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"Que se taisent les armes!", lance le pape en Irak

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"Assez de violences, d'extrémismes, d'intolérances", a dit le pape, ici accueilli au palais présidentiel. Assez aussi, de la "corruption". (© KEYSTONE/AP/Andrew Medichini)

"Que se taisent les armes!", a lancé le pape François peu après sa venue "longtemps attendue" en Irak, la première visite papale de l'histoire dans le pays ravagé par les guerres et désormais confronté à la pandémie. Cette visite salue des chrétiens restés malgré tout

Sous haute protection, circulant seul et masqué sous un strict confinement anti-Covid, le souverain pontife de 84 ans est venu en "pèlerin de paix" réconforter l'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde, étiolée par violence et pauvreté.

Au cours de son séjour - qui s'achèvera lundi au terme de 1445 km parcourus principalement par les airs pour éviter les zones où se terrent toujours des djihadistes - le pape tendra également la main aux musulmans en rencontrant le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité pour de nombreux chiites d'Irak et du monde.

Le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde a évoqué tous les sujets brûlants en Irak devant ses plus hauts responsables, parmi lesquels le président Barham Saleh, qui a envoyé l'invitation officielle pour cette visite sans précédent.

"Assez de violences!"

"Assez de violences, d'extrémismes, d'intolérances", a dit le pape. Assez aussi, de la "corruption", la raison pour laquelle des centaines de milliers d'Irakiens ont manifesté pendant des mois fin 2019. A l'époque déjà, le pape avait exhorté l'Irak à cesser de réprimer ses jeunes en demande de justice.

Il faut "édifier la justice", a-t-il de nouveau martelé. Et que "personne ne soit considéré comme citoyen de deuxième classe", surtout pas les chrétiens - 1% de la population dans ce pays musulman - ni les Yazidis, minorité martyre du groupe Etat islamique (EI) dont des milliers de ses femmes ont été vendues sur les "marchés aux esclaves" des djihadistes.

"Présence très ancienne des chrétiens"

François a dénoncé des "barbaries insensées et inhumaines" perpétrées en Irak, la Mésopotamie antique, "berceau de la civilisation".

Il a encore rappelé "la présence très ancienne des chrétiens sur cette terre" où est né selon la tradition Abraham, plaidant pour "leur participation à la vie publique" comme "citoyens jouissant pleinement de droits, de liberté et de responsabilité".

Programme ambitieux

Après cette étape politique, le pape va entamer la partie plus spirituelle et populaire de son voyage, celle qu'il préfère de loin.

Le programme est ambitieux. Il va commencer par une prière en la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours en fin de journée. Cette église catholique du centre de Bagdad avait été le théâtre à la Toussaint 2010 de la prise d'otages la plus sanglante contre des chrétiens d'Irak: 53 morts.

Il ira ensuite à Najaf, Ur, Erbil, Mossoul, Qaraqosh: à chaque fois, il ne verra que quelques centaines de personnes, à l'exception d'une messe dimanche dans un stade d'Erbil au Kurdistan, en présence de plusieurs milliers de fidèles.

Trêve

Bagdad a assuré avoir pris toutes les mesures de sécurité "terrestres et aériennes". Et, signe de détente inespéré dans les tensions irano-américaines toujours latentes en Irak, un des groupuscules qui revendiquent parfois des tirs de roquette sur des Américains a annoncé une trêve le temps de la visite papale.

Au sujet des ingérences étrangères, le pape a appelé "les nations" à ne pas "imposer des intérêts politiques ou idéologiques" à l'Irak.

Chrétiens discriminés

Pour Saad al-Rassam, chrétien à Mossoul, ville toujours en reconstruction après la guerre contre l'EI, ce voyage tombe à point nommé dans ce pays qui a vu son taux de pauvreté doubler à 40% en 2020. "Nous espérons que le pape expliquera au gouvernement qu'il doit aider son peuple", dit-il à l'AFP.

Au-delà des difficultés sécuritaires ou économiques que subissent les 40 millions d'Irakiens, les chrétiens dénoncent des discriminations et le peu d'aide du gouvernement pour récupérer leurs maisons ou leurs terres, souvent accaparées par des miliciens - parfois chrétiens - ou des proches de politiciens.

Retour difficile

Malgré tout, le pape exhorte les chrétiens à rester ou à revenir en Irak où ils sont 400'000, contre 1,5 million il y a vingt ans. Un appel au retour "obligatoire" mais "difficile", reconnaît le cardinal le cardinal Leonardo Sandri, qui chapeaute la "Congrégation pour les églises orientales" au Vatican et accompagne le pape.

Selon la fondation "Aide à l'Eglise en détresse", seuls 36'000 des 102'000 chrétiens partis du nord irakien sont revenus. Parmi eux, un tiers dit prévoir de quitter le pays d'ici 2024 par peur des miliciens et en raison du chômage, de la corruption et des discriminations.

Moment historique samedi quand le pape sera reçu dans la ville sainte de Nadjaf (sud) par le grand ayatollah Ali Sistani, 90 ans et jamais apparu en public. Le souverain pontife participera également à une prière à Ur avec des dignitaires chiites, sunnites, yazidis et sabéens.

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Graves émeutes à Limoges, dix policiers blessés

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La police a été prise à partie par des émeutiers à Limoges en France (illustration). (© KEYSTONE/EPA MAXPPP/JEROME FOUQUET)

Une centaine de personnes encagoulées et armées ont attaqué au mortier des véhicules en circulation à Limoges, dans le centre de la France, lors d'affrontements nocturnes avec les forces de l'ordre qui ont fait dix blessés parmi les policiers.

Les faits se sont produits vers 01h00 du matin samedi près d'un quartier populaire de Limoges où "une centaine de personnes" ont bloqué une route nationale et s'en sont pris aux véhicules, "principalement par des tirs de mortiers", selon la préfecture de Haute-Vienne.

"Il y a eu entre 100 et 150 individus encagoulés, armés de cocktails Molotov, mortiers, cailloux, barres de fer et battes de baseball", a détaillé Laurent Nadeau, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance.

Les forces de l'ordre ont utilisé des lanceurs de balles de défense (LBD) et des gaz lacrymogènes et les échauffourées ont cessé vers 04h00 du matin.

Guérilla

"C'est une guérilla urbaine", a dénoncé le maire de la ville, Émile Roger Lombertie. "Ça fait 4-5 ans que ça explose dans ce quartier. Pour moi, il y a danger", a-t-il ajouté, décrivant un "quartier de grande pauvreté avec des jeunes issus de l'immigration" devenu selon lui "une zone de non-droit".

Neuf des dix policiers blessés souffrent d'acouphènes et le dixième d'une blessure à une main, selon le parquet de Limoges. Une enquête a été ouverte pour participation à un attroupement armé et violences sur les policiers, a déclaré à l'AFP Émilie Abrantes, procureure de la République à Limoges.

Cette nuit d'échauffourées fait suite à d'autres heurts survenus dans la même zone le soir du 14 juillet, jour de la fête nationale en France.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé le déploiement dans cette ville d'une compagnie de policiers spécialisée dans le maintien de l'ordre.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Rassemblement géant du principal parti islamiste à Dacca

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Des milliers de partisans du Jamaat-e-Islami, le principal parti islamiste du Bangladesh, sont descendus dans les rues du Dacca samedi. (© KEYSTONE/EPA/MONIRUL ALAM)

Le principal parti islamiste du Bangladesh a réuni des dizaines de milliers de partisans samedi dans la capitale Dacca. Cette démonstration de force consacre son grand retour sur le devant de la scène politique à quelques mois des élections.

Interdit pendant le règne de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina (2009-2024), le Jamaat-e-Islami est ressorti de l'ombre depuis la chute de son gouvernement en août dernier après des semaines d'émeutes réprimées dans le sang.

Avec les autres mouvements islamistes, il avait été la cible favorite de la répression de la "bégum de fer", qui a fait exécuter plusieurs de leurs dirigeants et emprisonner nombre de leurs partisans.

Le mois dernier, la Cour suprême a autorisé le Jamaat-e-Islami à participer aux prochaines élections générales, annoncées par le gouvernement provisoire en avril 2026. Le rassemblement de ce samedi à Dacca est le plus important organisé par le parti islamiste depuis de très nombreuses années.

"Nous avons beaucoup souffert ces quinze dernières années. Nous avons été emprisonnés et privés de nos droits politiques. C'est un peu notre libération", s'est réjoui auprès de l'AFP un partisan, Mohammad Abdul Mannan, 29 ans. "Nous sommes ici en masse pour soutenir nos demandes, dont la représentation proportionnelle au Parlement", a-t-il ajouté au milieu de la foule.

"Etablir un Etat islamique"

Le parti avait été empêché de participer aux élections en 2013 par les juges de la Haute cour qui avaient estimé que sa charte était contraire à la Constitution laïque du Bangladesh.

"Il était de mon devoir de musulman de venir. Le Jamaat-e-Islami a promis d'établir un Etat islamique et c'est pour ça que je suis là", a renchéri un autre, Md Shafiqul Islam, 58 ans.

Le parti islamiste avait soutenu le Pakistan pendant la guerre qui a abouti à la séparation du Bangladesh et à son indépendance en 1971. Ce rôle suscite encore la colère de nombreux Bangladais. "Le Jamaat est blamé à tort. Il n'a rien fait d'autre que de défendre l'intégrité de la nation", a estimé sous couvert de l'anonymat un participant au rassemblement de samedi.

Principal adversaire de Mme Hasina, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) fait figure de grand favori du prochain scrutin.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Remco Evenepoel abandonne dans le Tourmalet

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Remco Evenepoel quitte le Tour de France après deux semaines de course. (© KEYSTONE/EPA/MARTIN DIVISEK)

Remco Evenepoel a abandonné samedi lors de la 14e étape du Tour de France alors qu'il était dans l'ascension du col du Tourmalet. Le Belge était en difficulté depuis l'arrivée dans les Pyrénées.

Le maillot blanc et troisième du classement général avait été incapable de suivre le rythme des deux favoris au général, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard lors des deux premières étapes pyrénéennes. Samedi, le double champion olympique en titre a été lâché par le peloton dès les premières rampes du Tourmalet, col hors catégorie.

Un temps dans un groupe à une quarantaine de secondes du peloton maillot jaune, Evenepoel a fini par sortir de la roue de son coéquipier Pascal Eenkhoorn avant de se laisser décrocher, passablement agacé par la présence d'une moto-caméra à ses côtés. Il a finalement mis pied à terre et est monté à bord d'une voiture de l'équipe à 9 km du sommet.

Un "chrono" et c'est tout

Evenepoel, 25 ans, avait pourtant réussi un début de Tour de France encourageant. Vainqueur du contre-la-montre autour de Caen lors de la 5e étape, il avait abordé les Pyrénées maillot blanc sur le dos, avec un retard d'une minute sur Pogacar et 16 secondes d'avance sur Vingegaard.

Mais dès la première étape dans le premier gros massif montagneux de ce Tour de France, jeudi, le Belge a été en difficulté, distancé dès le col du Soulor, limitant cependant la casse en terminant l'étape à son rythme à Hautacam.

Le lendemain, il a semblé vidé de ses forces dans le contre-la-montre de 10,9km jusqu'à l'altiport de Peyragudes, et a même vu Jonas Vingegaard, parti deux minutes après lui, le dépasser à quelques mètres de la ligne d'arrivée. Il a peiné à trouver des explications à sa défaillance, finalement confirmée samedi.

Evenepoel a connu une préparation hivernale tronquée par un grave accident, lorsqu'il avait heurté la portière d'une voiture de la Poste belge. Pour sa première course par étapes de l'année, il avait pris la 5e place du Tour de Romandie en mai, assurant toutefois être dans les temps pour viser le podium sur la Grande Boucle.

Deux autres abandons

Ce début d'étape entre Pau et Luchon-Superbagnères a aussi été marqué par l'abandon du Danois Mattias Skjelmose. Le vainqueur de l'Amstel Gold Race a été victime d'une chute. Le leader belge de l'équipe TotalEnergies Steff Cras, lâché dans la plaine en tout début d'étape, a lui aussi jeté l'éponge.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Une voiture fonce sur la foule à Los Angeles, au moins 28 blessés

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Un "véhicule non identifié" a foncé dans la foule à Los Angeles (image symbolique). (© KEYSTONE/AP/JAE C. HONG)

Un "véhicule non identifié" a foncé dans une foule à Los Angeles tôt samedi matin, blessant au moins 28 personnes dont plusieurs sont "dans un état critique", a annoncé le service des pompiers de la ville.

Plus de 100 pompiers se sont rendus sur les lieux à East Hollywood où trois personnes sont dans un état critique et six dans un état grave, a ajouté la même source. Un précédent bilan faisait état de quatre ou cinq personnes étant "au moins dans un état critique".

Selon les premiers éléments de l'enquête, un chauffeur a perdu connaissance et a foncé sur une foule à l'extérieur d'une boîte de nuit, a indiqué la chaîne ABC News citant la police. Cette information n'a pas pu être confirmée dans l'immédiat.

La zone où l'incident s'est produit est proche d'endroits très fréquentés comme le Sunset Boulevard et le Walk of Fame, le trottoir orné d'étoiles célébrant des personnalités du cinéma.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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