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International

Le Rwanda se recueille 25 ans après

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Le génocide au Rwanda a fait au moins 800'000 morts (archives). (©KEYSTONE/EPA/DAI KUROKAWA)

Un quart de siècle après, le Rwanda se remémore dimanche le génocide de 1994, au cours duquel au moins 800'000 personnes périrent en cent jours, essentiellement parmi les Tutsi. Le dernier génocide du XXe siècle a changé à jamais la face du pays.

En l'espace d'une génération, le Rwanda s'est reconstruit sur les plans politique, social et économique. Mais la mémoire du dernier génocide du XXe siècle n'est pas effacée. Le traumatisme fait toujours ressentir ses effets sur ceux qui l'ont vécu, mais aussi sur les jeunes.

Le chef de l'État rwandais Paul Kagame, 61 ans, l'homme qui a sorti le Rwanda de l'abîme, a lancé les célébrations au mémorial de Gisozi à Kigali, où plus de 250'000 victimes du génocide sont enterrées.

Au bras de son épouse Jeannette, il s'est d'abord incliné devant une gerbe de fleurs, avant d'allumer une flamme du souvenir, aux côtés du président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki, et du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

M. Kagame devait ensuite prononcer son discours rituel lors d'une cérémonie au Centre de conventions de Kigali, emblème de la modernité de la capitale rwandaise et du renouveau du pays depuis 1994.

Puis une marche du souvenir mènera M. Kagame et ses invités vers le stade Amahoro (Paix, en kinyarwanda), où aura lieu une veillée.

Ce stade, dans lequel s'étaient réfugiés en 1994 des milliers de Tutsi pour échapper, sous la protection de l'ONU, aux tueries, est souvent le lieu de crises traumatiques, appelées Ihahamuka, parmi le public bouleversé qui revit le drame.

Deuil de cent jours

La journée de dimanche ouvre une semaine d'activités consacrées à la mémoire du génocide et un deuil de cent jours, une période de commémoration toujours très douloureuse pour les survivants et leurs familles.

A l'instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, le génocide a coûté la vie entre avril et juillet 1994, à au moins 800'000 personnes, selon l'ONU, essentiellement au sein de la minorité tutsi, mais aussi parmi les Hutu modérés.

Le déclencheur du génocide a été l'assassinat au soir du 6 avril 1994 du président rwandais Juvénal Habyarimana, un Hutu. Le lendemain, les Forces armées rwandaises (FAR) et les miliciens extrémistes hutu Interahamwe ont donné le signal des massacres.

Encouragée par les autorités et les "médias de la haine", dont la fameuse radio des Mille collines, une partie de la population, de toutes les couches sociales, a prêté son concours à l'extermination, à coups de gourdin ou de machette, d'hommes, de femmes et d'enfants partout dans le pays.

Des Hutu ayant refusé de s'associer aux tueries ou soupçonnés de sympathie envers les Tutsi ont aussi été tués. Le carnage n'a pris fin que grâce à l'entrée le 4 juillet à Kigali de la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), avec à sa tête un jeune chef militaire de 36 ans, Paul Kagame.

Présence belge

Les présidents du Tchad, Idriss Déby, du Congo, Denis Sassou Nguesso, de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, du Niger, Mahamadou Issoufou, ainsi le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ont assisté à la cérémonie au mémorial.

Seul non-africain, le Premier ministre belge Charles Michel, est venu exprimer le soutien de l'ancienne puissance coloniale. L'absence de chefs d'État ou de gouvernement de la sous-région a toutefois témoigné du relatif isolement dont continue à souffrir le Rwanda.

Le président français Emmanuel Macron a décliné l'invitation, officiellement pour des raisons d'agenda. Son absence est une déception pour les Rwandais, qui espéraient le voir exprimer des excuses de la France pour son rôle en 1994.

La France est accusée par le pouvoir rwandais d'avoir été complice du régime hutu responsable du génocide, voire d'avoir pris une part active aux massacres, ce qu'elle a toujours nié.

La polémique empoisonne depuis des années les relations entre les deux pays, même si elles sont meilleures depuis l'élection en 2017 de M. Macron. Le chef de l'État français a fait plusieurs gestes symboliques à l'attention de Kigali. Il a d'abord dépêché pour le représenter le député Hervé Berville, orphelin tutsi rwandais adopté par une famille française en 1994.

Journée de commémoration

Surtout, il a annoncé vendredi l'ouverture à une commission d'historiens de "toutes les archives françaises" sur la période 1990-1994, un engagement pris en mai 2018 à l'issue d'une rencontre avec M. Kagame.

Et dimanche, tout en exprimant sa "solidarité avec le peuple rwandais et sa compassion à l'égard des victimes et de leurs familles", il a annoncé vouloir faire du 7 avril "une journée de commémoration du génocide des Tutsi".

(KEYSTONE-ATS)

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International

Viktorija Golubic a su attendre son heure

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Une victoire indiscutable pour Viktorija Golubic. (© KEYSTONE/EPA/TERESA SUAREZ)

Viktorija Golubic (WTA 78) n’a pas laissé passer sa chance. La Zurichoise s’est qualifiée pour 2e tour de Roland-Garros à la faveur de son succès face à une Petra Kvitova (WTA 607) en souffrance.

Elle s’est imposée 4-6 6-0 6-4 devant la Tchèque, double gagnante de Wimbledon mais qui traverse un retour aux affaires bien laborieux après découvert les joies de la maternité. Après un premier set très convenable, elle a baissé pavillon devant une Viktorija Golubic qui a eu le mérite d’attendre son heure.

La Zurichoise a raflé la mise grâce à un break au dernier jeu. La maîtrise qu’elle a témoigné tout au long du troisième set sur son service souligne pourquoi cette victoire n’est pas le fruit du hasard. Elle espère afficher la même rigueur mercredi face à la gagnante de la rencontre entre la qualifiée serbe Nina Stojanovic (WTA 167) et la tête de série no 16 Amanda Anisimova.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Football

Trois ans de contrat pour Xabi Alonso

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Xabi Alonso: un immense défi au Real Madrid. (© KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHER NEUNDORF)

Le Real Madrid a officialisé dimanche la nomination de Xabi Alonso comme entraîneur. L'ancien mentor du Bayer Leverkusen remplace dès le 1er juin Carlo Ancelotti appelé à diriger le Brésil.

"Xabi Alonso sera l'entraîneur du Real Madrid pour les trois prochaines saisons, du 1er juin 2025 au 30 juin 2028", écrit le Real Madrid dans un communiqué.

A 43 ans, l'ex-milieu de terrain et stratège de Liverpool (2004-2009), du Real (2009-2014) et du Bayern Munich (2014-2017), champion du monde (2010) et double champion d'Europe (2008, 2012) avec la sélection espagnole, revient à Madrid, où il avait fait ses gammes comme entraîner chez les jeunes quelques mois seulement après la fin de sa carrière, en 2018.

Tout dans le parcours du natif de Tolosa, près de Saint-Sébastien, indiquait qu'il deviendrait un jour un grand entraîneur, après avoir brillé sur les terrains comme chef d'orchestre aux ballons millimétrés sous les ordres de José Mourinho, Pep Guardiola et... Carlo Ancelotti.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Iran: le pouvoir silencieux après la Palme d'or de Panahi

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Les autorités iraniennes restent muettes après la Palme d'or du cinéaste dissident Jafar Panahi, qui a été emprisonné à deux reprises dans son pays (archives). (© KEYSTONE/EPA/VICTOR BOYKO / POOL)

Les autorités iraniennes gardent le silence dimanche, après la consécration au Festival de Cannes du cinéaste dissident Jafar Panahi, primé d'une Palme d'or pour son film "Un simple accident", tourné clandestinement.

M. Panahi, 64 ans, a reçu samedi le prestigieux prix pour un brûlot politique dans lequel d'anciens détenus sont tentés de se venger de leur tortionnaire. Au mépris des lois de la République islamique, plusieurs de ses actrices apparaissent sans voile.

Critique du pouvoir, le cinéaste a été incarcéré à deux reprises en Iran: 86 jours en 2010 et près de sept mois entre 2022 et 2023. Il avait entamé une grève de la faim pour obtenir sa libération.

Aucun responsable n'avait commenté dimanche la deuxième consécration à Cannes d'un Iranien, après celle d'Abbas Kiarostami pour "Le goût de la cerise" en 1997.

Choix "politique"

L'agence de presse conservatrice Fars a affirmé que le choix du jury était politique.

Les quotidiens réformateurs Etemad, Shargh et Ham Mihan ont rapporté en ligne de façon factuelle la victoire de M. Panahi, sans la commenter. Mais aucune mention n'est faite sur leur version papier.

Pour sa part, la télévision d'Etat a passé sous silence la Palme d'or, mettant l'accent sur le Festival du film de la Résistance, un événement officiel qui prime des oeuvres pro-palestiniennes ou sur la guerre Iran-Irak (1980-1988).

Grand nom du cinéma iranien, M. Panahi a vu ses oeuvres régulièrement primées dans les plus grands festivals, de Cannes à Venise en passant par Berlin.

Le réalisateur doit rentrer dimanche en Iran, un retour, a-t-il déclaré à l'AFP, qui ne lui fait "pas du tout" peur.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

L'héritage évanescent de George Floyd, cinq ans après sa mort

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En dépit d'un climat politique devenu hostile cinq ans après les événements, une cérémonie de commémoration de la mort de l'Afro-Américain George Floyd est prévue sur ce qui a été renommé la Place George Floyd à Minneapolis (archives). (© KEYSTONE/EPA/CRAIG LASSIG)

Les Etats-Unis commémorent dimanche la mort de l'Afro-Américain George Floyd, tué il y a cinq ans par un policier blanc et déclenchant de fortes mobilisations populaires, alors que Trump fait marche arrière sur toutes les réformes destinées à lutter contre le racisme.

L'arrestation et le meurtre de George Floyd le 25 mai 2020 à Minneapolis (Minnesota) avait donné une nouvelle ampleur au mouvement "Black Lives Matter" (BLM), qui rêvait de régler une fois pour toutes les questions de racisme profondément enracinées aux Etats-Unis, des violences policières aux inégalités systémiques.

Mais depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, son gouvernement a supprimé les enquêtes sur les droits civils et a mis un frein aux initiatives d'embauche en faveur de la diversité. Mercredi, le ministère de la Justice a annoncé abandonner les poursuites judiciaires contre les polices de Minneapolis et de Louisville, accusées de violences après les morts d'Afro-Américains qui avaient secoué le pays en 2020.

Dans le même temps, BLM ne jouit plus du soutien dont il bénéficiait à l'origine lors des grandes manifestations, qui s'étaient répandues dans tout le pays, jusqu'aux portes de la Maison Blanche où Donald Trump terminait son premier mandat. Le mouvement a perdu de la vigueur et son bilan reste mitigé.

Une cérémonie de commémoration va malgré tout se dérouler sur ce qui a été renommé la Place George Floyd, à l'endroit où cet homme de 46 ans a été étouffé par le policier Derek Chauvin, qui avait longuement appuyé son genou sur le cou de la victime lors d'une arrestation musclée, provoquant sa mort.

Climat politique hostile

Petit carrefour dans un quartier résidentiel de cette ville du nord des États-Unis, la place est couverte d'oeuvres d'art protestataires, dont une peinture murale violette sur laquelle on peut lire: "Tu as changé le monde, George".

Ce message optimiste peint en 2020 est aujourd'hui en contradiction avec un président dont les alliés les plus extrémistes ont suggéré qu'il gracie Derek Chauvin, reconnu coupable du meurtre de George Floyd et condamné à plus de 22 ans de prison.

Certains experts estiment que la réélection de M. Trump était en partie un contrecoup de l'activisme de BLM, dont des manifestations avaient tourné à l'émeute dans certaines villes.

Les membres de la famille de George Floyd ont déclaré vendredi à l'AFP à Minneapolis qu'ils voulaient que les gens continuent à faire pression pour des réformes malgré le climat politique hostile.

"Nous n'avons pas besoin d'un décret pour nous dire que les vies noires comptent", a déclaré sa tante Angela Harrelson, portant un tee-shirt sombre représentant le visage de Floyd. Pour Paris Stevens, une cousine de Floyd, "Personne ne peut plus nous faire taire".

Les proches de George Floyd, ainsi qu'une cinquantaine d'autres personnes, ont observé une minute de silence vendredi après-midi avant de déposer des roses jaunes sur le bord de la route où l'arrestation fatale de Floyd a été filmée avant d'être diffusée dans le monde entier.

"Perpétuer la mémoire"

Des événements commémoratifs sont organisés chaque année depuis la mort de George Floyd et le thème cette année est: "Le peuple a parlé", suggéré par le petit-fils de Nelson Mandela, Nkosi, lorsqu'il a visité les lieux, selon Mme Harrelson.

Un thème censé refléter cinq années de protestations, explique-t-elle, ajoutant que "même si c'est fatigant, nous continuons".

Jill Foster, médecin à Minneapolis, 66 ans, a expliqué de son côté sur la place vendredi qu'honorer l'héritage de Floyd était une forme de résistance politique: "Donald Trump et son gouvernement essaient de tout réécrire et une nouvelle réalité est créée. Nous devons perpétuer la mémoire et continuer à faire circuler l'information".

Pour Courteney Ross, 49 ans, petite amie de Floyd au moment de sa mort, ce week-end d'anniversaire fait remonter une intense émotion. "Il me manque tellement, il me manque à mes côtés", soupire-t-elle, vêtue de noir et tenant un bouquet de roses jaunes.

"C'est magnifique de voir tous les gens venir le célébrer", poursuit-elle. "On voit une unité rare dans ce pays ces derniers temps, et les gens célèbrent un homme qui, vous savez, a donné sa vie pour nous."

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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