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Suisse

Le National enterre le projet sur les lanceurs d'alerte

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(KEYSTONE/Anthony Anex)
Les personnes qui signalent des irrégularités sur leur lieu de travail ne seront pas mieux protégées. Par 147 voix contre 42, le Conseil national a refusé jeudi une nouvelle fois le projet du gouvernement sur les lanceurs d'alerte, y mettant définitivement un terme. Seuls le centre et les Vert'libéraux l'ont soutenu.

Le Conseil des Etats avait approuvé le projet. Mais pour le National, le projet du Conseil fédéral ne garantirait pas de protection réelle aux travailleurs concernés.

Le Parlement et le gouvernement voulaient ancrer dans la loi ce qui est licite. Jugeant les premières propositions du gouvernement trop compliquées, les Chambres lui avaient renvoyé le dossier en 2015. Pour l'instant, c'est le tribunal qui détermine au cas pour cas si un signalement est admissible au non. "Il est nécessaire d'agir", a lancé jeudi la ministre de la justice Karin Keller-Sutter.

Pas assez de protection

Le projet est refusé soit parce qu'il est trop compliqué, soit parce qu'il ne protège pas suffisamment les employés, a rappelé Yves Nidegger (UDC/GE) au nom de la commission. Il est trop éloigné de la pratique, a avancé Christa Markwalder (PLR/BE). "Le projet rate sa cible, voire péjore les conditions pour les employés", a pour sa part critiqué Baptiste Hurni (PS/NE).

Et Nicolas Walder (Verts/GE) d'abonder: "Le projet pourrait même avoir un effet dissuasif sur les salariés alors qu'il est essentiel de révéler les irrégularités." Le Genevois a appelé le Conseil fédéral à s'atteler à un cadre légal qui protège réellement les whistleblowers.

"Mais ce projet est nécessaire", a rétorqué Philipp Matthias Bregy (PDC/VS). Le prochain cas viendra, a-t-il averti. Et alors l'indignation sera grande à gauche comme à droite. La situation actuelle n'est plus supportable, a avancé Judith Bellaïche (PVL/ZH). Et d'ajouter que la société profite des révélations des lanceurs d'alerte alors qu'eux-mêmes sont criminalisés.

Structure en cascade

Le projet prévoyait une structure en cascade. Un signalement n'aurait été en principe admis que si l'employé se tournait d'abord vers l'employeur, puis une autorité et, en dernier recours, le public.

L'entreprise aurait ainsi eu la possibilité de remédier elle-même aux irrégularités et de mettre sur pied un service pour recevoir et traiter les signalements. Les dénonciations anonymes auraient été possibles.

Les irrégularités pouvant être signalées auraient été aussi variées qu'un cas de corruption ou une fraude alimentaire en passant pas le mobbing. La violation d'un contrat conclu avec un client ou un dommage qui lui est causé par l'organisation n'aurait en revanche pas pu être signalée, car le projet excluait, en principe, le droit privé.

Le projet ne prévoyait toujours pas de renforcer la protection des collaborateurs licenciés abusivement après avoir donné une alerte licite. Les concernés auraient continué de toucher une indemnité équivalant à six mois de salaire au plus.

Trop technique

De l'avis du PS, le projet est trop technique. "Rien n'est compliqué. On le comprend si on le veut", a riposté M. Bregy. Le problème réside dans le "qu'est-ce qui peut être annoncé", a argué Pirmin Schwander (UDC/SZ).

Pour Mme Keller-Sutter, un certain degré de détail est nécessaire pour apporter la sécurité. Le projet apporte une amélioration de la situation. Et d'avertir qu'un meilleur projet ne pourra pas être présenté.

Transparency International est scandalisé par la décision du National. Selon l'organisation, cette décision est "fortement préoccupante et une preuve d'incapacité pour la Suisse alors que l'UE vient d'améliorer la protection des lanceurs d'alerte".

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Suisse

Bond des exportations horlogères en août, mais nuages à l'horizon

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Sur huit mois, l'industrie a envoyé pour 17,1 milliards de francs de montres à l'étranger, en recul de 1,4% par rapport à la même période de l'an passé. En 2023, la branche avait enregistré un record annuel, avec des envois pour une valeur totale de 26,7 milliards de francs. (KEYSTONE/V. Flauraud) (© KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD)

Les exportations horlogères suisses ont augmenté de 6,9% en août sur un an, après un rebond en juillet. Mais la tendance reste négative pour la branche, de quoi augurer d'une fin d'année difficile notamment sur les marchés clés que sont la Chine et Hong Kong.

Le mois dernier, les envois de garde-temps helvétiques ont totalisé 1,95 milliard de francs, selon le communiqué de la Fédération horlogère suisse (FH) jeudi.

Sur huit mois, l'industrie a envoyé pour 17,1 milliards de francs de montres à l'étranger, en recul de 1,4% par rapport à la même période de l'an passé. En 2023, la branche avait enregistré un record annuel, avec des envois pour une valeur totale de 26,7 milliards de francs.

Les perspectives pour la fin de l'année en cours restent "négatives", d'après la faîtière, pour qui "les entreprises du secteur déplorent un manque de visibilité à moyen terme, les incitant à la plus grande prudence pour la suite, voire à la réduction de l'activité pour nombre d'entre elles."

En début de semaine, la FH et la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse (CP) ont alerté sur le ralentissement de la demande et la baisse des exportations depuis le début de l'année, qui pèsent en particulier sur les sous-traitants et les entreprises opérant dans l'entrée et le milieu de gamme. La faîtière et le patronat ont réclamé un franc moins fort pour améliorer la compétitivité du secteur.

Les Etats-Unis en force

En août, la plupart des marchés se sont inscrits en hausse, parfois soutenue. Les plus fortes variations ont concerné les Etats-Unis (+7,6%), qui restent le premier destinataire de montres suisses. Le Japon (+14,4%), qui se classe troisième, Singapour (+9,3%), les Emirats arabes unis (+26,9%), l'Italie (+17,6%) ou la Corée du Sud (+14,2%) ont aussi affiché de fortes augmentations.

Les marchés européens tels que le Royaume-Uni (+3,5%), l'Allemagne (+2,9%) et la France (+0,7%) se sont tenus en retrait.

A l'inverse, les exportations horlogères vers la Chine (-5,9%), redevenue la seconde destination mensuelle des envois, et Hong Kong (-11,1%) ont encore reculé, mais de manière moins marquée que les mois précédents. Les prévisions pour les prochains mois restent toutefois très défavorables pour ces deux débouchés, assure la FH.

Depuis le début de l'année, les envois vers l'Empire du Milieu, où de nombreux indicateurs économiques continuent de se dégrader, ont fondu de 21% et ceux vers l'ancienne colonie britannique de presque 19%.

En volume, les principaux groupes de matières ont tous diminué en août d'environ 10%, soit 125'000 pièces de moins qu'en août 2023.

Les montres de plus de 3000 francs (prix export) ont porté la croissance, avec une progression mensuelle de 14,9% en valeur. Pour les segments inférieurs à ce montant, l'évolution s'est révélée clairement négative, aussi bien en valeur (-14,4%) qu'en nombre de pièces (-11,3%).

Prudence des analystes

Si le résultat mensuel dépasse les prévisions de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), l'analyste Patrik Schwendimann met en garde contre toute surinterprétation, car il ne s'agit pas de ventes. De plus, il estime que les chiffres sont "fortement dénaturés" par certaines grandes marques indépendantes comme Patek Philippe, Audemars Piguet et Rolex, qui peuvent notamment liquider leurs listes d'attente. Cela ne reflète donc pas la marche des affaires de Richemont et Swatch Group.

L'expert rappelle avoir raboté lundi ses estimations en matière de bénéfice pour Richemont et Swatch Group tant pour 2024 que 2025 en raison des difficultés des marchés chinois et hong-kongais. Le genevois et le biennois sont recommandés chacun à "pondérer au marché".

Jean-Philippe Bertschy de Vontobel estime aussi que les exportations suisses seront portées cette année principalement par Rolex et quelques marques indépendantes haut de gamme. Pour les autres, 2024 s'apparente à une remise des compteurs à zéro et à une normalisation de la croissance après l'essor post-Covid.

Il se montre positif quant à Richemont - recommandant le titre à l'achat - qui réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires dans la joaillerie et qui est positionné sur le haut de gamme. A l'inverse, l'expert se montre prudent à propos de Swatch Group ("hold"), en raison de sa forte dépendance à l'entrée et milieu de gamme et de son importante exposition à la Chine, qui pèse pour un tiers des ventes.

Vers 12h15, la porteur Swatch caracolait en tête d'un SLI en hausse de 1,1%, gagnant 4,7% à 160,55 francs. L'action de son concurrent Richemont prenait 1,3% à 119,50 francs.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Économie

L'inflation suisse plus faible que prévu jusqu'en 2025

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Une demande internationale plus faible aurait un impact sur le commerce extérieur suisse et la conjoncture domestique, souligne le Seco. Dans un tel contexte, le franc continuerait à s'apprécier. (KEYSTONE/Michael Buholzer) (© KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER)

Le groupe d'experts de la Confédération pour les prévisions conjoncturelles a raboté ses prévisions de renchérissement jusqu'en 2025. Pour cette année, l'inflation est ainsi attendue à 1,2%, contre 1,4% lors du dernier pointage du mois de juin.

En ce qui concerne 2025, le renchérissement en Suisse devrait atteindre 0,7%, indique jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), qui publie ces prévisions trimestrielles. Ce niveau est sensiblement revu à la baisse par rapport au taux de 1,1% de juin.

Aucun changement ne se dessine pour l'économie helvétique cette année, dont la croissance du produit intérieur brut (PIB) est toujours escomptée à 1,2% en 2024. Le Seco rappelle dans son communiqué qu'une telle évolution serait "nettement" inférieure à la moyenne depuis 1980. Les spécialistes pointent du doigt un "rythme d'expansion de la demande mondiale (...) inférieur à la moyenne historique au cours des prochains trimestres".

Après un deuxième trimestre porté essentiellement par les secteurs chimique et pharmaceutique ainsi que la vigueur des exportations de marchandises, la croissance devrait cependant être modérée dans un avenir proche, précise le communiqué. Le Seco rappelle que la dynamique pour l'industrie et la demande intérieure demeure faible. L'appréciation du franc constitue un autre frein, alors que les marchés européens d'exportation rencontrent des difficultés.

Une légère détérioration est ainsi envisagée pour 2025, le groupe d'experts ayant raboté ses prévisions de PIB à 1,6%. Cela représente 0,1 point de moins par rapport aux estimations de juin. La moyenne à long terme est fixée à 1,8%.

Risques internationaux, effets locaux

Le nombre de chômeurs devrait augmenter, le taux de sans-emplois étant attendu à 2,4% cette année et à 2,6% en 2025. Ces prévisions demeurent inchangées.

Le groupe d'experts a identifié une série de risques conjoncturels parmi lesquels figurent les conflits armés en Ukraine et au Proche-Orient. Ceux-ci pourraient entraîner une forte hausse des prix des matières premières ou des coûts de transports, impliquant des répercussions inflationnistes, selon le communiqué.

L'assouplissement monétaire dans les principales économies se fait à un rythme lent, ce qui augmente les risques liés à l'endettement et au bilan des institutions financières. Ces perspectives pourraient conduire à des corrections sur les marchés financiers. La faiblesse des économies allemande ou chinoise figure également parmi les facteurs qui pourraient gripper la machine, tout comme un fléchissement potentiel de la conjoncture aux Etats-Unis.

Une demande internationale plus faible aurait un impact sur le commerce extérieur suisse et la conjoncture domestique, souligne le Seco. Dans un tel contexte, le franc continuerait à s'apprécier.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Culture

Reproduction d'un tricycle d'Hiroshima au Musée de la Croix-Rouge

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La famille de Shinichi Tetsutani s'est déplacée pour voir la reproduction du tricycle d'Hiroshima désormais exposée à Genève. (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

La reproduction en bronze d'un tricycle retrouvé à Hiroshima le 6 août 1945 après l'explosion atomique trône désormais au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève. La Campagne pour l'abolition de l'arme nucléaire (ICAN) la lui a offerte.

L'objet n'est pas entouré de protection, laissant la possibilité aux curieux d'avoir une expérience tactile. "C'était voulu", a affirmé à la presse le directeur du musée, Pascal Hufschmid.

Positionné dans le hall d'entrée, le tricycle sera l'une des premières composantes de la nouvelle exposition permanente, attendue dans quatre ans. Il rappelle que derrière chaque conflit, "ce sont des histoires d'individus, de familles, de personnes", insiste le directeur.

Le tricycle avait été récupéré près d'un enfant de trois ans, Shinichi Tetsutani. Blessé et brûlé, celui-ci était décédé quelques heures plus tard. Désormais, la famille de Shinichi parle à la nouvelle génération chez elle et plus largement au Japon de l'importance de cohabiter en paix.

Et le tricycle en est un symbole qui doit être partagé avec les populations du monde entier. "C'est un objet commun. Il peut être trouvé dans chaque famille", affirme Hitomi Hasebe, représentante des Tetsutani, dont cinq membres sur trois générations étaient jeudi à Genève. Un frère de Shinichi, trop âgé, a dû rester au Japon.

Plusieurs autres objets

L'objet, exposé dans la ville japonaise, avait été numérisé en 2021 au Japon. La reproduction par les artistes Akira Fujimoto et Cannon Hersey a ensuite été relayée à ICAN en 2022 à Genève. L'organisation l'a offerte jeudi au Musée et à la Ville de Genève. "La Croix-Rouge a été l'une des premières organisations internationales à se rendre à Hiroshima après le bombardement atomique", fait remarquer sa directrice exécutive Melissa Parke.

Pour les artistes, il faut garantir que les souffrances d'Hiroshima ne soient pas oubliées. Pour le jour où aucun rescapé de l'explosion atomique ne sera plus présent, insiste Cannon Hersey, dont le grand-père avait été l'un des premiers à révéler au monde les effets d'Hiroshima.

Il y a un mois, l'artiste était avec ses trois enfants dans la ville japonaise. Et avec la famille de son collègue Akiro Fujimoto. "Nos grands-pères se faisaient la guerre et nos enfants jouent ensemble", glisse-t-il. Selon lui, la relation américano-japonaise peut inspirer le Proche-Orient ou encore la Russie et l'Ukraine vers la paix.

"C'est pour le futur que nous travaillons", dit-il. Une trentaine d'autres objets d'Hiroshima ont été numérisés et seront reproduits pour être montrés dans toutes les régions du monde.

Pour la Ville de Genève, ce don constitue aussi un instrument pour un message plus politique. Cette oeuvre "nous rappelle que nous devons travailler sans relâche" pour l'abolition de l'arme nucléaire, estime le conseiller administratif Sami Kanaan.

Initiative lancée par ICAN

La Suisse n'a toujours pas rejoint le Traité d'interdiction de l'armée nucléaire, entré en vigueur en 2021, malgré une motion approuvée au Parlement fédéral. Prix Nobel de la paix, ICAN a lancé en juillet une initiative populaire face à cette situation.

L'attaque sur Hiroshima avait fait près de 150'000 victimes. Les rescapés, les Hibakusha, subissent toujours les effets de cette explosion.

"Nous espérons que l'oeuvre inspirera la Suisse et le Japon" pour qu'ils s'associent au traité, "alors que la menace d'un nouveau recours à l'arme nucléaire n'a jamais été aussi élevée", a dit Mme Parke. Près de la moitié des Etats ont ratifié cet accord, l'ont signé ou ont dit vouloir le rejoindre.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Le Conseil d'Etat vaudois adapte son projet de loi sur l'énergie

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Le conseiller d'Etat vaudois Vassilis Venizelos a présenté jeudi le projet de nouvelle loi sur l'énergie, dont il espère une entrée en vigueur en 2026. (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Le Conseil d'Etat vaudois a adapté son projet de nouvelle loi sur l'énergie. Après consultation, il a notamment décidé de distinguer petits et grands propriétaires en matière de délai accordé pour assainir les bâtiments les plus énergivores.

Ce sont les bâtiments classés F et G selon le Certificat énergétique cantonal (CECB) qui sont concernés, soit environ un bâtiment sur cinq dans le canton, 28'000 au total. Concrètement, il s'agit des constructions datant d'avant 1986 et qui sont toujours dans leur jus. Les précisions d'Aline Clerc, Directrice de l'énergie.

Aline ClercDirectrice de l'énergie

Selon la nouvelle mouture du Conseil d'Etat, les petits propriétaires (moins de 750 m2) auront jusqu'en 2040 pour assainir leur bâtiment et obtenir la note D, les grands propriétaires jusqu'en 2035. Il y aura des sanctions en cas de non-respect des délais.

Vassilis VenizelosConseiller d'État en charge de l'environnement

Ces travaux entraîneront donc des travaux importants, qui pourraient avoir un impact sur les loyers. À quoi doivent donc s'attendre les locataires?

Vassilis VenizelosConseiller d'État en charge de l'environnement

Le ministre de l'environnement Vassilis Venizelos a aussi annoncé jeudi que le délai avait été adapté pour la fin des chauffages à gaz ou mazout. L'obligation de remplacement, jusqu'ici fixée à 2040, a été allongée à 2046 pour les chauffages qui auraient été installés après 2020.

Ce projet de loi passe désormais au Grand Conseil. Le Conseil d'Etat espère une entrée en vigueur au premier semestre 2026.

Alessia Merulla avec ATS.

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