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Le télétravail bouleverse le monde professionnel

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(Image d'illustration © KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Le télétravail, rendu obligatoire depuis lundi par le Conseil fédéral, a profondément bouleversé l'univers professionnel. Alors que certains aspects comme le recrutement ou le coworking se retrouvent renforcés, la situation pèse sur les salariés et des risques émergent. Voici un tour d'horizon de la situation:

Défis informatiques

Une étude réalisée pour le compte notamment de Digitalswitzerland et La Mobilière a révélé que la cybersécurité constituait le principal défi en période de télétravail. Un quart des PME suisses a déjà été victime d'une attaque informatique majeure.

"Malgré la fréquence des cyberattaques, seule une PME sur deux dispose d'un plan d'urgence garantissant la continuité des activités. Environ deux tiers ne dispensent pas de formations régulières à leurs employés et n'ont pas implémenté de concept de sécurité", ont constaté les auteurs de l'étude.

Swisscom n'a pas observé de pic de données depuis l'introduction du télétravail obligatoire le 18 janvier. "Les applications de télétravail ne nécessitent qu'une faible proportion du trafic total, par rapport aux applications de streaming telles que Blue TV et Netflix. Une augmentation massive du trafic des télétravailleurs n'entraîne donc guère une charge supplémentaire pertinente sur notre réseau", a fait remarquer une porte-parole du géant bleu.

Impact sur la productivité

Selon Philippe Schleiter, consultant et fondateur du cabinet Delta Lead, "l'isolement des employés va à terme peser sur leur moral, leur envie et donc leur productivité". "Cette situation fait perdre les entreprises en intelligence collective, poursuit-il. Se parler facilement et directement ou avoir des réunions régulières permet la survenue de nouvelles idées et de former une vraie cohésion entre équipes."

John Weeks, professeur à l'IMD Business School de Lausanne, partage cet avis: "sur le long terme, toutes les interactions informelles qui se déroulent au sein d'une entreprise et qu'on ne peut remplacer virtuellement vont affecter la productivité et la créativité au sein d'une équipe. On passe à côté d'innovations".

Pour ce dernier, les effets positifs sont réels, mais les désavantages aussi, surtout à long terme. Les parents peuvent ainsi éprouver des difficultés à gérer vie familiale, où l'enseignement à domicile est parfois imposé, et obligations professionnelles. D'autres vont ressentir la peur de rater des projets, de ne pas être reconnu, et vont "déployer une énergie importante pour ne pas disparaître des radars", jusqu'à l'épuisement, remarque M. Schleiter. Des phénomènes qui pèsent sur la productivité.

Des employés sous tension

Christophe Sahli, responsable de l'unité Urgences et Crises de l'Hôpital de Prangins au Département de psychiatrie qui fait partie du CHUV, note que depuis l'éclatement de la pandémie il n'y a pas eu d'avalanche de consultations liées au télétravail, ce qui n'est pas forcément un bon signe. "Beaucoup de gens se sont probablement retenus de nous consulter, trouvant des stratégies personnelles de dérivatifs du stress, comme par exemple une augmentation de la consommation d'alcool ou banalisant un niveau de tensions ou de conflits intrafamiliaux". Il tire un parallèle avec les situations de guerre: "les gens sont dans un sentiment d'insécurité face aux incertitudes, évoluant plus dans un registre de survie plutôt que de vie".

Pour Stefan Kaiser, médecin-chef du Service de psychiatrie adulte aux Hôpitaux Universitaires de Genève, "les consultations n'ont pas de lien direct avec le télétravail, c'est beaucoup plus complexe". C'est la peur de perdre son emploi ou la pression de l'entreprise sur ses collaborateurs qui amènent à consulter.

Une experte à Genève, qui témoigne sous anonymat, relève un bond de 30% des consultations, essentiellement des jeunes et dans la quarantaine. Pour gérer le stress, elle recommande une activité physique, une augmentation de la communication et l'expression claire des besoins propres. Elle voit aussi certains effets pratiques du télétravail, car il permet d'éviter les contacts stressants avec les collègues ou le chef ainsi que le recours à des pauses créatives comme la pratique du yoga.

Recrutement par vidéo-conférence

Les processus de recrutement ont été profondément modifiés par la pandémie, les entreprises faisant désormais appel de manière accrue aux entretiens par vidéo-conférence, a expliqué une porte-parole d'Adecco Suisse. Les processus "sont devenus plus efficaces, car les entretiens peuvent être effectués de manière numérique et indépendamment du lieu". Les sociétés se retrouvent actuellement en bonne position pour embaucher, le marché regorgeant de nombreux candidats hautement qualifiés, selon Adecco.

Pour Von Rundstedt, les processus d'embauche sont par contre devenus plus compliqués. "Les recruteurs veulent voir les candidats en face pour se faire une idée" et cela est plus difficile avec le télétravail, a souligné Pascal Scheiwiller, directeur général du cabinet de reclassement. De nombreuses sociétés ont des postes à pourvoir, mais les processus internes tournent au ralenti.

Alors que les suppressions de postes se multiplient, il existe parallèlement de nombreux emplois à pourvoir, a précisé M. Scheiwiller. Les entreprises se retrouvent en pleine transformation, la pandémie conduisant à une accélération des changements structurels.

Le coworking profite de la crise

La tendance au télétravail confirme les bonnes perspectives du coworking, davantage tourné vers les services qu'axée sur la pure location immobilière. Selon la société Gotham, les nouveaux espaces sont adaptés aux critères de distanciation sociale. "Nous sommes convaincus que le coworking représente le futur du monde du travail. La pandémie a accéléré cette prise de conscience au niveau global", affirme le directeur général Guilhem Sirven. Suite à l'explosion du télétravail, les grands groupes réfléchissent à investir ce genre d'espace afin de résilier certains baux coûteux.

"Nous faisons évoluer notre offre pour les grands groupes qui ne veulent plus avoir un accès nominatif, mais souhaitent acheter par exemple 10'000 jours d'accès", explique Philippe Peress d'IWG. En offrant de plus en plus de services et de flexibilité, les sociétés du secteur gagnent en influence.

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Allemagne: un sexagénaire vacciné 217 fois contre le coronavirus

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Le sexagénaire allemand se porte bien malgré ses nombreuses vaccinations (archives). (© KEYSTONE/PETER KLAUNZER)

Des scientifiques allemands se sont penchés sur un homme de 62 ans qui s'est fait vacciner plus de 200 fois contre le coronavirus. Son système immunitaire fonctionne "tout à fait normalement", a indiqué l'Université Friedrich-Alexander d'Erlangen-Nuremberg.

Aucun effet négatif sur le système immunitaire n'a été constaté, rapportent les scientifiques dans la revue britannique The Lancet Infectious Diseases. Certaines cellules immunitaires et certains anticorps contre le SARS-CoV-2 sont même nettement plus fréquents que chez les personnes qui n'ont reçu que trois vaccins.

Jusqu'à présent, on ne savait pas exactement quels étaient les effets de ce que l'on appelle l'hypervaccination sur le système immunitaire. Certains scientifiques partent du principe que les cellules immunitaires deviennent moins efficaces en raison d'un effet d'accoutumance. Or, ce n'est pas le cas chez l'individu en question.

L'attention des scientifiques avait été attirée par des articles de presse sur ce résident de Magdebourg (D) qui, selon ses propres dires, s'était fait vacciner 217 fois en 29 mois contre le Covid-19; 134 de ces vaccinations ont été officiellement confirmées.

Aucun dommage

Le parquet de Magdebourg a ouvert une enquête contre l'homme pour fraude, écrivent les chercheurs dans l'étude. Il n'a toutefois pas été mis en accusation.

La fonction du système immunitaire contre d'autres agents pathogènes n'a pas non plus été modifiée, comme l'ont montré d'autres tests. Aucun dommage n'a été constaté malgré les nombreuses vaccinations.

Les auteurs de l'étude ont également souligné qu'il s'agissait d'un cas isolé. Il n'est donc pas possible d'en tirer des conclusions ou des recommandations pour la population générale.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Maurer réaffirme qu'il y a eu "une hystérie autour du Covid"

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L'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer se dit surpris du tollé suscité par ses propos tenus deux semaines plus tôt sur le Covid (archives). (© KEYSTONE/URS FLUEELER)

Deux semaines après avoir tenu des propos sur le coronavirus ayant suscité une vive réaction, Ueli Maurer assume. "Bien sûr qu'il y a eu une hystérie autour du Covid", réaffirme-t-il dimanche dans la presse.

Cette hystérie était même "d'ampleur mondiale", assure le Zurichois dans Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung. "On a dit que le Covid était mortel, et à partir de cette supposition, on a tendu un filet sanitaire comme on n'en avait jamais vu auparavant, assure-t-il. Quiconque osait poser une question critique était écarté ou traité de 'conspirateur'".

Ueli Maurer avait déjà tenu des propos similaires dans la presse dominicale deux semaines plus tôt, suscitant une vive réaction. "Concernant le Covid, je n'ai que répété ce que j'ai toujours dit, réagit-il. Que cela ait suscité pareil tollé m'a surpris". Les critiques provenaient surtout des médias, selon l'ancien ministre des finances, qui dénonce un "réflexe anti-Maurer".

"Pas un antivax"

L'ancien conseiller fédéral nuance toutefois ses déclarations sur les vaccins anti-Covid qui ont particulièrement choqué. Il avait affirmé que ces vaccins renfermaient "beaucoup d'air chaud". "Bien sûr, on a tout de suite affirmé que j'étais un antivax. Ce qui n'est pas vrai", dit-il.

L'utilité des vaccins n'est pas contestée, mais la Suisse est allée trop loin en disant à tout le monde de se vacciner, assure Ueli Maurer. "Je suis convaincu que, ces prochaines années, nous nous occuperons de façon croissante des dommages causés par le vaccin", ajoute-t-il.

"L'Etat pas responsable de tout"

L'ancien conseiller fédéral revient également sur les crédits Covid dont il était en charge durant la pandémie. Il lui avait été notamment reproché d'avoir laissé tomber les PME. "L'Etat ne peut pas être responsable de tout. Il ne peut pas non plus protéger chacun de la mort", se défend-il.

La responsabilité individuelle a, selon lui, été dissoute comme jamais auparavant, poussant la Confédération à dépenser sans compter. "L'Etat doit protéger, mais il ne peut distribuer que l'argent qu'il prend d'abord aux gens".

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Le "contact-tracing" n’a eu qu’une efficacité relative

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Le suivi des contacts mis en place pendant la pandémie de coronavirus n'a eu qu'une efficacité relative (archives). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Environ 40% des personnes infectées par le coronavirus ont été identifiées par le biais du suivi des contacts, selon une étude genevoise. Ces résultats suggèrent que le "contact-tracing" à lui seul ne suffit pas à stopper la propagation du coronavirus.

De surcroît, la proportion de personnes infectées identifiées de cette manière a fluctué selon le variant en cause, le type de logement habité, et la richesse du quartier.

En cas d'épidémie, le suivi des contacts doit donc être complété par une multitude d'autres mesures qui tiennent compte des caractéristiques spécifiques de chaque maladie, ont indiqué mercredi l'Université et les Hôpitaux universitaires de Genève (UNIGE/HUG) dans un communiqué.

Pour évaluer l'efficacité du traçage des contacts, une équipe dirigée par Delphine Courvoisier a analysé les données de plus de 140'000 cas de coronavirus recensés dans le canton de Genève entre juin 2020 et mars 2022. Ces résultats sont publiés dans la revue Eurosurveillance.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Des chercheurs trouvent des traces de Covid long dans le sang

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Les chercheurs de l'université et de l'hôpital de Zurich ont analysé plus de 6500 protéines dans le sérum sanguin de 113 personnes infectées par le Covid-19 et de 39 personnes en bonne santé, indique l'étude publiée jeudi dans la revue "Science". (© KEYSTONE/DPA/MARCUS BRANDT)

Une équipe de chercheurs zurichois a identifié une spécificité dans les protéines sanguines des personnes atteintes de Covid long. Elle pourrait servir à mieux diagnostiquer le problème et peut-être aussi à le traiter de manière plus ciblée.

Les chercheurs de l'université et de l'hôpital de Zurich ont analysé plus de 6500 protéines dans le sérum sanguin de 113 personnes infectées par le Covid-19 et de 39 personnes en bonne santé, indique l'étude publiée jeudi dans la revue "Science". Chez les personnes infectées, dont 40 ont développé un Covid long, ils ont réexaminé le schéma sanguin après 6 et 12 mois.

Dans le sérum des personnes atteintes de Covid long, ils ont constaté une modification des protéines liées au système dit "du complément", qui fait partie du système immunitaire. Ce système, qui lutte contre les infections, ne revient pas comme il le devrait à l'état de repos après l'infection chez les cas de Covid long, a expliqué Onur Boyman, responsable de l'étude, à Keystone-ATS. Il provoque ainsi des dommages cellulaires.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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