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L'Etat américain de Virginie abolit la peine de mort

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"Aujourd'hui, il n'y a pas de place pour la peine capitale dans cet Etat, dans le Sud et dans ce pays", a affirmé le gouverneur démocrate Ralph Northam lors d'une cérémonie. (© KEYSTONE/AP/Steve Helber)

La Virginie a aboli mercredi la peine de mort. Une décision symbolique pour cet Etat qui possède le record d'exécutions dans l'histoire américaine et qui devient le premier de l'ancien Sud ségrégationniste à mettre fin à l'application du châtiment capital.

"Aujourd'hui, il n'y a pas de place pour la peine capitale dans cet Etat, dans le Sud et dans ce pays", a affirmé le gouverneur démocrate Ralph Northam lors d'une cérémonie à la prison de Greensville, où avaient lieu jusqu'ici les exécutions. L'abolition de la peine de mort est "la bonne chose et la chose morale à faire", a-t-il dit.

Il a notamment évoqué le cas d'Earl Washington, un homme handicapé qui avait été condamné à mort en 1984 et dont l'exécution avait été suspendue neuf jours seulement avant la date prévue. Il a été finalement acquitté en 2000.

"Le système a permis qu'un innocent soit condamné pour meurtre et si M. Washington est la seule personne à notre connaissance à avoir été sauvée du couloir de la mort en Virginie, peut-on vraiment être sûr qu'il n'y en a pas d'autres ?", a-t-il interrogé.

Application discriminatoire

"On ne peut pas infliger cette punition ultime sans être sûr à 100% que l'on a raison et on ne peut pas infliger à quelqu'un cette punition ultime en sachant que le système ne marche pas de la même manière pour tout le monde", a-t-il expliqué, soulignant que 296 des 377 prisonniers exécutés au XXe siècle étaient des Afro-Américains.

Le gouverneur Northam a souligné l'histoire "longue et compliquée" de la Virginie où "le racisme et les discriminations de notre passé se répètent aujourd'hui dans notre système" judiciaire. Après des débats très tendus, les deux Chambres de l'Etat avaient voté en faveur d'une loi pour abolir la peine capitale en début d'année.

La Virginie rejoint 22 autres Etats américains où la peine de mort a déjà été abolie et trois autres (Californie, Oregon, Pennsylvanie) qui observent un moratoire.

Première exécution sur sol américain

Les colons européens établis à Jamestown, en Virginie, ont procédé en 1608 à ce qui est considéré comme la première exécution sur le sol américain, celle d'un capitaine accusé d'espionnage.

Depuis, la Virginie a exécuté 1391 condamnés, selon le Centre d'information sur la peine de mort, plus que n'importe quel autre territoire américain. Et depuis le rétablissement de la peine capitale par la Cour suprême en 1976, seul le Texas a procédé à davantage d'exécutions.

Mais sa décision est d'autant plus symbolique qu'aucun Etat de l'ancien Sud confédéré n'avait encore franchi ce pas.

La Virginie abrita un temps la capitale des Etats confédérés pendant la guerre de Sécession (1861-1865) et son application de la peine capitale est liée à son passé esclavagiste. C'est en Virginie qu'ont débarqué en 1619 les premiers esclaves capturés en Afrique.

"Un point historique"

Le directeur exécutif du Centre d'information sur la peine de mort, Robert Dunham, a salué la décision "extraordinairement significative" du gouverneur, au moment où l'application de la peine de mort continue de décliner au niveau national.

C'est aussi "un point historique dans les relations raciales aux Etats-Unis", a-t-il ajouté, rappelant que la peine capitale dans cet Etat "est profondément enracinée dans l'esclavage, les lynchages et les lois ségrégationnistes".

Depuis une dizaine d'années, la Virginie avait toutefois quasiment renoncé à la peine capitale et seuls deux condamnés restaient dans les couloirs de la mort. La loi prévoit que leur peine soit commuée en rétention à perpétuité.

"Le gouvernement n'exécutera plus personne, mais soyez en sûrs: si vous commettez le plus sérieux des crimes, vous serez punis", a mis en garde Ralph Northam.

Exécutions fédérales sous Trump

En 2020, la plupart des Etats ont suspendu les exécutions à cause de la pandémie de Covid-19. A contre-courant, l'administration de Donald Trump a toutefois renoué avec les exécutions fédérales, interrompues depuis 17 ans, et a mis à mort 13 condamnés entre juillet et son départ de la Maison Blanche.

Cette série, sans précédent, ne devrait pas se poursuivre, son successeur Joe Biden ayant promis de travailler pour abolir la peine de mort fédérale.

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International

Kanye West annonce ne plus être antisémite

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Kanye West a été exclu de la plupart des réseaux sociaux (archives). (© KEYSTONE/EPA/MICHAEL REYNOLDS)

Le rappeur américain Kanye West a annoncé samedi qu'il renonçait à l'antisémitisme, dans un post sur Instagram. Regarder l'acteur Jonah Hill dans le film "21 Jump Street" lui a fait "aimer à nouveau les juifs", a-t-il ajouté.

L'homme, connu officiellement sous le nom de Ye, a choqué au cours des derniers mois avec une série de remarques antisémites - il a lancé à plusieurs reprises: "J'aime Hitler" - qui ont poussé le géant des vêtements de sport Adidas et d'autres maisons de couture à cesser leur collaboration avec lui. Il a également été exclu de la plupart des réseaux sociaux.

"Personne ne devrait transformer sa colère contre un ou deux individus en haine envers des millions d'innocents", a poursuivi Kanye West, avant de conclure: "Aucun chrétien ne peut être qualifié d'antisémite sachant que Jésus est juif. Merci Jonah Hill, je t'aime".

Cette déclaration a été reçue avec circonspection. "Cela ne marche pas comme ça Kanye. Le mal est fait. Les graines de la haine que tu as plantées ont déjà germé", écrit une personne sur Twitter.

L'année dernière, le rappeur, qui a ouvertement parlé de ses problèmes de santé mentale, a été brièvement banni d'Instagram pour avoir enfreint la politique de harcèlement du réseau social lors de son divorce acrimonieux avec la star de la téléréalité Kim Kardashian.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Football

L'Espagne de De la Fuente l'emporte contre la Norvège

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L'Espagnol Joselu, la joie à 32 ans. (© KEYSTONE/AP/Manu Fernandez)

L'Espagne, pour la première de son nouveau sélectionneur Luis de la Fuente, s'est imposée 3-0 contre la Norvège samedi lors de la 1re journée des qualifications à l'Euro 2024, à Malaga.

La Roja, qui restait sur son élimination en huitième de finale du Mondial au Qatar face au Maroc, a ouvert le score par le biais de Dani Olmo (13e). Ce dernier a dévié une frappe d'Alejandro Balde de l'extérieur du pied pour tromper la défense norvégienne.

En seconde période, c'est l'attaquant Joselu, 32 ans, à peine entré en jeu, qui a creusé l'écart avec un doublé en deux minutes (84e, 85), pour sa première sélection en équipe A.

Côté norvégien, l'attaquant star Erling Haaland, touché à l'aine, était absent.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Nouvelle mobilisation en Israël contre la réforme judiciaire

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Les Israéliens sont à nouveau descendus en nombre dans les rues de Tel-Aviv samedi pour s'opposer à la réforme judiciaire voulue par le gouvernement. (© KEYSTONE/EPA/ABIR SULTAN)

Des milliers d'Israéliens se sont rassemblés samedi à Tel-Aviv pour continuer à protester contre la réforme judiciaire voulue par le gouvernement, avant une semaine cruciale. Le ministre de la Défense a appelé à une pause d'un mois dans le processus de réforme.

Les manifestations se succèdent chaque semaine depuis la présentation en janvier par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, d'un projet de réforme qui divise le pays.

Suscitant l'inquiétude dans le pays mais aussi à l'étranger, la réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.

Israël "perdant"

Dans un discours samedi soir, le ministre de la Défense israélien Yoav Galant, pourtant du même parti que M. Netanyahu, le Likoud, a dit craindre qu'une poursuite des divisions au sein de la population sur ce dossier n'engendre une "vraie menace pour la sécurité d'Israël".

"Nous devons arrêter le processus législatif" pendant un mois, a-t-il encore dit, avant une semaine cruciale qui devrait être marquée par d'autres dispositions législatives et de nouvelles manifestations de masse.

Il a estimé que quel que soit le vainqueur de ce bras de fer, "dans la rue ou à la Knesset" (Parlement), "ce serait l'Etat d'Israël qui serait perdant". "Je suis attaché aux valeurs du Likoud (...) mais les changements majeurs au niveau national doivent se faire par le biais de la concertation et du dialogue", a-t-il ajouté.

Ses propos ont été salués par le chef de l'opposition, Yair Lapid, qui s'est félicité d'un "pas courageux (...) pour la sécurité d'Israël". Deux députés du Likoud ont exprimé sur Twitter leur soutien à M. Galant, soulevant ainsi la question de savoir si le gouvernement pourrait compter sur la majorité s'il procède à un vote.

M. Galant a appelé dans le même temps à l'arrêt des manifestations, au moment où quelque 200'000 manifestants étaient rassemblés à Tel Aviv, selon l'estimation des médias israéliens. A Jérusalem, des milliers de manifestants ont défilé devant la résidence du président Isaac Herzog.

Changement dans la nomination des juges

Les principaux alliés d'Israël, y compris Washington, ont remis en question les projets visant à donner plus de pouvoir aux politiques et à réduire le rôle de la Cour suprême. Le président américain Joe Biden a exprimé ses "inquiétudes" concernant ces réformes judiciaires, a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

M. Netanyahu et ses alliés d'extrême droite et ultra-orthodoxes estiment nécessaire ce projet de réforme pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

Les députés israéliens devraient se prononcer la semaine prochaine sur un des éléments centraux de la réforme, au coeur des inquiétudes de ses détracteurs, prévoyant le changement dans le processus de nomination des juges.

Le texte a été amendé en commission pour en adoucir la teneur en vue de parvenir à un vote plus large, mais sans l'appui de l'opposition, qui a fait la sourde oreille à l'appel au dialogue lancé jeudi soir par M. Netanyahu, continuant d'exiger "une pause" dans le travail législatif sur la réforme avant toute négociation avec la majorité.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

La Russie va déployer des armes nucléaires "tactiques" au Bélarus

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Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie allait déployer des armes nucléaires "tactiques" au Bélarus. (© KEYSTONE/AP/Gavriil Grigorov)

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié, le Bélarus. Ce pays est situé aux portes de l'Union européenne.

Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l'arme nucléaire en Ukraine en cas d'escalade significative du conflit. Dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, le Bélarus est frontalier de l'Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie.

"Rien d'inhabituel"

"Il n'y a rien d'inhabituel ici : les Etats-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une interview diffusée à la télévision russe. "Nous avons convenu de faire de même", a-t-il ajouté, disant avoir l'accord de Minsk.

"Nous avons déjà aidé nos collègues bélarusses et équipé leurs avions (...) sans violer nos engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires. Dix avions sont prêts à utiliser ce type d'arme", a poursuivi M. Poutine, selon lequel Moscou a aussi transféré des missiles Iskander.

"A partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d'un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire du Bélarus", a-t-il ajouté.

Le Bélarus ne prend pas part directement au conflit en Ukraine mais Moscou s'est servi de son territoire pour conduire son offensive sur Kiev l'année dernière ou pour mener des frappes, selon les autorités ukrainiennes.

1600 tanks

Selon M. Poutine, cette décision a été motivée par la volonté de Londres d'envoyer des munitions à uranium appauvri à l'Ukraine, comme évoqué récemment par une responsable britannique.

M. Poutine a menacé de recourir également à ce type d'obus si Kiev venait à en recevoir. "La Russie, bien sûr, a de quoi répondre. Nous avons, sans exagérer, des centaines de milliers d'obus de ce type. Nous ne les utilisons pas pour le moment", a déclaré le président russe. Il a qualifié ce type d'obus d'arme parmi "les plus dangereuses" et qui "génère ce que l'on appelle des poussières de radiation".

La vice-ministre britannique de la Défense Annabel Goldie avait confirmé lundi que le Royaume-Uni fournirait à l'Ukraine des obus à uranium appauvri, efficaces contre les chars et les autres véhicules blindés.

M. Poutine a également dit samedi considérer que les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, vitales l'effort de guerre de Kiev, étaient une "menace" pour la Russie.

Il s'est toutefois félicité des progrès de l'industrie de l'armement russe, qui sera selon lui capable de produire 1600 tanks dans les trois prochaines années, ce qui permettrait à l'armée russe d'en avoir "plus de trois fois plus" que son adversaire.

Menaces nucléaires

Lors de récentes négociations à Moscou entre Vladimir Poutine et Xi Jinping, les deux dirigeants avaient énoncé dans une déclaration commune qu'une guerre nucléaire "ne doit jamais être déclenchée", car "il ne peut y avoir de vainqueurs".

Plusieurs responsables russes, dont l'ancien président Dmitri Medvedev, ont toutefois menacé l'Ukraine et les Occidentaux de l'arme nucléaire depuis le début de l'offensive russe lancée le 24 février 2022.

La Russie a en outre suspendu le mois dernier l'important traité de désarmement nucléaire New Start signé avec les Etats-Unis, bien qu'elle ait promis de respecter la limitation de son arsenal nucléaire jusqu'à la fin effective de cet accord le 5 février 2026.

Pas d'utilisation préventive

Vladimir Poutine avait accusé l'année dernière l'Ukraine de vouloir se doter d'une "bombe sale", une arme constituée d'explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l'explosion.

L'Ukraine et ses alliés occidentaux avaient condamné ces allégations et accusé la Russie de jouer l'escalade nucléaire.

La doctrine nucléaire russe ne prévoit pas l'utilisation préventive par la Russie de l'arme nucléaire, mais seulement en réponse à une attaque envers elle ou ses alliés, ou en cas de "menace sur l'existence même de l'Etat".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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