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Le tournant énergétique ne peut se faire de manière isolée

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Pour électrifier l'ensemble de l'approvisionnement énergétique de la Suisse, il faudrait construire chaque année jusqu'en 2035 un nouveau barrage de la taille de celui de la Grande Dixence, ont calculé les auteurs de l'étude (archives). (© KEYSTONE/ANDREE-NOELLE POT)

Il faut abandonner l'idée de pouvoir couvrir tous les besoins énergétiques de la Suisse avec de l'énergie renouvelable produite dans le pays. C'est la conclusion d'une étude du centre commun de recherche énergétique de l'Empa et de l'EPFL à Sion.

D'ici 2050, la Suisse doit atteindre la neutralité climatique, selon une décision du Conseil fédéral d’août 2019, adoptée en tant que stratégie climatique à long terme en janvier 2021.

Andreas Züttel, directeur du LMER à Sion, un centre de recherche commun du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) et de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), a voulu savoir ce que cela signifie dans la pratique. Avec l'ancien directeur de l'Empa, Louis Schlapbach, il publie ses conclusions dans la revue Frontiers in Energy Research.

Les chercheurs ont calculé trois scénarios différents et les ont comparés aux coûts actuels de l'énergie, qui s'élèvent à environ 3000 francs par habitant et par an. Le premier défi consiste à remplacer les centrales nucléaires suisses, qui devront être arrêtées d'ici 2050.

Rien que pour cela, il faut une surface de toit solaire de 16 mètres carrés par habitant de la Suisse. Pour chaque habitant, il faudrait une batterie de stockage de 9 kWh pour stocker l'électricité récoltée pendant la journée jusqu'à la nuit.

En outre, il faudrait quatre grandes centrales de pompage-turbinage de la taille de la Grande Dixence pour stocker l'électricité estivale jusqu'en hiver. Cette hypothèse de base s'applique aux trois scénarios envisagés.

Un nouveau barrage chaque année

Le plus efficace serait d'électrifier l'ensemble de l'approvisionnement en énergie, explique le Pr Züttel, cité dans un communiqué de l'Empa. Si voitures et camions roulaient à l'électricité et que tous les bâtiments étaient chauffés par des pompes à chaleur, la production d'électricité nécessaire augmenterait à peine de 1000 watts par personne - en plus de la consommation d'énergie électrique actuelle.

Pour produire cette quantité d'énergie, la Suisse aurait besoin de 48 mètres carrés de surface solaire par habitant (trois fois la surface de toit disponible en Suisse), d'une batterie de stockage de 26 kWh par habitant et de 13 centrales de pompage-turbinage supplémentaires de 1500 GWh pour le stockage été-hiver.

"Si nous commencions tout de suite, nous devrions construire chaque année jusqu'en 2035 un nouveau barrage de la taille de celui de la Grande Dixence. Mais nous n'avons tout simplement pas assez de vallées appropriées dans le pays", note le chercheur.

25 Gothard remplis d'hydrogène

La deuxième possibilité serait une économie basée sur de l'hydrogène neutre pour le climat produit à partir d'électricité solaire. Pour ce scénario, il faudrait 116 mètres carrés de surface solaire et une batterie de stockage jour-nuit de 57 kWh par habitant. L'hydrogène pourrait alors alimenter les voitures, les camions et les bus et chauffer tous les bâtiments avec des brûleurs catalytiques.

Des barrages supplémentaires ne seraient pas nécessaires pour cette variante, mais l'hydrogène produit en été devrait être stocké dans des cavernes souterraines à une pression de 200 bars.

"Nous aurions besoin d'un volume de 57 millions de mètres cubes, soit environ 25 fois le tunnel de base du Gothard", souligne le Pr Züttel. Les coûts de cette variante augmenteraient d'environ 50%, soit de 3000 francs aujourd'hui à environ 4400 francs par habitant et par an.

12 fois la surface des toits de la Suisse

La troisième variante consiste à approvisionner tout le pays en carburants synthétiques (synfuels) à partir d'électricité verte. Les propriétaires de maisons pourraient continuer à faire fonctionner leurs chauffages au mazout et au gaz, les propriétaires de voitures continueraient à faire le plein de diesel, d'essence ou de gaz.

Même le kérosène pour les avions de tourisme est inclus dans ce calcul. Mais pour ce scénario, il faudrait couvrir 4,5% du territoire suisse de cellules solaires, soit 12 fois plus que la surface de toit disponible.

Une batterie de stockage de 109 kWh par personne serait nécessaire pour stocker l'énorme quantité d'électricité solaire à midi et la rendre disponible pour l'industrie chimique, qui en produirait d'abord de l'hydrogène puis des synfuels. Les coûts de l'énergie feraient plus que tripler, passant de 3000 francs aujourd'hui à 9600 francs par habitant et par an.

Pas d'action isolée possible

Les auteurs font remarquer que n'importe quel prix de l'énergie n'est pas économiquement supportable. "L'énergie primaire ne devrait pas coûter plus de 40 centimes par kWh, sinon l'industrie travaillerait à perte", explique le chercheur.

Conclusion: "Nous devons donc abandonner l'idée de pouvoir couvrir tous nos besoins énergétiques avec de l'énergie renouvelable produite dans le pays".

Dans des régions comme le Sahara ou l'Australie, le rayonnement solaire est si élevé que les synfuels peuvent être produits à un tiers de leur coût. "Nous ne pourrons pas nous passer d'une logistique énergétique globale à l'avenir", conclut Andreas Züttel.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Retraites Populaires: les assurés profitent d'une bonne année 2023

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Les Retraites Populaires gèrent près de 650 immeubles et plus de 15'800 logements. (archives) (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

L'année 2023 s'est terminée sur une note positive pour les Retraites Populaires, malgré un environnement difficile. Le spécialiste de la prévoyance et assureur vaudois enregistre de bons résultats.

Ceux-ci lui permettent de consolider son bilan et de redistribuer des excédents aux assurés, indique-t-il dans un communiqué publié jeudi.

Un contexte géopolitique difficile et des marchés financiers agités n'ont pas réussi l'an dernier à plomber les Retraites Populaires, qui inscrivent une performance positive de 4,3% sur leurs placements. Une résultat qui leur permet de consolider leurs réserves et leur degré de couverture. En outre, une participation aux excédents à hauteur de 32 millions de francs a pu être versée aux personnes assurées. Les Retraites Populaires ont également pu verser une allocation unique totale de 3,5 millions aux pensionnés du 2ème pilier. En termes d'encaissements, l'institution a réalisé un montant record de 800 millions.

Pendant l'année écoulée, les Retraites Populaires ont poursuivi leurs rénovations d'immeubles et leurs acquisitions immobilières. Au total, l'institution gère près de 650 immeubles et plus de 15'800 logements.

A noter également qu'au 1er janvier 2024, Eric Niederhauser a pris la succession de Philippe Doffey en tant que directeur général des Retraites Populaires.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Le Tribunal fédéral confirme la prison ferme pour Alain Soral

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Alain Soral est condamné pour discrimination et incitation à la haine en raison de l'orientation sexuelle (archives). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Le Tribunal fédéral (TF) confirme la condamnation d'Alain Soral pour discrimination et incitation à la haine en raison de propos homophobes tenus à l'égard d'une journaliste. Pour des raisons de procédure, sa peine privative de liberté passe de 60 à 40 jours.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Le Tribunal fédéral confirme la prison ferme pour Alain Soral

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Alain Soral est condamné pour des propos homophobes tenus à l'égard d'une journaliste (archives). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Le Tribunal fédéral (TF) confirme la condamnation d'Alain Soral pour discrimination et incitation à la haine en raison de propos homophobes tenus à l'égard d'une journaliste. Pour des raisons de procédure, sa peine privative de liberté passe de 60 à 40 jours.

Alain Soral, de son vrai nom Alain Bonnet, avait publié en 2021 une vidéo où il s'en prenait à l'auteure d'un article à son sujet. Il taxait la journaliste de "grosse lesbienne" et "militante queer", insinuant que ce dernier terme voulait dire "désaxé".

Pour le TF, ce langage "rabaissant" et outrancier" invite à mépriser la journaliste, en raison notamment de son orientation sexuelle. Il ne fait "aucun doute" qu'il "tend à éveiller et exciter un sentiment de haine".

Tous les éléments constitutifs de l'article 261 bis du code pénal sont réunis, note la Cour qui rappelle que depuis 2020, cette disposition a été étendue aux discriminations liées à l'orientation sexuelle. M. Soral écope de 30 jours-amende pour diffamation et 40 jours de prison pour discrimination et incitation à la haine.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Comptes 2023: des résultats en retrait mais globalement équilibrés

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Comme à leur habitude, les grands argentiers se sont montrés presque partout assez prudents dans leurs prévisions budgétaires (image symbolique). (© KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS)

Les comptes cantonaux 2023 bouclent sur un bénéfice global de plus de 2,2 milliards de francs. Genève empoche plus de la moitié grâce à un résultat exceptionnel. Mais bon nombre de cantons sont juste à l'équilibre, voire légèrement dans le rouge comme Vaud.

A ce jour, 25 cantons ont présenté leurs comptes pour l'année 2023. Treize ont enregistré un déficit. Dix-huit ont terminé au-dessus des prévisions. Genève figure comme exception notable dans le tableau: au lieu d'un déficit de 476 millions de francs budgétisé, le canton a engrangé un bénéfice de près de 1,4 milliard de francs.

Le deuxième plus haut résultat est celui de Zoug avec 461 millions. Côté romand, la performance est plus modeste à l'exception de Genève. Vaud, qui avait anticipé une perte de 230 millions, clôt son exercice sur une perte de 39 millions, premier déficit depuis 2004. Fribourg boucle juste à l'équilibre avec un bonus de peu plus de 200'000 francs.

Gros écarts par rapport aux budgets

Les comptes 2023 du canton du Jura, publiés jeudi, accusent un déficit de 11,8 millions de francs. Le Valais termine sur un plus de 34 millions, en recul toutefois de 22 millions par rapport à 2022. Les résultats de Neuchâtel manquent encore (ils seront publiés le 29 avril). Et Berne, qui prévoyait un excédent de 100'000 francs, clôture l'exercice sur un léger déficit de 13 millions.

Comme à leur habitude, les grands argentiers se sont montrés presque partout assez prudents dans leurs prévisions. Reste que de grandes différences apparaissent entre budgets et résultats. Zurich, qui avait budgétisé un trou de 353 millions, a réduit la perte à 2 millions. Bâle-Ville qui avait tablé sur un gain de 13 millions, termine avec +434 millions.

Des recettes fiscales à la baisse

Au bilan, les 25 cantons ont engrangé pour 2023 des bénéfices cumulés de l'ordre de 2,3 milliards. Une année auparavant, ils se montaient à 3,5 milliards. En 2023, la Banque nationale suisse (BNS) n'a rien versé aux cantons contrairement à 2022 (4 milliards).

"Les chiffres montrent des résultats 2023 en retrait par rapport à ce qui a prévalu depuis 2017. Les cantons n'affichent plus quasi systématiquement des bénéfices substantiels", indique à Keystone-ATS Nils Soguel, professeur de finances publiques à l'Institut des hautes études en administration publique (IDHEAP).

Cette situation est liée en partie à des recettes fiscales qui ont perdu de leur dynamisme sous l'effet d'un tassement de la croissance économique, poursuit-il. "Mais elle est surtout liée à une hausse des dépenses que les cantons peinent de plus en plus à maîtriser."

Une observation partagée par le grand argentier zurichois Ernst Stocker (UDC), président de la Conférence des directeurs cantonaux des finances (CDF). Aujourd'hui, les exigences augmentent et les coûts en matière de santé vont croître en raison du vieillissement de la population, un domaine essentiellement à la charge des cantons.

Genève, un cas à part

Concernant la situation en Suisse romande, Nils Soguel note que l'Etat de Genève se distingue par une volatilité des recettes beaucoup plus grande que dans les autres cantons. "Le tissu économique genevois est sensiblement plus exposé aux fluctuations internationales, pour le meilleur - ce qui fut le cas en 2023 - comme pour le pire", relève-t-il.

Dans les autres cantons, la dynamique est davantage portée par la consommation intérieure et l'investissement. Or cette dynamique s'est essoufflée en 2023, ajoute le directeur de l'IDHEAP.

A noter toutefois que certains cantons, comme Vaud, Fribourg ou même le Valais, sont parvenus ces dernières années à réduire leur niveau d'endettement beaucoup plus substantiellement que Genève, Jura ou Neuchâtel, rappelle M. Soguel. Ces trois derniers disposent en conséquence d'une marge de man½uvre réduite pour faire face aux enjeux futurs.

2024 s'annonce difficile. La majorité des cantons s'attend à un déficit malgré une reprise économique dynamique. Plusieurs ont d'ores et déjà annoncé des mesures d'économie.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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