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Les patrons du foot et du hockey espèrent un assouplissement

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Denis Vaucher, le direceur de la National League et de la Swiss League de hockey sur glace. (©KEYSTONE/PETER KLAUNZER)
Mercredi, le sport professionnel en Suisse jouera gros. La décision du Conseil fédéral de prolonger ou non l'interdiction de réunir du public dans les stades seront vitales pour le foot et le hockey.

Dans une double interview accordée à Keystone-ATS, Claudius Schäfer, CEO de la Swiss Football League, et Denis Vaucher, directeur des National et Swiss League, font part des difficultés que risque d'encourir les ligues professionnelles si le gouvernement ne fait pas preuve d'ouverture. Mais avec l'espoir de trouver une issue positive.

Keystone-ATS: Mercredi est-elle la journée la plus importante pour le sport professionnel suisse?

Claudius Schäfer: "Ce n'est pas la première fois qu'une journée est importante. Il y en a eu quelques-unes dans le passé. Les séances du Conseil fédéral sont devenues des piliers de notre vie professionnelle. Mais oui, mercredi est un jour très important pour le sport professionnel en Suisse. Nous partons de l'idée que la limite des 1000 personnes sera assouplie, que plus de personnes pourront aller dans les stades. Pour le football, c'est nécessaire."

Denis Vaucher: "Pour le hockey sur glace, la situation est identique. Depuis six mois, nous sommes en mode crise et depuis dix jours en mode survie. C'est pourquoi il faut vraiment prendre des mesures pour que nous n'ayons pas de reproches à nous faire si la décision devait aller dans la mauvaise direction. Je suis inquiet, mais je pars aussi de l'idée que nous pourrons jouer devant plus de 1000 spectateurs à la mi-septembre."

Mais les signes annonciateurs ne sont pas bons. Le nombre de cas est élevé et il se dit que les grandes manifestations seront interdites jusqu'à fin mars et qu'il sera impossible de réunir plus de 100 personnes.

Denis Vaucher: "Ce n'est pas le Conseil fédéral qui le dit, mais quelques experts. Ce sont des possibilités qui sont étudiées. Une autre possibilité, celle que nous privilégions, est de jouer avec les concepts de protection pour aller au-dessus de 1000 spectateurs. Et nous ferons tout jusqu'à mercredi pour y arriver."

Claudius Schäfer: "Il y a beaucoup de signaux qui parlent pour nous. La semaine dernière, nous avons entendu que la France allait autoriser à nouveau les festivals, les concerts et les événements culturels devant plus de 5000 personnes, à condition que les distances de sécurité soient respectées et avec le port du masque. Nous travaillons d'arrache-pied sur les concepts de protection. Nous avons désormais l'expérience de ce que nous pouvons faire différemment et mieux. Je considère comme un sérieux avantage le fait d'avoir pu être bien préparés durant les deux derniers mois."

Denis Vaucher: "Nous devons aussi apprendre à vivre avec la situation. Nous parlons toujours du nombre d'infectés. Dernièrement, en hockey sur glace, nous avons eu des cas chez les moins de 17 ans. Mais à ma connaissance, ils étaient asymptomatiques. Nous devons examiner la situation: soit nous nous laissons prendre par le virus, ce que je n'envisage pas, soit nous allons droit vers le précipice économiquement parlant. C'est la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Et en aucun cas nous ne pouvons nous laisser écraser. Nous ne parlons là pas seulement du sport professionnel, mais aussi de la relève."

Claudius Schäfer: "Il y a quelques années, nous avons conduit une étude sur ce que génère la SFL. Il s'avère qu'à elle seule, la Super League représente 3300 places de travail à temps plein. Cela équivaut à une banque cantonale de taille moyenne. Nous sommes un secteur économique. Nous devons toujours clamer cela, parce que ce n'est pas inscrit dans les consciences. Le football est toujours rapporté aux salaires."

Denis Vaucher: "Et on ne peut pas toujours discuter et argumenter sur les salaires des joueurs. En hockey sur glace, nous travaillons intensément à la mise en place d'un fair-play financier. Nous sommes tous de l'avis qu'une protection est importante. C'est pourquoi nous avons développé des concepts. Dans ce domaine, le football a été un pionnier. Les footballeurs ont été jetés dans l'eau froide. Nous pouvons apprendre d'eux. Le fait est que nous pouvons aussi protéger les spectateurs. Je n'arrive pas à comprendre qu'on ne puisse pas accueillir plus de 1000 personnes avec un masque dans des enceintes sportives, mais que les manifestations dans l'espace public soient autorisées sans limitations. Peut-être que nous devrions déclarer les matchs comme des manifestations. Les fans manifestent quand une équipe marque un but. Ce serait une approche créative, non?"

Parlons de chiffres. Combien ont coûté aux clubs les deux derniers mois presque sans public?

Claudius Schäfer: "Je ne peux pas donner des chiffres absolus. Nous étions contents lorsque nous avons pu accueillir 1000 spectateurs dans les stades. Nous considérions que c'était un signal positif. Mais encore une fois: ce n'est pas une option pour l'avenir. L'organisation des matchs engendre des coûts aux clubs, qui ne sont pas compensés par des recettes."

Denis Vaucher: "En National League, nous comptons qu'un match rapporte environ un demi-million en chiffre d'affaires. En chiffre d'affaires, pas en bénéfice. Avec seulement 1000 spectateurs, cela représente une immense perte. Un championnat jusqu'à fin-mars avec 1000 personnes dans les patinoires n'est pas une option pour la National League. Nous devrions alors réfléchir à un lock-out. A moins que le Conseil fédéral nous accorde un prêt à fonds perdus. Alors ce serait différent. Mais avec les conditions liées aux prêts d'urgence, qui doivent être remboursés, cela ne fait que repousser le problème de deux ans."

Ni la SFL, ni la Ligue de hockey n'ont pour l'instant contracté ces prêts.

Claudius Schäfer: "Le contrat qui est sur la table est entériné pour l'Office fédéral du sport. Dans ce contrat, il y a des points centraux auxquels nous ne pouvons pas souscrire. La Ligue serait responsable du prêt. Si un club devait échouer à rembourser, ce qui est possible surtout dans la situation actuelle, la Ligue devrait assumer la responsabilité. C'est un risque que nous ne pouvons pas prendre. De plus, nous devons assurer 35% de garantie, donc 35 millions. Nous avons exploré d'autres solutions qui ont cours dans l'économie. Mais elles n'ont pas été acceptées."

Denis Vaucher: "Ces crédits pourraient mettre au sol le football et le hockey sur glace. Ils tiennent trop peu compte des dépendances économique du sport professionnel."

Monsieur Schäfer, vous avez dit la semaine passée que l'avenir de certains clubs pourrait être compromis s'il n'y a pas plus de spectateurs dans les stades.

Claudius Schäfer: "Pour certains clubs, les spectateurs représentent jusqu'à 45% des recettes. Les revenus liés aux droits TV ne représentent que 10%. Et puis, il est difficile de demander du soutien aux sponsors locaux. Une grosse partie des recettes est gelée depuis février. Le fait que les clubs aient pu survivre malgré la crise jusqu'à maintenant démontre aussi que le football et le hockey sur glace ne sont pas aussi malades que ce qu'on entend souvent. La plupart des clubs se portent bien. Bien sûr, le chômage partiel les a aidés. Mais c'est également clair que ça ne peut pas continuer ainsi."

Denis Vaucher: "En hockey sur glace, ce n'est pas différent. Le chômage partiel et les aides liées aux Covid nous ont été profitables à court terme, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan. En hockey, nous avons une capacité totale de 100'000 places dans les patinoires. Jusqu'à aujourd'hui, nous avons déjà vendu 50'000 abonnements à la saison. L'argent est dans les caisses des clubs. Ils ont besoin de ces liquidités aujourd'hui, pour garantir leur fonctionnement. Si les clubs devaient rembourser les spectateurs, alors l'argent va très vite manquer."

Le concept de protection pour la prochaine saison parle de 50% de la capacité des stades.

Denis Vaucher: "Nous ne voulons pas donner des chiffres ou des pourcentages absolus. Cela dépend des enceintes sportives. Dans une patinoire avec dix entrées, on peut facilement faire entrer et sortir les spectateurs. Mais d'autres stades ont des conditions différentes. Mais nous évoquons un minimum: en dessous de 50%, on oublie."

Mais dans le grand public, l'opinion qu'il faut à nouveau accueillir beaucoup de fans n'est pas très populaire.

Denis Vaucher: "Nous devons faire un travail pédagogique. C'est clair que nous aurons aussi des cas de coronavirus. Nous devons pouvoir y faire face. Le terrain est une chose, le public une autre. Nous voulons aussi qu'il puisse rester en bonne santé. Mais nous avons besoin des spectateurs, pour l'émotion dans les stades et pour que le terrain puisse vivre financièrement."

Claudius Schäfer: "Les clubs doivent participer à l'effort. L'accent est bien sûr mis sur la sécurité des gens. Nous allons durcir le concept de protection, parce que nous avons bien vu qu'il était parfois pris à la légère sur la fin de saison, également sur le terrain. Par exemple, nous avons vu des échanges de maillots ou des célébrations de but exubérantes, deux choses interdites. Nous devons faire mieux: nous y accordons une grande importance dans le concept de protection adapté."

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Baisse des taux d'intérêt pour les prêts Covid "probable" dès mars

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Beaucoup de petits commerces ont eu besoin d'un prêt Covid pour faire face aux pertes engendrées par la pandémie de Covid-19 (image prétexte). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Une baisse des taux d'intérêt sur les prêts Covid est "probable", indique le DFF lundi. Il répondait à une question parlementaire sur les taux d'intérêt des prêts alloués aux commerçants durant la pandémie. Une décision risque de tomber ce mois encore.

Le Conseil fédéral avait relevé les taux d'intérêt de ces prêts en 2023, suite à la hausse du taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS). Ils n'ont toutefois pas été réduits lorsque ce même taux directeur est passé ces derniers mois de 1,5% à 0,5%.

Une adaptation du taux d'intérêt pour les prêts Covid aura prochainement lieu, le Conseil fédéral pouvant l'adapter une fois par an, au 31 mars, indique le Département fédéral des finances (DFF). La baisse du taux directeur de la BNS sera prise en compte et une réduction du taux d'intérêt sur les prêts Covid "semble probable" ajoute-t-il.

Les milieux du commerce ont en février demandé à la Confédération de baisser les intérêts sur ces crédits. Ils demandaient que les taux passent de 1,5 à 0% pour les crédits inférieurs à 500'000 francs et de 2 à 0,5% pour ceux supérieurs à ce montant.

Les autorités fédérales ont accordé 138'000 crédits pendant la pandémie. Presque 72% de ces crédits étaient remboursés à la mi-janvier 2025.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Covid-19: Daniel Koch rappelle le rôle du Conseil fédéral

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Daniel Koch estime que le Conseil fédéral a fait un très bon travail pendant la pandémie de Covid-19 (archives). (© KEYSTONE/PETER KLAUNZER)

Daniel Koch, ancien responsable des maladies transmissibles à l'OFSP, rappelle le rôle essentiel du Conseil fédéral durant la crise du Covid-19. Cinq après la pandémie, il fait part de son respect pour le gouvernement.

Pour nous, l'histoire avait commencé en janvier. Mais pour la population, la pandémie n'est devenue une dure réalité que le 16 mars", a déclaré l'ancien responsable, surnommé "Monsieur Coronavirus", dans une interview à Keystone-ATS. Daniel Koch fait référence à la date à laquelle le Conseil fédéral a décidé de recourir au droit d'urgence.

Le 16 mars, l'état de situation extraordinaire a été décrété. Toutes les manifestations ont été interdites. Seuls les commerces de première nécessité pouvaient rester ouverts. Il était recommandé de rester chez soi et de garder ses distances avec l'entourage. "Nous n'avons jamais interdit aux gens de sortir. C'était plutôt une recommandation", selon lui.

"Déterminé, rapide et efficace"

La décision d'instaurer un confinement est le résultat de travaux préparatoires, mais elle a été prise à court terme, poursuit l'ancien fonctionnaire. Il estime que le Conseil fédéral a fait un très bon travail à ce moment-là. Il a du respect pour le gouvernement qui a transformé son fonctionnement de manière déterminée, rapide et efficace.

Le Conseil fédéral s'est réuni jusqu'à cinq fois dans la même semaine pour discuter du coronavirus. Tous les départements étaient concernés. Le Département fédéral de la défense a mobilisé près de 8000 militaires, le Département fédéral des affaires étrangères a mené la plus grosse opération de rapatriements et le Département fédéral des finances a débloqué des milliards pour l'économie en quelques semaines.

Des erreurs

La gestion de crise n'a toutefois pas évité certains bugs. "Nous avons fait des erreurs. Nous n'avons certainement pas bien réagi en ce qui concerne les maisons de retraite", concède Daniel Koch. "Nous avons émis des recommandations qui, je dois le dire, sont allées trop loin".

Le Département fédéral de la santé voulait protéger autant que possible les personnes dans les maisons de retraite contre les contaminations. La responsabilité incombait aux cantons. Au final, les visites ont été interdites dans tous les homes. "On y a enfermé les gens sans leur demander s'ils le voulaient ou non", regrette le médecin.

Daniel Koch a conseillé le Conseil fédéral en tant qu'expert durant la première phase de la pandémie. Il a pris sa retraite en mai 2020.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Près de 2% des nouvelles demandes à l'AI concernent le Covid long

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Environ 2900 personnes s'étaient annoncées à fin 2023 auprès de l'AI pour cause de Covid long (archives). (© KEYSTONE/Ti-Press/ALESSANDRO CRINARI)

Un peu moins de 2% des nouvelles demandes adressées à l'AI entre 2021 et 2023 concernent des personnes souffrant de Covid long. Une rente est plus souvent accordée à ces personnes qu'aux assurés non atteints par cette maladie.

Environ 2900 personnes s'étaient annoncées à fin 2023 auprès de l'AI pour cause de Covid long, selon une étude de l'Office fédéral des assurances sociales publiée jeudi. Les personnes présentent souvent des symptômes graves et environ neuf sur dix d'entre elles se retrouvent en incapacité de travail totale. Deux tiers des personnes atteintes du Covid long sont des femmes.

A la fin de l'année 2023, 12% des personnes atteintes de Covid long qui avaient déposé leur demande en 2021 ou 2022 percevaient une rente AI. La proportion de rentes octroyées dans ce genre de cas continuera probablement d'augmenter.

Dans près de 60% des cas, la capacité de travail s'améliore dans les deux premières années qui suivent l'annonce à l'AI. L'incapacité de travail reste de 100% pour de nombreuses personnes.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Covid-19: un rapport américain parle de la fuite d'un laboratoire

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Le SARS-CoV 2 a tué plus de sept millions de personnes depuis 2019 et fait encore 1700 morts par semaine, selon l'OMS (archives). (© KEYSTONE/AP CDC/HANNAH A. BULLOCK, AZAIBI TAMIN)

Une commission au congrès américain sur le Covid-19 estime que la fuite du virus d'un laboratoire de Wuhan, en Chine, est l'hypothèse "la plus plausible" pour expliquer son origine. Après deux ans d'enquête, la commission a fourni un rapport de plus de 500 pages.

La question de l'origine de la pandémie, entre potentielle transmission du virus par un animal ou fuite de laboratoire, a pris depuis plusieurs années aux Etats-Unis une tournure géopolitique, sur fond de rivalité accrue avec la Chine.

Donald Trump, récemment élu pour la seconde fois à la Maison-Blanche, a affirmé à plusieurs reprises, sans preuve, que le virus avait fuité d'un laboratoire chinois, ce que conteste fermement Pékin.

Sans trancher cette question, le renseignement américain avait assuré dans un rapport de juin 2023 n'avoir aucune preuve indiquant que le Covid-19 avait été créé dans un laboratoire en Chine.

La sous-commission sur la pandémie due au coronavirus a été mise en place en février 2023, lorsque les républicains ont repris la majorité à la chambre des représentants. Après 38 dépositions ou entretiens et 25 auditions, son rapport sera officiellement publié mercredi.

"Consensus"

"Ce travail aidera les Etats-Unis et le monde à prédire la prochaine pandémie, à s'y préparer, à nous en protéger, et, espérons-le, à la prévenir", a déclaré le président de cette commission, l'élu républicain et médecin podologue de métier Brad Wenstrup.

Le rapport se targue d'un "consensus" entre membres démocrates et républicains sur plusieurs questions, notamment sur le fait que "la possibilité que le Covid-19 ait émergé d'un accident lié à un laboratoire ou à des recherches n'est pas une théorie du complot".

Pour appuyer leur affirmation, les élus avancent cinq raisons, parmi lesquelles, selon eux, le fait que "le virus possède une caractéristique biologique qui n'est pas présente dans la nature".

Près de cinq ans après son émergence, la communauté scientifique internationale n'est pas encore parvenue à déterminer avec certitude l'origine du Covid-19. Une étude publiée en septembre dans la revue Cell a cependant apporté de nouveaux éléments venant renforcer l'hypothèse d'une transmission aux humains par des animaux infectés introduits sur un marché de Wuhan à la fin 2019.

Avec plus de 1,1 million de morts, les Etats-Unis ont de loin été le pays le plus touché par la pandémie de Covid-19.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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