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Économie

Des subprimes au Covid: une étude analyse le "miracle vaudois"

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Malgré les nombreuses crises économiques de ces quinze dernières années, le canton de Vaud a bien résisté (Photo prétexte © KEYSTONE/Gaetan Bally)

Une hausse du PIB de 41,9% et un nombre d'emplois en hausse de 31% entre 2005 et 2020: l'économie vaudoise a fait preuve d’un dynamisme réjouissant durant ces 15 ans marqués par des crises à répétition. Les entreprises du canton sont parvenues à résister ou à prospérer malgré les effets des subprimes, de la crise de la zone euro, de l'abandon du cours plancher, de la guerre commerciale et de la crise du Covid-19, selon une étude.

Cinq ans après "Vaud - Le tigre discret", l'Observatoire BCV de l'économie vaudoise, la CVCI et l'Institut CREA de l'Université de Lausanne ont refait le point sur la santé du tissu économique du canton. Publiée mardi, l'étude "De la crise des subprimes à celle du Covid" confirme que le "miracle vaudois" n’est pas un mythe.

"L'évolution économique de ces quinze dernières années a été marquée par une succession des crises et de chocs", a souligné Jean-Pascal Baechler, responsable de l'Observatoire BCV de l’économie vaudoise mardi devant la presse à Lausanne. Et de rappeler les subprimes, la crise de la zone euro, l'abandon du taux plancher entre le franc suisse et l'euro, la guerre commerciale entre Trump et la Chine, et enfin le coronavirus.

"Au final, le résultat est positif pour l'économie vaudoise. Elle a connu en 15 ans une croissance de 42% du PIB, soit 2,4% en moyenne par année. C'est mieux que la Suisse (+29,7%), que les Etats-Unis (+27,9%) et que la zone euro (+10,9%)", a-t-il détaillé. Les forces du canton, sa diversité et sa capacité à se réinventer :

Jean-Pascal BaechlerResponsable de l'Observatoire BCV de l'économie vaudoise

Peu de chômage

Malgré les difficultés de certaines branches et grâce aux différentes aides, les indicateurs conjoncturels restent globalement dans le vert: en 15 ans, l'emploi a par exemple connu une hausse de 31% (contre 19,9% pour la Suisse, 6,1% pour les Etats-Unis et 9,5% pour la zone euro). Le canton est-il un modèle ? Patrick Zurn, responsable économique à la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie :

Patrick ZurnResponsable économique à la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie

Le chômage est resté relativement bas pendant toute cette période. Mais, avec le Covid-19, un actif vaudois sur trois a connu les RHT en 2020.

A relever que la Suisse et le canton de Vaud se sortent plutôt bien de la pandémie du Covid-19, grâce notamment aux aides publiques. D'ici la fin de l'année, le niveau d'avant la crise devrait être retrouvé et une croissance de 3% est attendue pour 2022, a commenté M.Baechler.

Réussite de la "Health valley"

La chimie-pharma vaudoise a joué un rôle de premier plan dans le développement économique cantonal. En 15 ans, sa valeur ajoutée a explosé: elle a été multiplié par six et les emplois qu'elle représente par 1,9. "Le volet vaudois de la Health Valley est une vraie réussite", a commenté M.Baechler. Plus généralement, le développement d'activités à haute valeur ajoutée à aider le canton, comme l'explique Jean-Pascal Baechler :

Jean-Pascal BaechlerResponsable de l'Observatoire BCV de l'économie vaudoise

Les autres domaines de l'industrie manufacturière ont évolué de manière différenciée, a expliqué Patrick Zurn, responsable économique à la CVCI. La production de denrées alimentaires a vu son empreinte dans l'économie cantonale grandir.

En revanche, l'industrie des machines et la fabrication d'instruments de précision ont ressenti les vents contraires de ces dernières années. La construction, boostée par le dynamisme démographique, a également apporté une contribution positive.

Le tertiaire: un moteur

Le principal moteur de la croissance entre 2005 et 2020 a été le secteur tertiaire. Il a contribué à hauteur de trois quarts à la hausse du PIB sur cette période. En particulier, les services aux entreprises, le commerce ainsi que le secteur public et parapublic ont connu de fortes progressions de leur valeur ajoutée.

Le système éducatif a connu une hausse "énorme" de 70% du nombre d'étudiants à l'UNIL et à l'EPFL. Le système de santé s'est développé et les dépenses sociales ont augmenté.

Dans les autres branches de services, les évolutions se révèlent plus contrastées. Les télécommunications et l'informatique ont bénéficié d'un environnement porteur. Les services financiers ont traversé sans trop de dommages une période riche en défis.

Les services logistiques (transport, acheminement de courrier et de colis, entreposage) ont en revanche connu des difficultés l'an dernier. Tout comme l'hôtellerie-restauration, pour qui 2020 a été la pire d'une série d'années difficiles, en raison de la crise du Covid-19.

Avenir incertain

En résumé, grâce aux choix effectués après la crise des années 90, à sa diversification et à des activités à haute valeur ajoutée, l'économie vaudoise s'est montrée robuste. De grandes réformes ne sont pas à l'ordre du jour. Cependant, un certain nombre de conditions doivent être maintenues pour permettre au canton d'assurer son dynamisme et sa compétitivité, estime Patrick Zurn :

Patrick ZurnResponsable économique à la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie

Parmi les défis, la fiscalité des entreprises (débat sur un taux d'imposition minimal mondial), mais aussi celles des personnes physiques, ainsi que l'accès au marché de l'Union européenne à la suite de l'abandon des négociations sur l'accord-cadre :

Patrick ZurnResponsable économique à la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie

Sans oublier les risques que constituent le manque de main-d'œuvre qualifiée, la digitalisation, le changement climatique ou l'innovation.

Robin Jaunin avec Keystone-ATS

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Économie

La Finma se justifie au sujet des emprunts AT1 de Credit Suisse

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Le gendarme des marchés financiers en Suisse rappelle que l'éventualité d'un amortissement complet de la valeur de ces outils destinés au renforcement des fonds propres des grandes banques était inscrit noir sur blanc dans le prospectus afférent. (archive) (© KEYSTONE/ENNIO LEANZA)

Le régulateur Finma s'explique jeudi sur la décision controversée d'ordonner l'amortissement des emprunts AT1 de Credit Suisse, qui a valu à l'autorité de surveillance de vives critiques.

Les "conditions contractuelles" étaient réunies, assure le gendarme financier dans un communiqué.

L'amortissement des instruments de capital AT1 a visiblement valu des sollicitations répétées à la Finma, qui évoque les "nombreuses questions" posées sur le sujet depuis l'annonce dimanche du sauvetage de Credit Suisse et son rachat par UBS. Dans son communiqué, l'autorité invite les créanciers à adresser leurs doléances aux "émetteurs des instruments de capital", soit - dans ce cas précis - Credit Suisse.

Contractuellement, l'amortissement des emprunts AT1 de Credit Suisse est conditionné à "certains événements déclencheurs", comme une "aide publique exceptionnelle", souligne l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, qui souligne avoir respecté ce cadre.

Des prêts extraordinaires sous forme de liquidités couverts par une garantie du risque de défaillance fournie par la Confédération ont été accordés le 19 mars au numéro deux bancaire helvétique, rappelle le communiqué.

L'amortissement de ces 13 instruments, dont la valeur nominale avoisine 16 milliards de francs, équivaut pour les créanciers à perdre l'intégralité de leur mise. Les emprunts AT1 (Additional Tier 1) sont rémunérés à hauteur de leur risque élevé (jusqu'à 9,75% dans le cas présent). Ils sont conçus en larges tranches, ce qui en fait un instrument principalement détenu par des investisseurs institutionnels.

L'amortissement de ces emprunts AT1 a permis à Credit Suisse d'augmenter ses fonds propres de première catégorie, dans un contexte de crise de confiance et d'hémorragie des liquidités qui frappait le géant bancaire helvétique.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Économie

BNS: les mesures prises pour CS ont permis de "juguler la crise"

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Les liquidités mises à disposition dans le cadre de la reprise de Credit Suisse par son rival UBS "ne sont pas un cadeau", mais des prêts qui donneront lieu à la perception d'intérêts, a affirmé le président de la BNS Thomas Jordan. (© KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER)

Les mesures prises par la Banque nationale suisse (BNS), la Confédération et l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) dans le cadre de la reprise forcée de Credit Suisse (CS) par UBS ont permis de "juguler la crise", selon l'institut d'émission.

"La semaine dernière, le Credit Suisse a perdu la confiance du marché" dans le sillage des turbulences , a rappelé jeudi dans son intervention le président du directoire de la BNS Thomas Jordan, soulignant que les "mesures de grande ampleur" ont été prises "afin de garantir la stabilité financière et d'éviter que la Suisse ne subisse des préjudices".

Suite aux retraits massifs qu'avait subis la banque aux deux voiles en milieu de semaine avec à la clé un effondrement du titre, la BNS avait dans l'urgence mis à disposition des liquidités pour un volume de 50 milliards de francs, ce qui a permis de "disposer du temps nécessaire pour trouver une solution permettant de garantir la stabilité financière".

La reprise par UBS annoncée dimanche soir devait être prête avant l'ouverture des marchés asiatiques, car "une faillite du Credit Suisse aurait eu des conséquences graves sur la stabilité financière en Suisse et dans le monde, et sur l'économie suisse", a assuré M. Jordan. A cette occasion, la BNS a mis sur la table 100 milliards de francs supplémentaire de garantie.

Et la banquier central de souligner que "les liquidités que nous mettons à disposition sont des prêts, qui sont couverts et donnent lieu à la perception d'intérêts", et que "ce ne sont pas des cadeaux".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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La BNS relève ses prévisions d'inflation

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La Banque nationale suisse (BNS) a relevé ses prévisions d'inflation pour l'année en cours et la suivante. Le garant de la stabilité monétaire n'entrevoir pas un retour à 2% avant 2025.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : awp / ats

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Économie

La BNS relève son taux directeur

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Alerte Info (© )

La Banque nationale suisse (BNS) a relevé jeudi son taux directeur de 50 points de base à 1,5%, afin de poursuivre sa lutte contre l'inflation et malgré les tensions planant sur le secteur bancaire. Elle suit ainsi la Fed et la BCE qui ont également agi en ce sens.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : awp / ats

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