS ROESSLER)

Rattrapée par les records d'inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a accéléré jeudi le resserrement de sa politique monétaire en décidant d'une hausse de ses taux d'intérêt d'une ampleur inédite.

Le Conseil des gouverneurs de l'institut monétaire a décidé de relever les taux directeurs de 75 points de base, une première en deux décennies d'existence - hormis un ajustement technique en 1999.

Servant de référence dans un contexte de liquidités abondantes, le taux sur les dépôts bancaires à la BCE, ramené de -0,5% à 0% en juillet, passe ainsi à 0,75%.

Les deux autres taux directeurs, celui appliqué aux banques sur les opérations de refinancement sur plusieurs semaines et celui visant la facilité de prêt marginal au jour le jour, passent eux respectivement à 1,25% et 1,50%.

Des hausses de taux doivent favoriser l'épargne et réduire la consommation, pour abaisser la pression sur les prix.

Inflation forte pour longtemps

En juillet, la BCE avait eu la main ferme en annonçant par surprise une hausse de 50 points de base, quand 25 points étaient attendus.

Cette première hausse en plus de dix ans est intervenue après une longue période d'argent pas cher qui a permis de stimuler l'économie.

La promesse était alors d'en faire autant en septembre à moins que les tensions inflationnistes refluent.

Or, les prix ont grimpé en août à un niveau record de 9,1% sur un an en zone euro, très au-dessus du taux de 2% visé par la BCE et la poussant jeudi à envoyer un signal fort.

Les nouvelles tensions des prix de l'énergie depuis l'arrêt complet de la livraison de gaz russe vers l'Europe présagent même d'une inflation à deux chiffres à l'automne.

Le reflux espéré de prix va donc se faire attendre, comme en témoignent les nouvelles prévisions d'inflation dévoilées jeudi, nettement relevés jusqu'en 2024.

L'agrégat, selon la BCE, devrait monter à 8,1% en 2022, avant de ralentir à 5,5% en 2023 et à 2,3% en 2024.

La croissance du PIB est elle encore attendue à 3,1% cette année, avant de plonger à 0,9% en 2023, bien moins que prévu dans la dernière série de projections publiées en juin.

Ligne dure

Plus d'inflation et moins de croissance : c'est dans ce contexte assombri que la ligne dure défendue notamment par l'allemande Isabel Schnabel, membre influente du directoire de la BCE, a pesé sur les décisions du jour.

Il faut faire preuve de "détermination" face à des prix débridés et ce "même au risque d'une croissance plus faible et d'un chômage plus élevé", a exhorté Mme Schnabel fin août.

Ce qui compte est que le public garde la "confiance dans notre capacité à préserver le pouvoir d'achat", a-t-elle insisté.

Jusqu'alors, le dilemme entre hausse des prix et craintes de récession a freiné l'action de la BCE alors que d'autres grandes banques centrales avaient démarré leur cycle de resserrement des taux.

Au sein du conseil des gouverneurs de la BCE, une fraction de décideurs a bien défendu une action "graduelle" en termes de hausses des taux, avec en tête le chef économiste Philip Lane.

Mais ce clan s'est avéré minoritaire quand bien même le lot de nouvelles alarmantes s'accumulait en zone euro.

La faiblesse de l'euro, qui s'est enfoncé lundi sous le seuil de 0,99 dollar, a pu constituer un autre argument plaidant pour un coup de massue monétaire.

Un euro faible renchérit la facture de produits importés, ce qui alimente l'inflation.

Fed en avance

Les taux de la Réserve fédérale américaine se situent déjà entre 2,25 et 2,50% et une hausse de 75 points de base se profile le 21 septembre prochain.

Concernant la BCE, ce tour de vis de septembre en appelle d'autres lors des deux réunions à suivre avant la fin de l'année, selon les observateurs.

Cependant, une séquence agressive de la BCE sur ses taux va renchérir les conditions d'emprunt des pays de la zone euro jugés vulnérables, comme l'Italie.

L'institut pourrait devoir dégainer tôt ou tard son nouvel outil, présenté cet été, destiné à tuer dans l'oeuf les attaques spéculatives sur la dette, selon Holger Schmieding, économiste chez Berenberg.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Économie

Accord de principe pour éviter une banqueroute

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La Chambre des représentants votera mercredi, a indiqué Kevin McCarthy. (© KEYSTONE/AP/Patrick Semansky)

A quelques jours de l'échéance, le président américain Joe Biden et le leader républicain Kevin McCarthy ont trouvé samedi un "accord de principe" pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis. L'accord devra toutefois encore être validé par le Congrès.

La Chambre des représentants, à majorité républicaine, votera mercredi, a indiqué son patron. Viendra ensuite le Sénat, à majorité démocrate.

Kevin McCarthy a estimé dans une courte allocution que le compromis budgétaire trouvé, dont il n'a pas livré le détail, était "tout à fait digne du peuple américain". Le dirigeant conservateur s'est seulement félicité des "réductions historiques" de la dépense publique que l'accord prévoit selon lui, ce qui était la revendication principale des républicains.

"Cet accord est un compromis, ce qui veut dire que chacun n'obtient pas tout ce qu'il veut", a réagi pour sa part Joe Biden, assurant que le texte "réduit les dépenses tout en protégeant des programmes publics essentiels". Le président démocrate a estimé que l'accord avec les conservateurs était "une bonne nouvelle, parce qu'il évite ce qui aurait été un défaut (de paiement) catastrophique".

Kevin McCarthy a indiqué qu'il s'entretiendrait à nouveau dimanche avec Joe Biden, et publierait le même jour le texte, résultat de difficiles négociations. Selon plusieurs médias américains, l'accord trouvé entre l'exécutif et l'opposition relève pendant deux ans, après l'élection présidentielle de 2024, le plafond d'endettement public des Etats-Unis.

Sans relèvement de cette limite, la première puissance mondiale risquait de se trouver en défaut de paiement le 5 juin, incapable d'honorer ses engagements financiers, qu'il s'agisse de salaires, de retraites ou de remboursements à leurs créanciers.

"Chèque en blanc"

Comme toutes les grandes économies ou presque, les Etats-Unis vivent à crédit. Mais contrairement aux autres pays développés, l'Amérique bute régulièrement sur une contrainte juridique: le plafond de la dette, le montant maximal d'endettement des Etats-Unis, qui doit être formellement relevé par le Congrès.

De cette procédure législative de routine, les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants depuis janvier, ont fait un instrument de pression politique. Refusant de faire un prétendu "chèque en blanc" au président démocrate, ils ont conditionné tout relèvement de ce plafond, actuellement fixé à 31'400 milliards de dollars, à des coupes budgétaires.

Et placé en Kevin McCarthy, qui se pose en défenseur intransigeant de la rigueur budgétaire, la responsabilité de négocier avec le président octogénaire. Joe Biden, candidat à sa réélection, a longtemps refusé de venir à la table des négociations, accusant l'opposition de prendre l'économie américaine en "otage" en exigeant de telles coupes.

Négociations interminables

Après plusieurs réunions à la Maison Blanche entre les deux hommes, les équipes du président et du "speaker" républicain se sont finalement attelées à des séances de négociations interminables - toutes abondamment commentées par le tout Washington.

L'accord de principe trouvé samedi soir donne un peu d'air aux marchés américains, qui n'ont jamais réellement paniqué mais que cette paralysie commençait à impatienter. L'agence de notation Fitch avait placé jeudi "sous surveillance" la note AAA des Etats-Unis, estimant que l'échec à trouver un accord "constituerait un signe négatif en matière de gouvernance".

L'économie mondiale, déjà en proie à une "forte incertitude", aurait pu "se passer" de ces tractations tendues, avait aussi critiqué la directrice du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva.

Retour en urgence à Washington

Reste que ce compromis doit désormais être validé par le Sénat, contrôlé de justesse par les démocrates, et par la Chambre des représentants, sur laquelle les conservateurs ont une fragile majorité.

Le calendrier parlementaire est contraint: nombre d'élus sont retournés chez eux aux quatre coins des Etats-Unis pour une pause de plusieurs jours, à l'occasion du week-end prolongé du "Memorial Day". Ils ont pour consigne d'être prêts à rentrer à Washington en urgence.

Par ailleurs, certains progressistes au sein du parti démocrate, tout comme des élus du parti républicain, ont menacé de ne pas ratifier, ou de retarder au maximum un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse. Il est de fait très courant que des compromis de dernière minute soient conclus sur ce type de dossier.

Un élu républicain à la Chambre des représentants, Bob Good, a dès samedi estimé qu'au vu de ce qu'il savait du compromis, "aucun élu se réclamant du camp conservateur ne pourrait justifier un vote positif".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Il n'y aura pas de grand casino en ville de Lausanne

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Le grand casino aurait dû s'installer au Flon, en plein centre-ville (Image d'illustration). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Des trois candidats en lice pour un nouveau grand casino dans la région lausannoise, il n'en reste plus que deux. La ville de Lausanne a mis son veto au projet prévu au centre-ville, ce qui suscite la colère et l'incompréhension de son promoteur, le groupe Partouche.

Après plusieurs rencontres avec le syndic, et même une présentation du dossier devant toute la municipalité, le couperet est tombé: c'est niet. La ville s'oppose au casino et l'a fait savoir fin mars à la Commission fédérale des maisons de jeu. Ce qui enterre le projet du Flon, car l'accord de la commune d'implantation est indispensable.

D'emblée, dès l'annonce du dépôt de candidature, le syndic Grégoire Junod avait fait part de ses réticences. Il craignait en substance des risques d'addiction pour la clientèle jeune et nocturne qui fréquente en nombre le quartier du Flon.

Frustré et en colère

Le refus final de la municipalité fait bondir le porteur de projet. "Je suis extrêmement frustré et en colère", a déclaré à Keystone-ATS Fabrice Paire, président du Directoire du groupe français Partouche.

Il ne comprend pas la position "dogmatique" de la ville. Surtout que, pour répondre à ces préoccupations, il avait développé le volet prévention du dossier et proposé de financer un projet inédit pour les jeunes en collaboration avec le joueur de tennis Stan Wawrinka.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Ouverture d'une issue de secours en vol: le passager "étouffait"

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A la connaissance des autorités, c'est la première fois qu'un tel incident se produisait dans le ciel coréen. (© KEYSTONE/AP/Yun Kwan-shick)

Le passager d'un vol d'Asiana Airlines qui avait ouvert vendredi une issue de secours en pleine phase d'atterrissage a dit à la police sud-coréenne avoir senti qu'il "étouffait" et avoir voulu sortir "vite" de l'appareil, a-t-elle affirmé samedi à l'AFP.

L'appareil était encore à environ 200 mètres du sol quand le passager, dont l'identité n'a pas été communiquée, a ouvert l'issue de secours près de laquelle il était assis.

L'individu, interpellé par la police de Daegu pour être interrogé, a expliqué aux agents s'être trouvé "dans un état de stress après avoir perdu récemment son emploi", a expliqué à l'AFP un enquêteur de Daegu.

"Il a trouvé que le vol durait plus longtemps qu'il n'aurait dû et a senti qu'il étouffait à l'intérieur de la cabine", selon les forces de l'ordre. "Il voulait sortir vite".

Près de 200 passagers se trouvaient à bord de l'avion qui approchait de la piste de l'aéroport international de Daegu en Corée du Sud, à quelque 240 kilomètres au sud-est de Séoul, au terme d'un vol intérieur.

L'individu risque jusqu'à 10 ans d'emprisonnement pour avoir enfreint la législation sur la sécurité aérienne.

Le chaos

Sur une courte vidéo réalisée par l'un des passagers, on peut voir le vent s'engouffrer dans la porte ouverte en plein vol, les appuis-tête en tissu et les cheveux des passagers partant dans tous les sens, tandis que certains poussent des cris.

Une autre vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre des passagers assis dans la rangée de l'issue de secours, à côté de la porte ouverte, secoués par des vents violents.

Une dizaine de passagers ont été conduits à l'hôpital pour des difficultés respiratoires, mais aucune blessure grave ni dégât important n'ont été constatés, selon le ministère des Transports.

"C'était le chaos. Des gens près de la porte semblaient s'évanouir un par un et le personnel de bord sollicitait les médecins (présents) à bord en passant des annonces, pendant que d'autres couraient dans l'allée en panique", a raconté un passager de 44 ans à l'agence Yonhap. "Je croyais que l'avion allait exploser. Je pensais que j'allais mourir comme ça".

Un responsable du ministère des Transports a déclaré à l'AFP qu'à la connaissance de l'institution, il s'agissait du "premier incident de ce genre" dans l'histoire de l'aviation sud-coréenne.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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USA: l'inflation réacccélère en avril à 4,4% sur un an

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Aux Etats-Unis, les prix de l'énergie sont repartis en forte hausse en avril (archives). (© KEYSTONE/EPA/ETIENNE LAURENT)

L'inflation aux Etats-Unis, qui ralentissait depuis plusieurs mois, est repartie à la hausse en avril, tant sur un an que sur un mois, selon l'indice PCE publié vendredi par le département du Commerce et qui est privilégié par la Réserve fédérale (Fed).

Par rapport à avril 2022, la hausse des prix à la consommation s'établit à 4,4%, contre 4,2% le mois précédent. Sur un mois, l'inflation atteint 0,4%, accélérant également par rapport à mars, lorsqu'elle était de 0,1%.

C'est plus qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur 0,3% sur un mois, selon le consensus de MarketWatch.

Dans le détail, les prix des services ont augmenté plus que ceux des biens. Et, alors que la hausse des prix des produits alimentaires est restée quasi stable, ceux de l'énergie, en revanche, sont repartis en forte hausse.

L'inflation dite sous-jacente, excluant les prix de l'alimentation et de l'énergie et qui est la donnée particulièrement observée à la Fed, accélère également, à 0,4% sur un mois et 4,7% sur un an.

L'indice PCE est celui privilégié par la Fed pour la mesure de l'inflation, qu'elle souhaite ramener à 2% l'an.

Une autre mesure existe, l'indice CPI, qui est utilisé notamment pour le calcul des retraites. En avril, elle a ralenti sur un an, à 4,9%, mais a accéléré sur un mois, à 0,4%.

Le département du Commerce a, par ailleurs, indiqué que les revenus des ménages américains avaient augmenté de 0,4%, contre 0,3% en mars. Quant aux dépenses, elles ont fortement rebondi: +0,8% contre +0,1% le mois précédent.

Pour faire ralentir l'inflation, la banque centrale américaine (Fed) relève ses taux directeurs depuis mars 2022. Ceux-ci ont été relevés au total de 5 points et se trouvent désormais compris dans une fourchette de 5,00 à 5,25%.

Cela conduit les banques à rehausser le coût des crédits qu'elles proposent aux ménages et aux entreprises, afin de desserrer la pression sur les prix.

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 13 et 14 juin, et les responsables de l'institution sont divisés sur la conduite à tenir: relever les taux pour une 11e fois d'affilée, ou faire une pause pour observer les effets des relèvements précédents et éviter de faire trop ralentir l'activité économique, afin d'éviter la récession.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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