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Suisse Romande

Les contours de la nouvelle Constitution valaisanne se précisent

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La révision de la Constitution valaisanne est assurée par 130 membres élus par la population (archives). (© KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ)

La révision de la Constitution valaisanne a franchi une étape. Le texte, qui doit encore être validé par une deuxième lecture, prévoit entre autres une clause de protection pour la minorité haut-valaisanne, un coup de pouce aux femmes et inscrit la neutralité carbone.

Les membres de la Constituante, l'assemblée chargée de penser la nouvelle Constitution valaisanne, viennent d'accepter ce texte par 69 oui, 28 non et 17 abstentions en première lecture. La gauche, les Verts, Appel Citoyen, Valeurs libérales radicales ont souligné en plénum que le texte ne les satisfaisait pas entièrement mais qu'ils soutenaient cette première mouture.

Le PDC du Haut-Valais et l'UDC ont dénoncé un texte "trop cher" qui n'a aucune chance devant le peuple et surtout qui ne prend pas en considération les préoccupations de la minorité germanophone. Le PDC du Valais romand était divisé.

La deuxième lecture, qui aura lieu l'année prochaine, s'annonce explosive. "Chacun va tenter d'y défendre ses acquis et gagner de nouveaux débats. Difficile de prédire si les lignes vont beaucoup bouger", analyse vendredi pour Keystone-ATS Jean-François Lovey, chef de groupe du mouvement Appel Citoyen, qui s'appuie sur les résultats de la consultation populaire menée début 2021 pour choisir ses combats.

Retour sur les grandes décisions

En ce qui concerne le gouvernement, la Constituante a largement entériné le passage de 5 à 7 conseillers d'Etat (81 oui, 37 non) et leur élection à la proportionnelle (par 70 voix contre 47 et 1 abstention), combattu par le PDC à qui profite le système majoritaire actuel. Elle s'est aussi montrée unanime sur la suppression de la règle voulant que le gouvernement ne compte qu'un seul élu par district.

Pour le Grand Conseil, l'élection se fera à la proportionnelle simple dans les six régions, constituées autour des villes (Brigue, Sierre, Sion, Martigny, Monthey) du canton. Exit donc les districts qui fonctionnent comme des sous-circonscriptions. Dans les faits, cela signifie par exemple que le district de Saint-Maurice disparaît et est englobé dans la région de Monthey. "Tant la consultation populaire que le plénum ont largement soutenu cette nouveauté, mais ce n'est pas encore gagné", souligne Jean-François Lovey. "Des mouvements citoyens pourraient s'échauffer et influencer la deuxième mouture."

Autre nouveauté: toute la population résidente, y compris les étrangers, serait désormais comptabilisée dans chaque circonscription pour la répartition des sièges au Parlement. "Le Valais était l'un des derniers cantons à n'avoir pas changé cet aspect", note Jean-François Lovey. Cette répartition se fait par ailleurs sans garantie régionale.

Clause de protection

Le plénum a beaucoup discuté de la protection de la minorité haut-valaisanne. Après des votes en cascade, il a choisi de privilégier une clause de protection qui ne s'active que lorsque la population haut-valaisanne passe sous la barre des 25% de la population totale du canton.

Dans ce cas, la perte de sièges du Haut-Valais est atténuée en étant divisée par deux. Ce système, qui ne fixe pas de quota strict, garantit la représentation de la minorité sans provoquer de distorsion. Au niveau du Conseil d'Etat, la Constituante a refusé d'inscrire une garantie de deux sièges pour la partie germanophone. Elle a conservé en revanche la garantie d'un siège par partie du canton (Haut, Centre, Bas). Une solution aussi plébiscitée lors de la consultation populaire.

"Insuffisant et inacceptable", ont tonné le PDC et l'UDC du Haut-Valais lors du débat final, dénonçant un texte qui ne prend pas en compte les spécificités des germanophones et qui "échouerait devant le peuple". Le vote octroyé aux étrangers au niveau communal reste aussi en travers de la gorge de l'UDC.

La représentation féminine dans les autorités en général a aussi fait l'objet de plusieurs votes en cascade. Le plénum a finalement décidé d'inscrire que "si la répartition entre femmes et hommes dans les autorités politiques est durablement déséquilibrée, la loi peut prévoir une mesure limitée dans le temps visant à corriger ce déséquilibre". Elle était combattue par l'UDC, et le PDC du Haut-Valais.

Dieu avant la nature

La Constituante a rejeté par 66 voix contre 47 et 3 abstentions la création d'une cour environnementale chargée de trancher les questions de droit environnemental et de droit de la protection de la nature et du monde vivant. Elle a aussi rejeté dans des proportions similaires l'inscription d'un droit à un environnement sain, sur et durable, plébiscité par 72,5% des sondés, relève M. Lovey.

Souhaité par 62,2% des répondants à la consultation populaire, l'encouragement à une transition vers l'agriculture biologique n'a pas non plus passé la rampe. En revanche, le plénum a largement accepté d'inscrire la neutralité carbone (comme voulu par plus de 60% des sondés) dans le texte fondateur. Ce résultat montre que "les blocs ne sont pas aussi rigides qu'on pourrait le croire sur les questions environnementales", souligne Jean-François Lovey.

La consultation populaire aurait souhaité changer à plus de 60% le préambule de la Constitution qui débute par "Au nom de Dieu tout-puissant!". Mais le plénum a souhaité conserver cette mention. "Au vu des résultats (68 contre, 50 pour), nous faisons un peu notre deuil d'une proposition plus inclusive", souligne Jean-François Lovey.

Et le chef de groupe d'ajouter qu'au vu de l'aspect surtout symbolique de cette phrase, Appel Citoyen mettra ses forces dans le maintien des acquis de la première lecture et s'attellera à trouver d'autres consensus pour défendre les positions des citoyens.

Le 4 mars 2018, la population valaisanne avait plébiscité à 72,8%, une révision totale de la Constitution cantonale. L'assemblée constituante, formée de 130 membres élus par la population, a jusqu'en juin 2023 pour soumettre un texte au Conseil d'Etat. A la fin, comme toujours en Suisse, c'est le peuple qui tranchera.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Photo Elysée: Man Ray entre portraits et expérimentations

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L'exposition réunit 188 photographies de Man Ray, issues d'une collection privée. (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Photo Elysée consacre une exposition à Man Ray, qui a immortalisé le Tout-Paris surréaliste des années 1920 tout en expérimentant de nouveaux procédés photographiques. L'accrochage lausannois réunit 188 photographies issues d'une collection privée.

Lorsqu'on évoque le surréalisme et la photographie, "le nom de Man Ray arrive inévitablement", a expliqué jeudi devant la presse Nathalie Herschdorfer, directrice du musée. Avec "Man Ray libérer la photographie", Photo Elysée s'inscrit dans les célébrations du centenaire du mouvement créé en 1924 par André Breton. Le musée voisin, le mudac a ouvert les feux en mars. Le MCBA suivra en avril.

New York puis Paris

Man Ray (1890-1976) réalise ses premières photographies à New York dans les années 1910. Mais c'est dans les deux décennies suivantes, alors qu'il vit à Paris, qu'il abandonne l'idée de faire carrière dans la peinture et se consacre à la photographie, un médium qui va lui permettre d'aller au-delà de la représentation du réel.

L'exposition, à découvrir dès vendredi et jusqu'au 4 août, s'attarde sur les années 1920-30, où Man Ray, proche de Marcel Duchamp, côtoie la scène artistique parisienne. Il rencontre Salvador Dali, Paul Eluard, Georges Braque, Jean Cocteau ou Tristan Tzara et les photographie dans son studio. Présenté au couturier Paul Poiret, il se met à faire des photos de mode. "Très vite il gagne très bien sa vie", observe Mme Herschdorfer.

Mises en scène

L'exposition revient sur ses relations avec ses muses, qu'il met en scène. "L'amour, la sexualité sont des thèmes qui ont été abondamment décrits par les surréalistes", rappelle la directrice. Aux cimaises, se succèdent ainsi Lee Miller, Meret Oppenheim et Kiki de Montparnasse, la femme aux ouïes de violon peintes sur le dos nu, un cliché vendu pour plus de 12 millions de dollars, un record.

L'artiste expérimente et explore. Il crée des photogrammes, qu'il nomme d'après son nom "rayographes". Dans une chambre noire, il pose un objet sur un papier photosensible et crée une image avec la lumière, sans appareil photo. Il s'essaye à d'autres techniques, comme la solarisation, une découverte dans laquelle Lee Miller a joué "un rôle important", souligne Mme Herschdorfer.

Réalisée à partir d'une collection privée anonyme, pour l'heure montrée qu'en Asie, l'exposition présente quelques-unes des photographies emblématiques de Man Ray. Certains tirages datent des années 1920 ou 1930 - souvent les petits formats -, d'autres ont été retravaillés plus tard par l'artiste, une pratique qui a persisté après sa mort. Environ 80% des tirages de l'exposition ont été faits de son vivant, a précisé le musée.

Cindy Sherman et Marclay

Avec le fil rouge du "portrait" en filigrane, Photo Elysée consacre en parallèle une exposition à la photographe américaine Cindy Sherman et à ses visages recomposés. Un travail de Christian Marclay et des étudiants de l'ECAL autour du photomaton, ainsi qu'un projet de recherche sur les "données" complètent sa programmation.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Vaud

Piétonne grièvement blessée à Moudon, voiture en fuite

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La police vaudoise cherche la personne qui a pris la fuite après avoir percuté une piétonne à Moudon (photo d'illustration). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Une piétonne a été grièvement blessée jeudi matin vers 05h45 sur la route de Berne à Moudon, à proximité du hameau de Bressonnaz. Elle a été percutée par une voiture qui a pris la fuite.

La victime, une femme de 65 ans habitant dans le canton de Fribourg, a été héliportée au CHUV dans un état grave, indique jeudi la police vaudoise. Celle-ci lance un appel à témoins, notamment pour retrouver la personne qui conduisait la voiture au moment de l'accident.

Le Ministère public a ouvert une instruction pénale et confié les investigations aux spécialistes des unités de circulation de la gendarmerie vaudoise.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Genève

L'ex-conseiller d'Etat genevois PDC Philippe Joye s'est éteint

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Philippe Joye avait été élu au Conseil d'Etat genevois en 1993 sous la baniière PDC (archives). (© KEYSTONE/PATRICK AVIOLAT)

L'ex-conseiller d'Etat genevois PDC Philippe Joye est décédé mardi à l'âge de 82 ans, a annoncé sa famille. Affecté par la maladie depuis plusieurs années, cet architecte avait siégé au gouvernement pendant une législature entre 1993 et 1997, dirigeant le Département des travaux publics.

La carrière politique de Philippe Joye a débuté en 1985 sur les bancs du Grand Conseil. Le démocrate-chrétien y siège à nouveau de 1988 à 1993, avant d'être élu au Conseil d'Etat. Quatre ans plus tard, rattrapé par des affaires privées, il doit finalement renoncer à briguer un second mandat.

En 2013, Philippe Joye, délaissé par son parti, passe dans les rangs du MCG et est élu au Grand Conseil. Atteint dans sa santé, il n'y siège qu'une année. En avril 2015, il obtient encore un fauteuil au Conseil municipal de Vernier, mais y renonce finalement.

"C'était un visionnaire remarquable, mais aussi un bâtisseur qui a mené à bien de nombreux projets", a déclaré le président du MCG François Baertschi, confirmant l'information à Keystone-ATS. "Il a notamment réussi à construire très rapidement l'autoroute d'évitement de Plan-les-Ouates qui allège le trafic au centre-ville", a-t-il rappelé.

"Philippe Joye avait des compétences politiques et techniques de haut niveau", souligne-t-il. Il n'a pas toujours été prophète en son pays: son grand projet, la traversée de la rade, a été refusé en votation populaire en 1996.

"C'était un homme plein de gentillesse et d'ouverture aux autres. Il avait aussi un brin de fantaisie, possédant une collection de cravates à l'effigie de Babar, ce qui lui avait valu son sobriquet", se remémore M. Baertschi.

Philippe Joye avait connu un épisode tragique dans son enfance. Au moment de sa naissance dans un hôpital fribourgeois, son frère jumeau avait été échangé avec un autre bébé. Ce n'est que six ans plus tard que la méprise avait été découverte et que les enfants avaient réintégré non sans déchirement leur famille de sang.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse Romande

Premiers cas d'arnaque au QR Code en Valais

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Les escrocs se font passer pour de potentiels acheteurs et demandent à leurs victimes leur numéro de téléphone portable ainsi que leur numéro d'IBAN. (Image d'illustration) (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

Plusieurs arnaques au QR Code ont été signalées à la police valaisanne ces derniers jours. Les victimes sont parfois dépouillées de plusieurs milliers de francs. La police en appel jeudi à la prudence et au bon sens.

"Il s'agit des premiers cas d'arnaques au QR Code signalés dans le canton. Et ce n'est sans doute que la pointe de l'iceberg", précise à Keystone-ATS Stève Léger, porte-parole de la police cantonale valaisanne.

L'escroquerie se joue en principe en quatre actes: D'abord, les malfrats répondent à une annonce sur une plateforme de vente en ligne de type anibis ou marketplace. Une fois en contact avec le vendeur, ils lui demandent son numéro de téléphone et son numéro d'IBAN, tout en l'informant qu'ils paieront via une banque en ligne.

Appel factice

Dans les heures qui suivent, la victime reçoit un appel factice de ladite banque qui lui demande son adresse électronique et l'informe qu'un QR Code lui sera transmis par mail afin de valider la réception du paiement. Lorsque la victime aura scanné le QR Code, les escrocs accéderont à ses différents comptes bancaires.

Une Valaisanne s'est ainsi fait dérober plusieurs milliers de francs en quelques heures. Plus globalement, les cas de cyber-escroquerie ont augmenté en Valais, passant de 214 en 2018 à 872 en 2023, indique Stève Léger.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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