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Culture

Joséphine Baker, une icône noire au Panthéon français

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Joséphine Baker, ici sur scène à Bâle le 1er janvier 1963, va entrer au Panthéon mardi (Archives). (© KEYSTONE/PHOTOPRESS-ARCHIV/ARMBRUSTER)

Première artiste noire célébrée en France, héroïne de la Résistance et militante anti-raciste, Joséphine Baker va faire mardi son entrée au Panthéon français. Emmanuel Macron évoquera une vie "placée sous le signe de la quête de liberté et de justice".

L'icône des années folles, née en 1906 aux Etats-Unis avant d'adopter la nationalité française, ne sera que la sixième femme sur 80 personnages illustres à recevoir l'honneur d'être accueillie au Panthéon, grandiose édifice néo-classique au coeur de Paris dont le fronton proclame "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante".

Décidée par le président français, sa panthéonisation intervient 46 ans après sa mort, le 12 avril 1975 à l'âge de 68 ans, trois jours après avoir fêté ses noces d'or sur la scène.

"Artiste de music-hall de renommée mondiale, engagée dans la Résistance, inlassable militante antiraciste, elle fut de tous les combats qui rassemblent les citoyens de bonne volonté, en France comme de par le monde (...). Elle est l'incarnation de l'esprit français", a souligné le chef de l'Etat français qui présidera la cérémonie mardi.

Deux amours

Avec l'atypique vedette, Emmanuel Macron fait le choix de casser les codes en élargissant le profil un peu figé des "panthéonisés", pour la plupart hommes d'Etat, héros de guerre ou écrivains: Victor Hugo, Emile Zola, le résistant Jean Moulin, Marie Curie... Un choix inattendu qui a finalement réussi à emporter le consensus de toute la classe politique.

Née dans la misère aux Etats-Unis, la jeune femme fuit la ségrégation et s'installe en France. Elle ravit le tout-Paris en dansant le Charleston, seins nus, dans un déchaînement de batterie-jazz. La première chanson qu'elle interprète, "J'ai deux amours, mon pays et Paris", en 1930 au Casino de Paris, la consacre comme diva.

Contre-espionnage

Naturalisée française en 1937 à la faveur d'un mariage avec un industriel juif, la star met son talent musical à contribution dès les premiers mois du conflit pour divertir les soldats français sur le front. Et profite des réceptions auxquelles elle est conviée dans les ambassades et les pays étrangers pour recueillir du renseignement.

"C'est la France qui m'a faite ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle", fait-elle valoir en acceptant de servir le contre-espionnage des Forces françaises libres. Elle transmet à Londres des rapports cachés à l'encre sympathique dans ses partitions, ce qui lui vaudra la médaille de la Résistance et la Croix de guerre.

Engagée en Afrique du Nord dans l'armée de l'Air, Josephine Baker débarque à Marseille en octobre 1944. En mai 1945, elle se produira en Allemagne devant des déportés libérés des camps.

Une tribu de douze

"Notre mère a servi le pays, elle est un exemple des valeurs républicaines et humanistes", mais "elle a toujours dit: 'Moi je n'ai fait que ce qui était normal'", a expliqué l'AFP son fils aîné, Akio Bouillon.

Toute le reste de sa vie, elle se bat contre les discriminations. Avec son quatrième époux, elle devient mère d'une "tribu arc-en-ciel" de 12 enfants adoptés aux quatre coins du monde, qu'elle élève dans son château en Dordogne, dans le sud-ouest de la France.

En 1963, à Washington, elle s'exprima après Martin Luther King et son fameux "I have a dream". Cette marche pour les droits civiques des noirs américains fut le "plus beau jour de sa vie", confiait la star.

Pour le romancier français Pascal Bruckner, sa panthéonisation "symbolise l'image d'une France qui n'est pas raciste".

Le cercueil de Josephine Baker sera porté mardi par des militaires jusqu'au Panthéon, au son de la Marseillaise et des airs de la diva.

Mais c'est un cénotaphe (tombeau ne contenant pas le corps) qui sera installé dans un des caveaux de la crypte. La dépouille de l'artiste demeurera au cimetière marin de Monaco, non loin de la tombe de la princesse Grace qui l'avait soutenue dans les dernières années de sa vie.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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L'Abbatiale de Payerne (VD) fait dialoguer l'art et les plantes

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L'Abbatiale de Payerne (VD) accueille pour la deuxième fois l'exposition "De Vert et d'Art" dans son enceinte (archives). (© Keystone/VALENTIN FLAURAUD)

Le site de l'Abbatiale de Payerne (VD) accueille pour la deuxième fois une exposition faisant dialoguer patrimoine et art végétal. Du 19 au 22 septembre, des compositions florales s'inspirent de tableaux ou mettent en valeur l'architecture de l'édifice médiéval.

Après celle de 2022, cette 2e édition de "De Vert et d'Art" proposera de nouveau son "projet transversal liant art, architecture, musique et plantes", indique le comité d'organisation dans un communiqué. Le public pourra découvrir les métiers de fleuristes et d'horticulteurs à travers des compositions et installations originales s'inspirant des tableaux de la collection du musée et de l'architecture du lieu, précise-t-il.

"Dans une perspective écoresponsable, les compositions seront réalisées uniquement avec des végétaux de la région ou de Suisse. Des stands, démonstrations, ateliers, visites, spectacles permettront également d'égayer les sens et la créativité", ajoutent les organisateurs. L'exposition se déploie dans trois espaces: l'Abbatiale, la cour du Château et la place du marché.

Grand projet pluridisciplinaire, "De Vert et d'Art" implique de nombreux acteurs: musée, fleuristes, horticulteurs, école primaire, associations musicales, services communaux et jury pluridisciplinaire. Il est présenté par l'Association du site de l'Abbatiale de Payerne (ASAP), Gerber Fleurs, la Clématite Sauvage et Blumen Chopard.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

La 5e édition de Lausanne Méditerranées est consacrée à la Sicile

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La Sicile sera à l'honneur durant deux semaines à Lausanne (archives). (© Keystone/EPA ANSA/GIOVANNI FRANCO)

La 5e édition de Lausanne Méditerranées met à l'honneur la Sicile. Dès jeudi prochain et jusqu'au 6 octobre, quelque 30 propositions attendent le public, soit des spectacles, des concerts, des contes pour enfants, des projections de films, des ateliers musicaux, de céramique ou de cuisine, des soirées festives, une exposition, des conférences ou encore des témoignages.

Après le Maghreb, la Grèce, l'Albanie et le Liban, Lausanne Méditerranées prend la direction de la Sicile et met en lumière les richesses de la plus grande île méditerranéenne à travers une vaste programmation culturelle, indique la Ville. La programmation a été conçue en partenariat avec des Lausannoises et Lausannois d'origine sicilienne, précise-t-elle. Elle s'adresse à tous les publics.

Parmi les nouveautés de cette 5e édition: une collaboration avec la manifestation Lire à Lausanne et les Bibliothèques de la Ville pour découvrir la Sicile à travers des romans classiques, des oeuvres contemporaines, des essais, de la poésie ou des livres de voyage.

Deux soirées littéraires se tiendront à Pyxis, Maison de la culture et de l'exploration numérique, avec la participation de l’écrivain Nino Rizzo qui reviendra sur son vécu au sein d'une famille mafieuse, et de l'auteur Joseph Incardona qui évoquera ses souvenirs d'enfance passée dans la banlieue genevoise avec sa famille immigrée de Sicile

Initiée par la Ville de Lausanne en collaboration avec de nombreuses institutions culturelles, associations ainsi que la Fondation pour l'animation socioculturelle lausannoise et les centres socioculturels, Lausanne Méditerranées explore les richesses de l'espace méditerranéen et les liens multiples qui nous y rattachent, rappellent les autorités lausannoises dans leur communiqué.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Le fantastique et Éowyn ont rendez-vous à Morges

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L'actrice australienne Miranda Otto, qui a incarné Éowyn dans la saga du Seigneur des Anneaux, est une des têtes d'affiche de l'édition 2024 d'Arcana. (Archives © AP Photo/Domenico Stinellis)

Fantastique, émerveillement et mondes imaginaires, le Festival Arcana revient à Morges ce (long) week-end. Invités prestigieux, animations, spectacles et conférences, les amateurs ou les curieux sont invités à plonger dans ces univers à Beausobre du 13 au 16 septembre.

Le Festival du fantastique Arcana revient pour une quatrième édition à Morges pour ce week-end du Jeûne Fédéral. Ce projet, lancé initialement à Morrens, occupe pour la troisième fois Beausobre à Morges. Et la manifestation continue de grandir, en estimant une affluence double de celle de l'an passé, à environ 15'000 personnes attendues. Au programme, près de 200 stands, 80 spectacles et conférences, pour une quinzaine d'invités.

Nathan SchneiderPrésident d'Arcana Festival

Règle d'or pour Arcana : malgré son agrandissement, il faut garder l'âme du festival :

Nathan SchneiderPrésident d'Arcana Festival

Et toujours avec l'envie de parler au plus grand nombre, également aux non-initiés :

Nathan SchneiderPrésident d'Arcana Festival

Le programme de cette année est aussi riche en invités : les amateurs d'univers fantastiques pourront rencontrer l'actrice Miranda Otto (Eowyn dans la trilogie du Seigneur des Anneaux) et l'illustrateur John Howe, les amoureux de jeu-vidéos pourront retrouver des acteurs de Baldur's Gate 3. Des invités qui font venir certains visiteurs de contrées lointaines :

Nathan SchneiderPrésident d'Arcana Festival

Le Festival s'offre également un nouvel écrin, avec l'utilisation du Théâtre de Beausobre. L'occasion d'y organiser des rencontres ou même des projections cinéma !

Nathan SchneiderPrésident d'Arcana Festival

La 4e édition d'Arcana se déroule du 13 au 16 septembre à Morges. Informations et billetterie à retrouver sur le site internet d'Arcana.

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Culture

Mécontent, Musk qualifie le gouvernement australien de "fasciste"

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Elon Musk, le patron de X, a vivement critiqué le gouvernement australien. (© KEYSTONE/AP Invision/JORDAN STRAUSS)

Le milliardaire Elon Musk, patron du réseau social X, a qualifié jeudi soir le gouvernement australien de "fasciste", mécontent d'un projet de loi destiné à sanctionner les plateformes qui ne luttent pas contre la désinformation.

"Fascistes", a écrit en un seul mot sur Elon Musk sur X, commentant une publication sur le projet de loi présenté jeudi par le gouvernement australien.

Le texte prévoit notamment d'infliger aux géants de la technologie des amendes pouvant aller jusqu'à 5% de leur chiffre d'affaires annuel en cas de non-respect de leurs obligations en la matière.

En avril, Elon Musk avait annoncé que X ferait appel d'une injonction, émise par la justice australienne et demandée par le régulateur australien eSafety, de retirer de la plateforme tous les contenus liés à l'agression d'un évêque d'une église assyrienne dans la banlieue de Sydney.

Julie Inman Grant, commissaire d'eSafety et ancienne employée de Twitter, ancien nom de X, a déclaré que le rachat du réseau par Elon Musk coïncidait avec une augmentation de la "toxicité et de la haine" sur la plateforme.

La justice australienne a finalement décidé de lever l'injonction en mai, une décision que Elon Musk a célébrée comme une victoire de la liberté d'expression.

Le milliardaire s'est également récemment heurté à la justice au Brésil, où le juge de la Cour suprême du Brésil Alexandre de Moraes a ordonné début septembre "la suspension immédiate" de X sur tout le territoire en l'absence de représentant légal du réseau dans le pays.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / blg / afp

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