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Suisse

20 ans après Lothar

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La tempête Lothar, il y a 20 ans, a mis en évidence la vulnérabilité des plantations d'épicéas (archives). (©KEYSTONE/WALTER BIERI)

Le 26 décembre 1999, l'ouragan Lothar détruisait 10 millions d'arbres en Suisse. Cette catastrophe a coûté des millions aux exploitants, mais a aussi contribué à une régénération de la forêt: plus naturelle, elle a gagné en résistance face aux éléments naturels.

Lors de son passage, Lothar a fait 14 victimes. Quinze autres ont perdu la vie l'année suivante lors des travaux de déblayage et débardage. La facture des dégâts s'est élevée à 1,35 milliard de francs, 600 millions pour les bâtiments et 750 millions dans les forêts, selon les chiffres de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Au total, 2% des arbres du pays étaient rasés.

Les cantons de Berne, Fribourg, Lucerne et Nidwald ont été particulièrement touchés, rappelle l'OFEV dans un dossier paru sur son site. Dans ces régions, le bois anéanti représentait quatre à dix fois la production annuelle.

Vingt ans plus tard, le directeur fédéral des forêts de l'époque, Werner Schärer, tire un bilan finalement positif. "Lothar a révélé que les monocultures et les forêts inadaptées au site sont plus sensibles aux tempêtes que les forêts mixtes".

La fin de la monoculture

Lothar a signé la fin de la monoculture dense d'épicéas, qui étaient tombés comme des dominos en raison de leur faible enracinement. Le canton de Berne n'accorda ainsi délibérément aucune subvention pour cette essence, rappelle l'OFEV. Au bilan, la forêt a rajeuni et s'est régénérée grâce notamment à un mélange d'essences de différentes classes d'âge.

Aujourd'hui, la forêt suisse est devenue plus résistante. La tempête de janvier 2018 Eleanor, la plus forte depuis Lothar, n'a causé que des dégâts minimes: à l'échelle du pays, la quantité de chablis a été dix fois inférieure à celle de 1999.

Et elle se révèle aussi plus résistante aux épisodes caniculaires. Grâce au mix d'espèces d'arbres et à la structure d'âges et de tailles variée, les arbres sont mieux armés contre les dangers biotiques et abiotiques. Ils peuvent par exemple bénéficier de l'eau contenue à différentes profondeurs en fonction de leurs types d'enracinement, explique Ivo Minger porte-parole à l'OFEV.

Coup de fouet à la recherche

Lothar a de ce point de vue été une formidable opportunité pour la recherche sylvicole. Après la tempête Vivian en 1990, celle de 1999 a permis d'approfondir les connaissances.

L'un des principaux enseignements tirés de Vivian était que la régénération naturelle de la forêt présentait plus d'avantages que ce que l'on pensait à l'origine, explique Reinhard Lässig de l'Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).

Les études avaient surtout porté sur les forêts de montagne. Après Lothar, les chercheurs ont concentré leurs efforts sur le Plateau. Plusieurs surfaces dévastées ont ainsi été laissées en friche pour une longue durée (jusqu'à 50 ans) afin d'observer le développement écologique dynamique des premières années après la dévastation.

"Les résultats entre 1990 et 2010 ont permis à la Confédération et aux cantons d'économiser plusieurs millions de francs", déclare Reinhard Lässig. Il est aujourd'hui devenu normal chez les exploitants de plaine de laisser une partie de la forêt se repeupler naturellement après une coupe de bois et de ne replanter que très peu d'arbres.

Les forestiers ont recommandé de privilégier des feuillus plus stables tels que l'érable de montagne et le merisier, et, à une altitude plus élevée, des mélèzes et des pins. Par ses recherches, le WSL a gagné une réputation dans toute l'Europe.

Lothar a précipité la chute des prix

Au niveau économique, le secteur sylvicole ne s'est jamais vraiment remis depuis 1999. Les cours du bois de sciage se sont relevés dès 2005, sans jamais retrouver le niveau des années d'avant Lothar.

La concurrence étrangère a certes aussi pesé sur le bois suisse de par l'intensification du commerce international et la globalisation. Avec ou sans Lothar, une baisse du prix aurait sans doute été observée. "Mais le bouleversement majeur engendré par l'ouragan a dans tous les cas accéléré et probablement intensifié la chute des prix", explique Ivo Minger.

Cette situation a accéléré la transformation du secteur: il en est ressorti une meilleure collaboration régionale entre exploitants et entre cantons. Les ressources en personnel ont été utilisées plus efficacement et avec des machines de récolte plus performantes.

Lothar s'est formé à Noël au-dessus de l'Atlantique nord à la suite de la rencontre entre une forte dépression centrée sur l'Islande et un anticyclone situé aux Azores. Avec des pics à 272 km/h, il a balayé l'Europe, du nord de la France à l'Autriche, en passant par la Suisse, le sud de l'Allemagne et le Liechtenstein. Plus de 100 personnes ont été tuées dans toute l'Europe.

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Suisse

Une rente de cinq ans grâce à l'Eurodreams

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Proposé en Suisse et dans sept autres pays européens, le jeu Eurodreams offre un gain principal sous forme d'une rente mensuelle de 22'222 francs pour une durée de 30 ans. (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

Une personne chanceuse a décroché une rente mensuelle de 2222 francs durant cinq ans grâce à l'Eurodreams jeudi soir. Elle a coché les six bons numéros 4, 13, 16, 18, 28 et 30, a annoncé la Loterie romande.

Le pactole a été remporté en France, l'un des huit pays européens proposant ce jeu. En Suisse, Eurodreams est exploité par la Loterie romande et par Swisslos côté alémanique.

Le gros lot est une rente mensuelle de 22'222 francs durant 30 ans. Il faut pour cela trouver les 6 bons numéros ainsi qu'un numéro spécial appelé "dream". Le tirage du jeu est effectué les lundis et jeudis soir.

https://jeux.loro.ch/games/eurodreams

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Genève

Deux policiers patrouillent à cheval près de la frontière à Troinex

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Une patrouille de la brigade équestre de la police genevoise effectuent une patrouille dans le cadre d'une mission de prévention des cambriolages et de sécurisation aux abords de la frontière, ce jeudi a Troinex pres de Geneve. (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

La toute nouvelle brigade équestre de la police genevoise a effectué jeudi soir une première mission sur le terrain à Troinex (GE). Cette patrouille s'inscrivait dans le cadre d'une opération de prévention des cambriolages aux abords de la frontière.

Carino et Nirval, deux chevaux de la race des Franches-Montagnes, étaient montés par des policiers cavaliers. Les deux hongres, âgés de cinq ans, ont bénéficié d'un entraînement de près d'une année comprenant notamment une désensibilisation aux différents stimuli, comme des pétards ou des fumigènes.

"Carino a son petit caractère mais il est calme dans sa tête", a expliqué sa cavalière. Quant à Nirval, il montre un certain peps, a-t-elle ajouté. La nouvelle brigade équestre comprend trois chevaux, quatre cavalières et un cavalier ainsi qu'une enquêtrice spécialisée, un coordinateur et un lieutenant, soit huit personnes au total.

Elle pourra réaliser des missions dans le domaine de la prévention et de la dissuasion en milieu rural ou urbain. La brigade équestre patrouillera tous les jours dans différents secteurs du canton.

Une magistrate cavalière

Les patrouilles à cheval se repèrent loin à la ronde et peuvent aussi voir par-dessus les haies, ce qui est important dans le cadre de cette opération de prévention des cambriolages, a relevé le coordinateur de la brigade. En plus de ces missions sur le terrain, la brigade gérera les affaires judiciaires en lien avec la maltraitance animale.

La conseillère d'Etat en charge du Département des institutions et du numérique (DIN), Carole-Anne Kast, était présente à l'occasion de cette première sortie. La magistrate, qui est aussi cavalière, relève que la présence des chevaux change le regard de la population sur le travail de la police. "Ce qui est très positif", selon Mme Kast.

Brigade pérenne

Convaincu par les résultats d'un projet-pilote mené entre 2018 et 2020, le canton avait donné son feu vert pour la création d'une brigade équestre. Genève avait déjà une police montée au 19e siècle. Elle avait été abandonnée au profit de moyens plus modernes. De 1996 à 1998, un groupe équestre avait été brièvement recréé dans le but de patrouiller au centre-ville.

En Suisse, d'autres cantons utilisent aussi les chevaux pour des missions ciblées. Seul Genève est doté d'une brigade pérenne avec ses propres chevaux.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Affaire Piller: recours de Migros rejeté par le Tribunal fédéral

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D'après le Tribunal fédéral, la coopérative régionale Migros Neuchâtel-Fribourg n'a pas la qualité pour recourir sur le plan pénal (archives). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

L'homme d'affaires fribourgeois Damien Piller signe une victoire définitive dans le volet pénal du conflit l'opposant à Migros Neuchâtel-Fribourg (MNF), dont il a été président de 1996 à 2020. Le Tribunal fédéral (TF) a rejeté un recours de la coopérative régionale.

"Le recours doit être rejeté dans la faible mesure où il est recevable", a noté la 2e Cour de droit pénal. La décision vient confirmer un arrêt de la Chambre pénale du Tribunal cantonal fribourgeois (TC) du 5 janvier, suite à la contestation d'une ordonnance de classement du 9 janvier 2023 du Ministère public.

Les frais judiciaires de 3000 francs sont mis à la charge de la recourante, à savoir MNF, selon l'arrêt du 26 mars. La coopérative n'a pas la qualité pour recourir, sachant qu'elle a cédé à la Fédération des coopératives Migros (FCM) les prétentions civiles relatives aux versements litigieux du dossier, estiment les juges.

La partie plaignante n'est pas habilitée en conséquence à recourir en matière pénale lorsque ces prétentions sont traitées dans une procédure civile parallèle.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Piétonnisation de la rue de Carouge: échec du référendum du MCG

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La Ville de Genève veut fermer la rue de Carouge à la circulation entre le rond-point de Plainpalais et la place des Augustins, ici à l'image, en supprimant la voie de circulation et une centaine de places de stationnement (archives). (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

Le référendum lancé par le MCG contre un crédit complémentaire de 3,7 millions de francs pour des aménagements liés à la piétonnisation de la rue de Carouge en Ville de Genève n'a pas abouti. Le parti a récolté 2500 signatures, alors que 3200 étaient nécessaires.

"Il y a eu peu de mobilisation, nous étions un peu seuls", a déclaré jeudi à Keystone-ATS Daniel Sormanni, conseiller municipal MCG. L'élu regrette l'échec de ce référendum, mais il "continuera le combat en disant que ces aménagements ne vont pas".

Pour le MCG, la piétonnisation de la rue de Carouge "risque de bouleverser irrémédiablement le mode de vie, l'économie locale et l'accessibilité de la ville". Le parti craint pour la survie des commerces locaux de l'artère, tant au niveau des livraisons que de la clientèle.

La Ville de Genève veut fermer la rue de Carouge à la circulation automobile entre le rond-point de Plainpalais et la place des Augustins, en supprimant la voie de circulation et une centaine de places de stationnement. A la place, une piste cyclable sera créée et les voies du tram seront mises aux normes. Elargis, les trottoirs accueilleront une soixantaine d'arbres.

Pour ce faire, un crédit de 8,1 millions avait été voté en juin 2021. Le crédit complémentaire de 3,7 millions concerne les aménagements dans les rues adjacentes, où des accès et des places de livraisons pour les commerces seront aménagés. Le montant avait été accepté par tous les partis au Conseil municipal, à l'exception du MCG et de l'UDC.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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