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Suisse

Le juge Yves Donzallaz reconduit contre l'avis de l'UDC

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Le juge Yves Donzallaz a été contesté par son propre parti l'UDC pour avoir rendu des verdicts contraires à la ligne de sa formation. (Image d'archive - ©KEYSTONE/GAETAN BALLY)

Yves Donzallaz poursuivra comme juge ordinaire au Tribunal fédéral. L'Assemblée fédérale a réélu mercredi le Valaisan avec les 36 autres juges qui se représentaient, sans tenir compte du préavis négatif de son parti, l'UDC.

Elu juge fédéral en 2008, Yves Donzallaz était contesté par le parti conservateur pour avoir rendu plusieurs verdicts contraires à la ligne de l'UDC. Il s'était notamment prononcé pour le transfert de données de milliers de clients de l'UBS à la France en 2019. Le parti proposait de ne pas le réélire sous l'étiquette UDC.

Lors des entretiens que nous avons eus avec lui, il est apparu que les valeurs défendues par Yves Donzallaz étaient bien différentes de celles de l'UDC, a déclaré Thomas Aeschi (UDC/ZG). "Il a lui-même reconnu n'appartenir à aucun parti".

Les autres partis ont condamné cette position. "L'UDC ignore le principe essentiel de la séparation des pouvoirs", a souligné Andrea Gmür (PDC/LU). Il en va du respect de nos institutions et de l'indépendance de la magistrature; "tout cela n'est pas négociable", a-t-elle ajouté.

Il importe que les juges élus par le Parlement soient indépendants dans l'exercice de leurs fonctions. "Ce n'est qu'ainsi qu'on peut garantir la séparation des pouvoirs. Lorsque cet équilibre ne fonctionne plus, c'est tout l'état de droit qui est remis en question", a renchéri le conseiller aux Etats Daniel Jositsch (PS/ZH).

Pas de report

Le PS voulait renvoyer l'élection à la session d'hiver, arguant qu'on pouvait se poser des questions sur l'indépendance des autres juges UDC. La commission judiciaire devait s'assurer d'ici décembre du caractère infondé de ces doutes. Mais la proposition a été balayée par 190 voix contre 42.

Rien ne permet de douter de l'indépendance des juges fédéraux, a relevé Beat Walti (PLR/ZH). "Dans cette affaire, M. Donzallaz a justement fait la preuve de son indépendance", selon lui.

Si on renvoie la procédure à la mi-décembre et qu'on n'arrivait pas à se réunir pour l'élection, les 37 juges qui se représentent aujourd'hui n'auraient pas de mandat pour la nouvelle période administrative de 2021 à 2026, a averti le président de la commission judiciaire Andrea Caroni (PLR/AR).

Au final les 37 juges ont été réélus. Yves Donzallaz a obtenu 177 voix sur 239 bulletins valables, soit le plus mauvais résultat.

Pas d'examen de conscience

Il voit aussi des difficultés à mettre en oeuvre la demande des socialistes. Cela reviendrait à organiser une sorte d'examen de conscience. Or il est illusoire de croire que les juges en viennent à reconnaître leur manque d'indépendance, a expliqué l'Appenzellois.

Le principal concerné, Yves Donzallaz, redoute quant à lui ce type de pressions politiques à l'avenir: "Aujourd'hui, c'est moi, mais d'autres juges pourraient se retrouver bientôt dans la même situation, a déclaré le magistrat âgé de 58 ans dans une interview à la NZZ. "L'UDC instrumentalise la justice pour ses propres objectifs politiques", ajoutait-il.

Départ du président

Les élus fédéraux ont par ailleurs élu par 232 voix sur 232 bulletins valables Christoph Hurni au poste de juge ordinaire du Tribunal fédéral. Il remplace Ulrich Meyer, actuel président du TF, qui part à la retraite à la fin décembre 2020.

Ulrich Meyer est à l'origine d'un éclat au sein de la profession. Il fait l'objet avec deux autres personnes d'une plainte pour calomnie après avoir tenu des propos sexistes sur une collègue juge au Tribunal pénal fédéral. L'affaire est toujours pendante.

Christoph Hurni, né en 1979, est affilié au PVL. Il est juge suppléant au TF depuis juin dernier. Il cumule un parcours judiciaire et académique impressionnant: il est chargé de cours en droit de la procédure civile à l'Université de Berne depuis 2018 et officie à la Cour suprême du canton de Berne.

Six nouveaux juges suppléants

Enfin, l'Assemblée fédérale a reconduit douze juges suppléants et en a élu six nouveaux: Céline Courbat (UDC, 202 voix sur 239 bulletins valables) et Vincent Martenet (PLR, 236 voix) tous deux de langue française, et Christine Arndt (UDC, 234 voix), Catherine Reiter (Verts, 230 voix), Jeremias Fellmann (PS, 227 voix) et Matthias Kradolfer (PLR, 208 voix), tous quatre alémaniques.

Le poste de juge suppléant libéré par M. Hurni sera quant à lui remis au concours.

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Suisse

Les recettes du groupe Ringier ont légèrement baissé en 2023

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En 2023, 83% du bénéfice opérationnel du groupe Ringier ont été réalisés dans le domaine numérique (archives). (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

Le chiffre d'affaires de Ringier a légèrement reculé l'an dernier: il est passé de 932,6 à 918,9 millions de francs. Le groupe de presse présente toutefois un bénéfice opérationnel (EBITDA) favorable pour 2023, à 105,5 millions, grâce à ses sociétés numériques surtout.

La marge EBITDA de Ringier a augmenté de 600'000 francs l'année dernière, a indiqué le groupe mardi lors de la présentation de ses résultats. En Suisse, il doit cette hausse principalement aux sites JobCloud, SMG Swiss Marketplace Group et Ticketcorner. A l'étranger, ses sites de recherche d'emploi en Hongrie et en Roumanie en sont les principaux contributeurs.

La part numérique du bénéfice opérationnel du groupe qui édite notamment le Blick atteint désormais 83%. Elle était de 79% en 2022.

En rachetant toutes les parts de son ancienne joint-venture Ringier Axel Springer Suisse en novembre dernier, le groupe réunit désormais 4,6 millions d'utilisateurs au sein de Ringier Médias Suisse. Les magazines L'Illustré et PME Magazine font partie de cette unité d'entreprise.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Lausanne

Journée contre l'homophobie: Lausanne organise deux événements

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Le drapeau arc-en-ciel flottera sur l'Hôtel de Ville de Lausanne à l'occasion de la Journée Internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie du 17 mai (archive). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

A l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOBIT) du 17 mai, la Ville de Lausanne organise une conférence et une projection. Pour illustrer son engagement contre les discriminations liées au genre, l'Hôtel de Ville sera par ailleurs pavoisé aux couleurs arc-en-ciel.

Jeudi, une conférence gratuite intitulée "Orientation sexuelle et affective pendant la Seconde Guerre mondiale, l'amour déporté", par Isabelle Sentis et Régis Schlagdenhauffen. Elle aura lieu jeudi à 18h00 à l'Hôtel de Ville, dans la salle du Conseil communal. L'inscription n'est pas nécessaire, précise le communiqué de la Ville.

Vendredi à 20h30, le documentaire "Nelly & Nadine", en partenariat avec l'association Lilith sera projeté au Cinématographe au Casino de Montbenon. Ce film documentaire retrace l'histoire d'amour entre deux femmes dans le camp de concentration de Ravensbrück. Il est en quelque sorte le prolongement de la conférence du 16 mai. Prix d'entrée 15 francs.

La Municipalité réaffirme ainsi sa volonté de faire de Lausanne une ville accueillante pour toute la population. La Ville de Lausanne est membre du Rainbow Cities Network depuis avril 2023.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Port de Morges: Noémie Fehlmann sur les traces d'Ella Maillart

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Noémie Fehlmann, ici dans son port d'attache de Morges, représentera la Suisse à l’occasion du Centenaire des Régates des Jeux olympiques de 1924 du 14 au 16 juin 2024 à Meulan-Les Mureaux (F). (© KEYSTONE/CYRIL ZINGARO)

Il y a 100 ans, Ella Maillart participait aux Jeux olympiques de Paris à la barre d'un dériveur individuel. Pour marquer cet anniversaire, la jeune championne de voile Noémie Fehlmann a navigué mardi en tenue d'époque dans le port de Morges (VD) sur un Dinghy 12 pieds international.

A Meulan-les Mureaux près de Paris en 1924, Ella Maillard a été la plus jeune concurrente de l'épreuve, mais aussi la première femme au monde à barrer un voilier en compétition olympique. Elle n'avait pas hésité à proposer sa candidature dans un contexte pourtant peu favorable, les bateaux naviguant sur le Léman n'étant pas admis pour la compétition, relève le Musée Bolle dans un communiqué.

L'aventurière qui s'était engagée dans de nombreuses régates dès l’âge de quatorze ans, s'est présentée en catégorie dériveur, avec une embarcation fournie par l'organisateur.

A l'occasion de ce centenaire, Noémie Fehlmann, 20 ans et championne du monde de Nacra 15, a été invitée à représenter la Suisse au Centenaire des régates des Jeux olympiques de 1934 du 14 au 16 juin aux Mureaux. Lors de ces épreuves commémoratives sur la Seine, elle régatera dans la même tenue qu'Ella Maillart en son temps.

Pour rappel, le Musée Bolle à Morges propose jusqu'au 6 juin une exposition consacrée à Ella Maillard navigatrice. Elle met en lumière sa jeunesse, passée en grande partie sur le Léman.

Née en 1907 à Genève et décédée à Chandolin en 1997, cette femme d'exception sera non seulement une sportive accomplie, mais aussi une voyageuse, écrivaine, journaliste et photographe. Ces années de navigation furent, comme elle le dira elle-même, une parfaite initiation à ses futurs voyages et l'occasion de se préparer à affronter le monde.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

Le patron de la Finma plaide pour des moyens d'action précoce

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Stefan Walter plaide pour la mise à disposition de la Finma de moyens d'action précoces. (archive) (© KEYSTONE/PETER KLAUNZER)

Fraîchement installé à la tête du gendarme helvétique des marchés financiers, Stefan Walter plaide mardi pour la mise à disposition de son institution de moyens d'action précoces, déployables avant même l'apparition de phases d'instabilité.

"La Finma ne dispose pas de la compétence légale de limiter les distributions et les rémunérations lorsque des tests de résistance prospectifs mettent au jour un potentiel déficit de fonds propres," a notamment déploré Stefan Walter, intronisé début avril au faîte de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), à l'occasion du symposium sur les petites banques.

Revenant sur la débâcle de Credit Suisse, il a aussi a souligné l'importance pour un établissement de taille systémique de pouvoir être liquidé.

"Dans le cas d'UBS, il n'y aurait par exemple plus d'alternative en cas d'urgence, comme une reprise par une autre banque", a étayé M. Walter. La Finma devrait dans ce contexte être dotée des compétences pour empêcher les activités commerciales, les pratiques ou les interdépendances susceptibles de faire obstacle à une liquidation efficace de l'établissement.

Parmi les mesures préconisées par M. Walter, UBS devrait disposer de capitaux suffisants pour couvrir l'ensemble de ses participations.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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