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Vaud

Pollution des sols: nouvelles analyses et restrictions à Lausanne

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L'Etat de Vaud et la Ville de Lausanne ont présenté jeudi les démarches en cours dans le dossier de la pollution des sols aux dioxines dans la région lausannoise (Archives © Keystone/LAURENT GILLIERON)

A la suite de la pollution des sols aux dioxines découverte à Lausanne en 2021, l'Etat de Vaud et la Ville ont précisé jeudi l'étendue des dégâts après de nouvelles analyses en 2022. Une cinquantaine de restrictions et interdictions supplémentaires seront établies.

"Nous sommes face à une pollution inédite et à de nombreuses inconnues. Nous voulons avoir la vision la plus claire et détaillée possible de l'ampleur de la pollution", a déclaré devant la presse le conseiller d'Etat en charge de l'environnement Vassilis Venizelos. Aucune nouvelle source de pollution aux dioxines n'a été identifiée dans la région lausannoise, a-t-il précisé d'emblée.

Vassilis VenizelosConseiller d'Etat en charge de l'environnement

Les 231 nouvelles analyses des sols menées l'an dernier ont conduit à un ajustement du périmètre concerné par la pollution, précisant les zones de recommandations sanitaires (consommation d'aliments et ingestion de terre). Elles ont aussi permis d'établir deux nouvelles cartes, une pour la gestion des matériaux terreux (issue par exemple d'un chantier) et une autre pour les besoins d'investigation des assainissements des sols pollués.

Sylvain RodriguezDirecteur de l’environnement industriel, urbain et rural au canton de Vaud

Elles s'ajoutent aux 209 analyses déjà faites en 2021, après la découverte de la pollution en mai de la même année, soit désormais 440 au total. M. Venizelos a rappelé que la collaboration étroite entre les services de l'Etat avec la Ville de Lausanne et les autres communes concernées (Pully, Epalinges, Le Mont-sur-Lausanne) était "excellente".

"Risques faibles"

Sur la base des nouvelles analyses de sol, 52 nouvelles décisions de restriction et d'interdiction de l'usage des sols seront notifiées par les autorités cantonales, responsables en la matière: treize à l'attention de propriétaires privés et 39 à l'attention d'entités publiques (38 à Lausanne et une au Mont-sur-Lausanne). Elles s'ajoutent, elles, à onze décisions déjà prises en 2021 et 2022.

Ces mesures visent à limiter la consommation d'oeufs et de cucurbitacées ainsi que de prévenir l'ingestion involontaire de terre. Elles doivent être notifiées au détenteur d'une parcelle dès lors que le seuil d'investigation de 20 nanogrammes par kilo de sol (ng TEQ/kg - unité de mesure de toxicité) est dépassé.

En matière de santé publique, le médecin cantonal Karim Boubaker a pour sa part parlé "d'apprentissage permanent" et de "pondération des risques". Il s'est voulu rassurant: "A l'heure actuelle, le risque de développer une maladie est excessivement faible voire nul".

Karim BoubakerMédecin cantonal vaudois

Il s'agit toutefois de continuer à respecter des recommandations: ne pas manger de la terre (porter une attention particulière aux enfants en bas âge, en raison du réflexe main-bouche), se laver les mains après avoir manipulé de la terre et en rentrant d'une activité à l'extérieur, laver les fruits et les légumes provenant des jardins.

Karim BoubakerMédecin cantonal vaudois

Etude sur l'exposition aux dioxines

M. Boubaker a indiqué qu'une étude d'Unisanté sur l'exposition aux dioxines de la population lausannoise débutera en ce début 2023, sur un échantillon de 100 à 200 personnes. Elle vise à définir des valeurs de références de cette imprégnation dans la population générale et à mettre en évidence le niveau d'exposition de cette population.

La concentration de dioxines dans le sang de personnes à l'intérieur du périmètre de pollution sera ainsi comparée à celle de la population vaudoise. Les résultats sont prévus vers mi-2024.

Prudence avec les oeufs

Les recommandations sanitaires sont par ailleurs étendues pour la consommation des œufs dans certaines zones. Une nouvelle étude, réalisée en 2022 par Unisanté, démontre en effet que les concentrations en dioxines dans les œufs peuvent se révéler conséquentes pour des concentrations dans les sols relativement faibles.

Cela s'explique par l'ingestion directe de terre polluée par les poules et l'accumulation des dioxines dans leur tissu graisseux. Ainsi, pour les détenteurs de volailles, la recommandation de ne pas consommer plus d'un œuf, issu de leur poulailler, par personne et par semaine s'étend désormais à un territoire plus large.

Karim BoubakerMédecin cantonal vaudois

Assainissement complexe

S'agissant de l'assainissement des sols pollués, Vaud promet le lancement de projets-pilotes afin de trouver des techniques innovantes pour traiter et décontaminer la terre sur place, comme par exemple la phytoremédiation (approche biologique). Quelque 4000 parcelles sont potentiellement concernées et seront assainies si elles sont identifiées comme polluées, soit supérieures à 20 ng TEQ/kg. Cela concerne les jardins privés et familiaux, les places de jeux et les autres lieux où des enfants jouent régulièrement.

La question des responsabilités et des coûts de ce gros travail reste toujours en suspens. Le Canton compte sur un soutien financier fédéral.

C'est à la mi-mai 2021 que la Ville de Lausanne avait annoncé la découverte d'une ancienne pollution aux dioxines dans le centre et le nord de la ville. Les fumées de l'ancienne usine d'incinération du Vallon, démantelée à la fin des années 2000, semblent en être à l'origine.

Robin Jaunin avec Keystone-ATS

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Vaud

Trois hôpitaux romands veulent valoriser le vécu des patients

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L'Ensemble Hospitalier de la Côte, l'Hôpital Riviera-Chablais et le Centre hospitalier Bienne veulent mieux connaître et valoriser le vécu de leurs patientes et patients (photo d'illustration). (© KEYSTONE/GAETAN BALLY)

L'Ensemble Hospitalier de la Côte, l'Hôpital Riviera-Chablais et le Centre hospitalier Bienne s'associent pour mieux comprendre le vécu de leurs patients. Ils lancent un modèle de suivi de la qualité des soins.

Ce projet est porté par SPX, une association internationale active dans la promotion de l'expérience du patient. L'idée consiste à développer "des questionnaires fiables et faciles à utiliser", puis "d'évaluer scientifiquement" la qualité perçue des soins, mais aussi de "guider la prise de décision clinique et d'orienter les ressources vers ce qui crée le plus de valeur" pour les patients, relèvent les trois hôpitaux dans leur communiqué.

Le projet, qui bénéfice notamment du soutien de la fondation Leenaards, est prévu pour deux ans. Il est déployé dans onze domaines comme la maternité, la chirurgie de la hanche ou du genou, le dépistage du cancer du sein, la prise en charge de la sclérose en plaques ou encore le diagnostic d'Alzheimer.

"A la suite de cette phase, il pourra servir d'exemple pour davantage de domaines et d'autres hôpitaux dans toute la Suisse", relèvent les partenaires du projet.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Protection des mineurs: Vaud veut consulter les cantons romands

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Pour le ministre de la jeunesse Vassilis Venizelos, les enjeux de la protection des mineurs dépassent le seul Canton de Vaud. Il appelle ainsi à une discussion à plus large échelle en Suisse romande (archives). (© Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Le Conseil d'Etat dit avoir pris acte vendredi de l'audit de la Cour des comptes sur la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse (DGEJ). Dans un processus d'amélioration continue, le service a déjà engagé plusieurs réformes internes afin de moderniser l'organisation et renforcer la qualité de son action, réagit-il. Le gouvernement appelle aussi à des discussions avec d'autres cantons romands.

"Le Conseil d'Etat constate qu'une grande majorité des recommandations du rapport de suivi porte sur la formalisation des processus internes, et non sur la qualité du travail effectué au quotidien par les professionnels de la protection des mineurs", écrit-il dans un communiqué.

"Dans son analyse, la Cour relève en effet que l'évolution de la DGEJ ces dix dernières années est importante et que les nombreuses mesures engagées pour mettre en oeuvre les recommandations de son premier audit de 2016 sont pertinentes. A ce jour, la Cour retient principalement que le travail des assistants sociaux en protection des mineurs (ASPM) doit être mieux documenté et que les objectifs des actions socioéducatives doivent être mieux définis", est-il noté.

"La DGEJ est consciente de l'importance de disposer d'une traçabilité irréprochable de ses interventions". Elle rappelle qu'elle a entamé en 2023 une modernisation complète du système d'information et développé de nombreux outils pour mieux guider l'appréciation des ASPM et améliorer les informations communiquées à la justice.

Le lancement de l'application de soutien aux placements (ASAP), au 1er janvier 2026, puis du dossier unique de l'enfant (DUNE) en janvier 2027, "constitue la dernière étape qui permettra de répondre aux différentes recommandations de la Cour des comptes".

Première rencontre intercantonale

S'agissant de l'évaluation régulière de la mise en danger des enfants ou de la charge de travail des professionnels, le Conseil d'Etat rejoint par ailleurs la Cour sur la nécessité d'agir et estime que la réponse ne saurait se limiter au renforcement des processus ou d'outils existants. "Ces enjeux dépassent le seul Canton de Vaud et appellent une discussion à plus large échelle".

A l'initiative du DJES, une première rencontre entre les responsables politiques romands et les directions de services aura lieu ce printemps afin d'échanger sur ces défis communs, annonce le gouvernement vaudois. Les enseignements tirés de ces échanges permettront de formuler des propositions concrètes afin de soutenir durablement les professionnels engagés au quotidien dans l'intérêt des enfants, souligne-t-il.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Protection de la jeunesse: réformes saluées, mais trop lentes

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Manon Schick, ici à côté du conseiller d'Etat Vassilis Venizelos, a repris en 2020 la tête et la réorganisation de la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse (DGEJ), ex-SPJ (archives). (© Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Dix ans après un premier audit, la Cour des comptes vaudoise constate qu'il reste encore quelques failles dans le système étatique de la protection de la jeunesse. Si les réformes au sein de l'ex-SPJ ont permis une meilleure gouvernance et un resserrement du suivi des dossiers des enfants, il reste encore plusieurs améliorations importantes à apporter au sein de la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse (DGEJ).

La réorganisation recommandée en 2016 après un audit sévère de la Cour des comptes visait à renforcer la protection de l'enfant, garantir le respect systématique de son intérêt supérieur, mais aussi favoriser son droit à participer et à être entendu dans les décisions qui le concernent. Il s'agissait aussi de mieux démontrer systématiquement le bien-fondé des décisions et d'améliorer la communication avec les parents et autres intervenants.

Deux ans après, le rapport de l'ancien juge fédéral Claude Rouiller avait, lui, pointé du doigt les graves erreurs du Service de la protection de la jeunesse (SPJ) à la suite d'une affaire d'un père abuseur dans le canton. Ses 26 recommandations, dont certaines communes avec la Cour, avaient encore accéléré les réformes.

Depuis septembre 2020, c'est l'ex-directrice d'Amnesty International Suisse Manon Schick qui est à la tête de la rebaptisée DGEJ.

Lenteur critiquée

Dans son audit de suivi, la Cour s'est limitée à l'appréciation des mesures prises pour remédier aux faiblesses identifiées alors. Conclusion majeure: il y a clairement eu des améliorations, mais la DGEJ n'a pas complètement fini son travail de mue.

"Pour moitié des recommandations de l'époque, quelques petites améliorations sont à apporter, pour l'autre moitié des mesures plus importantes sont encore nécessaires", a résumé la magistrate de la Cour Nathalie Jaquerod lors d'une conférence de presse à Lausanne. "Nous regrettons par ailleurs la lenteur et le temps pris pour mettre en oeuvre nos recommandations", a-t-elle ajouté.

La protection de la jeunesse vaudoise, c'est plus de 8000 mineurs suivis chaque année, réparti sur cinq Offices régionaux de protection des mineurs (ORPM) disposant en moyenne de quelque 30 assistants sociaux (ASPM) chacun, eux-mêmes en charge d'une soixantaine de dossiers chacun. Depuis 2019, il y a eu une hausse de 30% des assistants et un doublement des postes d'encadrement.

Le budget de fonctionnement de la DGEJ se monte à 257 millions de francs en 2025, dont 200 millions pour la protection de la jeunesse.

Enfant mieux entendu

Selon la Cour, la DGEJ a renforcé "de manière significative" son processus d'appréciation des nouvelles situations qui lui sont adressées. Elle en rend "plus largement compte" à la justice de paix et aux parents. Au terme de l'appréciation, lorsqu'une action s'avère nécessaire pour l'enfant, des objectifs préliminaires sont désormais "systématiquement formulés", note le rapport d'audit.

"Ces objectifs ne sont néanmoins pas toujours suffisamment spécifiques et devraient être affinés et validés par la hiérarchie après le début de l'action socio-éducative", a expliqué Mme Jaquerod.

Des progrès importants ont aussi été accomplis pour garantir que l'enfant soit entendu sur sa situation de manière adéquate lors de l'appréciation, relève positivement la Cour. "Un effort similaire devrait être fait pour les bilans périodiques ainsi que pour garantir la prise en compte de l'avis de l'enfant sur l'intervention prévue", ajoute-elle néanmoins.

L'implication des parents dans la définition de l'action socio-éducative et le recueil de leur point de vue devraient être mieux documentés dans les différents rapports. "Il n'est par exemple pas toujours clair si les parents adhèrent aux décisions" de protection, précise la magistrate.

ASPM: privilégier le qualitatif

Un autre bémol subsiste: le fait de soumettre les situations à la limite de nécessiter un placement sous la responsabilité de la directrice générale de la DGEJ. La mission n'est pas remplie et la Cour estime que "ce point-charnière justifie une attention particulière". Elle reconnaît toutefois un nombre important de ces "cas limites", ne permettant pas une pleine application de sa recommandation.

S'agissant du nombre d'ASPM, dont "la charge de travail est très lourde", la Cour encourage la DGEJ à privilégier une approche qualitative - orientée sur le risque et la complexité des situations - plutôt qu'une gestion quantitative.

Enfin, la Cour prend acte avec satisfaction de la volonté exprimée par la DGEJ de finaliser la quasi-totalité des recommandations en s'appuyant sur son projet en cours de refonte de son système d'information (DUNE - Dossier unique de l'enfant), prévu pour 2027.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Trois millions pour les scieries vaudoises

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L'Etat de Vaud propose des subventions aux scieries du canton (photo d'illustration). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

L'Etat de Vaud veut davantage aider les scieries du canton. Celles-ci peuvent bénéficier d'une enveloppe de trois millions de francs, comprise dans un crédit-cadre de 15 millions déjà en vigueur et consacré à l'ensemble de la filière bois.

Ces subventions doivent servir à l'achat, la rénovation et la transformation d'infrastructures et d'équipements des entreprises vaudoises de la première transformation du bois (scieries), indique vendredi l'Etat de Vaud.

Il précise que les subventions sont plafonnées à un million de francs par projet et par entreprise. Elles peuvent couvrir jusqu'à 35% des coûts éligibles.

Le nombre de scieries vaudoises a reculé d'une centaine à la fin des années 1980 à une vingtaine aujourd'hui. "En l'absence d'investissements ciblés, le risque est réel de voir disparaître les dernières scieries vaudoises à moyen terme, au détriment de l'emploi, des savoir-faire et de la valorisation locale d'une ressource durable", écrit le Canton dans son communiqué.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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