International
Les désastres climatiques coûtent très chers
Les pertes économiques liées aux désastres climatiques ont augmenté de plus de 150% ces 20 dernières années par rapport aux deux décennies précédentes. Elles ont atteint près de 2300 milliards de dollars au moins, selon un rapport de l'ONU publié mercredi à Genève.
Ce montant constitue 77% du total du coût des désastres sur cette période jusqu'en 2017, établi à 2908 milliards de dollars (environ 2885 milliards de francs), précise l'Office des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR). Sur les 20 ans précédents, le total n'atteignait que 1313 milliards, dont 895 milliards ou 68% étaient liés au climat, selon le rapport publié avant la Journée internationale pour la prévention des catastrophes ce 13 octobre.
Cette situation est "très alarmante", a estimé devant la presse un responsable de l'UNISDR, Ricardo Mena. D'autant plus que le chiffre réel pourrait être près de trois plus élevé. Moins de 40% des catastrophes sont rapportées par les Etats, 53% dans les pays riches mais seulement 13% dans les pays pauvres. Les coûts se sont étendus plus rapidement que la population.
M. Mena appelle à une action urgente pour réduire les émissions de gaz à effet de serre mais aussi investir davantage dans la réduction des risques. Il est difficile de faire une prévision des pertes pour les 20 prochaines années. "Nous y travaillons", dit le responsable de l'UNISDR. Mais "la population urbaine et les biens dans les zones exposées vont augmenter", de même que les températures.
Responsabilité d'Etats visée
"Nous avons besoin de solutions dans les 5 à 10 ans", alerte de son côté la responsable du Centre de recherche sur l'épidémiologie des désastres (CRED) Débarati Guha-Sapir. Les populations des pays en développement en particulier ne peuvent attendre, selon elle. D'autant plus que les chaleurs extrêmes seront plus fréquentes dans toutes les régions du monde. Leur impact est très difficile "à mesurer", affirme Mme Guha-Sapir.
Actuellement, les désastres climatiques constituent un peu plus de 90% des principales catastrophes. Parmi eux, les inondations à 43,4% et les tempêtes à 28,2% sont les deux plus fréquentes. Sur ces catastrophes, "la responsabilité des Etats est extrêmement élevée" dans l'alerte des populations ou la réduction des risques, selon Mme Guha-Sapir. Ils devraient être ciblés, dit-elle.
Par pays, les pertes les plus importantes ont été subies par les Etats-Unis pour une valeur totale de près de 950 milliards. Ils devancent la Chine à près de 500 milliards et le Japon à plus de 370 milliards. Mais l'impact est disproportionné dans les pays à revenus bas ou intermédiaires par rapport à leur Produit intérieur brut (PIB). Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe cherche notamment à diminuer les pertes économiques.
Pays pauvres plus affectés par les pertes
Au cours des 20 dernières années, 1,3 million de personnes ont été tuées par les désastres. Plus de trois millions ont été blessées, déplacées ou ont eu besoin d'une assistance. Les 563 séismes et les tsunamis qui ont suivi sont responsables plus de 56% du total des décès.
Les décès et les souffrances liés à ceux qui ont été observés récemment en Indonésie montrent le besoin d'alerter la population et d'adapter les habitations, affirme la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Mami Mizutori. Les pertes économiques liées à des situations climatiques extrêmes "ne sont pas soutenables" et empêchent "l'éradication de la pauvreté".
"Ceux qui souffrent le plus du changement climatique sont ceux qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre", dit Mme Guha-Sapir. Les pertes économiques des pays aux revenus bas ou intermédiaire ont des conséquences importantes pour l'amélioration de leur situation, selon elle. Les personnes dans les pays pauvres sont six fois plus menacées de perdre leurs biens ou de souffrir de dommages que les personnes dans les pays riches.
(ATS)
International
Harris et Trump s'attaquent par interviews interposées
Kamala Harris et Donald Trump ont échangé mardi des piques acides à coups d'interviews interposées, la candidate démocrate étant très légèrement en tête d'une présidentielle américaine incroyablement tendue, selon un nouveau sondage.
A quatre semaines du scrutin, la vice-présidente américaine recueille 49% des intentions de vote à l'échelle nationale dans une enquête d'opinion du New York Times publiée mardi, contre 46% pour son rival républicain. Tout sauf un gage de victoire le 5 novembre.
Aux Etats-Unis, l'élection présidentielle est organisée au scrutin universel indirect et se joue réellement dans une poignée d'Etats très disputés, de l'Arizona au Michigan, en passant par la Pennsylvanie, le Nevada, la Caroline du Nord, la Géorgie et le Wisconsin.
Et malgré une série de rebondissements sans précédent -- de la condamnation au pénal de Donald Trump, au retrait de Joe Biden au profit de Kamala Harris -- les deux candidats y restent engagés dans un bras de fer haletant, sondage après sondage.
"Dictateur"
Cette élection présidentielle, aussi folle qu'indécise, alimente les tensions dans une société américaine déjà à cran.
"Je perds littéralement des heures de sommeil à cause de ce qui est en jeu dans cette élection", a affirmé Kamala Harris dans une interview à la radio mardi, alertant sur les risques d'une nouvelle présidence Trump.
"Je pense que Donald Trump a ce désir d'être un dictateur", a-t-elle alerté, tout en accusant son rival républicain de se faire "manipuler" par les "hommes forts".
Son de cloche similaire chez le candidat républicain, qui a balayé l'idée de "prendre le moindre jour de repos" avant le scrutin du 5 novembre. "Je me sentirais coupable", a-t-il déclaré à un podcast, comparant sa rivale à "un enfant", ou une "personne avec un très faible QI".
En plus d'enchaîner les apparitions médiatiques, souvent auprès d'interviewers sympathiques à leurs causes, les deux candidats à la Maison Blanche labourent jour après jour le terrain à la conquête de voix d'électeurs indécis.
Partition délicate
Kamala Harris tente notamment une opération séduction auprès des républicains modérés, en faisant le pari que certains d'entre eux ne veulent pas d'une nouvelle présidence du milliardaire de 78 ans, connu pour ses outrances.
Epousant un programme aux contours flous, mais résolument centriste, elle a organisé la semaine dernière un meeting de campagne avec l'ex-élue républicaine Liz Cheney, répudiée par Donald Trump. Et a réitéré mardi son intention de nommer un républicain ou une républicaine dans son gouvernement si elle était élue.
La stratégie a, en partie, porté ces fruits: dans le sondage du New York Times, réalisé avec l'université Siena College, la candidate de 59 ans effectue une percée auprès des républicains, qui sont 9% à la soutenir contre 5% auparavant.
La candidate joue aussi une partition très délicate vis-à-vis du conflit au Proche-Orient.
La quinquagénaire ne veut pas rompre ouvertement avec la ligne de Joe Biden, qui a accordé à Israël un soutien quasi inconditionnel. Mais elle est bien consciente que cette ligne pourrait lui coûter des voix, notamment auprès des musulmans américains, dans une élection où chaque bulletin - ou presque - compte.
Un important mouvement pro-palestinien, jusqu'ici très critique des démocrates, s'est fermement prononcé mardi contre Donald Trump, sans toutefois soutenir explicitement Kamala Harris.
L'ancien président républicain multiplie lui les meetings de campagne à travers le pays cette semaine, zigzaguant du Colorado au Nevada, jusque dans un bastion démocrate samedi: la Californie.
Mercredi, il ira attaquer le bilan des démocrates sur les terres de Joe Biden, organisant un événement axé sur l'économie depuis Scranton, la ville natale du président américain, en Pennsylvanie.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp
International
La Cour suprême ordonne la levée de la suspension de X au Brésil
Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné mardi la levée "immédiate" de la suspension du réseau social X. Son accès avait été bloqué il y a plus d'un mois au nom de la lutte contre la désinformation.
Le magistrat Alexandre de Moraes, qui avait ordonné cette suspension le 30 août, a donné 24 heures à l'agence régulatrice des télécommunications Anatel pour rétablir l'accès à la plateforme aux 22 millions d'usagers dans le plus grand pays d'Amérique Latine.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp
International
A Strasbourg, Orban tempête contre les "élites européennes"
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fait le show mardi au Parlement européen à Strasbourg en appelant l'Union européenne à changer de stratégie en Ukraine. Il a promis d'ouvrir le champagne en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
A la veille d'un discours face aux eurodéputés qui s'annonce tendu, au milieu d'une présidence hongroise de l'UE qui rompt avec tous les codes, le dirigeant hongrois a affiché - et revendiqué - ses différences avec les autres dirigeants du bloc.
"Il y a un changement profond en cours en Europe", a-t-il lancé, évoquant le poids croissant de ses alliés, après les succès électoraux de l'extrême droite en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche et en République Tchèque.
"Mais ce que nous voyons ce sont des élites européennes, de la gauche et du centre, qui prétendent gérer les affaires européennes", a-t-il poursuivi. "Certains à gauche rêvent d'isoler tel ou tel dirigeant, mais cela n'arrivera pas!", a-t-il poursuivi, martelant qu'il n'entendait pas "quitter" l'UE mais la "changer".
Depuis son retour à la tête du pays en 2010, Viktor Orban a renforcé son emprise sur le pouvoir tout en restreignant les droits des oppositions, se heurtant à plusieurs reprises à Bruxelles sur des questions d'État de droit.
Début juillet, dès le deuxième jour de la présidence hongroise de l'UE (qui dure six mois), il s'est lancé dans une "mission de paix" à Kiev, Moscou et Pékin, suscitant l'ire des dirigeants européens.
En réponse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ordonné aux commissaires de boycotter une série de réunions en Hongrie, se faisant représenter uniquement au niveau technique, une première dans l'histoire des institutions européennes.
"Nouvelle stratégie sur l'Ukraine"
"Il faut une nouvelle stratégie sur l'Ukraine", a martelé mardi le dirigeant hongrois, estimant que la voie actuelle mènerait à la défaite. "L'intention de la Hongrie est de se concentrer sur un cessez-le-feu (...) Il faut communiquer, directement et indirectement (avec Moscou) et tous les pays du monde devraient pousser dans cette direction".
Le Premier ministre hongrois a aussi profité de son passage à Strasbourg pour afficher une nouvelle fois sa proximité avec Donald Trump, grand pourfendeur de l'UE.
Si le candidat républicain est élu lors de l'élection présidentielle américaine le 5 novembre, "nous ouvrirons plein de bouteilles de champagne!", a-t-il lancé.
Rappelant qu'un sommet des dirigeants des 27 est prévu à Budapest le 7 novembre, soit deux jours après le rendez-vous électoral américain, Viktor Orban y a vu le moment idéal pour se pencher sur le programme du magnat de l'immobilier, évoquant sa promesse de mettre fin à la guerre en Ukraine.
Dans ce contexte, les échanges de mercredi avec les eurodéputés devraient être houleux.
"Pyromane"
"Orban agit bel et bien comme un véritable pyromane de l'idée européenne", estime Valérie Hayer, présidente du groupe Renew, qualifiant "d'inacceptable" sa diplomatie parallèle menée sous l'étendard européen. "Son seul objectif est de mettre le feu à une Europe démocratique, libérale et tolérante", ajoute-t-elle.
En juillet, la Commission européenne a estimé dans un rapport que la Hongrie ne respectait pas les normes démocratiques de l'UE, notamment en matière de corruption, de financement politique, de conflits d'intérêts et d'indépendance des médias.
Dernier épisode du conflit entre Budapest et Bruxelles, la Commission a annoncé jeudi saisir la justice européenne au sujet de la loi hongroise sur la "souveraineté", que des ONG considèrent comme une nouvelle offensive pour museler les contre-pouvoirs.
En septembre, l'UE a déclaré qu'elle allait réduire ses paiements en faveur de la Hongrie afin de récupérer 200 millions d'euros d'amende pour non-respect des traités en matière de droit d'asile que Budapest refuse de régler, en plus des 19 milliards d'euros de fonds européens gelés pour des atteintes à l'Etat de droit.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp
International
Roumanie: candidate d'extrême droite exclue de la présidentielle
La controverse enfle mardi en Roumanie après la décision du Conseil constitutionnel d'exclure de la course à la présidentielle une élue d'extrême droite au motif que ses déclarations sont contraires aux "valeurs démocratiques".
L'ex-sénatrice Diana Sosoaca, créditée de près de 14% des intentions de vote pour l'élection dont le premier tour est prévu le 24 novembre, a été disqualifiée ce week-end après deux saisines.
Selon ce document rendu public tard lundi soir par l'institution, "les déclarations publiques" de Mme Sosoaca, ses prises de position et ses convictions sont incompatibles avec les valeurs constitutionnelles et les exigences d'une société démocratique".
Le Conseil pointe le danger posé par la candidate pour l'appartenance de la Roumanie à l'UE et l'Otan.
Cette avocate de 48 ans, qui siège aussi au Parlement européen, est accusée de véhiculer des messages de propagande favorables au Kremlin et des vues antisémites.
Egalement connue pour son opposition aux mesures anti-Covid, elle avait été expulsée en juillet de l'hémicycle à Strasbourg, après avoir interrompu les débats par ses cris.
Un an après avoir été élue sénatrice en 2020 sur la liste du parti d'extrême droite AUR, Diana Sosoaca en avait été exclue pour atteinte aux intérêts et à l'image de la formation et refus de suivre la stratégie du groupe. Elle avait alors rejoint le petit parti S.O.S România.
Elle s'est insurgée contre sa disqualification à la présidentielle. "Par ce raisonnement pathétique, nazi et stalinien, vous avez fait de moi un 'martyr, un héro national!'" (les mots entre ' ' en majuscules), a-t-elle écrit sur Facebook.
Adversaires politiques inquiets de la décision
Dans la classe politique, de nombreuses voix se sont aussi élevées pour s'inquiéter de la décision.
Le premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu, qui figure parmi les favoris pour la présidentielle, a appelé à une réforme du Conseil constitutionnel, tout en dénonçant la virulence de Diana Sosoaca.
"Même dans une campagne électorale, il y a des lignes rouges à ne pas franchir", a-t-il lancé, mettant en garde contre "un retour de la société roumaine 50 ans en arrière".
Son allié libéral Nicolae Ciuca, également candidat, a fustigé une décision "posant question pour la démocratie" et "une première dans l'histoire de la Roumanie" justifiant selon lui une rupture de la coalition gouvernementale.
Il a rappelé que cette exclusion était le résultat du vote de cinq juges (sur neuf au total), dont quatre nommés par ses partenaires sociaux-démocrates.
Deux juges ont voté contre, l'une estimant que le Conseil outrepassait ses fonctions en éliminant Diana Sosoaca. Les deux autres étaient absents.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp
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